OSBORN Evil incarcerated 1&2
(Kelly Sue Deconnick / Emma rios - Marvel)
Norman Osborn est tombé de haut : à vouloir forger le monde à son image, le voilà désormais battu, humilié, incarcéré. Mais très honnêtement, croyez-vous vraiment qu'on puisse imaginer -ne serait-ce qu'un instant- que le Green Goblin est un détenu comme les autres? Enfermez le mal dans la plus hermétique des prisons, il trouvera toujours un interstice par lequel se manifester. La preuve par une mini série en 5 parties : Osborn : Evil incarcerated.
D'ailleurs, une des grandes surprises, avec l'incarcération d'Osborn, c'est qu'aucun chef d'accusation précis n'a encore été retenu contre lui. Voilà un détenu encombrant, en apparence inébranlable, convaincu en son for intérieur de n'être que de passage, et destiné à de grandes choses, encore et toujours. Du coté de Front Line, le quotidien de Ben Urich, la nouvelle tombe, glaçante : on a finalement perdu la trace de l'ancien patron du H.a.m.m.e.r et rien ni personne ne peut fournir de renseignements sur l'endroit précis où il a été trannsféré. Un pénitencier d'état de haute sécurité? Interné en psychiatrie? Nous autres lecteurs omniscients, nous savons qu'il est désormais dans une "centre de rétention spéciale", dans l'aîle trois du batiment, en compagnie de quatre autres super criminels des plus dangereux, dont une alien et une créature totémique. La jeune journaliste Norah Winters a été chargé par son patron de pondre un papier pour informer le grand public du destin d'Osborn (cette même Norah qui sur les pages d'Amazing Spider-man avait bien failli révéler le vrai visage du Dark Reign avant de se rétracter sous l'intenable pression à laquelle elle était soumise), ce qui permet au récit de s'articuler autour de deux voies parallèles : l'enquête en elle même, et le sort reservé au Green Goblin. Il semblerait d'ailleurs qu'une vaste machination soit à l'oeuvre. Ni Muffoletto, le sénateur qui a oeuvré pour le transfert secret du détenu le plus dangereux d'Amérique, ni même Osborn en personne, n'ont conscience des enjeux et de ce qui se trame vraiment. Il semblerait que la maitresse de ce jeu de dupes soit une mystérieuse secte, dont les adhérents portent tous un tatouage à l'effigie du bouffon vert. A commencer par le jeune prêtre venu confesser Norman, un certain père Coulmier, qui va en réalité lui offrir une occasion unique de se débarasser de ses gardiens, et de mettre le pénitencier secret sens dessus dessous. Avant une évasion spectaculaire et un bouffon en cavale?
Cette mini série (dont pour l'heure je n'ai pu lire que les deux premiers numéros) est tout de même assez confuse. Pour ceux qui s'attendraient à des scènes processuelles, d'accusations et de défenses réthoriques avec moult effets de manche (à la Bendis, par exemple), n'y comptez pas trop. C'est le mystère qui prime, un sens profond de conspiration qui prive le lecteur de points de repères. Le recours à de nouveaux personnages (ces quatre criminels qu'on devinent d'entrée vraiment dangereux) contribuent à renforcer la sensation d'avancer en territoire hostile et inconnu. Les artistes également n'ont pas un curriculum long comme le bras chez Marvel. Kelly Sue Deconnick est annoncée comme une surdouée du scénario, mais c'est encore à démontrer. Emma Rios réalise elle des planches honorables, mais sans grâce particulière. Ses personnages sont un tantinet trop allongé, filiformes, y compris Peter Parker lors de son apparition. Ce n'est pas trop dans mes cordes, je souhaite que ce soit un peu plus dans les votres. Après qu'il ait tenu sous sa coupe le monde Marvel pendant plus d'un an, je rêvais, il est vrai, d'une autre détention pour Osborn, probablement plus cruelle, plus spectaculaire. Hors nous ne le voyons guère inquiété pour le moment, pris au piège provisoire d'une machination dont on peut déjà gagé qu'il saura tirer profit pour rebondir comme bon lui semblera. Attendons donc la suite pour juger de la pertinence de cette mini série, car c'est encore un peu indigent, pour le moment.
Rating : OOOOO
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