Ce mois ci, premier numéro d'une nouvelle revue consacrée aux Vengeurs et à leur grande famille. Après Heroes, Icons et Stars, la dernière née se contente d'un épithète banal, mais efficace : Avengers. Ce qui est drôle, c'est qu'il n'y a pas, à proprement parler, de véritable série "vengeuresse" au menu, pour l'instant. Néammoins, et tout particulièrement au niveau des artistes qui y officient dès ce mois de janvier, il est peu de dire que cette parution est intrigante...
Ainsi, un nouveau titre consacré à Thor ouvre le bal. Il est confié aux mains d'experts puisque ce sont Matt Fraction (Fear Itself) et Olivier Coipel (Thor, justement) qui animent la version Mighty du Dieu de la foudre. Le premier cité ne se départit pas de son style caractéristique, c'est à dire une certaine lenteur, une tentation d'ecrire en vue du Tpb plutôt que pour ménager le suspens mensuel. Dommage. On y découvre Thor occupé à plonger dans les méandres interdimensionels qu'à provoqué la blessure d'Yggdrasil, l'arbre de vie qui régente l'existence d'Asgard. Il va en ramener une sorte de graine, qui ne laisse rien présager de bon, et une etrange blessure qui le préoccupe. Pendant ce temps, le Silver Surfer, toujours à la recherche de source d'energie pour nourrir son maître, le fin gourmet Galactus, fait route vers notre planète. Le titre a du potentiel, et c'est bien sur très bien illustré (Coipel is good. Même si son surfer est un peu trop aplati et moins bien gaulé que celui de Buscema). Mais je reste sur mon idée que les oeuvres de Fraction se lisent sur la distance, qu'elles peuvent même devenir soporifiques si on est trop impatient. Ce n'est tout de même pas encore le cas, mais il va falloir de l'action, et vite, pour qu'on adhère massivement.
Captain America aussi a droit à une nouvelle série. Et c'est signé Brubaker (donc c'est forcément raccord avec ce qu'on connait du personnage) et McNiven (donc c'est forcément joli, et ça l'est, je vous l'assure). Nous sommes à Paris, au cimetière du Père Lachaise, pour l'enterrement de Peggy Carter, la vieille tante de Sharon, petite amie de Cap. Tout irait bien si ce n'est qu'on tire tout à coup sur Nick Fury, et que l'assassin embusqué n'est pas sans rappeller à Steve Rogers des souvenirs qui remontent à sa période de formation, autrement dit la seconde guerre mondiale. L'occasion de retrouver le Baron Zemo, et de rencontrer Code Bravo, qui n'a pas eu de chance : à l'époque il s'était fait souffler sa petite amie sous le nez, par Monsieur Captain America himself, et il ne l'avait pas franchement bien pris... Un épisode classique qui sent le Brubaker a plein nez, mais qui a le mérite de fonctionner et d'être très fluide.
Après une brève histoire de dix pages censée nous remettre en tête les capacités des personnages, la maxi série Children's Crusade démarre vraiment, avec les Young Avengers en tête de file. Plus particulièrement Wiccan et Speed, que l'on soupçonne fortement d'être les jumeaux disparus de la Sorcière Rouge, et donc petit fils de Magneto. Le fils devra t'il porter la croix et la faute de sa mère? Toujours est-il que le jeune sorcier aussi à du mal à maitriser ses nouveaux pouvoirs, et qu'il n'inspire qu'une confiance limitée à ses ainés. Il est normal que les Vengeurs souhaitent en savoir plus, et l'examiner plus en détail. Mais la jeunesse est impétueuse, et rebelle. Heinberg et Cheung sont inspirés pour ce bon début. Ils parviennent à poser les enjeux et rendre chacun des personnages attachants, dans la bonne tradition Marvel. Je me permettrais juste une remarque, qui concerne les rapports intimes entre Wiccan et Hulkling. Si autrefois l'homo sexualité était un tabou dans les comic-books, elle est ici soulignée toutes les deux trois pages, comme s'il fallait nécessairement rappeler que ces deux jeunes héros sont gays, ou mieux encore, comme s'il en fallait faire deux icônes caricaturales, deux étendards à brandir pour cacher le fait que derrière eux, nous ne trouvons quasiment personne d'autre, car le sujet reste bien discret et sous-traité, si on le rapporte aux véritables statistiques de notre société moderne. J'espère et souhaite me tromper.
Qu'à cela ne tienne, ce premier numéro d'Avengers est de bonne facture, et mérite que vous donniez une chance à la revue. Elle est en kiosque, allez-y faire un tour! Et en cadeau bonus Panini dévoile son catalogue pour 2012, de quoi vous inciter à faire des heures suplémentaires, ou aller demander un prêt à votre banque !
Rating : OOOOO
Je profite de ce post pour vous féliciter et vous remercier pour votre blog, je le lis depuis quelques temps et les articles sont très intéressants, keep doing the good work !
RépondreSupprimerMerci beaucoup, c'est très sympa !
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