DAREDEVIL (100% marvel Tome 18) : CRUEL ET INHABITUEL

DAREDEVIL est de retour sur les étagères du rayon « nouveautés » avec un 18° tome de ses aventures dans la collection 100% Marvel. Ce ne sera pas de refus vu le retard accumulé avec l’édition américaine, si nous comparons avec les autres titres publiés dans les revues Panini. Bendis n’est plus de la partie, mais les premières aventures de l’ère Brubaker n’ont guère épargnées notre tête à cornes préférée, qui continue d’aller d’une galère à l’autre, et de porter la poisse à toutes les femmes qui entrent dans sa vie. Il les choisit toujours physiquement intelligentes ( il a du goût pour un aveugle, Matt Murdock ) puis il les pleure régulièrement, après la classique tragédie post rapport de couple qui met un terme à une belle romance, avant le prochaine. La dernière victime en date est Milla Donovan, une jeune et jolie aveugle elle aussi, qui est cruellement devenue le jouet de la vengeance de Mister Fear, contre Daredevil. Elle a en effet succombé aux effets irréversibles des effluves d’un gaz inventé par le super vilain maître de la peur, qui a fait d’elle une psychopathe en puissance, incapable de se contrôler au point qu’elle soit actuellement internée en hôpital psychiatrique. Ce qui a bien entendu un contrecoup immédiat et sévère sur la psyché de Matt, plus dépressif et surtout violent que jamais. Inconsolable, il fuit sa vie en tabassant les petites frappes du quartier, et en se complaisant dans la douleur de la rupture, derrière le costume écarlate du justicier de Hells Kitchen. C’est finalement son amie et collègue Dakota North qui va lui donner l’opportunité de se remettre sur les bons rails, en enquêtant sur un condamné à mort qu’elle présume être innocent. Murdock pénètre dans le couloir de la mort et découvre un être brisé qui semble s’acharner à vouloir se punir, mourir, alors que le fameux « sens radar » da Daredevil, qui lui confère la faculté de déceler mensonges et vérité chez l’interlocuteur, a vite fait de comprendre qu’il est en fait étranger aux faits dont on l’accuse. DD pourra-t-il sauver celui que tout accuse, et qui a avoué, sans pour autant être coupable ?

C’est un petit Daredevil qui vous attend en kiosque. Après les aventures pyrotechniques sous la houlette de Bendis, prolongées par le début du run de Brubaker, la page se tourne enfin pour le diable rouge, qui alors qu’il doit digérer l’internement de Milla, sa femme, a au moins une période de repos relative dans sa carrière chaotique de justicier nocturne. L’album s’ouvre d’ailleurs sur le numéro 106 de la série régulière, qui a tous les traits du classique « fill-in » pour laisser le temps de souffler au dessinateur attitré. Le boulot de Paul Azaceta, le remplaçant pour l’occasion, est à peine décent. S’ensuit un « one shot » du nom de « Blood of the Tarantula » qui ne sert qu’à une seule chose : introduire le personnage de la Tarentule Noire dans le microcosme de Daredevil. Franchement, cette énième histoire d’un type venu des bas fonds qui se rachète et lutte pour la salubrité de son quartier, ça sent furieusement le réchauffé, et ça n’apporte pas grand-chose au lecteur. Heureusement les quatre derniers épisodes recentrent le sujet : voici venir « Cruel and unusual » qui court du numéro 107 au numéro 110 de la série régulière. Michael Lark reprend les crayons pour nous replonger dans ce récit urbain qui multiplie les planches entre bistre, gris foncé et le rouge cendre du costume de Matt et de ses lunettes d’aveugle. Toute cette aventure se déploie comme une longue et patiente enquête policière : pour quelle raison Ben Donovan a-t-il bien connu l’horrible crime dont il est accusé ? Et pourquoi, alors que DD sait pertinemment qu’il est innocent, persiste-t-il à s’accuser et à vouloir rôtir sur la chaise électrique ? Pour corser le tout, les fédéraux sont de sortie, et Dakota North va même devoir composer avec son père ( avec qui les rapports sont plus que tendus…), un des pontes du FBI local. Pas d’individus aux super pouvoirs, pas d’archi ennemis qui tiennent Daredevil en échec, juste un mafieux de seconde Zone, un certain Slaughter, que nous retrouvons ici avec un sourire blasé : après le Hibou, la Caïd ou Mister Fear, ça nous fait des vacances. C’est vrai que nous nous étions habitués à du pathos à longueur de pages, à des rebondissements inattendus et spectaculaires qui remettaient en cause l’identité même de notre justicier en collant. Du coup, voilà la fine bouche avec ce dix huitième album de la collection 100% Marvel, qui ronronne un peu trop, avec une première partie quasiment dispensable. Ce qui est assez drôle quand on sait que pour une fois le scénario a été écrit à quatre mains entre Brubaker et Greg Rucka. Mais enfin, mettons nous à la place de ce vieux DD : une petite trêve dans son malheur infini, ça ne peut que lui faire du bien, et nous le ramener en grande forme dans quelques mois. Surtout que pendant ce temps, Milla est toujours chez les dingues, et qu’elle est même privée de visites ! Courage Matt, quelque chose me dit que tu vas encore devoir en baver…

FALLEN SON - La mort de Captain america

La mort d’un personnage aussi important que CAPTAIN AMERICA ne pouvait passer inaperçue. Déjà par le fort symbolisme qui entourait cette décision surprise : la vision que Marvel portait sur le rêve américain en 2007 semble assez lapidaire… Ensuite car pour célébrer un tel départ, il fallait une bande dessinée à la hauteur, et c'est que souhaitait Joe Quesada en initiant le projet "Fallen son", qui devait plus moins être l'épitaphe et l'hommage solennels à Steve Rogers, sentinelle de la liberté et des valeurs traditionelles américaines. Quand l’Amérique perd son fils, les larmes et le pathos la disputent à la colère et la stupeur. L’idée originelle de cette série est due à Jeph Loeb, qui désirait dévelloper cette perte du fils condensée en cinq étapes : refus, colère, marchandage, résignation et acceptation. Un vrai travail psychologique, en somme, et très crédible car Loeb a malheureusement lui-même perdu son fils un an avant ce "Fallen son", et donc s’est inspiré de sa propre tragédie pour ce processus d'adieu émouvant. C’est d’ailleurs finalement J.M.Straczynski qui s’occupera du scénario de la version définitive de l'événement

FALLEN SON nous propose donc de suivre le deuil de Captain America à travers les yeux de ses anciens alliés, de sentir le vide laissé par cette figure emblématique abattue sur les marches d’un tribunal. De la suscpicion provoquée par cette tragédie ( certains ne peuvent croire en cette nouvelle consternante; c'est le cas de Wolverine, et comment le blamer : les super héros sont si souvent recyclés et recyclables, entre clones maléfiques et résurrections magiques... ) à la colère que suscite l’impuissance de cette tragédie. On y découvre aussi un Spiderman profondément touché et bouleversé par cette mort impromptue, et un Tony Stark qui va devoir composer avec un léger sentiment de culpabilité, suite à la "Guerre civile" que son soutien au projet de loi de recensement à provoqué. Le bouclier de Captain America, et par là même son identité propre, sont offerts à Clint Barton(Hawkeye) qui fait preuve d'une déontologie de fer et s'empresse de refuser avec pertes et fracas. C’est toute une page de l’histoire des comics qui se tourne, une page idéaliste et souvent naïve, pour plonger plus avant encore dans le cynisme et la cruauté des temps modernes. Il est toujours plus difficile de trouver des motifs pour rêver, et la Marvel est claire est sur ce point. Les dessins sont confiés à cinq artistes différents, pour les cinq parties, mais sont toujours de haute qualité, avec mention particulière pour le travail de David Finch sur Spiderman, et l’inusable John Romita Jr, qui fourbit ses armes avant le méga événement World war hulk. Les cinq parties sont publiées en Vf dans les pages du numéro 4 de "Civil war extra" chez Panini, mais aussi dans la collection "Marvel deluxe", toujours dans le cadre de "Civil war". Dépêchez vous de pleurer votre saoul et de déposer les chrysanthèmes sur la tombe de Steve Rogers, car aux Etats-Unis est en cours de publication une certaine mini série du nom de Captain america:Reborn, où on apprend que notre vengeur étoilé est en fait prisonnier d'une boucle temporelle, et que son grand retour n'est qu'une question de jours. Normal pour un type qui a survécu des années durant en animation suspendue dans un blog de glace, et qui s'accroche à la vie comme Domenech s'accroche au banc de touche de l'équipe de France. Indestructible, Steve Rogers?

En kiosque : ULTIMATES 43 "Ultimatum part 3"

Je ne pense pas être le seul à prétendre que l’un des comics les plus passionnants de ces dernières années fut ULTIMATES, sous la houlette de l’irrévérencieux Mark Millar. La saison 1, mais aussi la seconde, furent de petits bijoux, truffés d’action caustique, de pied de nez malicieux à la véritable continuity Marvel, de dialogues savoureux à s’en tordre les boyaux. Et puis ce fut la saison trois, le titre confié à Jeph Loeb, auteur capable de produire de très belles histoires intimistes (Superman for all seasons) mais aussi d’ignobles purées indigestes pour lecteurs attardés (Le Red Hulk :Rulk, c’est lui !). Nous passâmes donc avec consternation du firmament à la poussière, avec des combats stériles à n’en plus finir, de la testostérone au rabais, le suicide scénaristique tant il était improbable de penser retenir les habitués du titre alléchés par le run de Millar, avec ces expédients discutables. Probablement la fin de l’univers « Ultimate », ou tout du moins sa refondation totale, est due en partie à ce choix des plus néfastes, à cette inexorable descente vers l’ennui. Le remède escogité par Marvel ne fait pas dans la dentelle : tant qu’à repartir du bon pied, autant finir en beauté. Extermination de masse, catastrophes planétaires et fantasme récurrent de la fin d’un monde qu’on ne peut éviter, la saga ULTIMATUM fait le grand ménage par le vide. Coté subtilité, autant passer sa route. Par contre les amateurs de boucherie sanguinolente ont de quoi se lécher les babines.

C’est que Magneto a dépassé les bornes, en déclenchant un horrible cataclysme, qui a déjà laissé sur le carreau plusieurs des plus grand héros de la Terre. En réaction, les survivants donnent l’assaut à la citadelle du seigneur du magnétisme, pour ce qui ressemble fort à une mission suicide. Pendant ce temps, une alliance contre nature se forme, devant l’ampleur du désastre : celle entre les deux frères ennemis Fatalis et Reed Richards, qui décident de ramener Nick Fury sur le devant de la scène, lui qui était en exil dans l’univers de Supreme Power. Le seul intérêt de cette aventure, c’est le coté jouissif du champ de bataille ; tout ce à quoi peut rêver le lecteur avide de catastrophes dans le monde Marvel est ici réalité, on ne compte plus les passages à trépas. Les X-men ( en bonne partie ), Magneto lui-même, Fatalis… bref les pointures habituelles, celles qui réussissent toujours à se mettre à l’abri la dernière microseconde venue, sont cette fois simple chair à canon. C’est aussi le gros défaut de l’affaire : si d’habitude les décès impromptus sont rares et jamais définitifs, voilà que tout à coup les héros tombent comme des mouches et qu’il ne reste plus sur scène que des ruines fumantes et des corps démembrés. Ce n’est pas très subtil, ça n’a rien d’élégiaque ou de beau, c’est juste une tuerie, où les uns et les autres tombent de case en case sous nos regards médusés. De plus, étant données les modalités employées pour mettre fin à certains personnages ( explosions de cervelles, entre autres…) on voit mal comment le scénariste va ramener les pauvres victimes en vie sans décrédibiliser pour l’éternité la série. Car oui, Ultimatum n’est pas la fin de l’univers « Ultimate » ( aussi dénommé Terre 1610 ) mais simplement le relaunch le plus gore de l’histoire du comic-book, la fin du chapitre un et le début du second, qui verra donc la création de nouveaux titres, autour d’un cast plus resserré (forcément !) et mieux maitrisé. Reste à voir combien de temps les victimes vont le rester, et souhaiter une véritable prise de risque dans la gestion future de la ligne Ultimate, ne serait-ce que par le biais de la création de héros neufs, de pied en cape, qui puissent se substituer à d’énièmes résurrections absurdes et douteuses.

CRISIS ON INFINITE EARTHS : La grande crise de l'univers DC


Souvent il faut savoir toucher le fond pour remonter. Axiome simpliste mais évident. En 1985, la maison d’édition DC comics fait grise mine, régulièrement laminée au niveau des chiffres de vente par la Marvel. La raison de cette déroute s’appelle la continuity, c'est-à-dire l’héritage de toutes les histoires passées, et à venir, qui fait que chaque univers super héroïque acquiert une unité, une consistance, voire une crédibilité. En gros, c'est donc l'ensemble des intéractions entre séries et personnages, qui fait que si Flash attrape la grippe en janvier, il va contaminer Wonder Woman en février, et elle passera donc l'hiver à tousser, d'autant plus que l'amazone passe le plus clair de son temps en légère tenue... Tout de même, un atout non négligeable qui se transforme parfois en chaînes lourdes à porter si mal gérées. En 1985 donc, DC comics ne sait plus trop quoi faire, avec ces nombreux univers parallèles, mondes alternatifs, chacun avec sa propre version des héros classiques ( Flash, Superman, Wonder Woman…) qui finissent par se confondre , se répéter, se mélanger, au point que le public n’y comprend absolument plus rien, et les histoires deviennent des casses têtes sans aucune logique. Ce fut donc le duo Marv Wolfman et Georges Perez qui se chargea du grand ménage de printemps, avec cet impératif : rendre à l’univers DC comics une simplicité, une fluidité de lecture, pour reconquérir le public déçu, et poser les bases d’un futur plus radieux. Leur trouvaille est ce vaste crossover, CRISIS ON INFINITE EARTHS, qui sera élu par la critique et les fans le second plus important de ces cinquante dernières années. C’est tout dire.

                           

Pourtant la Crise est loin d’être simpliste : elle implique des dizaines de mondes différents, des centaines de personnages, des fers de lance classiques à d’obscurs héros de seconde zone. Perez étale son génie au dessin, et réussit le tour de force de captiver l’attention par ses planches qui fourmillent de détails, jusqu’à la dernière case. Son grand atout est sa capacité à placer dans un même dessin une véritable nuée de super héros en action, sans jamais baclé le moindre croquis. Le grand méchant de l’histoire est tout nouveau, pour l’occasion. C’est l’Anti Monitor, pendant négatif du Monitor, une sorte d’observateur tout puissant de l’univers. Son désir est de faire disparaître à jamais les infinités de mondes et dimensions existantes, pour recréer un univers tout neuf et en être le despote absolu. Ce qui tombe bien car c’est aussi l’ambition de DC comics à l’époque ; repartir de zéro, anéantir les incohérences et faire table rase, pour reconstruire en paix. Pour une fois, le crossover tient toutes ses promesses, et le monde DC est bouleversé de fond en comble. Aucune série n’échappe à des remaniements, souvent radicaux. Des grands noms trouvent la mort, les séries repartent de zéro, et donnent l’occasion à Byrne de s’illustrer sur Superman : Man of steel ( il relance le personnage en réinterprétant ses origines, on en reparlera prochainement ) ou encore à Perez de reprendre Wonder Woman et Frank Miller de refonder Batman. Bref, Crisis est un tournant crucial dans l’univers DC, le point de départ idéal pour tous ceux qui voudraient s’y plonger mais en ont le mal de tête rien qu’à envisager la chose. Armez vous de courage et de patience, et tentez donc de pénétrer cette grande aventure, qui détient les clés de tout un univers narratif. Préparez aussi vos mouchoirs si vous êtes un fan du bolide écarlate : car pour venir à bout d'une crise d'une telle ampleur, il fallait bien un sacrifice exemplaire, un bouc émissaire disposé à s'effacer pour que perdure l'univers. Barry Allen, la Terre, les Terres de chaque plan d'existence, te doivent une fière chandelle!

CRISIS ON INFINITE EARTHS existe dans sa version définitive, sous coffret de luxe, chez Panini Comics, à un prix peu amical ( + de 60 euros ) Toutefois les 4 volumes de chez Semic, sous forme d’albums de collection, coûtent un peu moins cher ( à peu près 45 ) et sont souvent disponibles d’occasion sur Priceminister ou Ebay ( comptez entre 20 et 25 euros pour l’intégrale en très bon état, si vous payez moins vous faîtes une belle affaire ! ) Enfin JE VOUS ENVOIE le volume en anglais, le Tpb original de chez Dc, neuf, pour 20 euros port inclus, si cela vous intéresse!

Rating : OOOOO

CIVIL WAR : C'était quoi au juste?


Attention, je vais poser volontairement une question idiote. Au fait, CIVIL WAR, c'était quoi? Et voilà, je l'ai faite. Mais enfin, imaginez donc, un lecteur un peu paumé à qui on vient d'offrir sa première Bd Marvel, ou un autre que les Skrulls retenaient prisonnier depuis des lustres... Il va bien falloir leur expliquer... Je me suis servi de ce que j'avais déjà posté sur mon ancien blog, je l'ai complété, notamment avec un guide de lecture des plus exaustifs, et c'est parti pour l'aventure.

Stamford : Connecticut. C'est là que notre grande et passionante saga commence. Les New Warriors ( un groupe de jeunes super héros acerbes et sans grande expérience ni réelle ) sont sur le point d'appréhender quatre super-vilains : Cobalt Man, Coldheart, Speedfreak et Nitro. Ils sont suivis par une chaîne de télévision pour la deuxième saison d'une émission de télé-réalité qui propose de suivre la formation d'un groupe super héroïque! Mais l'altercation tourne mal. Les New Warriors n'étaient pas prêts pour alpaguer ces gars là. Nitro ( dont l'organisme est constitué de nytroglicérine ultra concentrée ) se fait sauter. Bilan : Night Trasher, Namorita et Microbe des Warriors sont morts, Speedball a disparu. Mais aussi 800 à 900 victimes, dont une soixantaine d'enfants qui se trouvaient dans une école proche de l'endroit où Nitro et Namorita se battaient. Vous pouvez facilement imaginer le choc dans l'opinion publique, auprès de laquelle les héros étaient déjà plus ou moins tombés en disgrâce après une série d'évements assez choquants ( dont Hulk détrisant une partie de San Francisco, ce qui entrainera comme conséquence la saga "Planet Hulk" et donc aussi "World war Hulk" ).



En réaction, le gouvernement veut donc promulguer la loi sur le recensement des super-héros, leur faire suivre une formation, les faire travailler sous l'autorité des services fédéraux. En contrepartie, ils devront tous révéler leurs véritables identités, et accepter de servir fidèlement et honnêtement le gouvernement : ce seront donc des fonctionnaires de l'action. En attendant, Johnny Storm ( la torche des quatre fantastiques ) s'est fait agressé par des citoyens américains en colère et se retrouve à l'hopîtal. Maria Hill, la nouvelle chef du S.H.I.E.L.D ( service d'espionage américain dans le monde Marvel ), demande à Captain America d'arrêter les héros qui refuseraient de se conformer à la nouvelle loi. Celui-ci refuse, s'enfuit de l'héliporteur du S.H.I.E.L.D, après avoir manqué d'être mis aux arrêts. Il devient un fugitif, et endosse le rôle de chef des héros qui sont en désaccord avec la loi, ce qui pose problème à Washington, où on espérait vraiment en faire la nouvelle icone du recensement. Tony Stark, Red Richards et Hank Pym, qui font partie de ceux qui ont approuvé la loi, se chargent de retrouver Captain America, et de faire respecter, par la force si necessaire, les nouvelles dispositions gouvernementales, persuadés qu'il s'agit là de l'unique solution pour que la communauté super héroïque puisse perdurer.



Scénario raffiné et bien amené, action au détour de chaque épisode, dans un crescendo qui porte jusqu'au denouement dans le dernier volet, Civil War saura vous passioner et interroger vos propres convictions et certitudes quand au concept même de liberté, ou de justice. Steve Mac Niven, le dessinateur de la série, est très habile et nous restitue des planches admirables, efficaces à souhait. La question qui serpente en filigrane dans toute cette aventure est : êtes-vous prêts à renoncer à une partie de vos droits civils, de votre liberté, pour vivre dans une plus grande sécurité? Une question pertinente en ces temps réactionnaires où le danger est savamment dépeint comme aux aguets derrière votre porte, et où les grands élans libertaires hérités des années 60 sont radicalement remis en question. Mark Millar a le mérite de s'en tenir a une certaine logique, même dans la façon de clôre les combats, avec la rédition de Captain America, qui est de tous les surhommes, celui qui a le sens moral et des responsabilités le plus hypertrophié. Peut-on parler de fiction héroïco-politique? Je pense que oui, tant l'ensemble de cette trame, la façon dont elle s'est dépliée, fut plaisament adulte et cohérente, en dépit de quelques exagérations qui servent tout de même le scénario ( le clone de Thor ). Difficile aussi de ne pas percevoir, derrière la grande prison de la zone Négative où sont internés les réticents à la loi, l'ombre d'un Guantanamo qui taraude les esprits américains. Je reste persuadé que la Guerre Civile se bonifiera encore avec le temps, et que nous tenons là entre les mains un témoignage fidèle et emblématique de la première décennie de notre nouveau siècle. A quand Civil War au bac en histoire ?

Rating : OOOOO


Marvel Icons HS13 : NEW WARRIORS

Après les 80’s ( Iron Man ) voici les 90’s. Sérieusement revisitées. Les NEW WARRIORS sont un groupe de jeunes héros ( souvent encore adolescents ) un peu rebelles qui obtiennent une série régulière fraîche et pimpante au début de la décennie, confiée à Fabian Nicieza et à un jeune Mark Bagley. Les Warriors sont pleins d’humour et d’insouciance, à l’image d’un Speedball « cartoonesque » mais traversent aussi des crises profondes, comme lorsque Marvel Boy ( aujourd’hui Justice ) agresse son père avec ses pouvoirs télékinésiques. Les combats perdus d'avance (comme contre Terrax) sont remportés avec brio. Mais le succès finit par s’essouffler, et après 75 épisodes et divers changements d’artistes ( souvent décevants ) les jeunes héros disparaissent momentanément de la scène avant de revenir prématurément en 1999, et de faire un bide colossal ( dix numéros ! ). En 2005, Zeb Wells se donne à faire pour une nouvelle version des Warriors, qui va jouer un rôle crucial dans l’évolution de l’univers Marvel. Nous les retrouvons cette fois attractions d’une émission de télé réalité, où nos insouciants héros capturent les vilains en prime time ! Jusqu’à ce qu’un sinistre dérapage ( Nitro se fait exploser pour échapper au groupe, et provoque la mort de centaines de civils, à proximité d’une école ! ) provoque la mort de la plupart des Warriors, et incite le gouvernement à promulguer la loi de recensement des super humains, autrement dit le feu vert à la grande saga "Civil War" qui bouleversa la donne chez Marvel.

Un an après, les Warriors se sont reformés. Apparemment. Un groupe de rebelles opère dans l’ombre, et secourt la veuve et l’orphelin au nez et à la barbe des autorités. Toute l’histoire tourne autour de cette enquête : Qui sont ces nouveaux Warriors, quelles sont leurs motivations ? En parallèle, nous suivons les doutes de Sofia, ex membre des New X-men, qu’elle a quitté puisqu’elle a perdu ses pouvoirs, comme la grande majorité des mutants de la planète à la suite de "Decimation". Sofia est sollicité pour intégrer le groupe par Night Trasher, le chef de file historique des Warriors ( mais qui devrait être mort atomisé ? Est-ce lui ? Ou pas ? ) mais elle semble attachée à sa nouvelle vie paisible. Et derrière tout cela, l’enflure numéro un de la Marvel, le Machiavel américain, le grand stratège sans scrupules, j’ai nommé Tony Stark. Responsable du recensement des super humains, Stark ne semble pas pressé d’en finir avec ces chiens fous en liberté, on murmure même qu’il les… financerait ! Alternance de combats et de scènes plus intimistes pour cet album qui regroupe la mini série « Defiant » qui ramène brièvement les New Warriors sur le devant de la scène. Kevin Grevioux est allé puiser allègrement parmi les anciens mutants dépossédés de leurs pouvoirs pour constituer une nouvelle équipe, et c’est avec émotion qu’on retrouve un Bec quand même plus à son avantage sous sa forme humaine. Cotés crayons, Paco Medina s’en tire fort bien, et imprime beaucoup de mouvement à la série, même si certaines tentations « manga » de ci de là semblent un peu exagérées et mal placées. Les poitrines de certaines héroïnes ont connu une inflation surprenante, sans pour autant recourir à la chirurgie plastique. Et la transformation physique de Bec est quand même bien irréaliste : perdre ses plumes et son rostre aurait donc transformé le vilain petit canard en tombeur irrésistible? Allons donc! Une lecture malgrè tout assez sympathique, mais qui sur la distance n'apporte pas grand chose à la cosmogonie Marvel. Les New Warriors, ça sent quand même bien le sapin.

FLASH : Les West sauvages (DC Heroes)

Quand meurt un FLASH ( car oui Flash tient plus de la franchise que du super héros classique. C'est une dynastie, un titre envié où plusieurs générations se succèdent ) un autre prend vite la relève! Bart Allen, qui assumait le rôle du bolide écarlate depuis la saga Infinite Crisis, est assassiné alors que Wally West, son prédécesseur, revient d'une année d'exil avec femme et enfants. Le jeunot n'avait pas su vraiment convaincre le public américain, ce qui explique sa brève carrière en tant que seul et vrai Flash, et le retour de Wally, autrement plus légendaire et ancré dans le lectorat. Ce qui est amusant, c'est que Wally en son temps avait eu bien du mal à prendre la succession du mythique Barry Allen, et que seule une étonnante patience de la part des grands pontes de Dc comics, et le talent de scénaristes comme Mark Waid, avaient pu permettre au personnage de vivre son heure de gloire.
Dans ce premier volume de la collection DC Heroes que Panini dédie au(x) bolide(s) écarlate(s), Wally réendosse le costume rouge pour poursuivre le meurtrier de Bart. Ensuite, il décide d'entraîner ses jumeaux, doués eux aussi de super-pouvoirs, pour en faire de vrais héros. Car oui, durant son séjour dans la "force véloce", ce monde parallèle duquel les Flash tirent leurs pouvoirs étonnants, ses enfants ont grandi à la vitesse grand V, et sont désormais autant de petits justiciers en herbe. Leur première mission : rien de moins que stopper une invasion extra terrestre, qui tient la dynastie des flash pour responsable de la destruction de leur civilisation ! 144 pages d'action menée tambour battant par le scénariste Mark Waid qui avait déjà assuré le succès de la série dans les années 90, et dessinées entre autres par Hector Acuna et ses couleurs baveuses et criardes, le tout avec des traits élastiques et emancipés de tout réalisme. Bref le enième "relaunch" d'un personnage qui ces temps derniers, n'en finit plus de prendre à contre pieds ses lecteurs et de redécoller avant de s'écraser à nouveau. Un album plutôt correct au final même si loin d'être la référence du genre, et qui de toutes manières ne doit pas vous tromper outre mesure : Au grand jeu de qui pourra vraiment porter le manteau et le sceptre de grand Flash en chef, vous feriez mieux de jeter un oeil sur ce qui se passe en ce moment aux Etats-Unis avant d'adouber prématurément ce bon vieux Wally West. La mini série "Flash : Reborn", dont les dernièrs numéros ont pris un retard coupable, entend ramener sur le devant de la scène un certain policier de la division scientifique, boy scout impénitent, répondant au cher prénom de Barry. Pauvre Bart, qui mérite pour le coup véritablement l'appellation d'origine contrôllée "Flash". Ne serait-ce que pour la mort ultra rapide qui lui a été au final réservée.

Marvel Icons HS 14 : PENANCE

Petit retour en ce mardi sur un personnage qui a bien évolué, ces dernières années, depuis son apparition au sein des New Warriors, sur les pages de Spécial Strange. Speedball était alors un jeune héros insouciant. Pas de quoi le faire entrer dans le panthéon de la Marvel : un blondinet freluquet doté de pouvoirs assez amusants : il dégageait un champ télékinésique qui le faisait rebondir comme une balle de plastique, à une vitesse folle, dans un joli kaléidoscope de couleur. Rien de plus. De son vrai nom Robbie Baldwin, il avait trouvé un groupe d’ami de son âge, pour combattre les forces du mal et donc mettre ses talents au service de l’humanité : ce furent les New Warriors, une série rafraichissante des 90's que nous devons à Fabian Nicieza. Mais l’ère de l’insouciance a vécu, chez la Marvel. D’abord car les New Warriors ont perdu de leur popularité, et la série a du être relancée, dans un nouvel esprit, dans ce nouveau millénaire : voici que nos jeunes prodiges participent à une émission de télé réalité, où comment combattre les criminels en prime time, au royaume du voyeurisme ! Evidemment, sans grande expérience et avec la cupidité et l’orgueil comme moteurs, les bourdes ne sont jamais très loin : comme par exemple aborder avec légèreté un criminel dangereux comme Nitro, qui provoquera en direct live l’explosion d’une école bondée à Stamford : ce sera le point de départ de Civil War, de l’opinion publique qui s’acharne sur les encapés. Speedball, seul rescapé du camp des bons au cours de cette tragédie, est donc un paria, détesté de tous, et se détestant lui-même.
C'est alors que la Marvel nous offre son premier super héros masochiste : Baldwin, pour purger sa peine, s’enferme dans un costume clairement sado-maso, qui lui enfonce dans la chair autant de pointes aiguisées que de victimes à Stamford ( plus de 500 ! ), à chaque fois qu’il utilise ses pouvoirs. Son nouveau nom de code est PENANCE ( repentance ) et la souffrance morale et physique le moteur de sa nouvelle existence. Le voici travaillant de concert avec le groupe de criminels à la solde du gouvernement, les Thunderbolts, pour les missions extrêmes et sans issue. Jusqu’au jour où il décide de leur fausser compagnie, pour exécuter son propre objectif ; retrouver Nitro, détenu dans les geôles de la Latveria ( le royaume de Fatalis ) et le faire payer amèrement pour le désastre de Stamford. Voici un récit qui propose une relecture moderne du mythe de la souffrance rédemptrice, pleine de cuir et de lycra acuminé, avec pour protagoniste un jeune perturbé qui consulte régulièrement les ouvrages du Marquis de Sade. Nous sommes bien loin du Speedball originel et des gentils New Warriors ! Paul Jenkins mène bien sa barque entre espionnage et action pure et saupoudre le récit de guest stars de premier ordre ( Fatalis, les Fantastiques, Iron Man…). Certes, imaginez un peu un tel scénario dans les mains de Garth Ennis, nous aurions eu là un comics explosif qui aurait fait rougir jusqu'au label Max... Aux crayons, Paul Gulacy pourra vous plaire si vous n’être pas trop regardant : certains défauts au niveau des proportions, et une absence de mouvement dans les poses des personnages finissent par lasser et nuire quelque peu à l’intérêt de l’ensemble. Toutefois, si vous avez été conquis par ce qui s’est produit au cours de Civil War, et que vous souhaitez aller jusqu’au bout du bout de l’aventure, cette lecture vous sera tout de même recommandée !

En kiosque : SPIDER-MAN 118

Alors comme ça vous ne lisez plus Spiderman depuis le pacte avec Méphisto et le grand coup d’éponge sur les dernières années d’aventures arachnéennes ? Franchement, je ne peux pas vous donner tort, mais je me dois aussi d’être objectif, et de vous dire ce qu’il en est vraiment de la revue de notre tisseur de toile. Qui continue d’osciller entre épisodes truffés d’humour et d’action rafraîchissante et d’autres bien moins convaincants qui font office de remplissage ( c’est qu’il faut les sortir, ces trois numéros mensuels d’amazing spiderman ! ). En novembre Spidey prend le métro, sous la plume d’un Mark Waid qu’on a déjà connu plus inspiré. Comme la guigne le talonne de près, la rame comprend aussi les jurés d’un procès très attendu, contre des mafieux. On a vu mieux comme moyen de protéger des personnages aussi sensibles, mais bon, fermons un œil sur cette incohérence et allons de l’avant. L’engin va bien sur dérailler, et nous allons avoir la surprise de constater que c’est le Shocker qui se cacher derrière tout cela, puisque ses services ont été loué pour faire le grand nettoyage. Pour Spiderman, un vrai chemin de croix commence : il faut s’occuper des rescapés et les faire sortir de l’enfer ( ils sont prisonniers sous terre avec ce dingue de criminel ), mettre la patée au Shocker et subir en plus des conditions climatiques particulièrement défavorables. Et pour la séquence : émotion et rebond inattendu, voilà que parmi les victimes de cet incident se trouve le père de Jonah Jameson, l’ex éditeur du Bugle qui fait une fixette sur notre monte en l’air. Personnellement j’aurais pensé que le paternel devait avoir au moins 80 ans et être presque impotent, mais je me suis trompé : chez Marvel la question de l’âge semble relative et on peut se porter comme un charme jusque très tard dans l’existence. C’est Marcos Martin qui illustre ce huis-clos somme toute plaisant mais pas révolutionnaire pour deux sous, et j’admets ne pas adhérer à son style négligé, son absence flagrante de capacité à dessiner de manière claire et précise les visages des personnages : le Shocker se retrouve parfois avec une simple boule en lieu et place de la tête, c’est anatomiquement discutable…

Les vétérans prennent le relais pour la troisième histoire : c’est Roger Stern qui écrit et Lee Weeks qui crayonne. Dans son style habituel, fait d’ombre et de traits sombres, pour une ambiance plutôt urbaine. On retrouve un vilain de série B, un certain Monochromatic, pour un épisode qui se suffit à lui-même. Ce dernier semble un braqueur de banques plutôt classique, à ceci près que rien n’adhère sur son costume ( et donc pas la toile du tisseur ) et qu’il est une créature en noir et blanc. Franchement, de mon temps, ce genre de numéro avait un nom : un « fill-in » c'est-à-dire une sorte de bouche trou quand le scénariste ou illustrateur attitrés avaient des problèmes pour maintenir la cadence, ou pour combler le vide entre deux sagas de particulière importance. Gentillet, sans plus.
Le remplissage continue ensuite avec un épisode de la série « Spiderman Family ». Je ne le qualifierai pas d’inutile car ce serait redondant ; il suffit de prononcer le nom de cette série pour comprendre qu’on aura droit à quelques planches sympas, dans le meilleur des cas, mais à jamais rien d’autres qu’un simple intermède avant la prochaine aventure digne de ce nom. Le genre de titre qui ne se vend qu’en raison du nom du protagoniste en gros sur la couverture, car pour le reste, je n’en ai jamais vraiment vu l’utilité. Mais c’est très utile pour Panini, au moment de boucler le sommaire à l’arrache. Novembre, un petit mois pour le tisseur, du genre de ceux qu’on peut sauter sans s’arracher les cheveux pour autant…

DC OMNIBUS : LA MORT DE SUPERMAN


SUPERMAN est, par définition, quasiment invincible. On voit mal ce qui pourrait nuire à l’homme d’acier, au point de le faire passer de vie à trépas, mis à part cette bonne vieille kryptonite, ce métal venu de sa planète natale, qui le prive de ses pouvoirs. Et encore, on lui en a mis si souvent sous le nez, qu'il devrait normalement être vacciné. Et comme la grippe A se fait attendre et qu'il dispose d'un bon système immunitaire, Supes serait-il vraiment immortel? On peut le penser, jusqu’au jour où surgit de nulle part un adversaire redoutable, une force de la nature, innarretable, toute puissante. Doomsday, c'est-à-dire le « jour fatal », le patronyme est un programme en soi. Tout ce et ceux qui se mettent en travers de son chemin sont tout simplement pulvérisés, et le monstre fait route vers Metropolis, inexorablement. Clark Kent a de quoi se faire du souci, car cette fois il a trouvé un ennemi qui le surclasse pour ce qui est de la force brute et de la rage. D’où vient-il, qui est-il, autant de questions qui restent sans réponses. La seule évidence, c’est que le clash sera titanesque, et que pour en sortir vainqueur, Superman va devoir se surpasser, voire…se sacrifier !




Au cours de l’affrontement final, notre super héros finit donc par trouver la mort. Un sacrifice nécessaire, la seule chose à faire pour enrayer le mal. Et il n'est pas le seul à s'y casser les dents. La Ligue de Justice est balayée d'un revers de la main, les principaux héros Dc mordent la poussière avant même d'avoir eu le temps d'asséner la première claque. Les funérailles sont émouvantes, dramatiques, l’univers tout entier salue le fils de krypton, le plus grand de tous, tombé au front. Tout ceci n’occupe en fait qu’un premier tiers de ce gargantuesque « Omnibus », puisque dans les semaines qui suivirent, Dc proposa de suivre « Un monde sans Superman », et d’enchaîner assez vite avec « Le retour de Superman ». Le kryptonien ne resta pas décédé très longtemps, on ne tue pas la poule aux œufs d’or, et on trouve toujours de bonnes grosses ficelles scénaristiques pour justifier une énième résurrection. Surtout quand on accompagne celle-ci d’une profusion de « remplaçants », de nouveaux Supermen, qui laissent planer le doute dans l’esprit des lecteurs : Qui est donc le vrai ? C'est ainsi que plusieurs mois durant, de nouveaux personnages trustent le trone laissé vacant, et que l'opinion publique est désemparée. Y'a t'il un véritable nouveau Superman, est-ce l'ancien sous une nouvelle forme, ou simplement une vaste imposture? Coté scénario, ça part un peu dans tous les sens et c’est un peu lourd, parfois, ou bien disons forcé. Trop d’artistes se succèdent aux crayons pour que le tout soit vraiment homogène, avec une note artistique globale assez correcte, hormis l’exécrable Bogdanove, qui fait ici presque pire que ce qu'il fit au temps d'X-Tinction Agenda, sur les X-men. Le prix de cet Omnibus est à la hauteur de l’événement, et place ce volume géant hors de portée de certaines bourses. Les lecteurs en VO savent eux qu’il est possible de se procurer l’ensemble sur amazon pour une quinzaine d’euros port inclus ! Ceux qui n’ont encore jamais rien lu de cette saga pourront toutefois passer de bonnes heures de lecture, s’ils n’ont pas d’allergie particulière aux histoires classiques de baston superhéroïque à la sauce DC. Il faut aussi fermer un oeil sur un ordre de publication discutable (Panini se spécialise après l'Omnibus Onslaught...) et d'inévitables longueurs qui pourraient même vous faire décrocher la machoire à force de bailler. Absolument pas pour public très exigeant, assurément recommandable pour les amateurs de comics mainstream et de gros événement marketing. Le tout étant juste de savoir ce qu’on achète, et pourquoi, il est clair que tout bon fan de Superman qui se respecte devra tout de même en passer par là. J'ai relu tout ça recemment, et la première partie est quand même assez jouissive, sur certains cotés.

Rating : OOOOO

En kiosque : MARVEL UNIVERSE 17 (NOVA)

Marvel Universe poursuit la publication de la série « Nova », et ce d’autant plus que nous sommes arrivés aux prémices de la grande saga « War of kings », comme nous l’indique le joli macaron sur la couverture. Couverture d’ailleurs assez déroutante, puisque Richard Rider y apparait dans toute sa puissance sous le costume de … Quasar ! Il faut dire qu’entre la première et la dernière page de ces cinq épisodes, il va s’en passer, des rebondissements ! Tout d’abord, Richard, enfin libéré du Worldmind, conscience informatisée du Nova Corps, a la désagréable surprise de constater que l’ordinateur vivant a déjà commencé à reformer ledit Nova Corps derrière son dos. Les appelés sont légions, et sélectionnés parmi les terriens. On trouve de tout, jusqu’au propre frère de Richard, qui avait jusqu’ici toujours vécu dans l’ombre du super héros de la famille. Crise de jalousie ou pas, l’ainé ne voit pas d’un très bon œil la promotion de son frérot, d’autant plus que le moment est venu pour lui de restituer la « Nova Force », c'est-à-dire la somme des énergies des anciens membres du Corps, tous tombés au combat. Richard Rider refuse et finit par se persuader que le Worldmind mène tout son beau monde en bateau. Le problème est que ce dernier, tout puissant, le prive de ses pouvoirs, et le rend à sa condition de simple mortel. Ajoutez à cela le chaos de la politique et des tensions spatiales : sur Terre, Osborn et son H.A.M.M.E.R viennent démanteler le projet Pégasus avec lequel Nova collaborait, et dans les cieux infinis, les Krees, les Inhumains et les Shi-Ars sont en effervescence et sur le pied de guerre, suite à la disparition de l’empire Skrull. Comment ça vous êtes perdus et vous n’avez rien compris ? Vous n’aviez donc pas suivi les épisodes précédents de Nova, toujours sur les pages de Marvel Universe ?

Et bien vous aviez tort, car sans être la meilleure série du moment, force est d’avouer qu’elle se laisse lire agréablement et offre de bonnes surprises. Abnett & Lanning sont deux compères rodés qui sont capables de composer avec la vaste trame de l’univers Marvel, comme le feraient deux routiers au long cours sur une autoroute maintes fois battus. Ils connaissent les pièges et les enjeux d’un comic mainstream come celui-ci, et mènent leur barque avec dextérité, dosant suspens et coups d’effet, tout en collant intelligemment au reste de l’actualité marvellienne. C’est ainsi qu’on saute de la nostalgique séquence des retrouvailles entre ex « New Warriors » aux allusions au conflit cosmique qui se prépare ( War of kings, bien sur ). Cotés dessins plusieurs artistes se succèdent, mais il faut admettre une certaine cohérence de style entre eux, et un niveau moyen plus qu’acceptable. Et on en arrive à notre fameuse couverture… Dépouillé de la force Nova, c’est avec l’aide inestimable de Quasar et de sa force quantique que Richard Rider peut encore prétendre à jouer un rôle de premier plan au sein de la communauté super héroïque. Il est donc prêt, et nous aussi, à se lancer tête baissé dans ce vaste jeu de pouvoir et d’ambition qui va enflammer les galaxies dès décembre. War of kings sera publié par Panini sur les pages de Marvel Universe, jusqu’à l’ultime épilogue prévu pour le moment pour décembre 2010. Et ce alors qu’aux States les lecteurs frémissent à la lecture de « Realm of kings », c'est-à-dire la suite. Quand je vous dis qu’il vaut mieux s’y mettre maintenant, à cette revue…

En kiosque : DARK REIGN 2


Le Dark Reign est arrivé, et le mensuel du même nom en est déjà à son second numéro. L’occasion de voir à l’œuvre le nouveau team de Vengeurs, les Dark Avengers de Norman Osborn, une véritable bande de déséquilibrés et de gibiers de potence, travestis en relatives gloires. Bendis s’amuse comme un fou avec sa nouvelle créature, et Deodato est très affuté avec ses crayonnés obscurs et ombrageux, bref c’est du tout bon. La première mission des très discutés Vengeurs Noirs est d’aller prêter main forte à un Fatalis en grande difficulté : ce dernier, qui a été recruté par Osborn pour faire partie de sa cabale secrète des pires vilains de notre planète, a maille à partir avec la sorcière Viviane LeFay, qu’il a autrefois séduite et abandonnée. Il faut toujours de méfier de la jalousie et du ressentiment des femmes, surtout si elles sont magiciennes, peuvent aller et venir dans le temps, et sont aptes à vous détruire avec une simple incantation. Ces Dark Avengers ont aussi un charme évident : ce sont les querelles latentes et exposées entre les différents membres, peu enclins au travail d’équipe et qui écoutent rarement la voie de la raison. Toutes ces tensions donnent lieu à des échanges piquants et pleins d’humour, typiques de Bendis. Coté gros muscle, Sentry donne libre cours à sa force brute pour mettre un terme à la menace de la sorcière déjà évoquée plus haut ; c’est expéditif, trash, et finalement, comme vous le verrez, plutôt utopique. Le baptême du feu de la troupe de psychopathes se poursuit, pour le plaisir des lecteurs.




Voici qu’arrivent ensuite les « Secret Warriors » de Nick Fury. Le gros handicap de la série, c’est de mettre en scène un groupe composé d’individus méconnus, des nouveaux venus sur le devant de la scène super héroïque. C’est aussi son sel, c'est-à-dire l’espoir d’un vent de fraîcheur et de nouveauté, comme on en a régulièrement besoin dans nos chers comic-books. La palme de la bizarrerie revient à Phobos, un jeune ado qui s’avère le Dieu de la Peur, et qui mène l’existence d’un geek collé à sa console. On n’a pas trop le temps de s’ennuyer, vu qu’on est occupé à faire connaissance, et qu’on se prend la révélation que le Shield était aux mains de l’Hydra depuis longtemps. Le potentiel de cette série est évident, reste à l’exploiter correctement.


La revue est aussi à moitié dédiée aux Thunderbolts, ce qui est assez curieux. Car certains d’entre eux viennent de gravir les échelons de la gloire, et d’être nommés au sein des Dark Avengers. Le baron Strucker est lui mort à la pointe de sa propre épée, et cela le mois dernier, et pourtant nous le retrouvons tout occupé à donner de bons conseils à Songbird, pour échapper au grand « nettoyage par le vide » qu’Osborn a décidé de mettre en œuvre pour couvrir ses traces, guère reluisantes. Il faut dire que les Thunderbolts accusent un petit retard éditorial par rapport aux autres séries, ceci explique cela, et pour enfin le combler, Panini met donc ce mois et le prochain les bouchées doubles. Faire le ménage quand on a autant de casseroles, ça passe forcément par l’élimination physique, quand on ne peut pas faire autrement. La grande saga des Thunderbolts trouve donc une fin définitive : le titre était né au lendemain de l’opération « Heroes reborn », quand le public croyait les principaux héros de la Terre morts, et que des vilains masqués et machiavéliques avaient décidé de se racheter en faisant le bien, tout en lorgnant vers un plan bien moins altruiste. L’équipe a subi des remaniements, au niveau du cast et de la direction, avant d’affronter le grand chambardement avec Osborn à sa tête. Depuis, elle était devenue un refuge assumé pour psychopathes, un havre d’anticonformisme au sein du Marvel Universe, où l’humour grinçait comme une porte centenaire jamais huilée. Diggle et De LaTorre mènent la danse pour ces adieux qui n’en sont pas : attendons nous à une prochaine métamorphose, qu’on souhaite au moins aussi passionnante. Dire que la lecture de ce mensuel est fortement recommandé me semble superflue, autant pour la qualité intrinsèque du contenu que par l’importance des enjeux qui s’y épanouissent.

SPOILER ZONE : SIEGE et FALL OF THE HULKS

Aujourd'hui, petit "Flash Forward", ce qui est très à la mode, pour aller logner du coté des "trailers" qui circulent sur le web. Norman Osborn et son Dark Reign sont à peine arrivés dans les pages de nos mensuels français, que déjà ils sont sérieusement mis à mal en VO, après la décision du nouveau grand manitou de la défense américaine de s'en prendre à Asgard, royaume des Dieux nordiques. SIEGE nous promet une ultérieure évolution de la situation ubuesque qui règne dans la société américaine vue par Marvel, ainsi que la redéfinition du rôle joué par les nouveaux "Dark Avengers" et les autres vengeurs historiques, dont le team sera radicalement bouleversé. Voici donc quelques images qui devraient en faire saliver quelques uns.

Autre grand événement à venir pour Marvel : FALL OF THE HULKS. Ces temps derniers, le nombre de personnages infectés par les rayons gamma et ayant tendance à se transformer en un erzatz de Hulk avait subi une dangereuse inflation. Ce "Marvel event", a en juger par son titre et ce trailer, pourrait bien remettre les pendules à l'heure. Le seul hic : c'est signé Jeph Loeb, coupable actuellement d'un des run les plus crétins jamais lus sur les pages du géant vert, et pourtant croyez moi, il y avait de quoi faire...

En kiosque : MARVEL HEROES 25

Panini prend quand même de sacrés risques en offrant la moitié de l’espace de son magazine MARVEL HEROES à un groupe de jeunes héros de seconde zone : je parle bien sur de l’Initiative, ce groupe de nouveaux venus, une formation pour chaque état américain, un projet initié par Hank Pym ( enfin, sa version Skull… ) qui avait pour but primordial l’infiltration du monde superhéroïque par les aliens tout verts. Bref, l’invasion ayant été repoussée, l’Initiative a du plomb dans l’aile, et pour le moment, doit gérer le stress post retour de tous ces personnages qui furent enlevés puis substitués par des skrulls. Finalement, Dan Slott ne s’en sort pas si mal, au contraire, et son humour, sa verve, rendent la lecture agréable. Touchant, l’entretien entre Pym et Jocaste, le robot construit avec les schémas mentaux de Janet Van Dyne, alias Wasp, tombée au combat contre les Skrulls. On a l’impression qu’une étonnante « love affair » pourrait bien voir le jour entre la créature de circuits imprimés et le physicien de génie, alors que ce dernier, sous sa forme alien, aurait mis enceinte Tigra, qui du coup envisage un avortement légitime. Dommage que je ne sois pas du tout un fan des dessins d’Humberto Ramos, qui barbouille de son trait difforme et caricatural tout le second épisode.

Mais qui dit Heroes dit aussi Vengeurs. Les Mighty Avengers ne sont plus, depuis l’avénement de Norman Osborn et de son Dark Reign, mais Scarlet Witch n’a pas perdu de temps, et elle a déjà commencé à regrouper un nouveau groupe de héros très hétérogène pour combattre une menace mystique, celle de Chton et du grimoire obscur. Tout ça part un peu dans tous les sens, avec des cataclysmes à l’échelle planétaire, de la magie en veux-tu en voilà, et une certaine confusion / précipitation dans le récit de Slott ( again ! ). Ce qui fait pour le moment le sel de cette saga, c’est les relations tendues entre les différents membres du nouveau groupe ( Hulk toujours aussi obtus, Hercule imbu se son propre rôle… ) mais pour le reste, rien d’incontournable. Mettons cela sur le compte de la transition bien légitime après « Secret Invasion », mais il ne faudrait pas non plus que ça dure, ce mensuel a besoin d’une équipe forte de Vengeurs.
Et puis il y a le reste, le fond du fond, la lie. C'est-à-dire Hulk. Loeb a-t-il déjà écrit une histoire plus idiote et imbécile que celle qu’il tente de nous refourguer depuis quelques mois ? Pour ma part je ne crois pas. Cette fois, Hulk, toujours dans sa version brute épaisse sans une once d’intelligence, passe un marché avec un des doyens de l’univers, et doit composer une équipe pour participer à un jeu mystérieux, qui pourrait lui rapporter, en cas de victoire, la résurrection de son épouse Jarella. Cela donne lieu à des planches d’une banalité navrante, à des dialogues crétins et affligeants ( « Tête de canne de hockey arrête d’appeler Hulk homme vert »… Hulk s’en prend à Galactus himself ! ). On se demande pourquoi Mac Guinness ne s’est pas porté malade en lisant le synopsis que Loeb a du lui soumettre. Pour avoir accepté d’illustrer cette daube, il sera tondu, lui aussi. Rulk, le hulk rouge de rage, ne pouvait pas manquer lui non plus. Il compose à son tour une équipe rivale, qu’il nomme bien stupidement les « Agresseurs ». On se croirait, pour le coup, dans la version Dark Reign du Journal de Mickey. Un conseil, évitez de prêter votre Marvel Heroes à vos amis néophytes en la matière, si vous voulez garder un minimum de crédibilité en parlant comics. Panini, par pitié, changez donc le sommaire de cette revue !

En kiosque : MARVEL ICONS 55

Luke Cage est prêt à tout pour récupérer sa fille. A tout ? En êtes vous vraiment surs ? Nous l’avions laissé, dans le dernier épisode, en compagnie de Norman Osborn et de son équipe de Vengeurs psychopathes, à qui il s’était adressé pour l’aide désespérée dont il avait besoin. La recherche de l’enfant ne va durer guère longtemps, tant les méthodes d’interrogatoire d’Osborn, à coté desquelles Guantanamo ressemble à un camp de vacances, sont susceptibles de porter leurs fruits. Venom/Mac Gargan a toujours un gros appétit, et quand il a les crocs, mieux vaut cracher le morceau… Oui mais voilà, Luke fait partie des bons, intrinsèquement, c’est un père de famille avec une morale et de valeurs, et ses nouveaux associés le débéquettent plus que tout le reste. Jolie case que celle où Venom se fait exploser la tête et fini par tâcher les murs comme un vulgaire coulis de pétrole. Billy Tan est parfaitement à l’aise avec cette atmosphère lourde et violente, parcourue par les dernières secousses de l’après invasion Skrull.

Pendant ce temps, Tony Starck va devoir effacer l’intégralité des informations qu’il détient au sujet de son ancienne compagnie, de ses salariés, et de sa technologie belliqueuse. Petit détail : les données en questions sont dans un disque dur un peu particulier puisqu’il s’agit de son propre cerveau. Maria Hill, ancienne directrice du contre espionnage (Shield) a beau douter de Tony, les tête des deux associés est bel et bien mises à prix, et va en faire les frais très rapidement. La déchéance programmée de l’ex homme plus influent de la planète se poursuit brillamment, il ne lui reste plus qu’à toucher à nouveau de la bouteille (voir ici pour comprendre) pour pouvoir se dire enfin arrivé au fond du fond. Gageons que Matt Fraction saura en faire baver à notre homme d’acier, ces prochains mois.
Captain America, à coté, ronronnerait presque. Depuis que Bucky Barnes a repris le costume du vengeur étoilé, la série a baissé d’un ton, tout en restant globalement agréable. Le nouveau Cap est actuellement aux prises avec deux vilains bien différents : l’homme sans visage, capable de devenir intangible, et Batroc, ancien criminel de seconde zone, qui a comme arme principale la maîtrise totale de la « savate », cette ancienne forme de la boxe française. Car oui, le Batroc en question est un frenchie, comme en témoigne la petite moustache dont il est affublé : la Marvel a toujours eu du bien du mal à évoquer la France sans tomber dans les pires clichés des années folles, oubliant que depuis notre pays a quelque peu évolué. Petite consolation finale : le retour du Human Torch des origines, certes mort et disséqué, et en route vers les laboratoires du professeur Zhang Chin, pour de cruelles expériences que nous allons découvrir bientôt.
Enfin le duo Millar et Hitch poursuit son run mi figue mi raisin sur les Fantastiques, loin des étincelles promises lors de leur arrivée, sans être pour autant un ratage complet. D’abord car les illustrations sont toujours franchement bonnes, même si Hitch nous a habitué à mieux encore. Ensuite car l’humour pervers de Millar ( les deux filles faciles en costume que la Torche à ramassé… ) parvient de ci de là à nous faire sourire. La Chose a semble t’il trouvé chaussure à son pied : non, Ben Grim n’a pas déniché une nouvelle paire de sneakers pointure 62 sur ebay, mais il va bientôt épouser Debbie, sa chère et tendre. Plutôt planplan au niveau du scénario, jusqu’aux dernières planches qui inversent la tendance : cataclysme et meurtres de masse semblent être aux aguets, et comme par hasard, Fatalis repointe le bout de son nez. Il va falloir qu’il fasse très fort, pour que nous replongions à nouveau avec enthousiasme dans la série Fantastic Four, avec laquelle j’ai connu de vrais bons moments, mais aussi de très longs passages à vide. Que ça ne vous empêche pas de vous procurer ce numéro de Marvel Icons, pas mal du tout dans l’ensemble.

SPOILER ZONE : Punisher "The list"

J'admet avoir un faible, et depuis longtemps, pour le personnage du Punisher. Alors vous pensez bien que ce "one shot " qui s'inscrit sous la bannière de "The List" a de quoi devenir absolument indispensable pour les fans du personnage. Depuis l'avénement de Norman Osborn en tant que nouveau grand Manitou de la sureté américaine, et la tentative d'assassinat de ce dernier de la part de Frank Castle ( une balle en pleine tête, stoppée entre deux doigts par Sentry, garde du corps des plus efficaces ) il était à prévoir une réaction des plus virulentes de la part de l'ex (?) Green Goblin. C'est chose faite avec Daken, qui reçoit carte blanche pour découper le Punisher en petites rondelles. Ce qu'il va faire avec tranchant, allant jusqu'à la décapitation! THE LIST est une série de titres où les ennemies du pouvoir en place vont en prendre pour leur grade : la grande épuration de Norman Osborn, encore plus retors et impitoyable que Sarkozy, où les coups vont pleuvoir, et les têtes aussi! Ce sera en Vf dans quelques mois, en attendant, plus que jamais, et pour ne rien manquer, restez fidéles aux revues Marvel Icons, Heroes, et Dark Reign !

ULTIMATE SPIDERMAN : Que vaut vraiment la série de Bendis et Bagley ?

38 ans se sont écoulés depuis que Stan Lee et Jack Kirby ont eu l’incroyablement bonne idée de lancer le personnage de Spiderman sur le marché, quand la ligne Ultimate voit le jour. Les aracno-fans vous le diront, 38 ans c’est long, et en termes de pages accumulées, de sagas à lire et relire, ça en fait des événements. Allez donc expliquer comme ça, de but en blanc au néophyte, la longue dynastie des Bouffons, la mort de Gwen Stacy ( et de son père ! ), les combats épiques et naïfs d’autefois, contre le Sinister Six, le Shocker ( de retour sur les pages du mensuel de ce mois, en Vf, version criminel crétin ) ou Kingpin, le fils Jameson transformé en loup-garou et Ben Reilly le clone de Spidey qui refait surface… La seule façon qu’il aura, pour ne pas se noyer dans la masse des informations, c’est de dire : « Pouce ! »; Et ce Ultimate Spiderman, alors, ne serait-ce pas plus simple ? Et bien si, c’est fait pour, un retour aux sources, une seconde vie plus ou moins librement calquée sur la première, pour tout un univers qui aura l’occasion de déployer ses propres racines, en tâtant le pouls du lectorat d’aujourd’hui, aussi bien à travers une structure narrative plus électrique et décousue, que dans la langage jeuniste adopté ( « ptit slip » dans la bouche de Peter et de ses amis, ça sonne quand même assez innaturel et un tantinet crétin, je trouve… ) que Parker et ses amis emploient entre eux. Ultimate, dans les intentions, c’est le second avènement, Marvel qui auto engendre la seconde génération, dans un contexte radicalement différent, où le sens du merveilleux, qui a servi de terreau à la « first generation » s’est totalement dilué dans un quotidien compulsif, blasé, et bien plus violent et désabusé.
Mais assez vite le problème de base s’est posé à nouveau : dès la première année d’aventures de la nouvelle mouture de spiderman, les interactions entre personnages, les amis et ennemis rencontrés au fil des mois, ont fini par recréer une trame de fond complexe, qui à terme ne peut qu’amener les mêmes difficultés pour le lecteur débutant, que celles que rencontre le novice d’Amazing Spiderman. Ce qui fait la force des comics, c’est aussi ce qui fait leur faiblesse, et rebute nombre de potentiels amateurs. D’où les très fréquents "relaunch" à base de catastrophes, de cataclysmes (Ultimatum) ou de magie bienvenue ( House of M , One more day ). Si le dernier numéro de la première mouture d’Ultimate Spiderman vous attend en ce moment en kiosque, il existe aussi et surtout, chez Panini Comics, trois beaux pavés dans la collection « Marvel Deluxe », qui vous présente dans un format Deluxe justement les premiers vagissements du nouveau Parker et de son cast de faire valoir. Le tout avec un montage des vignettes qui recherche l’effet et l’épate, une sensation de mouvement, de vélocité narrative et visuelle, propre à séduire les jeunes pousses qui vont par l’odeur alléchés, se laisser tenter. L’ensemble est colorié à l’aide de l’ordinateur, et offre un tableau saisissant si comparé avec le Marvel Masterworks qui représente les premiers pas de Spidey en 1962. Car irrévérencieux et tonique, cette série l’est surement, mais elle peut aussi apparaître irritante et inconsistante, avec cette légèreté étudiée qui la rend ultra effervescente. Mais n’était-ce pas non plus une des caractéristiques du véritable Homme-Araignée, que de dédramatiser même au moment d’y passer ? Trois Deluxe (pour le moment) qui ont au moins ce mérite de finir dans votre bibliothèque comme exemple éloquent des signes des temps, et d’une nouvelle manière de faire un comic-book, sur la forme, beaucoup plus que sur le fond.

LES SAISONS DE SUPERMAN (DC - Panini)


Un Superman pour chaque saison. Dis comme ça, ça ressemblerait presque à ces vieux albums Disney, « Une histoire par jour », où les gamins des années 80 pouvaient lire un bref récit de leurs héros préférés. Là, à quatre saisons quatre parties, qui se répondent en écho les unes avec les autres, dans une harmonie, un équilibre, qui fait tout le sel de cet album indispensable. Fouin de batailles homériques, de testostérone en excès et de toute puissance jamais contredite, c’est la version intimiste, presque poétique de Superman, que Jeph Loeb nous propose de découvrir. Oui oui, ce même Loeb qui a su à lui seul mettre un terme à l’excellence de « Ultimates », avec une troisième saison si insipide et décousue que les deux premières n’en ressortent que grandies plus encore.



Superman n’a pas toujours été un homme d’acier, occupé toute la sainte journée à sauver Métropolis, sa cité, et le monde, dans la foulée. Sa jeunesse, ses racines, elles sont à Smallville, dans le midwest profond, là où l’américain moyen cultive la terre et rythme ses activités sur le cycle des saisons, justement. En bon fils adoptif d’agriculteur, Supes aussi s’adapte au cours naturel du temps et des choses. Loeb a la grande finesse de multiplier les points de vue narratifs, et il le fait en choisissant avec soin qui prend la parole, pour narrer chacune des saisons. Ainsi le printemps, l’aube des saisons, permet de donner voix à Jonathan Kent, figure paternelle et initiatrice, et par là même rassurante et protectrice. La chaleur et l’érotisme de Loïs Lane embaument l’été, la froideur et la désillusion de Lex Luthor contamine l’automne, alors que l’hiver donne sa mesure avec une Lana Lang apaisée, sur fond de tapis de neige ouatée.


Le coté graphique n’est pas en reste. Tim Sale est vraiment très bon, avec ces crayonnés bouffants, amples et simples en même temps, et qui bénéficient d’un traitement couleur des plus pertinents et éclairés. Les fonds de case sont épurés et la couleur, justement, l’horizon et les nuances pastelles du ciel, remplacent la minutie d’un décor qui s’efface au service de l’histoire. Excellente initiative donc que ce Superman intimiste, ce superhéros tout puissant qui doit lui aussi composer avec la nostalgie, le temps qui passe inexorablement, certes pas forcément pour lui-même, mais pour tout ce monde qu’il a fait sien et l’a fait sien, et dont la finitude et la fragilité est au fond une des seules faiblesses du kryptonien. Homo sentimentalis vulnerabilis : Même sans être un grand connaisseur ou admirateur du personnage, ces saisons de Superman sont un classique qui ne craint ni la pluie ni le beau temps, à recommander fortement pour tout public.

Les saisons de Superman ( Superman for all seasons ) vient de sortir chez Panini.

Rating : OOOOO

DAREDEVIL par Frank Miller

Certaines œuvres, de certains artistes, ne peuvent souffrir de discussion. C’est le cas pour le Daredevil de Frank Miller, des années 80. Certes, ce n’est pas Miller qui a inventé le personnage, mais c’est lui qui lui a conféré ses lettres de noblesse, renforçant de manière efficace et très humaine le cast des personnages secondaires, et donnant au titre une connotation urbaine et noire qui l’ont fait entrer dans la légende du comic book. La Marvel a eu l’excellente idée de compiler l’intégrale des épisodes scénarisés ou écrits par Frank Miller, et son encreur de l’époque, Klaus Janson. Je viens de relire le volume 1, et bien que toutes ces aventures me soient déjà archi connues, les retrouver ainsi en VO dans une édition soignée et exhaustive est un pur plaisir. DD gagne en épaisseur à chaque épisode, et tout le petit monde qui l’entoure acquiert progressivement une profondeur qui est la marque des grands. Pêle-mêle nous avons à faire avec le Tireur ( Bullseye ) un assassin psychotique qui ne manque jamais sa cible, et pour qui, du cure dents à l’avion en papier, tout constitue une arme. Le Caïd (Kingpin), bien sur, grand maître de la pègre de New-York. Natasha Romanova, aka la Veuve Noire, qui partage un temps la vie de ce dom Juan de Matt Murdock ( aveugle, mais qui choisie toujours ses conquêtes dans le très haut du panier ! ) sans pouvoir lutter contre l’attirance de ce dernier pour Heather, sa fiancée de l’époque. Foggy Nelson est l’ami de toujours de Matt, son compère avocat, grassouillet et aussi vite marié qu’en crise conjugal. Fait une apparition également Melvin Potter, le Gladiateur, obsédé par un délire de puissance inspiré de la Rome Antique. Et j’en oublie tant : comme Turk, l’homme de main et de l’ombre, petit voyou sans envergure, que Daredevil ne cesse de rencontrer sur sa route, dans un pur esprit tragi-comique. Le retour d'Elektra, ninja troublante et désormais chasseuse de prime, première flamme du jeune Murdock. Même Hulk est là en guest star dans un des rares moments faibles du recueil. Enfin, citons… New-York. C’est ça aussi, la grande force et nouveauté de Frank Miller, avoir réussi à transformer Big City en entité presque de chair et de sang, à avoir humanisé ses ruelles et ses recoins les plus sombres. Du très grand art, un monument indispensable et incontournable pour tous les fans du Diable sans peur, et le meilleur est encore à venir dans le prochain tome, où Elektra va trouver la mort dans de sinistres circonstances ( mais nous y reviendrons dans un futur dossier consacré aux deuils qui ont émaillé la carrière de Daredevil ) … Ces aventures peuvent être lues en Vf sur le pages de Strange ( qui pratiquait une curieuse censure à l'époque ) ou grâce aux volumes "Intégrale" Daredevil, une intégrale qui ne l'est pas tant que ça dans la mesure où nombre de lecteurs attendent toujours la suite....

SECRET INVASION Bilan final

J'en conviens, je ne fais pas dans l'originalité en évoquant la chose, mais il fallait bien toucher un mot, à un moment ou à un autre, du grand Marvel Event de cet été ( en VF ) SECRET INVASION. Pour faire bref : voilà des années que les skrulls ( des aliens pouvant épouser les apparences et les pouvoirs de n'importe lequel des super héros et habitants de notre planète ) vivent parmi nous et peaufinent une invasion massive : le moment est venu, et ils abattent leurs cartes. Certains des héros traditionnels de la Marvel ne sont ainsi pas tout à fait ceux que nous pouvions imaginer... Le grand dilemme est de savoir qui croire; qui est qui, à qui se fier? L'intrus, l'ennemi, est parmi nous, rien ne le distingue plus de notre voisin, notre frère... Dans une Amérique post 11 septembre qui a vu la menace intégriste grandir en son sein, c'est tout un symbole, celui d'un monde où trembler pour et face à tout/tout le monde, des certitudes qui volent en éclat. Le voisin si gentil ou si discret est peut être en train de peaufiner une bombe dans son garage, et vous le retrouverez au journal télévisé de ce soir, à la une, avant qu'il aille croupir pour qui sait combien de temps, dans les geôles chauffées de Guantanamo.
Après avoir demandé aux lecteurs de choisir leur camp ( Whose side are you on? durant Civil War ) Bendis tisse un récit efficace et rythmé, invitant à la défiance totale envers son prochain ( Trust no one... ) et qui a tout de même un gros défaut; celui de rester prudent quand aux pertes superhéroïques, et de ramener sur la scène trop de personnages d'un coup, par un subterfuge que je n'apprécie pas. Les dégats matériels sont par ailleurs un peu exagérés, et la reconstruction, si on en juge les albums Marvel post SI, a été bon train, et l'opinion publique a plutôt bien digéré ce qui fut, soulignons le, une colonisation pure et simple à l'echelle quasi planétaire! LF Yu n'est pas ma tasse de thé aux crayons, mais là il fait de son mieux et je me suis surpris à en penser pas mal de bien! Son utilisation des ombres, des traits hachurés et des corps anguleux, contribuent à la paranoïa ambiante qui est le sel de cette saga. Au bout du compte, reste désormais une société livrée aux "forces du mal", où le sacrifice et sa récompense n'ont guère plus de sens. Une société finalement très proche de la notre, malheuresement. En cela la Marvel accomplit encore un pas en avant vers la suppression des frontières morales et sème le trouble parmi les amateurs de bons gros combats dychotomiques. Ce qui fait écho à notre société où l'humble citoyen qui se contente d'accomplir son devoir, son travail, avec probité et efficacité, est vu comme un looser, et où sont mis en avant les marginaux, les personnages hors normes, les provocateurs, ce qui parlent plus fort que le voisin, les plus vulgaires et les plus violents, souvent. J'aurais juste une dernière requête, pour en finir : amis grands pontes de la Marvel, j'exige un traitement cohérent, au niveau psychologique et au niveau narratif ( qu'ont-ils fait pendant ce temps? ) du retour soudain de tous ces personnages qu'on croyait trépassés. Autrement je me sentirais floué, avec ces énièmes résurrections impromptues, qui prouvent que le dollar a vraiment des vertus taumaturgiques eclatantes!

CHASM : LE FARDEAU DE KAINE (UN FARDEAU POUR LES LECTEURS)

 En mars 2024, Marvel a publié un gros fascicule intitulé Web of Spider-Man , censé donner un aperçu de quelques unes des trames sur le poin...