S'il est une série qui a fait le buzz dès l'instant même de son annonce, chez Marvel ces derniers temps, c'est bien celle consacrée à la nouvelle Miss Marvel. Il faut dire que la protagoniste a tout pour rompre avec la monotonie des récits classiques de héros en collants. Kamala Khan est une adolescente pakistanaise, de "confession" musulmane, comme je le lis dans toutes autres critiques (alors je m'adapte), partagée entre la tradition qu'une partie de la famille souhaite entretenir (les parents n'entendent pas lui lâcher la bride et la laisser sortir avec des garçons, ou participer à une fête; son frère entretient une foi ostensible hors de contexte) et sa réalité quotidienne de teen-ager dans un lycée américain. Kamala rêve d'être cool, aimée, d'avoir une vie un peu plus mouvementée et "en couleurs" et entretient une passion flagrante pour le super-héroïsme, les Avengers et Carole Danvers plus précisément (elle écrit même des fan-fictions sur Internet). Le jour où elle brave l'interdit familial et fait le mur pour participer à une sauterie juvénile sans grande tentations (un peu d'alcool, quelques gros lourds, mais ce n'est pas une orgie non plus...) est aussi le moment inattendu où une brume étrange se répand à travers la ville. Ceux qui ont lu ou sont au courant des événements d'Infinity puis d'Inhumanity savent bien de quoi il s'agit. Et du reste les autres vont le découvrir assez vite, lorsque Kamala est prise de malaise, et finit par se réveiller quelques heures plus tard dans un cocon. Elle n'en sort pas indemne, puisque la voici blonde, et affublée du costume voyant (loin des préceptes musulmans de la famille...) de la première Miss Marvel, avec cuissardes hautes et body qui lui "rentre dans les fesses" (je ne fais que citer les pensées de Kamala). Bref, pratiquement un rêve éveillé, tout ce qu'elle avait désiré jusque là : devenir une héroïne, avoir des super-pouvoirs, sauver la veuve et l'orphelin, ou à défaut, ici, une camarade de classe aussi snob qu'hypocrite. Sauf que... à grands pouvoirs, grandes embrouilles, surtout à cet âge là, et dans ces conditions!
Si G.Willow Wilson évite de se vautrer dans la caricature ou l'outrance, c'est qu'elle connaît bien son sujet. Elle a étudié l'Islam avec grand sérieux, s'est convertie, est partie vivre et écrire en Egypte. Du coup, elle est en mesure de réaliser une synthèse fort pertinente de ce que peut être aujourd'hui la religion pour les nouvelles générations "déracinées", fières de leur culture mais aussi parfaitement à l'aise dans l'american way of life 2015. A mille lieux des clichés que voudraient nous faire gober certains extrémistes pour qui la subtilité consiste à défoncer de grosses portes à coups de tatanes saintes. D'ailleurs, est-ce bien le nerf du récit? N'est-ce pas plutôt une histoire d'initiation adolescente, d'une découverte de soi, à travers un corps et un contexte qui change, et qui n'est plus aussi identifiable et acceptable qu'avant? Cette Kamala est le négatif contemporain d'un Peter Parker dans les sixties, ou la version féminine d'un Miles Morales, plus récemment, sous la plume de Bendis. Elle est touchante car amenée avec justesse, et fleure encore bon la naïveté et l'idéalisme du Marvel d'avant, d'avant le cynisme et la destruction systématique du mythe. Le dessin est en harmonie avec le ton de la série, et Adrian Alphona utilise un style très cartoony et délirant, pour épouser les pouvoirs de la jeune fille, capable de moduler la masse et la grosseur de toutes les parties de son corps, et également de changer d'apparence. Ce premier tome est véritablement rafraîchissant et constitue une de ces belles surprises qu'on n'attend pas, et qui naissent en marge de la production mainstream habituelle. Reste à confirmer sur la durée, et ne pas s'embourber dans des aventures sans intérêt ou d'une platitude effarante, comme c'est le cas pour le nouveau Nova de Jeph Loeb, qui pris un départ pétillant avant de perdre ses bulles en quelques mois. Affaire à suivre, c'est entendu!
Si G.Willow Wilson évite de se vautrer dans la caricature ou l'outrance, c'est qu'elle connaît bien son sujet. Elle a étudié l'Islam avec grand sérieux, s'est convertie, est partie vivre et écrire en Egypte. Du coup, elle est en mesure de réaliser une synthèse fort pertinente de ce que peut être aujourd'hui la religion pour les nouvelles générations "déracinées", fières de leur culture mais aussi parfaitement à l'aise dans l'american way of life 2015. A mille lieux des clichés que voudraient nous faire gober certains extrémistes pour qui la subtilité consiste à défoncer de grosses portes à coups de tatanes saintes. D'ailleurs, est-ce bien le nerf du récit? N'est-ce pas plutôt une histoire d'initiation adolescente, d'une découverte de soi, à travers un corps et un contexte qui change, et qui n'est plus aussi identifiable et acceptable qu'avant? Cette Kamala est le négatif contemporain d'un Peter Parker dans les sixties, ou la version féminine d'un Miles Morales, plus récemment, sous la plume de Bendis. Elle est touchante car amenée avec justesse, et fleure encore bon la naïveté et l'idéalisme du Marvel d'avant, d'avant le cynisme et la destruction systématique du mythe. Le dessin est en harmonie avec le ton de la série, et Adrian Alphona utilise un style très cartoony et délirant, pour épouser les pouvoirs de la jeune fille, capable de moduler la masse et la grosseur de toutes les parties de son corps, et également de changer d'apparence. Ce premier tome est véritablement rafraîchissant et constitue une de ces belles surprises qu'on n'attend pas, et qui naissent en marge de la production mainstream habituelle. Reste à confirmer sur la durée, et ne pas s'embourber dans des aventures sans intérêt ou d'une platitude effarante, comme c'est le cas pour le nouveau Nova de Jeph Loeb, qui pris un départ pétillant avant de perdre ses bulles en quelques mois. Affaire à suivre, c'est entendu!
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