Spoiler Zone : FANTASTIC FOUR "THREE" Un membre des Fantastiques trouve la mort




FANTASTIC FOUR : THREE

Noble sacrifice cette semaine que celui de Johnny Storm, qui pour sauver sa nièce, son neveu, et son vieux pote Ben Grim de la zone négative, accepte de se sacrifier, sur les pages de Fantastic Four 587. Cet épisode marque la fin de la saga "Three", qui porte bien son nom(bre).

Jonathan Hickman se souvient très bien du moment où ce projet a été initié : Depuis le jour où il a confié à Tom Brevoort, éditeur du titre, l'ensemble des synopsis pour ses épisodes à venir, la mort de ce personnage emblématique de l'univers Marvel était la finalité de son run sur les FF. Il affirme que si nous reprenons l'intégralité de son travail, comment nous avons pu en arriver là devient évident. Certes, en 50 ans d'histoire super héroïque, ce n'est pas la première fois q'un des membres du célèbre quatuor trouve la mort. Rappellez vous, par exemple, le trépas bouleversant de Reed Richards, désintégré par sa némésis, le docteur Fatalis, sur les pages du mensuel de l'époque, le défunt (lui aussi) Nova. Que nous croyions ou pas à la véracité de la nouvelle, à sa durée dans le temps, il est évident que la structure même du titre FF va subir en conséquence de profondes mutations.

Selon Hickman, la Torche représentait l'aspect "léger" et la vision innocente du monde, au sein du quatuor. Avec son trépas, les aventures des Fantastiques devraient gagner en noirceur et en pessimisme. Toujours Hickman : " J'ai pensé que cette mort devait être noble, pleine d'altruisme, et avant toute chose, héroïque. Je pense que Johnny était tout cela en même temps." Cela dit, la fin du plus jeune membre de l'équipe ne signifie pas pour autant le fin du titre, qui va se poursuivre avec Hickman et Steve Epting aux manettes. Le numéro successif (588) se focalisera sur le mois consécutif à cette disparition, à ses conséquences non seulement sur le reste de la famille Richards mais aussi sur les prochains événements à venir et qui commencent à se dessiner.




 Voilà pour l'essentiel de ce qu'il faut savoir (librement adapté de Marvel.com pour ceux qui ne parlent pas un traître mot d'anglais). Je suis tout de même perplexe : voilà un décès totalement improbable. Tout d'abord car il est absolument inenvisageable que la maison des idées décide de renoncer à un de ses piliers et bouleverse en profondeur un titre légendaire comme les FF. Cette mort n'est que le prélude à un autre retour qui ne se fera guère attendre, d'autant plus que nous sommes presque arrivés au fatidique numéro 600. Donc, si nous opérons un petit calcul, la Torche sera de retour dans une grosse douzaine de mois, dans le pire et extrême des cas. Autrement dit, nous aurons à peine le temps de sécher nos larmes de crocodiles. Chacun peut se faire sa petite idée sur le sujet, mais quelle preuve d'echec patent que d'user encore et encore de la même formule éculée : celle du héros indispensable qui vient à disparaître, avant un retour sur scène rapide et presque burlesque. Au choix, nous avons donc : un clone, perdu dans le temps ou dans les dimensions, un robot, une intervention divine et/où mystique... toute une série de raisons prêtes à l'emploi pour faire ressurgir le pantin de sa boîte. D'ailleurs, ultime demande de ma part : quel personnage Marvel n'est jamais mort, durant sa longue existence dans les kiosques, avant de revenir frais comme un gardon quelques semaines plus tard? C'est peut être là aussi la force du comic-book : faire la nique à la mort, se rêver eternel, se survivre à soi même. Transcender l'existence pour se perpétuer d'une génération (de lecteurs) à une autre. See you soon Johnny.


MARVEL HEROES EXTRA 5 : IRON MAN LEGACY



MARVEL HEROES EXTRA 5 : IRON MAN LEGACY

(Iron Man Legacy 1-5 "War of the Iron Men")

La nouvelle série "Iron Man Legacy" fait ses débuts en Vf, avec un premier story-arc en cinq parties, sur les pages de Marvel Heroes extra. On y retrouve Tony Stark en Europe de l'Est, pour une aventure aux implications géo-politiques complexes mais peu palpitantes.

En Transie, petit état fictif situé à la frontière de la Roumanie et de la Latvérie, la situation est explosive. Paramilitaires slaves et séparatistes musulmans roumains sont en guerre ouverte, et le sang a déjà coulé. Mais cette fois, c'est différend. Une armée d'armures "Iron men" a été utilisé pour massacrer un village roumain, et pour le coup, Tony Stark sent une immonde culpabilité le gagner. L'envie de s'immiscer dans ce conflit racial est forte, mais les enjeux géo-politiques déconseillent radicalement une intervention. Ce que ne manque pas de rappeller un des fidèles laquais du gouvernement, Peter Gyrich, ancien porte parole des vengeurs. Stark est très têtu, et décide malgrè tout de dénouer ce sac de noeuds. Bien mal lui en prend : il est rapidement défait et emprisonné dans un camp de slaves transiens extrémistes, mené par le commandant Darko. C'est là que tous les scientifiques locaux sont capturés, exploités, ou plus souvent encore abattus sommairement s'ils ne coopérent pas à la réalisation d'armures de guerre semblables à celles d'Iron Man. Tony parvient à s'échapper grâce à une autre détenue, Dragana, qui bien qu'amputée des deux jambes, garde un talent fou pour tout ce qui est de la technologie et de la fabrication d'armes. C'est aussi le moment que choisit Fatalis, monarque de la Latvérie, pour entrer dans la danse. Il ne fait d'ailleurs que devancer de peu les chinois, qui envoient sur place l'Homme radioactif, pour venger la destruction d'un pipe-line que Tony a fait exploser, dans l'espoir d'envenimer puis étouffer le conflit. Puis c'est l'entrée en scène des russes, qui dépêchent l'Homme de Titanium pour défendre leurs intérêts. Le pays tout entier s'embrase, avec au centre des combats un Tony Stark avide de vengeance, luttant pour sauver la face et son nom. L'égoïsme d'un individu face aux délires ethniques de factions rivales.



Steve Kurth est probablement la meilleure nouvelle de cet album hors série. Sans être un "dessinateur exceptionnel" comme le définit Giorgio Lavagna dans les notes de troisième page, il convient de reconnaître que son style dynamique et assez fouillé nous offre de belles planches et permet à ce récit de "vivre". Tout juste manque t'il encore d'une plus grande variété de représentations dans les visages des personnages au premier plan. Observez bien, ils ont la plupart du temps le nez ou le regard en l'air, dans l'attente d'une quelconque illumination. Coté scénario, Fred Van Lente ne s'est pas foulé. Tony Stark pris au coeur d'un imbroglio politique, sa technologie utilisée à de mauvaises fins, tout ceci sent furieusement le réchauffé, et n'a aucune originalité. De plus, le talon d'achille de la nouvelle série Legacy, c'est d'offrir aux lecteurs des arcs narratifs extraits du passé de Tony, sans bien les situer temporellement, et qui ne pourront donc, à moins de frapper fort dans la ret-continuity, bouleverser le petit monde de tête de fer. Pour le moment, on évoque de ci de là un "reacteur à arc" qui trouve écho dans la version cinématographique du vengeur en armure. Au final, on s'ennuie assez vite dans cette guerre des Iron Men. Avec l'impression de lire un récit déjà raconté avec plus de panache dans le passé, qui n'ajoute strictement rien à la légende du personnage. Bref, cinq euros quarante discutables.

Rating : OOOOO

THE PUNISHER 18 (100% Marvel MAX) : A MAIN NUE



100% MARVEL MAX  THE PUNISHER 18

(Punisher:Force of nature - Punisher:Little black book - Punisher Max Annual 1 - Punisher:Naked kill)

Le nouvel album de la collection Max (Panini) consacré au Punisher sort un peu des sentiers battus. Dans l'attente des premiers épisodes de la nouvelle série régulière PunisherMAX, il est possible de découvrir ici une série de trois one-shot plus un annual, qui nous avaient echappés ces mois derniers. Une séance de rattrapage bienvenue, la qualité étant au rendez-vous.

Le premier one-shot s'intitule Force of Nature (Force de la nature) est s'ouvre sur une étonnante leçon de chasse au harpon : on nous explique que planter un tel objet dans une cage thoracique, et bien ça n'est pas si simple qu'il n'y parait. Le Punisher quitte pour une fois les ambiances urbaines qui ont fait son succès, pour une petite balade en haute mer. Sur la pistes de trois escrocs en collusion avec la mafia russe, il décide de laisser agir les éléments et la nature humaine, plutôt que de forcer les événements. Sabotant le petit yacht sur lequel les trois compères embarquent pour une partie de pêche au large, il va ensuite les laisser dériver vers le côtes africaines à bord d'un canot de sauvetage gonflable. Le temps, l'usure, le mal de mer (encore un bon paquet de scènes de vomi dans cette aventure), mais aussi la méfiance et le mauvais temps, tout concourt à ce que le plan diabolique de Frank Castle prenne lentement et délicieusement forme. Un Punisher très en verve, machiavélique, entre les mains d'un Swierczynski inspiré, cependant un peu trop longiligne et malingre (par rapport à d'habitude) sous les crayons de Michel Lacombe. Avec en guest star ... une baleine, pour une métaphore biblique un peu forcée.

Ensuite, nous pouvons lire Little black book (le petit calepin), un second one-shot violent, noir, et plus que jamais réservé à un public adulte. Aux cotés de Frank Castle, l'héroïne (bien malgrè elle) est une escort-girl de haut bord (qui fréquente des politiciens et des gros bonnets de la finance) qui se targue de savoir dresser les chiens, et les hommes, qu'elle considère souvent comme de vulgaires animaux. Il faut dire que la demoiselle attire tous les regards et toutes les convoitises, dotée d'un balcon impressionant qui ne vous laissera pas insensible. Castle va l'utiliser pour infiltrer la résidence de Carlos Ramirez, patron d'une maison de disques et dealer assassin. Ils débarquent au beau milieu d'une fête privée et laisse parler la poudre, chacun selon ses propres capacités. Pendant que la belle chevauche Ramirez (tout en confiant son trouble de savoir son amant de l'instant condamné à une mort violente et imminente - c'est elle qui est la narratrice de ce récit), le Punisher abat les gardes un à un, avant de liquider derechef le maître de maison. Il aura même l'élégance suprême de sauver sa "partenaire" d'une séance de viol collectif, tandis que celle ci tentait le coup du car jacking pour s'enfuir de l'enfer qui venait d'eclater. Du bien beau boulot signé Gishler, rehaussé par les dessins expressionistes et glaçants de Jefte Palo, très à son aise avec le personnage.



Vient juste après le premier annual de la série Max du Punisher. Où on nous rappelle que "toute action à un prix". Tout spécialement quand le Punisher est à vos basques. C'est ainsi que ça va de mal en pis pour Eddie Gands, malfrat de série B, dont le partenaire est mortellement touché par notre justicier, et qui parvient à s'enfuir après une fusillade. Mais s'enfuir, cela ne veut pas dire pour autant se mettre à l'abri véritablement : une traque sans pitiè commence, au point qu'Eddie ne sait vers qui ni où se tourner. Ceux chez qui il sollicite de l'aide trouvent eux aussi la mort des mains du Punisher, où renoncent à lui porter secours. Seul, acculé, il décide même de se rendre aux forces de police qui ne croient pas un mot de son histoire. La seule issue serait donc d'en finir une fois pour toutes, face à l'épouvantail Frank Castle? Climat tendu, remarquable jeu du chat et de la souris, à la limite du paranormal (et de la paranoïa), "The hunted" (Traqué) est un récit efficace et adrénalique signé Mike Benson et Laurence Campbell, illustré avec une noirceur sans appel, eclairé d'une planche à l'autre par les néons orangés de la ville qui ajoutent encore à l'angoisse de la proie déboussolée.

Dulcis in fondo, le one-shot "Naked kill" (A main nu), le plus jubilatoire de l'album. Le Punisher a décidé d'investir la Tour Daedalus, pourtant réputé absolument imprenable. Entre un service de sécurité draconien et un filtrage du personnel et de tout objet métallique, comment Frank Castle pourrait accéder jusqu'au 8° étage du vaste bâtiment, là où se tourne d'horribles snuff-movies. Vous connaissez peut être ce genre bien à part de films pornos : on y tourne des scènes de torture, mutilation, voire de mort, le tout dans des conditions réelles, sans trucages. Ici, un acteur se distingue, un certain vingt-huit-sept, pour les dimensions astronomiques de son sexe en erection. Quand il en a fini avec sa partenaire, il en a vraiment fini pour de bon. Le Punisher va lui infliger une punition bien méritée, non sans avoir auparavant donné libre cours à son imagination débridée pour passer d'un étage à l'autre, et pour évacuer les filles qui étaient destinées aux prochaines scènes : c'est la première fois que je vois une évasion d'un building avec une corde constituée de ... corps humains attachés les uns aux autres. Complétement gore, déjantée, anticonformiste, cette ultime aventure de cet album Max est vraiment un uppercut dans l'estomac, asséné par un Jonathan Maberry déchaîné. Et c'est encore Laurence Cambell qui joue des crayons, on ne va pas s'en plaindre. Si certains amateurs du personnage hésitent encore à se procurer ce volume 18, car il ne contient pas d'épisodes de la série régulière jusque là publiée, qu'ils ne se préoccupent pas de ce détail : le contenu est explosif et irrévérencieux à souhait. Ne passez pas à coté de ces quatre moments de bravoure!

Rating : OOOOO

BLACKEST NIGHT : La nuit la plus sombre dans DC Universe



BLACKEST NIGHT : Notre critique

(Geoff Johns/Ivan Reis - Dc)

La nuit la plus sombre se poursuit dans vos kiosques, avec les épisodes 3 et 4 de la formidable saga made in Dc Comics. C'est sur les pages de Dc Universe, et c'est toujours aussi bon. Après un bref résumé des événements, pour orienter les néophytes, l'heure est venue de s'attaquer enfin à l'essentiel de la trame tissée par Geoff Johns.

Blackest Night, c'est à la base une histoire de zombies. Pratiquement, il en est ainsi. Avec toutefois certaines importantes variations (les zombis dans l'espace), un long et patient travail préliminaire, et une bonne dose de pathos servi à la louche. Le tout fonctionne à merveille. Si le spectre émotionnel a donné naissance à sept corps intergalactiques différents, chacun d'entre eux étant la manifestation d'une émotion particulière (de la peur à la rage, en passant par l'amour et la compassion) et doté d'une couleur qui lui est propre, la guerre qui a éclaté entre toutes ces factions a ouvert la porte pour la plus redoutable d'entre elles : le noir, couleur maudite, la mort en marche, pour tous. Qui s'est choisi un hérault, en la personne de Black Hand, ennemi traditionnel de Hal Jordan, et qui voue un amour passionnel pour tout ce qui est trépassé. Après avoir trucidé sa famille et s'être fait sauter la cervelle, Samuel Hand est de retour avec un pouvoir incommensurable, qui lui a été conféré par un anneau noir. Ce dernier n'est pas unique : un nuage d'anneaux semblables traverse le cosmos à la recherche de candidats à recruter pour constituer les forces des ténèbres ultimes. Les (mal)heureux élus sont des cadavres, héros morts au combat, anciens vilains désormais sous terre, ou encore individus normaux mais ayant leurs vies durant noués des liens relationnels forts avec certains des acteurs principaux de la scène super-héroïque. C'est ainsi que nous voyons ressurgir des personnages qui avaient trouvé le repos eternel (expression galvaudée pour un comic-book...) à l'instar de Martian Manhunter, Ralph et Sue Dibny, ou encore Aquaman. Leurs victimes ne font que grossir leurs rangs : chacune des cibles abattues est instantanément ressuscitée un anneau noir au doigt, et s'unit à la cohorte de ces zombies cosmiques nourris par le néant. C'est le sort de Hawkman, par exemple. Ceux qui sont visés plus particulièrement sont tous ces héros qui ont fait la nique à la mort, qui sont revenus de l'au dela mais qui devraient en définitive y être encore : Hal Jordan, Barry Allen (Flash), Superman, Green Arrow, et tant d'autres. Les Gardiens de la planète Oa sont eux aussi de la partie. L'un d'entre eux a d'ailleurs été la première victime de la force noire, et a adoubé Black Hand à son "réveil". C'est l'univers tout entier qui vacille et menace d'être englouti par le néant, jusqu'à sa plus infime parcelle lumineuse. A moins qu'une formidable coalition ne voit le jour, pour sauver ce qui peut l'être.




Geoff Johns s'est probablement surpassé. Ce qui donne autant de cohérence à l'ensemble du projet, c'est bien le fait qu'un seul et même homme a eu le temps et l'opportunité de tisser patiemment une trame complexe et à tiroirs. Au moment où convergent tous les indices et les sub-plots qui ont émaillé les titres cosmiques de Dc comics ces dernières années, l'évidence s'impose : nous tenons entre les mains un véritable petit chef d'oeuvre qui tient toutes ses promesses. Ivan Reis, qui n'a pas que des admirateurs si j'en juge par certains avis glanés sur le web, effectue un travail remarquable lui aussi. Ses planches respirent la puissance et le dynamisme, sans compter un certain nombre de splash-pages mémorables, comme le réveil des Black Lanterns dans le premier épisode, ou encore Bruce Wayne/Batman version zombie surgissant de sa tombe, dans le cinquième. La lutte contre les forces des ténèbres, guidées par le hérault Black Hand et l'entité de la mort Nekron, ne souffre quasiment jamais de temps mort. Le seul petit bémol est à apporter sur l'union de toutes les différentes couleurs du spectre émotionnelle, sous l'égide de Hal Jordan. La quête de ce dernier et l'union des Corps de toutes les Lanterns du cosmos est assez sommairement traitée : qu'à cela ne tienne, elle est narrée en détail sur les pages du titre Green Lantern, et peut donc se lire d'une seule traite dans le TPB Blackest Night : Green Lantern. On y apprend dans le détail comment des forces ausi antagonistes que les parangons de la peur de Sinestro, la rage inouïe d'Atrocitus ou encore la force de volonté de Hal Jordan finissent par accepter une trêve temporaire face à une menace qui les dépasse individuellement. Pour ce qui est de la publication en Vf, les complétistes feront la tête car bien évidemment c'est l'ensemble de la production targuée Dc qui a été affectée, de près ou de loin, par l'onde de choc. Toutefois la solution choisie par Panini est assez pertinente. A défaut de se lancer dans la publication ponctuelle de titres qui ne trouveraient pas leur public en France, nos amis de Modene recoupent l'intégrale de l'intrigue dans la seule revue Dc Universe, qui présente donc l'essentiel de Blackest Night, par le biais de la mini série éponyme, et du traditionnel Green Lantern. Les principaux tie-in (Batman, Superman, Titans ... bref tous ces héros qui vont devoir à un moment ou un autre affronter leurs squelettes remisés au placard, et qui d'un coup reviennent à la vie) sont prévus sur les pages de Dc Heroes, le dernier bimestriel en date a avoir atteint nos kiosques. Ils sont loins d'être tous réussis. Enfin on annonce également un Big book pour juin (la série Green Lantern Corps) qui sera comme la cerise sur le (gros) gâteau, un supplément de crème pour les plus goinfres. En cas d'indigestion, prenez vite un alka seltzer, car vous n'aurez guère le temps de souffler : Brightest Day ne tardera pas à pointer le bout de son nez. On en reparlera ici même, si vous le voulez bien.

Rating : OOOOO

100% MARVEL : LA VENGEANCE DE MOON KNIGHT



LA VENGEANCE DE MOON KNIGHT (100% Marvel)

(Vengeance of Moon Knight 1-6 - Gregg Hurwitz / Jerome Opena )

MOON KNIGHT est de retour en librairie, avec une nouvelle série régulière confiée à Gregg Hurwitz (vu récemment sur le Punisher) et Jerome Opena. L'ambition est de replacer solidement le personnage dans la jungle urbaine de New-York, pour en faire enfin un justicier reconnu et plébiscité par les lecteurs. Si le Dark Reign est désormais achevé en Vf, "Vengeance of Moon Knight" nous ramène quelques semaines en arrière, en pleine époque sombre, sous la coupe de Norman Osborn.


Pour faire simple, à destination des lecteurs encore ignares des faites et gestes du chevalier de la lune, disons juste qu'il s'agit d'un autre personnage avec pas mal de problèmes psychologiques. D'abord, son esprit est fragmenté en plusieurs identités distinctes, qu'il a utilisé par le passé, sautant de l'une à l'autre selon les époques et les besoins. Ensuite, si certains ont un petit vélo dans la tête, lui croit être en communication directe avec Khonshu, une sorte de déïté lunaire. Récemment, Norman Osborn avait décidé de se débarasser de cet électron libre qu'il ne pouvait contrôler. Il a donc piégé Moon Knight, le faisant accuser de meurtre. La seule issue semblant être la mort apparente de celui ci, notre héros a disparu de la scène pendant quelque temps (il était caché à Mexico) et a une fois de plus changé de personnalité comme on change de chemise. Exit Marc Spector le mercenaire, donc, et place à Jake Lockley, qui retrouve Big Apple, son costume argenté, et ses escapades nocturnes. Seule la méthode a évolué : moins de sang et de violence, le nouveau Moon Knight est un héros sous tous points de vue, pas une brute épaisse qui tape sur tout ce qui bouge. Même les petites voix intérieures semblent parler en vain : Khonshu est expédié d'un revers de la main, comme un insecte fastifieux, quand il tente de se manifester à Marc/Jake. Il est même ecrasé piteusement sous la semelle du héros, dans le second épisode. Tout cela ne réjouit pas du tout le grand chef du H.a.m.m.e.r : le premier des sbires d'Osborn à se manifester est Sentry, qui a une conversation musclée avec Moon Knight. Pendant leur echange, Bob Reynolds entraîne son interlocuteur au sauvetage d'une rame de métro, d'une chute du haut d'un building, tout en l'y traînant par la peau du dos : une amusante façon de communiquer, avec un tact remarquable. Tout ceci avec une belle morale pontifiante et mal placée : Jake reçoit la permission temporaire de jouer au redresseur de torts, tant qu'il donne dans l'héroïsme. Mais il est averti : la chute est imminente, c'est une question de temps. Avec le recul que nous avons, nous autres lecteurs omnivores de l'univers Marvel, la prophétie de Sentry s'est retourné contre son augure de malheur.



Tout bon super héros se doit d'avoir sa némésis, pour un long combat qui n'en finit jamais vraiment. Et quand un des deux contendants trouve la mort, ça n'est jamais pour très longtemps. Moon Knight a un antagoniste absolu, un certain Bushman, ancien mercenaire et compagnon d'armes de Marc Spector, au Soudan. En 2006, Charlie Huston décide de signifier la fin de carrière du criminel, de la main du chevalier de la lune. Conséquence? Dès l'arrivée d'un nouveau titre régulier, le premier reflêxe du scénariste attitré (cette fois Hurwitz) est de ramener sur la scène ce qui ne devrait plus être qu'un cadavre purulent. La manière est bien faiblarde, pour le coup. Hood, qu'on avait déjà vu faire revenir la famille du Punisher, Microchip, et nombre de vilains de série B, ressuscite également Bushman. Qui sort frais comme un gardon de sa tombe, prêt en quelques secondes à en découdre avec la Terre entière et à recruter une armée de psychopathes. Même pas surpris d'être de retour à l'air libre, comme si mourir puis renaître n'était qu'une simple formalité d'usage. C'est d'ailleurs cela que je reprocherais à Gregg Hurwitz, dans ce 100% Marvel : ne pas oser grand chose, ramener sur la scène un Moon Knight qui aspire à l'héroïsme, mais sans parvenir à trouver cet élément qui permettra de transcender cette série pour lui faire connaître le succès qui a souvent échappé à celles qui ont précédé. Coté crayons, Opena est loin d'être mauvais, et n'exagère pas les anatomies des personnages, sveltes et anguleux, engagés dans un conflit urbain aux tonalités sombres et ocres le plus souvent. Moon Knight va t'il enfin devenir un héros incontournable, capable de cotôyer le Punisher, par exemple, dans le classement des ventes? Je me permet de nourrir des doutes sérieux à ce sujet. Et invite Panini, dans un futur proche, à donner une nouvelle chance, à l'intention des nouveaux lecteurs, à Marc Spector/Jake Lockley : pourquoi ne pas reproposer les épisodes réalisées par un certain Bill Senkiewicz au début des années 80, de petits bijoux du genre que les nostalgiques doivent bien avoir quelque part dans leurs collections, en cherchant bien...

Rating : 00000

(Bientôt vous pourrez retrouver Moon Knight aux cotés de Steve Rogers, au sein des Secret Avengers.)

BLACKEST NIGHT : Cours du soirs pour retardataires



BLACKEST NIGHT : Le résumé jusque là

Certains parmi vous (vous avez honte de l'admettre, mais c'est ainsi) ont encore certaines réticences à  plonger dans l'univers DC. Peut être souhaiteriez-vous découvrir les délices de ce monde de fantaisie, en profitant de Blackest Night pour saisir la balle au bond. Mais vous ignorez encore trop de choses du petit monde des Green Lanterns pour oser vous y aventurer. Univers comics a pensé à vous, et vous résume l'essentiel. Lisez, imprimez, mémorisez, et on se revoit dans quelques jours pour reparler en détail de la "nuit la plus noire" en cours de publication, sur les pages de DC Universe.

Il y a de cela des billions d'années, les Gardiens de l'univers, qui ont leur résidence d'été sur la planète Oa, ont crée une sorte de police intergalactique censée veiller sur l'univers tout entier, le corps des "Green Lanterns".
Ces derniers ont été recruté sur un critère crucial : leur capacité à surmonter la peur, sous toutes ses formes, et ont été doté d'un anneau vert capable de matérialiser le fruit de leur imagination sous forme de construction solides produites par les anneaux sus nommés.
Un terrien a reçu un de ses anneaux, il s'agit de Hal Jordan. Par la suite, il y en aura d'autres. Citons donc également Kyle Rayner, Gary Gardner, ou encore James Stewart. Ce sont eux qui veillent sur le secteur 2814 (celui qui inclus la Terre). Hal a été investi par un des plus grands représentants du Corps, un certain Abin Sur, qui s'était échoué sur notre planète pour y mourir. Avant de trépasser, il a eu toutefois le temps de transmettre sa héritage à son succésseur.
Sinestro (de la planète Korugar) était peut être le plus agguéri des Green Lanterns, et il reçu l'ordre de devenir l'instructeur de Hal Jordan, de lui inculquer son savoir. Les deux devinrent de bons amis, mais cela ne dura pas. Le maître avait en effet des tendances despotiques et il régnait en dictateur sur son monde d'origine. Il a été banni du Corps pour ces mauvaises habitudes, et sa vengeance fut terrible. Apprenant le secret de la lumière jaune (la seule couleur sur laquelle les anneaux verts n'ont pas de prise) qui permet de canaliser la peur et d'en faire une arme, Sinestro déclara la guerre à l' univers avec une horde composée des pires criminels de milliers de mondes, et organisa un véritable massacre.
Les Lanternes vertes finirent pas juguler cette menace, mais ils durent payer un très lourd tribut et les Gardiens de la Planète Oa furent contraints de modifier une des règles de base du grand livre sacré qui règlent les activités des Green Lanterns : désormais ceux ci sont habilités à employer la force létale lorsque la situation le requiert.




L'amplitude de la récente bataille et ses derniers échos risquent de mettre en grand péril le cosmos tout entier. Le spectre émotionnel (qui est comme la grande tapisserie sur laquelle repose toute la partition de la vie, cette symphonie cahotique et tragique) est à nouveau scindé en sept factions actives et parfois antagonistes : Les Green lanterns, le Corps de Sinestro (jaune, qui se repait de la peur), Larfleeze et la lumière orange de l'avarice (une faction à lui seul), les Red Lanterns d'Atrocitus qui se nourrissent de la rage, Les Zamarons avec à leut tête "Star Saphire", qui n'est autre que l'ancienne petite amie de Hal Jordan, le Blue lanterns Corps qui est dépositaire de l'espoir, et enfin la mystérieuse tribu Indigo dont on ne sait pas grand chose. Alors que la bataille de la lumière éclate entre toutes ces factions, les ténèbres descendent lentement sur la création. C'est ainsi qu'autour du corps de l'anti monitor (un des grands vilains cosmiques de l'univers Dc, censé avoir péri durant la saga Infinite Crisis), sur la planète Ryut, une enorme lanterne noire commence à se former. Le premier héraut de la couleur noire, couleur définitive censée ammener la création à l'oubli et à la mort universels, est Black Hand (Main noire, un des ennemis historiques de Hal Jordan). Il est ressuscité pour faire triompher sa faction. Partout dans l'univers, des anneaux noirs partent à la recherche de dépositaires pour faire triompher la nuit la plus sombre. Les heureux élus seront des héros morts au combat, des êtres ayant eus un rapport émotionnel fort avec toutes ces créatures ayant oeuvré pour le bien. Amis, ennemis, familles, tous les héros de l'univers Dc vont voir se dresser une armée de zombies tout puissants, armés d'un anneau fantastique. C'est le début de la fin. La fin de tout.


BLACKEST NIGHT est publié dans la revue Dc Universe, qui sort tous les deux mois en kiosque, éditée par Panini. On y retrouve deux épisodes par numéro (la saga en compte huit) ainsi que les numéros annexes de la série "Green Lantern", eux aussi condernés de très près par les événements. Dans DC Heroes Panini proposera aux lecteurs les autres mini séries dérivées (comme Batman : Blackest night  ou encore Superman : Blackest night) dans les prochains mois. Vous voilà armés pour entamer (si ce n'est déjà fait) ce qui est tout bonnement une des plus belles réussites du comic-book maintream de la décennie. Rendez-vous très bientôt ici même pour un billet entièrement consacré à Blackest night, probablement lundi.


Spoiler Zone : MARINEMAN de Ian Churchill



IAN CHURCHILL's MARINEMAN 1

(Ian Churchill - Image comics)

Ian Churchill est de retour avec un comic-book tout frais tout beau, de sa propre création : Marineman. Un nouveau personnage à coté duquel le commandant Cousteau ou Captain Igloo semblent de simples marins d'eau douce. Plongeons donc dans les profondeurs acqueuses pour un rapide aperçu de ce numéro un.

Marineman, ce n'est pas un super héros alien ou un mutant télépathe. Il s'agit de Steve Ocean (avec un nom comme cela, tout un programme...), une sorte de scientifique/aventurier/spécialiste de la faune et flore marines. Steve fait la une des revues spécialisées, réalise de nombreux Dvd, et il est devenu une star incontournable dans son domaine. Il participe à des conférences, signe des autographes à de splendides bimbos en extase devant ses gros muscles, mais il doit encore se remettre de sa dernière rupture en date (six mois se sont écoulés, Steve ne semble pas pressé de se replacer sur le marché du célibataire qui cherche). Son meilleur ami est Jake, qui est aussi son caméraman dans les profondeurs marines. En attendant l'amour, il dompte les requins et travaille aussi pour le compte du paternel, qui dirige un incroyable laboratoire sous-marin situé dans des grottes ancestrales, la "Base Marine Alpha". C'est là qu'est en phase de réalisation un projet top secret (ici nommé "the project" sans autre précision) dont nous ne savons pas grand chose dans ce numéro un. Pour être vraiment complet, soulignons aussi que l'aventure s'ouvre sur plusieurs planches dédiées à un plongeur en apnée, qui au moment de pulvériser un record historique finit par disparaître, alors que la dernière chose qu'il lui est donnée de voir à de quoi déconcerter : un intense flash lumineux à une profondeur sidérale, un mystère irrésolu. Et ce sera tout pour le "pitch"



Cela fait peu, non? C'est bien cela la chose qui surprend, avec ce Marineman : le fait qu'il n'y ait finalement pas grand chose à se mettre sous la dent dans ce premier opus. On fait connaissance avec Steve Ocean , mais pas assez pour voir en lui un véritable super-héros. On devine qu'il se passe quelque chose d'étrange au fond des mers, mais le suspens est vite dilué, voire effacé, au profit des relations inter-personnelles de tout le cast de personnages. Les planches sont belles, claires, donnent envie de piquer une tête sur une belle plage azur du Pacifique, au milieu des dauphins, mais elles sont également surchargées en dialogues, couverte de bulles et de verbiage pas toujours indispensable : étrange en ces temps post modernes ou certains comic-books se lisent en cinq minutes chrono, entre splash pages muettes et conversations minimalistes. L'anatomie des héros de Churchill est toujours au centre du débat : Marineman par exemple, ressemble à un colosse boudiné à air comprimé, un de ces ballons gonflé à l'hélium avec un noeud à chaque articulation. Un petit coté cartoon pas trop sérieux qui tend à rendre plus encore ce personnage irréaliste, un songe de vacances. Mais n'allez pas croire que je suis en train de descendre le titre en flammes. Loin de là. Car malgré toutes ces imperfections, toutes ces petites tares qu'un minimum d'objectivité m'oblige a relever, l'ensemble fonctionne! On y sent comme une douce brise rafraîchissante, un parfum old-school pas désagréable du tout, un bon bol d'iode salutaire qui nous purifie les yeux et l'esprit après le bain quasi permanent d'hémoglobine que nous force à prendre la production actuelle de la plupart des comic-books, qui se complaisent dans la tragédie. Marineman est-il volontairement naïf, ou est-ce un de ces hasards de la création? Churchill annonce dans la postface avoir eu l'idée de ce héros alors qu'il n'était encore qu'un tout petit gamin, dans les seventies. Peut être est-ce là que réside la clé de ce climat apaisé. Et puis même, gageons que dans les prochains numéros, l'action s'emballera, et que des flots si sereins surgiront quelques intrigues à tiroirs. Profitez en bien, vous n'aurez pas le temps de bronzer au calme tous les mois.

Rating : OOOOO




FALLEN SUN : Un dernier hommage à Sentry


THE SENTRY : FALLEN SUN

(Paul Jenkins/Tom Raney - Publié en VF dans Marvel Heroes 39 )

En guise d'épilogue à "Siege", qui vient de se conclure, rendons un dernier hommage au personnage de Sentry, jamais vraiment adopté par les lecteurs, qui nous laisse après quelques années d'aventures et un immense potentiel pas toujours bien exploité. Tout ceci dans un one-shot intitulé "Fallen Sun" qui est publié ce mois-ci sur les pages de Marvel Heroes.


Si le titre même évoque clairement le "Fallen Son" qui marqua en son temps le trépas de Steve Rogers, alias Captain America, on ne pourra certainement pas prétendre que la mort de Sentry a eu autant d'impact émotif, loin de là. Pourtant la première mini-série de Paul Jenkins avait vraiment un charme fou, et ce nouveau venu sur la scène héroïque, que tout le monde feignait d' avoir oublié, était nimbé du mystère propre aux grands héros; sauf que pratiquement jamais par la suite, cette vaste opération de "ret-con" n'est parvenu à tenir la route, faute d'avoir les idées claires. Les origines même de Sentry ont été revues, corrigées, évoquées, et au fur et à mesure des révélations, en devenaient insipides et confuses. Ses pouvoirs quasi illimités en faisait une sorte de demi-dieu, plus puissant encore que Superman, sans le moindre talon d'achille. Si ce n'est une propension naturelle à la schizophrénie, une scission de sa personnalité en deux entités distinctes. Sentry donc, mais aussi Void, la face obscure de la même monnaie, qui menaçait tôt ou tard de faire descendre les ténèbres sur nos têtes. Norman Osborn avait finalement raison : avec un pouvoir aussi dangereux et incontrôlable, le monde avait besoin d'un garde-fou, de se protéger lorsque le moment sera venu. Seul le directeur du H.a.m.m.e.r était parvenu à donner un semblant de stabilité à Bob Reynolds, en le convertissant en un laquais surgonflé, le chien de garde idéal à balancer sur l'ennemi lorsque celui ci semble prendre l'avantage. Une constante du Dark Reign, d'ailleurs : les rênes du pouvoir, politiques ou super héroïques, étaient entre les mains d'individus dont la psyché fragile et vacillante ne pouvait entrainer, inéluctablement, qu'une catastrophe planétaire. Finalement, le siège d'Asgard et ses répercussions n'est qu'un moindre mal, si nous imaginons ce qui aurait pu se produire, avec un peu moins de chance.


Il s'en passe quand même des choses assez discutables, dans ce qui est le dernier salut à Bob Reynolds. Pour commencer, décernons la palme à Malicia (Rogue en VO). Comme vous le savez, la belle a très longtemps du fréner ses ardeurs : ne pouvant avoir de contacts physiques avec personne, sous peine de vider celui ou celle qu'elle touchait de ses pouvoirs et de son energie vitale même, sa vie sentimentale, pour ne pas dire sexuelle, ressemblait de près ou de loin à un désert. Ici, nous la retrouvons en larmes, bouleversée. Car oui, on nous le dit à demi-mots, la donzelle aurait connu les assauts de Sentry, qu'on devine fougueux. Et bien voyons, rien que cela! Ben Grim des Fantastiques a toujours le mot pour rire : selon la Chose, Sentry était un homme meilleur que lui. Au passage, il nous conte une anecdote restée inédite, où un membre des Démolisseurs aurait trucidé un bus rempli d'enfants de cinq ans. Vous avez lu ça quelque part, vous? Tony Stark également n'est pas en reste : l'ancien alcoolique pas si anonyme apporte une caisse de bieres à ses amis suhommes pour trinquer un dernier coup devant la tombe de son ancien ami. Pour lui, bien entendu, ce sera une eau gazeuse, il ne faut pas tenter le diable. C'est de l'humour involontaire, ou à quel degré, autrement? Je ne m'étendrais pas non plus sur Thor, le Dieu du tonnerre, qui entame une java dans le salon de la mère de Reynolds, dont il a tué le fils quelques jours auparavant, pour sauver l'humanité. La fin du Dark Reign, ça se fête, et en musique! Heusement que c'est illustré par Tom Raney, un de mes artistes préférés, pour mitiger la sensation amère que procure ce Fallen Sun. Adieu Sentry, donc, ou plutôt ... au revoir, comme il est de coutume dans le petit monde du comic-book, où la mort se soigne finalement très bien. Personne n'a su véritablement que faire de toi, alors tu ne pouvais pas non plus t'attendre à un enterrement de première classe, comme celui que Starlin réserva en son temps au grand Captain Marvel ? R.I.P et à bientôt.

Rating : OOOOO


DARK AVENGERS 16 : Les vengeurs noirs rendent les armes



DARK AVENGERS 16

(Brian Bendis / Mike Deodato - En VF dans Dark Reign 16 de janvier)

Si l'arrestation de Norman Osborn marque la fin du "Dark Reign", elle est également le terminus pour la série "Dark Avengers" de Brian Bendis et Mike Deodato Jr. Faux vengeurs mais véritables psychopathes, les pathétiques copies des plus grands héros de la Terre ont finit de chanter, et vont devoir assumer les conséquences de leurs actes.

C'est donc avec le numéro 16 que le titre ferme ses portes. Osborn est tombé de très haut, et sa dernière rodomontade (assiéger Asgard, tout de même...) fut la proverbiale goutte d'eau qui finit par faire déborder le vase. On le retrouve à genoux, mordant la poussière, malmené par un Bucky/Captain America qui ne fait pas de manières avec son prisonnier. Le regard de Victoria Hand, l'aide de camp de Norman (qui depuis sa toute première apparition me fait l'effet d'une Sarah Palin un peu plus jeune), qui observe la déchéance de son patron, en dit long sur le désarroi qui flotte sur les ruines de l'homérique bataille, désormais achevée. Les Vengeurs Noirs doivent se faire à l'idée : ils sont ammenés à répondre de leurs actes, et vont donc subir une détention qu'on devine assez déplaisante. Il y a toujours la possibilité de fuir, ce qu' Opale (ersatz de Miss Marvel) et Bullseye (un Oeil de Faucon tout penaud) tentent de faire, mais les héros, les vrais, sont là et veillent au grain, comme Carole Danvers, la seule et originale Miss Marvel, ou encore Luke Cage. Impossible d'échapper au juste courroux des Avengers enfin réconciliés. Les dernières tensions héritées de Civil War vont pouvoir être aplanies, notamment les rapports entre Tony Stark et Steve Rogers. Le premier est revenu dans la course après avoir été le fugitif le plus recherché de la planète durant le Dark Reign, le second semble avoir racroché son bouclier de Captain America pour une tâche peut être plus ardue encore, endosser le manteau de grand chef du contre espionnage et de la sécurité américaine (et mondiale), succèdant de la sorte à Norman Osborn et Nick Fury. Bref, tournons tous ensemble la page, et projetons nous directement dans l'ère des Héros.


Bendis n'oublie pas non plus de balayer les dernières miettes avant de fermer la porte à clé. Il laisse tout de même un fugitif oh combien dangereux en la personne de Daken, le rejeton de Wolverine, qui parvient à s'eclipser non sans commettre un dernier fait d'arme. Il rend un hommage rapide à Ares, le Dieu de la guerre, dont la présence régulière sur nos comics Marvel aura été d'assez courte durée. C'est son fils, le très jeune Phobos, qui reçoit des mains de Thor le heaume au panache ayant appartenu au grand guerrier éventré par un Sentry enragé. Victoria Hand ne quittera pas tout à fait la scène puisque Steve Rogers lui fait une étonnante proposition : le monde change, si même un coeur pur et ingénu comme l'ancien Super Patriote accepte l'idée que les jeux politiques impliquent de s'appuyer sur des individus libres de scrupules, tant qu'ils agissent pour le concept personnel qu'ils se font de la justice suprême et du bien commun. A ce sujet, sommes nous bien sur qu'il n'y ait pas eu, chez Norman Osborn, une partie de folie raisonnable, de véritable vocation à sauver sa nation, ses semblables, d'une communauté super héroïque toute puissante qui s'assied trop souvent sur les lois, et en oublie les dommages collatéraux causés par ces incessantes luttes entre zèbres costumés? Rappelez vous Civil War justement, et osez encore me dire qu'il n'y a pas une part de vérité dans ce constat. Sauf que l'écho du bouffon est toujours bien présent, tapi dans l'ombre, prêt à dévorer l'esprit d'Osborn pour en faire un ignoble psychopathe méritant la peine capitale. Dans les cendres encore fumantes d'Asgard, le Dark Reign s'éteint lentement. Qu'à cela ne tienne, une nouvelle ère va pouvoir s'ouvrir. Et comme les meilleures intentions n'entrainent pas toujours les plus heureuses conséquences, gageons que l'avenir s'annonce riche en coups de théâtre et en rebondissements des plus variés. To be continued ...

Rated : OOOOO


100% MARVEL DEADPOOL : IL FAUT SOIGNER LE SOLDAT WILSON



100% MARVEL : DEADPOOL 1

(Wade Wilson's War 1-5 - Duane Swiercynski / Jason Pearson)

Quelques semaines seulement après le dernier Marvel Icons HS qui le voyait grand protagoniste aux cotés du Punisher, Deadpool est déjà de retour chez Panini, pour un premier album dans la collection 100% Marvel : Il faut sauver le soldat Wilson. Il s'agit de la version française d'une mini série de 2010, Wade Wilson's war, qui nous promet de lever le voile sur certains mystères du passé du personnage.

D'emblée, nous retrouvons Wade Wilson devant le Sénat américain. Il est sommé de répondre à certaines questions sur ses activités passées (dont un récent carnage au Mexique contre un puissant cartel de la drogue), mais aussi de montrer son véritable visage, que nous savons horriblement défiguré, et donc perpétuellement protégé sous un masque. Le récit de Wade est comme de coutume assez décousu, truffé d'humour pas très fin, et à prendre au second, voire troisième degré. Il a toutefois un intérêt indéniable, celui de nous présenter le groupe de mercenaires avec lequel il a participé à bien des missions ultra secrètes pour le compte du gouvernement de son pays. Un groupe si secret au point qu'il n'ait pas de nom (juste le Team X), ni de référent concret au plus haut niveau. Un groupe qui comprend de belles pointures puisque nous y trouvons, outre le mercenaire mutant héros de cet album, la jolie soviétique Sablinova, alias Silver Sable, le tireur d'élite cinglé Bullseye (Lexter Pondexter), et Neena Thurman alias Domino (croisée récemment sur les pages de Sexe + Violence). Les missions sont clairement teintées rouge sang : on y voit même Pondexter tenter d'éteindre un début d'incendie avec l'hémoglobine dégoulinante d'une tête qu'il vient de trancher. Bref, de l'action pure et dure qui ne fait pas dans la dentelle. N'oublions pas tout de même l'humour, nous parlons de Deadpool, au fait. Ainsi, sommé de se montrer sous son vrai visage, celui ci accepte d'enlever sa cagoule pour dévoiler les traits de ... Mickael Jackson, le nez tronqué au milieu de la face. Là commence , pour se justifier, la narration du récit fondateur du personnage : comment il est devenu ce qu'il est, à savoir un mutant doté d'un facteur auto guérissant à faire pâlir Wolverine, mais aussi dont le corps est totalement ravagé après avoir contracté un cancer du cerveau inopérable et subi une cure particulière, qui lui a sauvé la vie, tout en la modifiant à tout jamais.



Bref, une classique histoire d'opération/transformation aux mains d'un gouvernement qui complote et crée ses propres super soldats à l'insu de tous. Nous assistons ainsi à tout le processus qui a permis à Deadpool de se transformer en une arme formidable, sur deux modalités différentes : ce que le mutant veut bien raconter au jury (une résistance stoïque à la douleur) et la réalité (un Wade paniqué et hurlant, un peu ridicule dans son slip Spidey, sur la table d'opérations). A l'écouter, un incendie s'est ensuite propagé dans l'hôpital secret et il a du intervenir pour sauver le personnel militaire, y testant ainsi des nouveaux dons mais y perdant son apparence humaine. Son cerveau reconditionné considérant que son aspect carbonisé et en lambeaux est l'apparence de base de sa personne, Deadpool est donc condamné à vivre avec cette tare pour le restant de ses jours. Tout cela est acceptable uniquement si on considère que cette mini série en 5 parties a été publié sous l'étiquette "Marvel Knights" et qu'elle ne s'embarasse pas forcément d'un respect scrupuleux de la continuity. D'un autre coté, le fait que Deadpool abatte fréquemment le "quatrième mur" et crée de la sorte une mise en abîme du médium comic-book rend l'ensemble de l'histoire encore moins sérieuse, comme une sorte de clin d'oeil continu aux nombreux lecteurs qui ont élu le "merc with a mouth" au rang de personnage fétiche. On le voit même, à un certain moment, et alors qu'il est à l'hôpital entre deux missions, étaler une série de comics que vous possédez peut être dans votre collection. Duane Swiercynski use de cette méthode pour atténuer le coté gore des scènes d'actions, que Jason Pearson réussit à rendre percutantes et dynamiques. Son talon d'achille, par contre, ce sont les expressions des personnages, principalement lorsqu'ils ne sont pas montrés au premier plan. Comme si le fait d'être mis en retrait impliquait la fatalité d'être baclé. Il vous faudra aller au bout de ce 100% Marvel pour démêler le vrai du faux (et encore...) et comprendre vraiment quels sont les plans de Deadpool et de sa fine équipe. Et vous y parviendrez probablement assez facilement car il s'agit d'une lecture plaisante, bien que se complaisant par moments dans une trop grande facilité, une absence de prise de risques. Pour ceux qui seront conquis, ce sera un apéritif, avant que Panini ne lance sa nouvelle revue, un 48 pages entièrement consacré à Deadpool, dont le premier numéro est attendu pour mars. Pour les allérgiques au personnage, ce sera une dépense totalement superflue.

Rating : OOOOO




GREEN HORNET : Le frelon vert de Kevin Smith



GREEN HORNET Vol.1

(Kevin Smith / Jonathan Lau - Panini comics)

Ces temps derniers, les comics se mettent au vert. A l'annonce de cette couleur, les lecteurs pensent tout de suite à des lanternes, des bouffons, ou encore aux rayons gamma. Cet hiver c'est vers un insecte, le frelon, qu'il va falloir porter nos regards. Sortie cette semaine du tome 1 des aventures de GREEN HORNET, en même temps que le film du même nom. Un plan marketing rudement bien ficelé.

Britt Reid Sr dirige le plus grand quotidien de Century City. C'est un homme très influent et engagé, qui oeuvre d'ailleurs pour la réelection du maire de la ville, un certain Frank Scanlon. Désormais veuf, les rapports qu'il entretient avec son fils, Britt Jr, ne sont pas exceptionnels. Le fiston fait souvent des siennes, au point de faire la une du journal les fesses à l'air. Il faut dire qu'il ignore tout du passé glorieux de son paternel. Celui ci a en effet nettoyé la ville des cartels du crime, sous l'identité du Green Hornet : une sorte de justicier avec feutre et pardessus, qui opère dans l'anonymat et avec le pretexte de mettre les mains lui aussi sur les activités illégales de ceux qu'il combat. Un beau soir, alors qu'une collecte de fonds est organisée dans la résidence des Reid, surgit un individu masqué dont les armes évoquent furieusement l'ancien Frelon, depuis à la retraite. Si ce n'est qu'il est tout de noir vêtu, d'où son pseudonyme de Black Hornet. Dans le feu de l'action, Britt Senior est tué par balles et l'assassin est mis en fuite par l'arrivée inopinée d'une splendide asiatique qui semble maitriser les arts martiaux à la perfection. Britt Junior décide alors de traîner dans les bas-fonds de Century City pour en apprendre d'avantage sur le Green Hornet, dans un esprit de vengeance. A nouveau c'est un asiatique qui intervient pour le tirer d'un fort mauvais pas, dans un bar miteux, avant de lui révéler une vérité ignorée : la double identité du géniteur, de la bouche même de celui qui fut son "aide de camp", son chauffeur, son bras droit, le fidèle et redoutable Kato, le side-kick le plus classieux et dévoué de l'histoire de la lutte contre la criminalité!


Kevin Smith est à la baguette de cette série qui relance définitivement le personnage du Frelon Vert, pour les nouvelles générations. Celui ci est né à la fin des années 60 sous forme d'un feuilleton américain à succès, qui permet à Bruce Lee de décrocher son premier vrai rôle aux States (Kato, bien entendu). Alors que le film sort ce mercredi sur les ecrans (en 3D, gadget pour gogos puisqu'il n'a pas été tourné véritablement avec cette technologie, par le français Michel Gondry), Panini a l'habile idée de glisser sur le marché cet album qui regroupe les épisodes 1 à 5 de la série du justicier vert. Smith ne se dément pas, c'est à dire qu'il signe une histoire très agréable et en phase avec les attentes de son public. Le grand avantage de cet album, c'est d'être à la portée de tous, même de ceux qui ont découvert l'existence du frelon vert trente secondes avant de passer en caisse, et qui ne savent rien des Reid, père ou fils. En quelques planches, tout d'abord avec un retour sur les activités héroïques du paternel (qui baignent dans un climat assez proche du Batman, où le vert se serait substitué aux teintes sombres de la chauve souris) et ensuite avec la quête de vérité du fils (truffée d'humour cool à la Kevin Smith, justement), on se retrouve propulsée de plein pied dans une intrigue certes classique (ce n'est pas le premier héritage super héroïque de l'histoire du comic-book, ni le premier justicier masqué flanqué d'un side-kick et de multiples gadgets, dont une voiture tunée au possible, option lutte contre le crime) mais diablement sympathique à lire. Jonathan Lau n'est pas en reste aux dessins : poses ultra dynamiques et lysergiques, encrage soigné, il fait de son mieux pour nous en mettre plein les mirettes. Voire même, un peu trop de rodomontades techniques. Dynamite a de suite flairé la bonne affaire, en offrant pour chaque épisode une collection inépuisable de variant covers, distribuées selon une logique statistique, tel qu'expliqué au dos de celles ci dans les versions originales. Et les artistes choisis ne sont pas des débutants, à commencer par J.Scott Campbell qui n'a pas son pareil pour rendre une illustration so sexy. Green Hornet est assurément une sortie recommandée pour tous ceux qui souhaitent passer l'hiver avec un comic-book pétillant et décomplexé, sans pour autant devoir se taper les cours du soir pour réviser la continuity marvelienne. Il me reste à aller voir le film, qui du coup va devoir résister à mes nouvelles attentes et exigences, nées de cette lecture agréable.

Rating : OOOOO




THE PUNISHER : THE FINAL DAYS Le Punisher aux abois




THE PUNISHER : The final days

(Mike Baron/Hugh Haynes - Marvel, 1991)

Souvent aculé et dos au mur, le Punisher a la particularité de survivre à tout. Même une récente décapitation n'a pas eu l'effet escompté sur ce bourlingueur hors pair, dont on prophétise pourtant la fin depuis bien longtemps. Déjà en 1991, un story-arc des plus mouvementés annonçait la couleur : The final days.

"Les derniers jours" s'ouvrent avec la figure de Microchip, le seul et unique allié récurrent du Punisher, à l'époque bénie de sa première et longue série régulière. Micro, alias Linus Lieberman, est un informaticien et hacker de génie, qui épaule notre héros à tête de mort dans sa lutte sans merci contre le crime. Tout commence avec le Kingpin, qui rencontre de gros problèmes face à Howard Nees, un concurrent indélicat qui lui fait un peu trop d'ombre sur le marché de la drogue new-yorkais. L'objectif du gros criminel est simple et surréaliste : demander à Frank Castle de s'occuper du cas du nouveau venu, afin de s'assurer un contrôle total et en toute sérénité sur la pègre. Bien sur, le Punisher n'aurait aucune raison d'accepter un telle requête, sauf que son ami Microchip a été enlevé et drogué par les hommes de Wilson Fisk. Et pour encore mieux appuyer leurs propos, ceux ci ont même coupé un des doigts du hacker captif, qu'ils ont envoyé en colis express à Castle. Sa réaction va être violente, comme il se doit : il décide de débarquer directement chez le Kingpin, pour une explication musclée, puis s'en va abattre Nees à bord d'un véhicule d'assaut aussi efficace qu'improbable. Ce faisant, il tombe dans le piège que lui a tendu son pire adversaire. La police arrive rapidement sur les lieux et Castle n'a d'autre alternative que de se rendre, puisque sa déontologie toute personnelle lui impose de ne jamais retourner les armes contre les forces de l'ordre. Après un procès sommaire conduit par des magistrats corrompus, il est enfermé dans une prison de haute sécurité, où font rage de violentes émeutes entre deux factions racistes opposées. Le Punisher y retrouve également deux anciens ennemis, l'archi célèbre Jigsaw et un certain Gregario : si le second le tabasse, le premier fait bien pire puisqu'il le défigure horriblement. Castle semble perdre pied un instant, mais il parvient tout de même à s'échapper, profitant d'une tentative d'évasion déjà programmée et d'une confusion entre détenus. Démasqué et en cavale, il est aussi blessé (une balle dans l'épaule) et les lacérations au visage s'infectent dangereusement. Sans oublier les hommes du Kingpin qui le traquent et souhaitent le voir disparaître une bonne fois pour toutes. Le Punisher est-il arrivé au terme du long parcours maculé du sang de ses victimes?



La réponse va de soi ! Mais c'est la solution trouvée par Mike Baron, le grand scénariste du Punisher à l'époque, qui a de quoi laisser sans voix : Frank Castle va recourir aux services d'une plasticienne de génie, qui officie habillée comme une prostituée et est également une toxico, pour ne rien gâcher. Celle ci a mis au point une technique radicale de chirurgie plastique ; non seulement elle peut réparer le visage de son patient, mais elle va en altérer drastiquement la pigmentation, transformant notre héros en un solide gaillard afro américain! Même en prenant un abonnement intensif dans le meilleur des salons à lampes aux ultra violets, jamais le Punisher n'aurait pu obtenir ce teint de peau si mat qui lui va si bien. Ne comptez pas sur moi pour affirmer qu'une telle issue est réaliste, mais c'est bien là le charme des comic-books, de trouver des solutions, des résolutions dramatiques aux trames les plus désespérées, avec un coup de pouce désicif de la fantaisie dans toute sa splendeur. Le seul vrai défaut de cette saga en sept volets, c'est finalement l'aspect graphique. Hugh Haynes n'est pas un artiste irréprochable, et le sentiment qu'il a baclé certaines planches est assez diffus tout du long de ces Final days. Il parvient toutefois à de bons résultats, par moments, surtout dans les explosions de violence de Castle, arme au poing, et nous gratifie d'une scène presque hilarante, avec un Punisher surgissant d'un train fantôme pour sévir à sa manière, contre les hommes du Kingpin à ses trousses. Si l'envie vous prend de lire ce story-arc, sachez qu'il est inédit à ce jour en VF. Pour ceux qui parlent et lisent suffisament bien l'anglais, voici la séquence exacte des épisodes : The Punisher 53 - The Punisher 59. A signaler qu'à la suite de cette étonnante transformation, Castle va vivre un team-up avec Luke Cage ( à l'époque simple héros à louer, mais déjà doté d'un épiderme impénétrable ) dans une série de trois numéros censés mettre le doigt sur les problèmes de racisme aux Etats-Unis. Mais c'est déjà une autre histoire...

Rating : OOOOO


En kiosque : SPIDER-MAN 132


SPIDER-MAN 132

(Amazing Spider-man 618-619-620 / Web of Spider-man 4 / Web of Spider-man 2)


The Gauntlet se poursuit, avec la réintroduction progressive de tout le parc de vilains classiques du tisseur de toile. Après le Rhino, Sandman ou encore Electro, ce mois ci c'est au tour de Mysterio d'être à l'honneur, pour une saga complète en trois parties. Rien de bien formidable, malheureusement.

Tout commence comme un récit classique de réglements de comptes entre mafieux. La Maggia (mafia à la sauce Marvel) est décimée en peu de temps par les hommes de main de Mister Negative, nouveau venu sur la scène des caïds du crime, qui officie depuis Chinatown. Les frères Karnelli ont bien senti que la roue tourne, et pour se refaire une santé professionnelle, ils vont s'associer en affaires avec Quentin Beck, alias Mysterio. Avec ce dernier, bien malin qui peut démêler le vrai du faux : a t'il mis en scène la mort des hommes de la Maggia pour leur laisser une plus large marge de manoeuvre? Ou bien le retour de ces trépassés est elle toute une illusion subtile? Et encore, est-ce bien Quentin qui se cache sous l'acquarium de Mysterio (qui lui sert de casque...), lui que nous croyions suicidé depuis la fin du story-arc "Guardian Devil" de Daredevil? Tout le reste de ces trois épisodes repose sur de telles interrogations, avec Spidey pris au milieu des réglements de compte. Le plus intéressant, dans cette petite saga bien fade, ce sont les à-cotés. Comme par exemple lorsque la tante de Peter Parker rentre de son voyage de noces, et se rend au centre d'hébergement où elle est bénévole, et que dirige Martin Li, philantrope asiatique mais aussi identité civile du déjà mentionné Mister Negative. May le surprend sabre à la main, baignant dans une mare de sang. L'assasin use donc de ses pouvoirs pour empêcher la tantine de parler, et en prenant le contrôle de sa personnalité, il en fait une vieille dame acariâtre et incisive, qui n'hésite pas à rabrouer de la pire des manières son superhéros de neveu. Peter en prend pour son grade (elle le traite de sangsue, qui a gâché sa vie!) et repart tout penaud. Le quotidien de Carlie Cooper, amie de Parker et scientifique au service de la police, voit ressurgir son père, qu'elle croyait mort. Au lieu du héros de la loi et de la justice qu'elle avait en mémoire, elle se retrouve avec un géniteur en collusion avec la pègre, qui pourrait bien d'ailleurs n'être en fait qu'une autre illusion de Mysterio. Bref, un imbroglio poisseux et même pas très passionant qu'on lit en baillant entre chaque page. Dan Slott nous endort.



Cotés crayons, je dois dire toute ma déception, également. Je sais que Marcos Martin a sa horde de fans mais ce n'est pas du tout ma tasse de thé. Son style s'apparente plus à la caricature pour vignettes humoristiques, de celles qu'on trouve dans les journaux satyriques, qu'à ce qu'on souhaite lire dans un comic-book dynamique. Les visages sont baclés (Tante May et son mari en gros plan, beurk) et les figures féminines dégingandées, sans reliefs, sans sex appeal. Même son Mysterio n'a aucune saveur, on le dirait engoncé dans un vieux pyjama à carreaux, et n'est en rien crédible. Bref vous l'avez deviné, ce type d'artiste, je ne suis pas trop friand. Pour se racheter, Panini nous offre deux petits récits en appendice : le premier est extrait de Web of Spider-man 4 et est censé illustrer mieux encore les motivations de Mysterio. C'est juste superflu, même si mieux dessiné, enfin. Pour finir, c'est J.J.Jameson en solo qui nous reçoit, le temps d'un enlèvement et d'un retournement de situation burlesque, qui nous prouve que le nouveau maire de Big Apple a de la ressource. Si vous êtes de bonne humeur, vous esquisserez un sourire. Peut être. En somme, j'avais dit tant de bien de la revue Spider-man le mois dernier, qu'il fallait forcément une dégringolade en janvier pour faire contrepoids.

Rating : OOOOO




Spoiler Zone : OSBORN Evil incarcerated (Le bouffon en prison)



OSBORN Evil incarcerated 1&2

(Kelly Sue Deconnick / Emma rios - Marvel)

Norman Osborn est tombé de haut : à vouloir forger le monde à son image, le voilà désormais battu, humilié, incarcéré. Mais très honnêtement, croyez-vous vraiment qu'on puisse imaginer -ne serait-ce qu'un instant- que le Green Goblin est un détenu comme les autres? Enfermez le mal dans la plus hermétique des prisons, il trouvera toujours un interstice par lequel se manifester. La preuve par une mini série en 5 parties : Osborn : Evil incarcerated.

D'ailleurs, une des grandes surprises, avec l'incarcération d'Osborn, c'est qu'aucun chef d'accusation précis n'a encore été retenu contre lui. Voilà un détenu encombrant, en apparence inébranlable, convaincu en son for intérieur de n'être que de passage, et destiné à de grandes choses, encore et toujours. Du coté de Front Line, le quotidien de Ben Urich, la nouvelle tombe, glaçante : on a finalement perdu la trace de l'ancien patron du H.a.m.m.e.r et rien ni personne ne peut fournir de renseignements sur l'endroit précis où il a été trannsféré. Un pénitencier d'état de haute sécurité? Interné en psychiatrie? Nous autres lecteurs omniscients, nous savons qu'il est désormais dans une "centre de rétention spéciale", dans l'aîle trois du batiment, en compagnie de quatre autres super criminels des plus dangereux, dont une alien et une créature totémique. La jeune journaliste Norah Winters a été chargé par son patron de pondre un papier pour informer le grand public du destin d'Osborn (cette même Norah qui sur les pages d'Amazing Spider-man avait bien failli révéler le vrai visage du Dark Reign avant de se rétracter sous l'intenable pression à laquelle elle était soumise), ce qui permet au récit de s'articuler autour de deux voies parallèles : l'enquête en elle même, et le sort reservé au Green Goblin. Il semblerait d'ailleurs qu'une vaste machination soit à l'oeuvre. Ni Muffoletto, le sénateur qui a oeuvré pour le transfert secret du détenu le plus dangereux d'Amérique, ni même Osborn en personne, n'ont conscience des enjeux et de ce qui se trame vraiment. Il semblerait que la maitresse de ce jeu de dupes soit une mystérieuse secte, dont les adhérents portent tous un tatouage à l'effigie du bouffon vert. A commencer par le jeune prêtre venu confesser Norman, un certain père Coulmier, qui va en réalité lui offrir une occasion unique de se débarasser de ses gardiens, et de mettre le pénitencier secret sens dessus dessous. Avant une évasion spectaculaire et un bouffon en cavale?


Cette mini série (dont pour l'heure je n'ai pu lire que les deux premiers numéros) est tout de même assez confuse. Pour ceux qui s'attendraient à des scènes processuelles, d'accusations et de défenses réthoriques avec moult effets de manche (à la Bendis, par exemple), n'y comptez pas trop. C'est le mystère qui prime, un sens profond de conspiration qui prive le lecteur de points de repères. Le recours à de nouveaux personnages (ces quatre criminels qu'on devinent d'entrée vraiment dangereux) contribuent à renforcer la sensation d'avancer en territoire hostile et inconnu. Les artistes également n'ont pas un curriculum long comme le bras chez Marvel. Kelly Sue Deconnick est annoncée comme une surdouée du scénario, mais c'est encore à démontrer. Emma Rios réalise elle des planches honorables, mais sans grâce particulière. Ses personnages sont un tantinet trop allongé, filiformes, y compris Peter Parker lors de son apparition. Ce n'est pas trop dans mes cordes, je souhaite que ce soit un peu plus dans les votres. Après qu'il ait tenu sous sa coupe le monde Marvel pendant plus d'un an, je rêvais, il est vrai, d'une autre détention pour Osborn, probablement plus cruelle, plus spectaculaire. Hors nous ne le voyons guère inquiété pour le moment, pris au piège provisoire d'une machination dont on peut déjà gagé qu'il saura tirer profit pour rebondir comme bon lui semblera. Attendons donc la suite pour juger de la pertinence de cette mini série, car c'est encore un peu indigent, pour le moment.

Rating : OOOOO

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