Le reboot Dc aura finalement assez peu bouleversé le petit monde de Batman et de ses séries dérivées. Le principal changement est le retour en exercice de Barbara Gordon, qui n'est plus paraplégique (Batgirl). Pour le reste, c'est peanuts. La série Batman Incorporated reste d'actualité, d'ailleurs elle va reprendre à partir du mois de mai, et un des titres des New 52 est consacré à Batwing, le Batman africain, tout droit issu du cerveau de Grant Morrisson. De toutes manières, dès le début de ce Leviathan Strikes, censé conclure la première "saison" du titre multinational, on est prévenu. Nous sommes donc avant les événements de Flashpoint, dans l'ancien univers Dc.
Nous en étions où? Bruce Wayne a du révéler au monde entier qu'il finance les activités de son alter égo costumé, et a décidé de créer une série de "franchises", de Batmen à travers le globe, pour contrecarrer les ambitions d'un groupe criminel, le Leviathan, composé de jeunes disciples mentalement conditionnés. Morrisson mélange les genres, les codes, et sort de la naphtaline des vieux personnages des fifties, comme la Batwoman des origines, ou encore El Gaucho. C'est assez dur à suivre, mais une fois qu'on s'y est fait, le récit est riche et à différents niveaux de lecture.
Leviathan strikes comprend en fait deux histoires différentes. Dans la première, on suit Stephanie Brown (Batgirl dans la continuity précédente) qui tente de s'infiltrer dans la faculté de St Adrian, en tant qu'étudiante, pour démanteler la formation de nouvelles "agentes" du Leviathan. Plus que le récit en soi, le lecteur moyen sera content d'y retrouver une série de teen-agers bien campées, et quatre enseignantes sexy dont les traits sont empruntés à Madonna, Katy Perry, Lady Gaga et Rihanna.
Cameron Stewart s'en sort plutôt bien aux dessins, et c'est là, très probablement, le chant du cygne pour la Batgirl ancienne version; c'est donc presque historique.
Dans la seconde partie, Batman et compagnie sont aux prises avec le Dr Dedalus, un nazi génial, à bord de son navire. Morrisson s'en donne à coeur joie, à coups d'hommage aux films et séries d'espionnage des années soixante, avec des effets chromatiques et visuels, et des onomatopées d'époque, dans le style de ceux chers au Batman campé par Adam West, légende du petit ecran.
Chris Burnham continue de prendre confiance et du galon, ses planches sont très réussies, avec de beaux décors réalistes et approfondis. Il y a du beau linge au balcon dans cette histoire, avec Bruce et Dick Grayson, Red Robin, Robin, Batwing, Hood, un justicier anglais aperçu dans Knightquest, El Gaucho, les Outsiders... et bien sur la révélation de l'identité de Leviathan himself.
Grant Morrisson ne se fixe aucune limite, et sa création continue à bouillonner, germer, se répandre, parfois dans la confusion apparente, mais toujours avec joie et enthousiasme. Le roi du récit tentaculaire est comme l'hydre des légendes. Vous coupez une tête, il en repousse deux. Du coup, il faut s'accrocher pour tout comprendre, mais le jeu en vaut la chandelle!
Rating : OOOOO
Bonjour, ce one-shot est-il la suite de ce qui a été publié par Urban comics dans le premier Batman Showcase ?
RépondreSupprimerBonjour. Désolé pour la réponse tardive (vacances) : alors, ce one-shot est la conclusion de la série de Morrisson (première version) juste avant les New 52. C'est donc la suite logique de ce que Urban a publié, effectivement. Ce sera bientôt publiée en Vf par Urban.
RépondreSupprimer