THE PUNISHER : THE FINAL DAYS Le Punisher aux abois




THE PUNISHER : The final days

(Mike Baron/Hugh Haynes - Marvel, 1991)

Souvent aculé et dos au mur, le Punisher a la particularité de survivre à tout. Même une récente décapitation n'a pas eu l'effet escompté sur ce bourlingueur hors pair, dont on prophétise pourtant la fin depuis bien longtemps. Déjà en 1991, un story-arc des plus mouvementés annonçait la couleur : The final days.

"Les derniers jours" s'ouvrent avec la figure de Microchip, le seul et unique allié récurrent du Punisher, à l'époque bénie de sa première et longue série régulière. Micro, alias Linus Lieberman, est un informaticien et hacker de génie, qui épaule notre héros à tête de mort dans sa lutte sans merci contre le crime. Tout commence avec le Kingpin, qui rencontre de gros problèmes face à Howard Nees, un concurrent indélicat qui lui fait un peu trop d'ombre sur le marché de la drogue new-yorkais. L'objectif du gros criminel est simple et surréaliste : demander à Frank Castle de s'occuper du cas du nouveau venu, afin de s'assurer un contrôle total et en toute sérénité sur la pègre. Bien sur, le Punisher n'aurait aucune raison d'accepter un telle requête, sauf que son ami Microchip a été enlevé et drogué par les hommes de Wilson Fisk. Et pour encore mieux appuyer leurs propos, ceux ci ont même coupé un des doigts du hacker captif, qu'ils ont envoyé en colis express à Castle. Sa réaction va être violente, comme il se doit : il décide de débarquer directement chez le Kingpin, pour une explication musclée, puis s'en va abattre Nees à bord d'un véhicule d'assaut aussi efficace qu'improbable. Ce faisant, il tombe dans le piège que lui a tendu son pire adversaire. La police arrive rapidement sur les lieux et Castle n'a d'autre alternative que de se rendre, puisque sa déontologie toute personnelle lui impose de ne jamais retourner les armes contre les forces de l'ordre. Après un procès sommaire conduit par des magistrats corrompus, il est enfermé dans une prison de haute sécurité, où font rage de violentes émeutes entre deux factions racistes opposées. Le Punisher y retrouve également deux anciens ennemis, l'archi célèbre Jigsaw et un certain Gregario : si le second le tabasse, le premier fait bien pire puisqu'il le défigure horriblement. Castle semble perdre pied un instant, mais il parvient tout de même à s'échapper, profitant d'une tentative d'évasion déjà programmée et d'une confusion entre détenus. Démasqué et en cavale, il est aussi blessé (une balle dans l'épaule) et les lacérations au visage s'infectent dangereusement. Sans oublier les hommes du Kingpin qui le traquent et souhaitent le voir disparaître une bonne fois pour toutes. Le Punisher est-il arrivé au terme du long parcours maculé du sang de ses victimes?



La réponse va de soi ! Mais c'est la solution trouvée par Mike Baron, le grand scénariste du Punisher à l'époque, qui a de quoi laisser sans voix : Frank Castle va recourir aux services d'une plasticienne de génie, qui officie habillée comme une prostituée et est également une toxico, pour ne rien gâcher. Celle ci a mis au point une technique radicale de chirurgie plastique ; non seulement elle peut réparer le visage de son patient, mais elle va en altérer drastiquement la pigmentation, transformant notre héros en un solide gaillard afro américain! Même en prenant un abonnement intensif dans le meilleur des salons à lampes aux ultra violets, jamais le Punisher n'aurait pu obtenir ce teint de peau si mat qui lui va si bien. Ne comptez pas sur moi pour affirmer qu'une telle issue est réaliste, mais c'est bien là le charme des comic-books, de trouver des solutions, des résolutions dramatiques aux trames les plus désespérées, avec un coup de pouce désicif de la fantaisie dans toute sa splendeur. Le seul vrai défaut de cette saga en sept volets, c'est finalement l'aspect graphique. Hugh Haynes n'est pas un artiste irréprochable, et le sentiment qu'il a baclé certaines planches est assez diffus tout du long de ces Final days. Il parvient toutefois à de bons résultats, par moments, surtout dans les explosions de violence de Castle, arme au poing, et nous gratifie d'une scène presque hilarante, avec un Punisher surgissant d'un train fantôme pour sévir à sa manière, contre les hommes du Kingpin à ses trousses. Si l'envie vous prend de lire ce story-arc, sachez qu'il est inédit à ce jour en VF. Pour ceux qui parlent et lisent suffisament bien l'anglais, voici la séquence exacte des épisodes : The Punisher 53 - The Punisher 59. A signaler qu'à la suite de cette étonnante transformation, Castle va vivre un team-up avec Luke Cage ( à l'époque simple héros à louer, mais déjà doté d'un épiderme impénétrable ) dans une série de trois numéros censés mettre le doigt sur les problèmes de racisme aux Etats-Unis. Mais c'est déjà une autre histoire...

Rating : OOOOO


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