38 ans se sont écoulés depuis que Stan Lee et Jack Kirby ont eu l’incroyablement bonne idée de lancer le personnage de Spiderman sur le marché, quand la ligne Ultimate voit le jour. Les aracno-fans vous le diront, 38 ans c’est long, et en termes de pages accumulées, de sagas à lire et relire, ça en fait des événements. Allez donc expliquer comme ça, de but en blanc au néophyte, la longue dynastie des Bouffons, la mort de Gwen Stacy ( et de son père ! ), les combats épiques et naïfs d’autefois, contre le Sinister Six, le Shocker ( de retour sur les pages du mensuel de ce mois, en Vf, version criminel crétin ) ou Kingpin, le fils Jameson transformé en loup-garou et Ben Reilly le clone de Spidey qui refait surface… La seule façon qu’il aura, pour ne pas se noyer dans la masse des informations, c’est de dire : « Pouce ! »; Et ce Ultimate Spiderman, alors, ne serait-ce pas plus simple ? Et bien si, c’est fait pour, un retour aux sources, une seconde vie plus ou moins librement calquée sur la première, pour tout un univers qui aura l’occasion de déployer ses propres racines, en tâtant le pouls du lectorat d’aujourd’hui, aussi bien à travers une structure narrative plus électrique et décousue, que dans la langage jeuniste adopté ( « ptit slip » dans la bouche de Peter et de ses amis, ça sonne quand même assez innaturel et un tantinet crétin, je trouve… ) que Parker et ses amis emploient entre eux. Ultimate, dans les intentions, c’est le second avènement, Marvel qui auto engendre la seconde génération, dans un contexte radicalement différent, où le sens du merveilleux, qui a servi de terreau à la « first generation » s’est totalement dilué dans un quotidien compulsif, blasé, et bien plus violent et désabusé.
Mais assez vite le problème de base s’est posé à nouveau : dès la première année d’aventures de la nouvelle mouture de spiderman, les interactions entre personnages, les amis et ennemis rencontrés au fil des mois, ont fini par recréer une trame de fond complexe, qui à terme ne peut qu’amener les mêmes difficultés pour le lecteur débutant, que celles que rencontre le novice d’Amazing Spiderman. Ce qui fait la force des comics, c’est aussi ce qui fait leur faiblesse, et rebute nombre de potentiels amateurs. D’où les très fréquents "relaunch" à base de catastrophes, de cataclysmes (Ultimatum) ou de magie bienvenue ( House of M , One more day ). Si le dernier numéro de la première mouture d’Ultimate Spiderman vous attend en ce moment en kiosque, il existe aussi et surtout, chez Panini Comics, trois beaux pavés dans la collection « Marvel Deluxe », qui vous présente dans un format Deluxe justement les premiers vagissements du nouveau Parker et de son cast de faire valoir. Le tout avec un montage des vignettes qui recherche l’effet et l’épate, une sensation de mouvement, de vélocité narrative et visuelle, propre à séduire les jeunes pousses qui vont par l’odeur alléchés, se laisser tenter. L’ensemble est colorié à l’aide de l’ordinateur, et offre un tableau saisissant si comparé avec le Marvel Masterworks qui représente les premiers pas de Spidey en 1962. Car irrévérencieux et tonique, cette série l’est surement, mais elle peut aussi apparaître irritante et inconsistante, avec cette légèreté étudiée qui la rend ultra effervescente. Mais n’était-ce pas non plus une des caractéristiques du véritable Homme-Araignée, que de dédramatiser même au moment d’y passer ? Trois Deluxe (pour le moment) qui ont au moins ce mérite de finir dans votre bibliothèque comme exemple éloquent des signes des temps, et d’une nouvelle manière de faire un comic-book, sur la forme, beaucoup plus que sur le fond.
Tu es dur avec USM.
RépondreSupprimerJ'ai découvert Spider-man en 1981 dans Nova, pourtant, je suis séduit par le dynamisme et la fraicheur de USM. J'ai arrêté les séries classiques avec cette idiotie de Brand New Day et je continue USM, seule série restée au niveau de toute l'aventure Ultimate.
Oui, la série est faite pour les jeunes, mais pas que... j'ai 38 ans!
Oui, on ne fait pas les comics des années 2000 comme dans les 60's.
Le langage est d'jeun's, mais la traduction Panini est -peut être- passée par là, même si ils ont fait très largement pire.
Malgré quelques ratés, Bendis à réussi a refaire en mieux certaines saga comme celle du clone et les pages de Bagley et Immonem sont un plaisir... La Fuente, j'ai plus de mal.
En fait, je ne suis pas si négatif que ça, moi aussi j'apprécie la fraicheur de certains numéros, c'est une série assez pétillante, dans le fond. Mais à la longue, les crayonnées de Bagley finissent par me lasser, et c'est vrai que j'ai tendance à apprécier les dialogues plus "léchés".
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