Il est inutile de présenter John Byrne aux lecteurs de plus de trente ans. Si les plus jeunes peuvent avoir des doutes sur la carrure du bonhomme, les anciens l'ont probablement hissés sur le podium ou le pinacle de leurs préférences. Il faut dire qu'il fut une époque où l'ami Byrne monopolisait la production Marvel, gérant et réalisant parfois plusieurs séries en parallèle, finissant même par être omniprésent dans le mensuel Strange, qui publiait alors les principales séries en Vf. Sa recette était simple : être capable de s'attaquer simplement et efficacement aux fondements d'un personnage, à sa mythologie, pour en présenter une version attachante, claire, propre, avec une multitude se sous-trames qui maintiennent l'intérêt éveillé parfois de longs mois durant. Allez au hasard, ce que je préfère chez John c'est sa Division Alpha, modèle d'écriture, mais aussi son run historique sur les Fantastiques, ou son interprétation quasi parfaite de Namor, ou de Superman chez Dc (il est l'auteur du superbe Man of Steel qui est encore aujourd'hui une référence). Alors aujourd'hui il est clair que tout récit proposé par Byrne en creator owned est à la fois un plaisir coupable et une douloureuse constatation que le le temps passe, et que le média a évolué. En librairie vous pouvez trouver Doomed, une histoire de fin du monde comme il y en a tant en ce moment, qui sans être mauvaise, loin de là, est trop hâtive et superficielle pour être qualifiée de véritable réussite. Et dans toute fin du monde, un des problèmes majeurs est de trouver un ou plusieurs personnes pour former une poche de survivants, avec qui raconter une histoire. Pour justifier le fait qu'ils réchappent au désastre, Byrne a l'idée de mettre en scène un groupe cosmopolite d'astronaute, qui se rend compte, en mission tout la-haut, qu'une gigantesque éruption solaire menace toute la vie sur notre planète. ils parviennent à avertir nos dirigeants à temps, mais ce n'est pas le fait de savoir ou d'annoncer la fin à la télévision qui peut la repousser pour autant. Et quand la fin arrive, tout le monde ne se comporte pas en héros, et les masques tombent vite. C'est ça l'humanité.
Le groupe d'astronautes est très cosmopolite et Byrne présente une association d'être humains de tous horizons, sans pour autant que cela ait une vraie influence sur l'histoire, à mon avis. Tout comme il fait trop vite l'impasse sur l'état dans lequel se trouve la Terre à leur retour. La plupart du globe a été brûlé, calciné, mais hormis quelques planches et vignettes éloquentes de ci et de là, nous n'avons pas droit à une étude approfondie des conséquences de la tragédie, qu'il faut accepter pour ce qu'elle est. Nous allons par contre à la rencontre de survivants, nobles ou misérables, aussi bien dans une prison où les détenus ont pu donner libre cours à tous leurs penchants sadiques, ou dans les égouts où les rats et les cafards pullulent, et où de rares rescapés (condamnés, toutefois) hantent en toute solitude le monde du dessous, comme peuvent le faire les Morlocks des X-Men, que Byrne a déjà eu l'occasion de dessiner par ailleurs. Ce Doomsday.1 est loin d'être mauvais ou raté, mais clairement nous sommes devant un travail mineur du grand John, qui livre un récit sans inspiration ou respiration particulières. Du catastrophisme post fin du monde comme on a pu déjà en lire, avec beaucoup de lacunes quand aux enjeux sociaux ou humains, et une attention portée davantage sur le destin d'une poignée de survivants, qui n'inspirent pas tellement de sympathie ou de pathos. Les personnages sont reliés entre eux et caractérisés avant tout dans le premier épisode, et le reste n'est que le prolongement de cette ébauche individuelle, sans qu'il s'en dégage de figure(s) forte(s) et inoubliables. Coté dessin, Byrne conserve un trait plastiquement souple et ultra facile d'accès, mais l'encrage un peu gras et les couleurs criardes de John O'Grady desservent le tout. Cette adaptation d'une vieille série des années 70 (sur laquelle officiait un jeune Byrne et racontait le parcours de trois astronautes ayant survécus à une catastrophe nucléaire planétaire) à la sauce moderne est trop classique dans sa forme, et trop artificielle dans ses enjeux et sa dramaturgie pour mériter plus qu'un regard curieux en passant. Dommage mais Byrne aussi a des traites à régler, c'est la vie de tout le monde...
Le groupe d'astronautes est très cosmopolite et Byrne présente une association d'être humains de tous horizons, sans pour autant que cela ait une vraie influence sur l'histoire, à mon avis. Tout comme il fait trop vite l'impasse sur l'état dans lequel se trouve la Terre à leur retour. La plupart du globe a été brûlé, calciné, mais hormis quelques planches et vignettes éloquentes de ci et de là, nous n'avons pas droit à une étude approfondie des conséquences de la tragédie, qu'il faut accepter pour ce qu'elle est. Nous allons par contre à la rencontre de survivants, nobles ou misérables, aussi bien dans une prison où les détenus ont pu donner libre cours à tous leurs penchants sadiques, ou dans les égouts où les rats et les cafards pullulent, et où de rares rescapés (condamnés, toutefois) hantent en toute solitude le monde du dessous, comme peuvent le faire les Morlocks des X-Men, que Byrne a déjà eu l'occasion de dessiner par ailleurs. Ce Doomsday.1 est loin d'être mauvais ou raté, mais clairement nous sommes devant un travail mineur du grand John, qui livre un récit sans inspiration ou respiration particulières. Du catastrophisme post fin du monde comme on a pu déjà en lire, avec beaucoup de lacunes quand aux enjeux sociaux ou humains, et une attention portée davantage sur le destin d'une poignée de survivants, qui n'inspirent pas tellement de sympathie ou de pathos. Les personnages sont reliés entre eux et caractérisés avant tout dans le premier épisode, et le reste n'est que le prolongement de cette ébauche individuelle, sans qu'il s'en dégage de figure(s) forte(s) et inoubliables. Coté dessin, Byrne conserve un trait plastiquement souple et ultra facile d'accès, mais l'encrage un peu gras et les couleurs criardes de John O'Grady desservent le tout. Cette adaptation d'une vieille série des années 70 (sur laquelle officiait un jeune Byrne et racontait le parcours de trois astronautes ayant survécus à une catastrophe nucléaire planétaire) à la sauce moderne est trop classique dans sa forme, et trop artificielle dans ses enjeux et sa dramaturgie pour mériter plus qu'un regard curieux en passant. Dommage mais Byrne aussi a des traites à régler, c'est la vie de tout le monde...
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