Mieux encore que des super-héros, voici venir les dieux. Car oui, certains des personnages qui peuplent nos célèbres comics books ne sont pas seulement des êtres doués de super pouvoirs, mais ce sont carrément des entités divines, qui furent vénérées à un moment de l'histoire, avant d'être oubliées. La justice Society of America de Geoff Johns met ainsi en scène Gog, cette créature extraordinaire, gigantesque et affublé d'un sourire narquois en permanence, qui semble posséder des pouvoirs illimités. Elle traverse l'Afrique d'un pas de géant, et partout autour d'elle, la végétation devient luxuriante, les problèmes humains sont réglés, y compris ceux parmi les super-héros qui ont accepté de le suivre dans un premier temps, pour le contrôler à distance. Exit les problèmes mentaux de Sandman ou le visage défiguré de Damage, par exemple. Sans oublier Power Girl, qui obtient ce qu'elle désire le plus, c'est-à-dire retourner chez elle, sur sa Terre. Gog récompense ses admirateurs, ceux qui le révèrent, par un geste de bonté qui en réalité apporte tout autant de malheur que de bonheur. Il y a un prix à payer pour toute chose et alors que les membres de la JSA le réalisent, Gog se dirige droit vers le Kahndaq, la patrie traditionnellement régie d'une main de fer par Black Adam… et les ennuis géopolitiques ne font que commencer. Pire encore, Gog s'est choisi un héraut du nom de Magog, en ressuscitant le capitaine David Reid, tombé au champ d'honneur. Il lui a accordé une partie de ses pouvoirs fabuleux et l'a transformé précisément en celui que le Superman de la terre 22 (l'univers de Kingdom Come) redoute le plus, car annonciateur de la terrible crise qui a dévasté son propre univers. Geoff Johns place ses personnages dans une situation d'inconfort total. D'un côté le merveilleux et les miracles qui semblent possible, de l'autre le prix à payer pour tout cela, qui pourrait bien être fatal, y compris pour la planète. Les héros sont à deux doigts de se déchirer, et les notions de bien et de mal se brouillent pernicieusement.
Nous sommes toujours autant enchantés par le fait de retrouver ces épisodes qui datent d'il y a une quinzaine d'années, à l'époque publiés dans le mensuel DC Universe, qui était présenté par Panini comics. Il y a profusion de personnages, on pourrait craindre de se sentir un peu paumé, mais en réalité, chaque épisode permet de mieux encore appréhender tout cet aéropage qui finit par devenir très attachant, et une dynamique réelle se crée. Bien entendu, le hasard faisant souvent bien les choses, vous aurez remarqué que cet album tombe pile quelques semaines avant la sortie du film Black Adam au cinéma. C'est d'ailleurs lui qui fait la couverture et qui est au centre des derniers épisodes, où on retrouve le souverain du Kahndaq particulièrement énervé à l'idée de ce qui a pu se produire, c'est-à-dire la mort de sa bien-aimée Isis et de son frère Osiris. La jeune fille est finalement revenue parmi nous, mais dans une version sombre et dangereuse; elle essaie maintenant d'éliminer toute forme de vie sur Terre, selon elle le meilleur moyen de mettre fin à la violence généralisée. Ces épisodes sont potentiellement très intéressants mais malheureusement, on sent que nous allons bientôt toucher la fin du run de Geoff Johns. C'est l'occasion de revenir sur toute la famille "Marvel" (Billy Batson et les autres) et de faire le point sur ces personnages qui sont encore un peu trop méconnus pour beaucoup. C'est aussi la suite directe de ce qui a pu être découvert dans un ouvrage actuellement disponible chez Urban Comics, La colère de Black Adam. Si ce sont des aventures intéressantes pour apprendre à se familiariser avec l'anti-héros, cela reste tout de même assez hermétique quand on a pas l'habitude de le fréquenter. Les toutes dernières pages de ce second volume sont consacrées à l'anniversaire de Stargirl et à une aventure un peu quelconque de "possession", qui permettent d'insister sur le caractère familial qui unit tous les membres de la justice Society of America. Côté dessinateurs, mettons principalement en valeur Fernando Pasarin, qui accomplit un travail remarquable, ou encore Dale Eaglesham, qui apporte puissance et volume à ses personnages… sans oublier bien sûr Alex Ross et son style photoréaliste de grand impact, qui est présent ici en raison des liens tissés avec l'un de ses chef-d 'œuvres, Kingdom Come. Un second tome qui peut donc sembler inégal par endroit, mais qui reste tout de même fortement recommandé pour tous ceux qui aiment ces personnages si intéressants du sous-bois DC Comics. En tous les cas, je n'ai pas boudé mon plaisir avec cette JSA par Geoff Johns.
Tome 1 : critique ici
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