100% MARVEL : MAGNETO Le testament

Le coup de génie de Chris Claremont, avec le personnage de Magneto, fut de donner une épaisseur, une profondeur inattendue à l’homme, plus qu’au criminel. Derrière le masque du terroriste, réside ainsi un homme meurtri par l’Histoire. Erik Lehnserr est un rescapé des camps de la mort, et il a vécu les pogroms, la chasse et l’élimination systématique des juifs par les nazis, ce qui lui a coûté sa famille et une bonne partie de son humanité. En tant que mutant, il s’est juré de protéger les siens, et de leur éviter un destin semblable. Et comme pour lui il n’existe pas de meilleure défense que l’attaque, il prend donc l’initiative en faisant régner la terreur, dès ses premières apparitions dans la série Uncanny X-men . Nous retrouvons Magneto, qui a entre temps a vu ses mobiles et sa psychologie maintes fois retouchés en quarante ans de carrière ( il a même guidé momentanément les X-men ! ), dans un très bon 100% Marvel consacré aux X-men. Pourtant ici, il ne sera jamais question de super pouvoirs ou de types en costume. On a droit pour le coup à des supers méchants en uniformes (les allemands) et des victimes désignées qui luttent pour leur survie, partagées entre un besoin et une envie de fuite, et une résistance acharnée et pratiquement utopique. Encore une œuvre autour de la Shoah, s’exclameront les lecteurs blasés, après le Maus de Spiegelman, La vita è bella de Roberto Benigni ou le récent documentaire colorisé, Apocalypse diffusé sur France 2 ! Et bien oui, encore une, qui forcément, puisque qu’elle colle véritablement à la réalité historique, n’apporte guère de nouvelles révélations sur cette sombre période de l’Histoire, mais qui touche au but par la justesse du ton et l’émouvante sincérité du récit.



Là où Spiegelman utilise des souris et des chats, Di Giandomenico, un italien qui monte, qui monte, chez Marvel, mise sur le réalisme de planches soignées et puissantes, jusque dans le regard effaré, indigné, désespéré, des différents personnages qui traversent cet album fort différent des autres 100% Marvel déjà proposés. De ci de là sont disséminés des indices sur les futurs pouvoirs de Magneto, mais jamais il ne peut les utiliser pour aider les siens, même quand on peut supposer que ce serait enfin le moment ( juste avant la fusillade de ses parents, ou lors d'un lancer de javelot qui laisse planer le doute... ); c’est l’impuissance d’un jeune adolescent face à une tragédie absurde qui répond à nos attentes de lectures super héroïques. Un coup de chapeau à Greg Pack pour ce récit adulte et rondement mené (de sa part c’est assez surprenant pour être noté) que vous pouvez vous procurer en toute tranquillité, si vous ne l'avez pas déjà fait, depuis sa sortie : du bel ouvrage.

Rating : OOOOO

MARVEL BEST OF AVENGERS : LA COURONNE DU SERPENT

Si les Vengeurs sont aujourd'hui labellisés Bendis, et qu'ils connaissent une popularité sans précédent, il n'en fut pas toujours de même par le passé, et ce malgré de nombreuses aventures des plus épiques. La collection Best Of de Panini nous permet souvent de retrouver de petites pépites, ou des sagas plébiscitées par les lecteurs nostalgiques, comme dans le cas précis, en ce mois de janvier, de "La couronne du serpent".
Il s'agit là des épisodes 141 à 144, 147 à 149, et 151 de la série régulière, tous présentés dans les seventies. Les Avengers d'alors n'ont franchement pas le temps de chômer. Tout d'abord, il faut faire face à Kang le Conquérant, qui a la bonne mauvaise idée d'investir le XIX° siècle pour ensuite gouverner le monde, puis gérer une crise dans le présent, liée à la Roxxon Corporation. En fait, nous suivons les péripéties de Thor et de Dragon Lune qui remontent le temps pour se retrouver aux cotés de Hawkeye en pleine période western. Là ils vont aussi serrer la pince des grands héros de l'époque comme Two Gun Kid, Rahwide Kid, ou encore Kid Colt. En face, Kang, pour un mano a mano final contre le Dieu de la foudre, et un retour à l'ère présente en compagnie d'un des ancêtres déjà cités (Two Gun Kid). Autre point fort de l'album, les Vengeurs face à l'Escadron Suprême ! Le grand George Perez orchestre des combats mythiques, avec d'un coté la Vision, Captain America, le belle Hellcat (Patsy Walker) et son costume retro/glamour de chatte bondissante, ou encore Le Fauve et Iron Man. De l'autre la puissance de feu d'Hyperion (face à la Vision), Doc Spectrum, ou bien The Whizzer. La couronne, quand à elle, est un artefact qui prend le contrôle de ceux qu'elle possède, qui fait que les Vengeurs doivent aller rendre visite aux habitants d'une Terre parallèle (celle de l'Escadron, justement) pour ensuite la ramener dans notre univers à nous.

Bien sur, tout cela sent furieusement les années soixante-dix, c'est une autre manière de raconter un récit, une autre manière de choisir le rythme, de jouer avec le sens du merveilleux et de prendre le lecteur par la main, pour le faire entrer dans un microcosme narratif, où les voyages dans le temps, les dimensions, et les héros bigger than life semblent monnaie courante. Mais Steve Engleheart laisse avec cette saga un souvenir impérissable et une des aventures les plus marquantes de son temps. Une excellente initiative que de publier régulièrement ce type d'ouvrage (récemment encore, nous avions eu la saga de Korvac) qui peuvent au passage édifier les plus jeunes et remuer les sentiments des plus anciens lecteurs. Le seul bémol reste le prix,  plus de 20 euros pour 150 pages, ce qui fait que certains devront renoncer à cette découverte. L'offre est foisonnante en ce moment, et les librairies sont pleines de comic-books en tout genre. A recommander toutefois à ceux qui misent leurs billes sur les aventures old school et ne se sont jamais remis de la lecture des vieux Strange ou des éditions Aredit.

Rating : OOOOO

Signalons qu'en Italie, Panini a opté pour une autre solution. Une collection nommée "Marvel Gold" (différente de celle qui vient de naître ici), avec une couverture cartonnée souple, au lieu de celle épaisse et rigide dont nous bénéficions. Prix de l'album? 14 euros, ce qui le rend de suite plus abordable.

LEVIATHAN STRIKES : Un one-shot pour Batman Incorporated

Le reboot Dc aura finalement assez peu bouleversé le petit monde de Batman et de ses séries dérivées. Le principal changement est le retour en exercice de Barbara Gordon, qui n'est plus paraplégique (Batgirl). Pour le reste, c'est peanuts. La série Batman Incorporated reste d'actualité, d'ailleurs elle va reprendre à partir du mois de mai, et un des titres des New 52 est consacré à Batwing, le Batman africain, tout droit issu du cerveau de Grant Morrisson. De toutes manières, dès le début de ce Leviathan Strikes, censé conclure la première "saison" du titre multinational, on est prévenu. Nous sommes donc avant les événements de Flashpoint, dans l'ancien univers Dc.
Nous en étions où? Bruce Wayne a du révéler au monde entier qu'il finance les activités de son alter égo costumé, et a décidé de créer une série de "franchises", de Batmen à travers le globe, pour contrecarrer les ambitions d'un groupe criminel, le Leviathan, composé de jeunes disciples mentalement conditionnés. Morrisson mélange les genres, les codes, et sort de la naphtaline des vieux personnages des fifties, comme la Batwoman des origines, ou encore El Gaucho. C'est assez dur à suivre, mais une fois qu'on s'y est fait, le récit est riche et à différents niveaux de lecture.



Leviathan strikes comprend en fait deux histoires différentes. Dans la première, on suit Stephanie Brown (Batgirl dans la continuity précédente) qui tente de s'infiltrer dans la faculté de St Adrian, en tant qu'étudiante, pour démanteler la formation de nouvelles "agentes" du Leviathan. Plus que le récit en soi, le lecteur moyen sera content d'y retrouver une série de teen-agers bien campées, et quatre enseignantes sexy dont les traits sont empruntés à Madonna, Katy Perry, Lady Gaga et Rihanna.
Cameron Stewart s'en sort plutôt bien aux dessins, et c'est là, très probablement, le chant du cygne pour la Batgirl ancienne version; c'est donc presque historique.
Dans la seconde partie, Batman et compagnie sont aux prises avec le Dr Dedalus, un nazi génial, à bord de son navire. Morrisson s'en donne à coeur joie, à coups d'hommage aux films et séries d'espionnage des années soixante, avec des effets chromatiques et visuels, et des onomatopées d'époque, dans le style de ceux chers au Batman campé par Adam West, légende du petit ecran.
Chris Burnham continue de prendre confiance et du galon, ses planches sont très réussies, avec de beaux décors réalistes et approfondis. Il y a du beau linge au balcon dans cette histoire, avec Bruce et Dick Grayson, Red Robin, Robin, Batwing, Hood, un justicier anglais aperçu dans Knightquest, El Gaucho, les Outsiders... et bien sur la révélation de l'identité de Leviathan himself.
Grant Morrisson ne se fixe aucune limite, et sa création continue à bouillonner, germer, se répandre, parfois dans la confusion apparente, mais toujours avec joie et enthousiasme. Le roi du récit tentaculaire est comme l'hydre des légendes. Vous coupez une tête, il en repousse deux. Du coup, il faut s'accrocher pour tout comprendre, mais le jeu en vaut la chandelle!

Rating : OOOOO

X-STATIX OMNIBUS : L'intégrale du chef d'oeuvre de Peter Milligan

Beaucoup de lecteurs en rêvaient, alors Marvel l'a fait. L'intégrale de la série X-STATIX est enfin publiée dans un Omnibus de poids que certains n'hésitent pas à qualifier d'indispensable. Cette série, qui avait tout d'abord débuté sous le patronyme "X-Force", avant d'évoluer sous sa forme définitive, est une version ironique et adulte des aventures mutantes que nous lisons depuis des décennies, en avance sur son temps sous bien des aspects. Elle est l'apanage de Peter Milligan qui va enfin acquérir avec ces épisodes le statut d'auteur culte. Les membres de cette nouvelle mouture d'X-Force (au départ) sont méprisants, arrogants, colériques. Ils sont aussi bien heureux d'être des mutants, et n'hésitent pas à utiliser leurs pouvoirs de façon provoquante. L'idée de sauver le monde ou d'une existence partagée et pacifique avec les humains normaux ne les angoisse pas plus que cela. Non, leur objectif est simple, sexe, argent, et gloire, comme de vulgaires pop-stars superhéroïques. Autre particularité, le taux anormalement élevé de décès dans cette série. Le sens de la tragédie "à la Claremont" est ici portée à son paroxysme, et à pratiquement chaque mission c'est un membre du team qui y laisse des plumes, et pas seulement. Il est ensuite remplacé par un nouveau venu, choisi selon des critères discutables, par le responsable marketing du groupe, Spike Freeman. Pendant ce temps, le monstre vert Doop, qui s'exprime avec son propre alphabet incompréhensible, passe derrière la caméra pour filmer leurs exploits (souvent fictifs) pour les revendre à un network américain, dans le cadre d'une émission de télé-réalité!



Inutile de dire que l'arrivée de la série fut un véritable choc pour le lecteur habitué au sermons du Professeur Xavier et au courage altruiste des X-Men. Critique acerbe du consumérisme moderne, et de la violence omniprésente qui gangrène nos sociétés occidentales, X-Statix fut d'ailleurs la raison finale pour laquelle Joe Quesada abandonna définitivement les limites du Comics Code, à cause de sa violence justement, très souvent à la limite de la farse, et toujours déroutante, voire hilarante. N'oublions pas non plus la déviance de ses personnages, bien loin des modèles conventionnels du genre. Comme par exemple Mr Sensible (Orphan), aux tendances suicidaires, si complexé et sexuellement refoulé, le couple gay Phat (pastiche du rapeur américain) ou encore Vivisector, la sexy U-Go Girl et sa narcolepsie. Aux crayons, Mike Allred aussi a de quoi dérouter ! Son style naïf et élégant ne s'embarasse pas des canons habituels du comic-book, et parvient à mettre sur pieds un véritable univers visuel à la hauteur de celui narratif, inventé par son compère Milligan. Cet omnibus est une excellente occasion de se replonger dans un des titres les plus expérimentaux jamais proposés par Marvel, qui connut son heure de gloire surtout dans la première trentaine d'épisodes publiés. C'est aussi la série "X" la plus audacieuse et ironique à ce jour, et à ce titre, elle méritait bien un tel hommage, dans un tel écrin.

Rating : OOOOO

X-MEN : FROM FIRST TO LAST

Un an après sa naissance, et consécutivement au départ de Victor Gishler, qui s'occupait du scénario jusque là, que devient le titre "X-Men", troisième mensuel consacré aux mutants, et qui avait notamment proposé une lutte acharnée entre ces derniers et les Vampires ? La réponse se trouve dans le story-arc intitulé First to last, qui démarre dans X-Men Giant Size 1 (un annual, en gros) et s'étend jusqu'au numéro 15. Au menu, un plongeon dans le passé, et des révélations inattendues sur les Eternels. Et tout particulièrement un certain Phastos, qui a décidé de créer une nouvelle race en faisant évoluer de simples primates, au point d'en faire des défenseurs des espèces en voie d'extinction, une sorte de gardiens génétiques qui veille sur les individus au potentiel prometteur mais menacés par le reste de l'humanité. Ces "Evolutionnaires" ont déjà eu maille à partir avec les X-Men, mais cela remonte à bien loin, et surtout, nous n'en avions jamais rien su, et pour cause ! Il s'agit d'une nouvelle opération de ret-con, c'est à dire d'une intervention dans le passé de nos héros, pour y apporter de nouvelles précisions sur certaines phases importantes de leurs débuts, au risque de trahir ou modifier la continuity telle que nous la vénérons aujourd'hui. A l'époque, ces protecteurs bien embarassants cherchaient un porte parole et un meneur, pour défendre et guider les mutants contre les humains normaux, qu'ils avaient décidé d'éradiquer totalement. Cyclope et le Professeur Xavier se sont opposés courageusement, et même Magneto avait un temps était envisagé pour ce rôle implacable. Finalement, bien des années plus tard, les "Evolutionnaires" sont de retour, et comptent bien faire mordre la poussière à Scott Summers. Pourquoi? Parce que selon eux il a trahi sa promesse, et n'a pas su protéger les siens, réfugiés en petit comité sur Utopia, et toujours au bord de l'extinction. On revoit en pasant les "Neo", ces mutants évolués, pour quelques planches brèves : eux aussi vont disparaitre, balayés par les nouveaux venus, décidemment très puissants et menaçants...



C'est Christopher Yost qui la tâche de raconter cette rencontre, qui alterne entre souvenirs extraits du passé des mutants, et une lutte toute contemporaine. Deux artistes différents illustrent les deux volets distincts. Un bon Paco Medina se charge de donner du volume à la partie présente, tandis que les souvenirs sont confiés à Dalibor Talajic, qui réussit à rendre très convenablement l'esprit de l'époque, et la naïve fraîcheur des mutants encore en devenir. On regrettera juste la façon dont se termine cette confrontation. Avec un tel pouvoir, une telle force de frappe, comment donc les "Evolutionnaires" finissent t'ils par s'incliner devant des X-Men en panne d'inspiration? Une bonne grosse menace qui a de quoi faire trembler, mais qui mord la poussière comme un vilain anonyme. On reste dubitatif. En bonus, vous en saurez plus également sur Emma Frost, et une période bien sombre de son histoire personnelle, durant laquelle son esprit n'était pas ce qu'il est aujourd'hui. Ni son physique, par ailleurs. Quand on vous dit qu'elle est refaite, la White Queen, vous allez en avoir encore la preuve !

Rating : OOOOO

Publication VF imminente, sur les pages de X-Men Universe, dès février.

LES VARIANT COVERS POUR Avengers Art Appreciation

A quoi peuvent bien servir les variant covers ? Et bien que dois-je vous répondre? A rien? Enfin non, pas vraiment, c'est exagéré. Souvent, il s'agit de marquer un événément spécial, ou ponctuel. Parfois, il n'y a aucune raison autre que de d'engranger un peu plus d'argent, en comptant sur la collaboration passive des collectionneurs. Parfois encore c'est l'occasion de donner carte blanche à de véritables artistes, qui peuvent produire pour l'occasion de petites perles dont on ne se lasse pas. Il y a un peu de tout ça dans cette série de covers consacrées au Vengeurs. Le projet est dénommé "Avengers Art Appreciation" et nous offre à voir ce que seraient les plus grands héros de la Terre s'ils avaient existé aux différents âges de l'humanité. il y a vraiment de très belles couvertures dans le lot, et je vous en présente les quatre plus réussies, selon mes propres goûts. Elles seront du plus bel effet sur nos comic-books des mois prochains, et souhaitons que nous puissions aussi les trouver sur les versions françaises éditées par Panini, lorsque l'heure sera venue. Dans l'ordre de présentation, voici les oeuvres de AGE OF APOCALYPSE #2 par CHRISTIAN NAUCK //  INVINCIBLE IRON MAN #515 par GREG HORN // UNCANNY X-FORCE #24 par JULIAN TOTINO //  FANTASTIC FOUR #605 par MICHAEL KALUTA





Allez, soyons fous, deux autres pour le plaisir !


AVENGERS EXTRA 1 : LES DEBUTS DE IRON MAN 2.0

Nouveau venu dans l'écurie Panini, le magazine Avengers Extra débute ce mois ci avec un sommaire entièrement consacré à la nouvelle série Iron Man 2.0, qui est en fait la nouvelle mouture de l'armure autrefois baptisée War Machine. C'est James Rhodes, ancien pilote hors pair et homme de confiance de Tony Stark, qui endosse cette dernière, aux ordres de l'armée. Les militaires ont donc eux aussi leur Iron Man personnel, et lui confient une première mission énigmatique : enquêter sur le suicide de Palmer Addley, un génie de la nano technologie et de la robotique. Tous ses anciens projets sont devenus inopérants pour le gouvernement des Etats-Unis, mais ils réapparaissent sous une version améliorée et souvent meurtrière à travers le monde. Rhodes va faire de son mieux pour y voir plus clair, et solliciter la belle Suzy Endo pour une aide bienvenue. L'intrigue s'étale sur les quatre premiers numéros de ce nouveau titre, et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est laborieux et loin d'être passionant. Il s'agit là d'une spy-story sur fond de terrorisme, bref de la redite, sans grande originalité, ni pathos particulier. Un comble quand on sait combien l'armure de War Machine a peiné, par le passé, à trouver son public fidèle. Ce n'est certainement pas le peu d'idées que semble avoir Nick Spencer qui changera la donne, ni les dessins froids et académiques de plusieurs artistes qui se succèdent (mention bien à Di Giandomenico tout de même) qui arrangeront la situation.

Ensuite, trois autres épisodes nous plongent au coeur du grand Marvel Event du moment, c'est à dire Fear Itself. Et là, c'est du grand n'importe quoi. Le récit devient absurde et brouillon, et s'appuie sur une galerie de personnages méconnus (le Roi Singe) ou appréciés d'une minorité de fans (comme les Armes Immortelles propres à Iron Fist). Ce petit aréopage est de toutes façons sans rapport avec War Machine ou Iron Man, et sous couvert de plonger dans l'ardente fournaise de Fear Itself, on doit supporter soixante pages de vide métaphysique, qui oscillent entre la leçon spirituelle et l'ineptie kung-fu. Ariel Olivetti prend les choses en main, aux dessins. Son style ne bouge pas d'une virgule, c'est plastiquement beau mais froid, ça manque cruellement de folie, d'audace, de passion. Le premier rendez-vous avec Avengers Extra est donc décevant et pratiquement sans intérêt. A moins d'être un inconditionnel de James Rhodes (levez la main si c'est le cas, pas tous en même temps...) je vous conseille de faire l'impasse sur cette parution qui n'apporte rien du tout à Fear Itself, et ne parvient même pas à résoudre son mystère premier (Palmer Addley) en plus de 140 pages. Stérile, d'un bout à l'autre.

Rating : OOOOO

THE MIGHTY THOR : Que vaut la nouvelle série de Fraction / Coipel ?

A la suite des événements narrés dans Siege, Asgard est tombée. Thor a empoigné l'épée d'Odin et a coupé en deux l'arbre de vie, Yggdrasil, rendant le pont entre son monde et la Terre permanent. C'est ici que commence la nouvelle série régulière consacrée à Thor, avec un premier story-arc en six parties en cours de publication Vf sur les pages de la nouvelle revue Avengers, déjà chroniquée sur ce site.

Le portail entre les mondes se manifeste sous la forme d'un geyser d'énergies luminescentes, à quelques kilomètres de la petite bourgade de Broxton. Une cohabitation forcée avec des Dieux, et d'etranges phénomènes, qui ne sont pas sans faire s'interroger les habitants de l'endroit, particulièrement le père Mike, ancien pasteur anglican. Pendant ce temps, Thor et Sif s'immerge au coeur du geyser d'energie, où ils doivent combattre de monstrueuses créatures, qui servent de "défense immunitaire", contre "l'infection" que doit subir Yggdrasil, avec nos deux visiteurs impromptus. Le Dieu Tonnerre en ressort avec une énigmatique blessure, et une graine tout aussi etrange, qu'Odin convoite particulièrement. Celle ci attire en outre l'attention de Galactus, et de son héraut, le Silver Surfer. Ce dernier annonce aux habitants de Broxton la venue de son maître, et les pauvres diables reclament le départ immédiats des Dieux nordiques, devenus bien encombrants et source de problèmes constants. L'occasion est alléchante pour un double duel entre Odin et Galactus (au niveau spirituel) et Thor/Silver Surfer.

Sur Terre, la foule doit composer avec Volstagg, le plus drôle des compagnons de Thor, toujours utile pour insérer une pause comique dans un récit. Loki, mort puis revenu à la vie depuis la fin de Siege (comme il est de coutume chez Marvel), apparait désormais sous les traits d'une jeune garçon (après avoir été une femme) et tente de regagner la confiance des siens, ce qui n'est jamais facile quand on est le roi de la duperie, et avec un palmares comme il s'est constitué... Fidèle à son habitude, Oliver Coipel est vraiment à la hauteur sur ce titre. Ses dessins sont aussi cartoony qu'efficaces, et ils bénéficient du très bon encrage de Morales, Vines et Smith. Les armures asgardiennes sont très belles, et rappellent parfaitement le style propre à Jack Kirby. Odin, lui, dans sa cuirasse en or, a un petit coté Chevalier du Zodiaque indéniable.


En conclusion de ces six épisodes, nous assistons à un coup de théâtre marquant pour l'univers Marvel. Toutefois, il concerne plus le Sufer d'Argent que Thor, qui devrait pourtant être le héros de son propre titre. Voilà une nouvelle série agréable et aux personnages assez bien campés, mais toutefois elle est appréciable d'avantage lorsque lue d'un seul trait, ce qui reste une caractéristique du travail de Matt Fraction. Une publication en album (100% Marvel) n'aurait pas été de refus. Seul bémol à lui reprocher : il ne suffit pas d'organiser un match de catch entre Thor et le Surfer pour faire de The Mighty Thor une vraie grande oeuvre impérissable. J'ai d'ailleurs une autre remarque, après avoir lu ces histoires : pourquoi ne pas avoir simplement relancé un titre, même sous forme de maxi série, consacré à Norrin Rad et Galactus, plutôt que d'en faire les protagonistes indispensables de cette nouvelle mouture de Thor?

Rating : OOOOO

WOLVERINE : L'ARME X (Best of Marvel)


Wolverine, à la bonne vieille époque des comics signés Lug ou Semic, c’était Serval. Autre nom, autre temps, autres mœurs. Un nabot poilu et teigneux, doté d’un pouvoir auto guérisseur et de griffes en adamantium (métal inconnu et ultra résistant), bourlingueur et dragueur impénitent, bière à la main, toujours prêt à se lancer dans la première mêlée venue. Le personnage avait aussi un autre trait distinctif : il ignorait tout de son passé, n’avait que des bribes éparses de souvenirs, un puzzle incomplet qui ne lui permettait pas de se connaître vraiment. Qui l’avait ainsi doté de griffes? Qui avait voulu le ravaler au rang d’animal, de cobaye de laboratoire? La question angoissait pas mal de lecteurs d’alors, tant et si bien que sur les pages de « Marvel Comics Presents » 72 à 84, le grand Barry Windsor Smith narra les expériences secrètes et le drame vécu par Serval ( Logan, dans la vraie vie ) au sein d’un complexe de scientifiques fous et sans scrupules, le projet « Arme X ». Le tout forme un récit angoissant et torturé, plein de maitrise et de suspens, dans une ambiance glauque à souhait, claustrophobe et paranoïaque. Serval y est mis à nu, sans fards ni costume, une simple machine à tuer qui tente de s’évader et lutte pour sauvegarder un peu de son humanité.



Ce Best of Marvel présente les défauts de l’époque : les didascalies sont parfois un peu pompeuses, le style littéraire empâté. Les couleurs un tantinet trop flashy voire criardes pour certaines cases. Mais relisez l’intro signé Larry Hama, et ne soyez pas trop critiques : il vous faudra, pour les plus jeunes, comprendre l’importance de ce récit et l’accueil enthousiaste qu’il reçut lors de sa sortie. Longtemps considéré comme la pierre angulaire du passé de Wolverine, « L’ARME X » est un album à respecter comme une des grandes influences de sa décennie, un de ces pans historiques qui ont contribués à créer la légende des X-men. Et tout ceci avant l'incroyable inflation Wolverinesque qui s'en est suivi. Le mutant griffu a fini par apparaître dans toutes les séries Marvel possibles et imaginables : un coup chez les Uncanny X-men, un saut sur la série X-men, un coup de main en passant à Spider-man, et un détour chez les Avengers, sans oublier une seconde puis troisième série personnelle pour corser le tout. A cela j'ajoute des souvenirs enfin retrouvés (partiellement, puis semble t'il totalement), un Wolvie junior et un clone féminin, dont franchement on ne ressentait pas du tout la necessité; et dulcis in fondo, un film particulièrement médiocre sur lequel il convient de survoler, par peur d'être vraiment méchant, frappé par l'indigence du propos (surtout si comparé aux aventures de notre Serval préféré à ses débuts). Que voulez-vous, j'ai toujours au fond de moi la crainte de lire un jour "Asterix et Serval chez les romains" ou encore " Martine sort ses griffes". Avec ou sans pouvoir auto-guérisseur, Logan se s'en remettrait jamais.

Rating : OOOOO

LA GRANDE PREMIERE D'URBAN COMICS : WATCHMEN

En janvier, c'est le coup d'envoi de la présence d'Urban Comics en librarie, nouveau label spécialisé dans les comic-books, appartenant à Dargaud. Les titres Dc comics sont tombés dans l'escarcelle d'Urban, et cela concerne également la ligne Vertigo, ou Mad. Pour commencer, c'est un des chefs d'oeuvre absolus du genre qui est reproposé, à savoir Watchmen, dans une version luxueuse, de 464 pages pour 35 euros. On pourra objecter que Panini avait déjà offert plusieurs versions différentes de ce pavé il y a peu, dont une économique à quinze euros qui a fait le bonheur des bourses moins garnies. Oui mais voilà, la traduction si ambigüe et difficile du texte d'Alan Moore a toujours fait polémique, et cette fois c'est celle dite "de référence", de Jean-Patrick Manchette, qui a été réutilisé et réadaptée pour allécher les lecteurs. La nouvelle est d'importance (le lancement d'une nouvelle maison d'édition, la sortie d'un tel monument, même si ce n'est pas une première...) au point que le Figaro s'est fendu d'un article sur Watchmen, que je reproduis ci dessous, pour ceux qui ne l'auraient pas lu. Ajouter une énième critique "originale" sur un tel ouvrage déjà étudié en long, en large, et en travers, me semblait totalement superflu.

L'histoire
1985, dans une Amérique dystopique au bord de la guerre nucléaire et dirigée par un Nixon dans son sixième mandat. Le Comédien, super-héros à la retraite, est assassiné. Rorschach, l'un de ses anciens compagnons de patrouille, mène l'enquête. Remontant le complot qui a conduit à ce meurtre, il reprend contact avec d'autres justiciers en cessation d'activité, parmi lesquels le Dr Manhattan, seul d'entre eux à détenir de réels super-pouvoirs et clé de voûte du précaire équilibre mondial.
Les auteurs
1985, dans l'industrie de la bande-dessinée américaine, dominée sans partage par Marvel et DC Comics. Alan Moore est la figure de proue, avec Neil Gaiman et Grant Morrison, d'une vague de scénaristes britanniques baptisée «British Invasion». Il propose à DC de remettre au goût du jour Blue Beetle, Question, Captain Atom, et quelques autres héros de l'éditeur Charlton Comics, dont DC a récemment racheté la licence. La maison retiendra son synopsis (l'enquête autour de la mort d'un super-héros vieillissant) mais pas les personnages. D'autant plus libre, Alan Moore applique à ses protagonistes un traitement de choc qui traumatisera durablement le milieu du comics. Ici, les héros sont dépressifs, vieillissants, bedonnants, parfois psychopathes ou indifférents au sort de l'humanité.



Moore fait équipe avec le dessinateur Dave Gibbons, lui aussi britannique, et qui pousse plus encore le scénariste vers l'extrême. Le tandem se pose des contraintes formelles, tel le “gaufrier” de trois cases sur trois, et expérimente un grand nombre de techniques de narration graphique.
Cette nouvelle édition française est produite par Urban Comics, nouveau label de Dargaud qui inaugure avec Watchmen sa reprise du fonds DC. Impossible de ne pas citer ici le retour de la traduction du romancier Jean-Patrick Manchette, livrée pour la première édition française (à partir de 1987 aux éditions Zenda) et révisée ici par son fils Doug Headline. Un texte d'une poésie rugueuse qui rend justice à l'âpreté du monde des Watchmen et au texte original de Moore.
L'avis du Figaro
La place de Watchmen au panthéon de la bande-dessinée anglo-saxonne et mondiale ne fait pas de doute. Polar «hard-boiled», roman graphique, comics de super-héros et oeuvre de science-fiction tout à la fois, Watchmen n'est pas seulement une excellente bande-dessinée. Elle est aussi de celles qui ont durablement influencé les suivantes.
Oeuvre sado-masochiste dans ses thèmes comme dans sa structure, Watchmen marque l'industrie de la bande-dessinée comme on marque un cheval. Douloureusement, et avec un certain sens de la domination.
Selon l'expression de François Hercouët, directeur éditorial d'Urban Comics , Watchmen est ainsi la «pierre de Rosette» de comics de super-héros modernes. Prenant le risque de décevoir en touchant ce veau d'or de la BD, Urban Comics transforme pourtant ce premier essai: objet de luxe, traduction enfin à la hauteur, papier de qualité, le tout agrémenté de 50 pages de bonus. Une première sortie qui laisse penser que l'incroyable catalogue DC a enfin trouvé des passeurs capables de lui rendre justice en France.


Un éloge à peine déguisé du travail d'Urban Comics, qui sans prendre de risque ou innover particulièrement, propose en effet une version de haute qualité, qui ravira à coup sur les inconditionnels d'Alan Moore. Je n'ai pour ma part jamais douté de la volonté d'Urban de publier des volumes classieux et dignes de figurer aux meilleurs loges de nos bédéthèques. J'attend juste de voir si les choix éditoriaux des prochains mois seront marqués du sceau de l'audace et de la passion, celles qui poussent un éditeur à prendre parfois des chemins de traverse pour ammener le lecteur à découvrir de petits bijous, sans se soucier uniquement et paroxistiquement des chiffres de vente et du caractère commercial des oeuvres à adapter. Un exemple? Animal Man, de Jeff Lemire. Chers nouveaux amis d'Urban Comics, pensez-y, please !

Rating : OOOOO




MARVEL DELUXE YOUNG AVENGERS : AFFAIRES DE FAMILLE

Ils sont jeunes, ce sont des fans, plus que des side-kicks, et ils sortent de nulle part. Mais ils ne sont pas manchots, ont l'enthousiasme de l'âge avec eux, au point même qu'ils vont mettre une rouste à Kang le conquérant, seigneur du temps, grande pointure s'il en est. Tel est le point de départ de la série Young Avengers, qui met en scène un groupe d'adolescents jusque là inédit, tous parés comme leurs ainés, les Vengeurs, à mi chemin entre l'hommage et la dynastie. On trouve un jeune Thor (le futur Wiccan), la version ado de Hulk (Hulkling), celle de Captain America (Patriot), ou encore une réplique juvénile de Kang himself qui revêt pour l'occasion une armure ultra sophistiquée de type Iron Man. Vont venir vite s'ajouter à cette marmaille la fille de Scott Lang, l'homme fourmi (décédé durant les événements d'Avengers Disassembled) mais aussi une petite bourgeoise qui va se révéler excellente archer, pour apporter une touche féminine non négligeable. Tout ce beau monde a fort à faire. D'abord, je le répète, un combat contre Kang, venu dans notre présent pour récupérer sa version "younger", et qui risque fort de déchirer à jamais le continum temporel s'il n'y parvient pas. Mais également des tensions philosophiques, et pas seulement, entre les vrais Avengers et leurs petites répliques. Les adultes menacent d'avertir les parents et ne souhaitent pas prendre le risque d'encourager des ados inconscients à verser dans le super héroïsme, une activité où il est rare de faire une longue carrière. Enfin, en théorie, car chez Marvel, porter des collants et du latex ça conserve, et même la mort n'est pas si terrible que ça, puisque régulièrement les résurrections abondent. Rien que pour ça, pourquoi ne pas les laisser faire, d'autant qu'ils semblent quand même assez doués?

Ce Marvel Deluxe publié en 2010 se lit avec grand plaisir, et il est truffé d'action, de bonnes petites scènes entre les différents personnages, et de coups de théâtre. C'est ainsi que nous apprenons avec stupeur l'origine des pouvoirs de deux des jeunes héros. Eli, la version juvénile de Captain America, serait en fait un junkie sans pouvoirs particuliers. Que Cap ne la ramène pas trop, car après tout, il doit bien sa longévité et sa carrière à un "super sérum" qui pourrait être assimilé à un stupéfiant, vous ne croyez pas? Quand à Hulkling, ne pensez pas qu'il soit apparenté avec Bruce Banner. Au contraire, il semble venir de bien plus loin, et le Super Skrull débarque pour le ramener chez lui, parmi les siens... à moins qu'il ne soit en fait un Kree... ? On n'a pas le temps de s'ennuyer qu'arrive sur la scène un jeune bolide qui ressemble trait pour trait à Wiccan, et qui aura une importance fondamentale pour la suite du titre, et même de l'univers Heroes Marvel, puisqu'on va comprendre assez vite que ces deux là, ces deux jumeaux, pourraient bien être les fils disparus d'une certaine sorcière rouge... Le thème de l'homosexualité est aussi abordée avec légèreté et humour par Alan Heinberg, transfuge du petit monde des séries télévisées, et qui maitrise totalement la présentation progressive de ses héros. Jim Cheung est lui aussi bien en verve aux dessins, son trait est propre, clair, lumineux, suffisament classique et moderne à la fois pour contenter tout le monde. Je pense qu'il s'agit là d'un des Deluxe de Panini les plus sous-estimés. Il regorge de qualité, comprend 320 pages toutes aussi bonnes les unes que les autres, et peut espérer viser un public très disparate. Si vous avez manqué ce titre, et hésitez encore à rattraper votre retard, sachez que vous auriez tort de vous priver d'avantage...


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X-MEN 11 : POINT DE RUPTURE (Prélude à Schism)

C'est un vieux fan des X-Men qui parle, du genre de ceux qui ont lu et possèdent pratiquement tout ce qui a été publié sur les mutants. Les X-Men m'ennuient. Voilà, c'est dit. Ou plutôt, loin d'être de leur faute, c'est surtout le travail de Fraction, puis de Gillen, qui me fait bailler. Hormis les grands crossover de rigueur (le récent Second Coming, ma foi réussi) les épisodes intermédiaires se suivent et se ressemblent, d'une banalité affligeante. Cette fois encore, le story-arc qui se poursuit et se termine, sur les pages du mensuel de janvier, est loin d'être enthousiasmant. Breaking Point narre l'arrivée d'un tyran alien, Kruun, paré du titre de Powerlord de son monde natal, le Breakworld. Il faut avoir suivi les épisodes de Joss Whedon sur Astonishing X-Men pour connaître ce personnage, ainsi que son peuple, qui l'accompagne dans son exil sur notre planète. Ainsi, vous pouvez savoir pourquoi ils en veulent tout particulièrement à Colossus, qui a fait voler en eclat l'organisation dictatoriale de Kruun, après que ses charmants guerriers un peu obtus l'ait ressuscité. Tout cela remonte à quelques années en arrière, et s'en souvenir permet de ne pas être trop déboussolé. Mais n'évite pas un sentiment évident de lenteur, de futilité. Kruun joue bien sur un double jeu lorsqu'il accepte l'hospitalité mutante (quelle surprise!) et tente de se venger en humiliant Colossus à la première occasion. Au passage il se débarasse de Magneto d'une telle manière que j'en ai encore de la peine pour le seigneur de magnétisme. Autrefois si puissant et magistral, le voilà ligoté comme un moineau par le premier barbare de l'espace venu. Un peu de respect, monsieur Gillen! Cette saga est aussi l'occasion d'en finir avec cette histoire de Kitty devenu intangible (et ça n'est guère brillant, comme subterfuge) et d'un petit coup de théâtre final censé être drôle. Enfin oui, ça l'est un peu, j'ai même ébauché un sourire. J'évite de parler des dessins, car c'est clair, je n'aime plus les époux Dodson. Surtout les visages en gros plan, boursouflés, déformés, avec celui de Namor en point d'orgue. Horrible, tout simplement.

La cover de ce numéro indique "Prélude à Schism 1/4". En effet, nous trouvons en appendice le premier rendez-vous avec la mini série du même nom, qui se concentre sur la relation entre Cyclope et le Professeur Xavier. Ils sont comparés à un père et son fils, leurs rapports récents, assez orageux, sont repassés à l'aune du respect mutuel qui les lie et des aventures qu'ils ont traversé ensemble. Le tout sur fond de menace qui approche, et que tous les mutants semblent redouter au plus haut point. Un épisode contemplatif et introverti, marqué surtout par le trait haché, obscur, et violent, de Roberto De La Torre, qui rappelle un certain Bill Sienkiewicz, en plus mesuré et moins torturé. Un numéro 11 acheté par inertie, par souci de ne pas décrocher avant l'arrivée de "Schism". Mais dont j'aurais très bien pu me priver, après coup.

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COVER STORY (6) : CAPTAIN AMERICA 193

La nation américaine toute entière est en péril. Une "élite" composée d'aristocrates racistes et mégalos s'est assuré les services d'un savant un peu pathétique (sa fille est gravement malade, il n'a pas d'autres choix que de prêter main forte à ses employeurs) pour mettre au point une arme redoutable : La bombe de la folie, qui en explosant déclenche chez ses victimes un accès de rage incontrôlable, et ravale l'homme au rang de bête sans cerveau ni sensibilité. Deux engins ont déjà explosé, mais ils étaient de dimension modeste par rapport au "Big Daddy" qui pourrait bien asservir les Etats-Unis au complet, le jour de la célébration du bicentennaire. Captain America et le Faucon mènent l'enquête pour le S.h.i.e.l.d, et ils ont d'ailleurs subi les effets d'une première explosion mesurée. Ils savent que si la bombe n'est pas découverte et désamorcée à temps, il ne restera rien d'autre qu'un pays servile et dominé par cette caste de fous furieux, qui passe ses journées en tenues d'époque (un peu à l'instar du Club des damnés, cher aux X-Men) à délirer sur d'improbables plans de reconquête de classe. Deux héros au coeur pur, sans autre pouvoirs que leur force et leur détermination, pourront-ils sauver une nation toute entière, alors qu'il ne reste que quelques heures, quelques jours, pour empêcher l'inévitable? C'est la question que pose ici Jack Kirby, de retour chez Marvel après une première période historique (avec Stan Lee) et un crochet chez la concurrence Dc comics (le temps de créer Kamandi et le Fourth World, entre autres). Il signe là une sorte de testament politique assez ingénu mais très dynamique, avec des personnages iconiques, un sens du mouvement et des héros qui bondissent hors de la page, au mépris du danger et parfois... des proportions. Kirby, le King, quoi. Une autre ère, une autre façon de voir le comic-book, un bain de nostalgie, parfois salutaire, toujours édifiant.

100% MARVEL : SPIDER-MAN ( CARNAGE:UNE AFFAIRE DE FAMILLE )

Les nostalgiques du Spider-man des années 90 vont probablement apprécier cette mini série en cinq parties, réalisée par Zeb Wells et Clayton Cray, qui ramène sur le devant de la scène le symbiote le plus cruel d'entre tous, le redoutable Carnage. Si Venom a connu de longs passages durant sa carrière en tant que justicier controversé, sa version rouge n'a jamais été rien d'autre qu'une folie homicide alimentée par l'homme sous le costume, à savoir Cletus Kasady, un psychopathe invétéré. Il suffit de se remémorer le crossover d'alors, Maximum Carnage, durant lequel il était épaulé par d'autre freaks dans son genre (comme Shriek ou encore Carrion) pour avoir une idée de son potentiel. Mais Carnage a connu une triste fin (provisoire) récemment, lorsque Brian Bendis l'a démembré des mains de Sentry, durant l'event de l'an dernier, Siege. Les modalités de son retour sont peut être tirées par les cheveux, mais comme vous le savez, la mort n'est que peu de chose, dans l'univers Marvel, si on la compare aux chiffres de vente espérés. Du coup revoici la menace alien, et également la folle de service (Shriek, donc) ou encore le double maléfique de Spidey, le Doppelganger, comme le disent les américains. D'autres nouveaux personnages sont aussi introduits dans cette saga, comme le scientifique industriel Micheal Hall, responsable du retour du symbiote sur Terre, ou encore le docteur Tanis Nieves, une psy qui tentera de ramener Shriek à la raison. Zeb Wells affronte donc sans peur et sans retenue le dossier Carnage, après avoir déjà narré les origines de Venom dans Dark Origin et celles d'Octopus dans Year One. Il recycle des éléments de la fameuse décennie décriée des nineties, et les complète au goût du jour, ajoutant une touche ultérieure de science fiction technologique (Michael Hall) qui aménera d'ailleurs Tony Stark à s'unir à la fête. Quand il s'agit de représenter des créatures monstrueuses, ou des armures hyper technologiques, les planches peintes digitalement de Clayton Crain sont vraiment efficaces. On regrettera par contre les fonds de case parfois à peine ébauchés, voire absents. Mais son style réaliste et sombre convient bien sur ce type de récit. Ce 100% Marvel est un bon album à recommander à ceux qui souhaitent lire une histoire rythmée, mouvementée, avec une touche horror et des personnages déments. C'est aussi probablement une pierre angulaire de poids pour réintroduire Carnage dans le cast des ennemis du tisseur de toile, et le faire (re)découvrir aux lecteurs les plus récents, qui ignorent peut être tout, ou presque, de la menace incroyable qu'il fut autrefois. Tremblez, il vous veut du mal!

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LA GUERRE KREES / SKRULLS (Best of Marvel)


En même temps que l’arrivée en France de Secret Invasion , Panini a pensé justement opportun de proposer dans sa collection « Best of » une vieille histoire des Vengeurs : THE KREES / SKRULLS WAR. C’est en effet une brique de plus à apporter à la genèse de la récente invasion skrull ; y est narré le conflit galactique entre ces deux races antagonistes et militaires, après des siècles de tension qui ne sont pas sans rappeler la Guerre Froide de l’époque. Les deux empires finissent par porter leurs regards sur notre planète, ou vit selon eux une autre race, capable de contrecarrer leurs desseins expansionnistes, et donc qu’il faut extirper ou dominer. Bien sur, c’est mal connaître nos amis Vengeurs, qui vont vite les faire déchanter.
Bien entendu, la complexité de la trame semble aujourd’hui quelque peu dépassée, et une lecture approfondie ne masquera guère les ingénuités de l’époque, que les lecteurs les plus jeunes n’apprécieront peut être pas. Toutefois il s’agit là d’un pan historique de l’histoire de  Marvel, qui contient les germes de l’évolution future de nos chers comics. Roy Thomas, le scénariste, a admis avec le temps que cette saga était née sans vraie plan directeur, et d’ailleurs elle fut en partie improvisée, épisode après épisode, ce qui explique que les premiers d’entre eux semblent juste un prétexte pour de nouvelles aventures des Vengeurs, et ne laissent rien ( ou très peu ) présager de la suite. Ce qui n’enlève rien au rythme soutenu et aux crayonnés plaisants de Sal Buscema (une référence) et ensuite de Neal Adams (un virtuose) et pour finir de John Buscema, maître en classicisme devant l’eternel. Que voulez-vous donc : de l’aventure, des extra terrestres, des combats, de l’humour (si vous n’avez pas compris les allusions aux skrulls changés en vache, durant Secret invasion, vous allez avoir la réponse ici. Une offense qui laissera des traces par la suite, croyez moi ! Tout serait donc parfait si ce n’était le prix de l’ouvrage, qui n’incitera guère les moins fortunés à se laisser tenter : encore plus de vingt euros à débourser! Inversement, en Italie, le même album a été proposé au public dans une collection d'albums économiques concrétement très proches du format 100% Marvel, au prix de 14 euros. Cette bonne initiative éditoriale s'appelle Marvel Gold et les lecteurs peuvent même choisir, via un vote sur Internet, les histoires qui composeront les numéros ultérieurs. Mieux encore, la même histoire a ensuite été présenté en kiosque, pour moins de dix euros, combiné au quotidien Gazzetta dello Sport, dans le cadre d'une initiative géniale (100 voulumes de 200 à 400 pages, Le grandi saghe Marvel). Voilà le genre de proposition que nous pourrions rêver pour le marché français, sans trop y croire : offrir à la France également le plaisir de se replonger dans les plus belles sagas des sixties et des seventies, sans pour autant devoir se ruiner dans l'achat de jolis bd cartonnées mais coûteuses. Ah si seulement...




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100% MARVEL : DAREDEVIL REBORN

Andy Diggle n'a pas eu de chance. Il a récupéré l'héritage de Bendis et Brubaker, pour conclure un des run les plus prolifiques de l'histoire de Daredevil. Ajoutez à cela une panne d'inspiration, et vous obtenez Shadowland, un grand final un peu baclé, où DD cède aux forces obscures de la Main, et quitte la scène tristement. Du coup, le personnage va devoir se reconstruire. Pardon, renaître. Ce n'est pas la première fois qu'il plonge dans les tréfonds de son âme, pour y puiser une nouvelle orientation à donner à ses jours. Ambiance très axée sur l'introspection, donc, dans ce volume de la collection 100% Marvel, qui présente l'intégralité de la mini série Reborn. Matt Murdock est au Nouveau Méxique, il délaisse momentanément les ambiances urbaines de Hell's Kitchen, à la recherche d'un sens à sa vie. C'est bien connu, quand vous errez loin de vos pénates, vous trouvez toujours ce que vous cherchez. Là, il aide un gamin aveugle, qui sert de parabole forcée pour ses propres mésaventures de jeunesse, et se heurte aux autorités locales corrompues, qui ne voient pas d'un très bon oeil l'arrivée de cet étranger un peu trop insistant. Et ce sera tout. J'ai déjà lu ce genre d'aventure, il avait d'ailleurs fallu en passer par là à l'époque où Murdock avait déjà traversé une grosse crise existentielle en 1989, sous la plume d'Ann Nocenti. Au moins alors avions nous eu Blackheart et Mephisto en guest stars populaires. Ici, c'est avant tout pour les dessins de Davide Gianfelice que l'achat de ce volume peut se justifier. Son travail offre une belle alternative aux planches obscures que nous avons admiré ces dernières années chez DD, et permet de traduire en couleurs le nouvel essor qui s'apprête à rendre à Matt Murdock une énième jeunesse chez Marvel. On y trouve un certain minimalimse élégant, qui sied particulièrement bien au héros écarlate. 
Mais ne vous y trompez pas : il y avait de quoi pondre un vrai récit fouillé, transcrire la noirceur qui suinte de l'avocat aveugle, et lentement la transformer en une matière précieuse pour une vraie renaissance. Au lieu de cela, le changement s'opère dans une certaine banalité stérile, à laquelle nous n'étions plus habitué depuis l'arrivée de Joe Quesada sur le personnage, voilà bien longtemps. Une déception évidente, Daredevil mérite mieux.

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PREMIERES CORRECTIONS POUR LE REBOOT DC

Je ne sais pas si cela signifie que l'état de grâce est achevé, où s'il s'agit simplement d'une conséquence logique liée à la crise du marché, et à l'impossibilité artistique de fournir mensuellement 52 revues de grande qualité. Toujours est-il que l'heure est venue pour le reboot Dc de subir son premier réajustement. Des séries vont vite disparaitre, et d'autres vont se substituer à elles. En mai donc, le panorama des New 52 connait déjà un lifting, qui concernera plus de dix pour cent de sa production. Les titres qui ferment boutique au huitième numéro sont : Men of War, Mister Terrific, O.M.A.C, Hawk and Dove, Blackhawks et Static Shock. Je pense pour ma part qu'aucun d'entre eux n'avait de chance, à long terme, de séduire les foules en nombre. Au contraire même, ils étaient bien faibles, au niveau du scénario et du potentiel, ou bien anachronique, comme les titres de guerre, qui semblent droit sortis d'une autre époque. Curieusement, un des nouveaux mensuels, G.I Combat, sera orienté dans cette direction. Allez comprendre... Les autres new entry de la liste sont : Earth 2 de James Robinson. Un pretexte pour faire revenir la JSA, et ça c'est une vraie bonne nouvelle. World's Finest, qui mettra en scène, entre autres, Huntress et Power Girl. Hourrah pour le retour de cette dernière! Le Batman Incorporated de Morrisson sera aussi de la danse. Vu le succès rencontré, on ne comprend pas pourquoi il a fallu attendre huit mois! Dial H est une série assez absurde, avec des super pouvoirs qui se transmettent via cabine téléphonique. Vous pouvez parier que dans six mois elle sera retirée du catalogue... Pour conclure, The Ravagers, de Howard Mackie, qui suivra les pas de quatre jeunes méta humains traqués comme des bêtes, et se raccorde en cela avec ce que fait Lobdell en ce moment sur Teen Titans. Au final, il est clair que ce changement ne pourra être que bénéfique pour DC et les chiffres de vente. Batman Inc., le JSA, et Power Girl, voilà qui parlera bien plus aux lecteurs que le bancal Hawk and Dove de Liefeld, ou le brouillon Static Shock. Des décisions assez logiques, correctives, et salvatrices.

WALKING DEAD STORY (1) : Passé décomposé

Une page suffit à Robert Kirkman, pour camper le décor. Une page, pas une de plus. Rick est un flic, dans une petite bourgade américaine, en apparence tranquille. Jusqu'au jour où il doit se servir pour la première fois de son arme, lors d'une fusillade en pleine campagne. Comble de malchance, il est touché et se retrouve dans le coma. Lorsqu'il se réveille, il ne trouve personne à son chevet, et pour cause... L'hôpital est désert, des cadavres putréfiés jonchent le sol, et les seules créatures encore debouts et (apparemment) vivantes sont des zombies, des "morts qui marchent", d'où l'appellation d'origine contrôlée de Walking Dead. Un choc terrible pour Rick, qui se précipite vers sa famille, en vain. Sa maison est vide, saccagée, et il ne parvient pas à trouver la moindre trace de sa femme (Lori) et de son fils (Carl). Le récit de Kirkman insère alors intelligemment deux personnages, un afro américain et son rejeton, seuls survivants de la petite ville, qui rassurent le policier par leur humanité évidente, et lui narrent les événements des dernières semaines. On en apprend assez pour comprendre les enjeux, mais bien entendu on en ignore encore plus, afin d'instaurer ce qui sera le grand suspens de toute la série : qu'est-il arrivé? La situation est-elle réversible? Le monde entier est-il concerné? Est-ce la fin de l'humanité? Pour trouver des réponses, Rick emprunte une voiture de patrouille, et fait route vers la plus grande ville voisine, Atlanta, où il espère en une communauté de "résistants", et surtout retrouver les siens.



Las, la situation en ville est terrible. Des morts qui marchent, des cadavres, le danger est partout. Rick n'aurait d'ailleurs pas survécu à sa découverte si un jeune casse-cou du nom de Glenn ne l'avait tiré d'affaire. Ce dernier lui permet de trouver refuge auprès d'une poche de survivants, qui se sont établis en bordure de la métropole. C'est peut être alors que le récit souffre de son seul et unique vrai "passage en force", mais qui se justifie pour le pathos à venir de la série. La famille de Rick est bel et bien là, elle a survécu, et lui fait fête à son arrivée. On en tire une petite larme, on se dit que c'est quand même bien le hasard (Rick savait que sa femme s'était probablement rendue chez ses parents, en ville) et que finalement, c'est un petit bonheur tout mérité. Kirkman prend le temps de dresser un portrait sommaire mais efficace des différents acteurs, en particulier de Shane, le meilleur ami de Rick, flic lui aussi, et qui est l'homme fort du camp. C'est lui qui a sauvé Lori et Carl d'un atroce destin, c'est lui the man of the situation. Mais on le devine aussi frustré et rageur. Un secret couve. Dale, le vieux sage de la compagnie, essaie bien d'avertir Rick de la sourde menace qui pèse... Et l'évidence s'installe lentement : il ne faudra pas seulement se soucier des zombies qui rôdent, mais aussi des vivants que vous fréquentez, ne pas trop leur tourner le dos... C'est un véritable petit bijou de narration, illustré avec une maestria évidente, tout en noir et blanc, par un Tony Moore particulièrement inspiré. Ceux qui ont déjà vu la série télévisée, sans lire le comic-books, peuvent oublier l'adaptation sur petit ecran, et considérer que cet ouvrage surpasse de très loin la version animée. C'est une oeuvre majeure de la Bd américaine moderne, une introduction quasi parfaite à un univers en pleine décomposition, qui un tome après l'autre, n'aura de cesse de conquérir un lectorat en transe. Indémodable et incontournable. (à suivre...)

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AVENGERS VS X-MEN : VERSUS Le premier comic-book sans scénario?

Je souhaitais rester discret sur le sujet, mais je ne parviens pas à garder le silence. C'est l'effet que me fait la bétise de ce que je vois poindre à l'horizon. Avengers Vs X-Men, sur le papier, c'est alléchant, même si ce n'est pas inédit, n'en déplaise à ceux qui répandent le contraire. AVX, donc, tel est l'acronyme du prochain "event" Marvel, qui va pointer le bout de son nez à la fin du bien stérile (pour le moment) Avengers:X-Sanction de Jeph Loeb. Il y aura tellement de baston, de combats dignes des pires heures du Club Dorothée, que les responsables éditoriaux de Marvel ont choisi de présenter les affrontements en marge du récit principal, dans une mini série en six volets, au scénario inexistant. La nouveauté, c'est que cette fois, c'est affirmé et revendiqué. Pas de cachoterie : non, cette mini n'a pas vocation à être un objet artistique ou à faire date, non, c'est juste un défouloir, une bd accessible aux enfants de cinq ans, à condition qu'ils ne soient pas déjà trop exigeants. Avengers Vs X-Men: Versus a tout l'air d'une niaiserie sans fin, dit comme ça. Le 1er épisode oppose Magneto à Iron Man (Aaron/Kubert) et Namor à la Chose (Immonen/Immonen). Ils vont se taper dessus, puis se réconcilier devant une bière. En gros, il en sera ainsi pour tous les autres fights, de Storm Vs Thor, à Luke Cage Vs The Beast. Reste quand même à bien comprendre le pourquoi de ces accès de testostérone, leurs conséquences, leur traitement. Pour le moment, ce projet ressemble au délire d'un gamin capricieux, à qui on aurait offert des dizaines d'action figure pour Noël, et qui organise ses propres batailles de rue dans l'intimité de son coffre à jouets. A coté, tout le catalogue Image des années 90 ressemble soudain à de la poésie pastorale en vers. Suis-je donc si médisant?


LA NUIT DES LANTERNES CHEZ DELCOURT : LE DEUIL, LA COLÈRE, L'HORREUR

 Le personnage principal de cet album signé Jean-Étienne s'appelle Eloane. C'est une jeune femme qui retourne dans la maison familia...