DAREDEVIL par Frank Miller

Certaines œuvres, de certains artistes, ne peuvent souffrir de discussion. C’est le cas pour le Daredevil de Frank Miller, des années 80. Certes, ce n’est pas Miller qui a inventé le personnage, mais c’est lui qui lui a conféré ses lettres de noblesse, renforçant de manière efficace et très humaine le cast des personnages secondaires, et donnant au titre une connotation urbaine et noire qui l’ont fait entrer dans la légende du comic book. La Marvel a eu l’excellente idée de compiler l’intégrale des épisodes scénarisés ou écrits par Frank Miller, et son encreur de l’époque, Klaus Janson. Je viens de relire le volume 1, et bien que toutes ces aventures me soient déjà archi connues, les retrouver ainsi en VO dans une édition soignée et exhaustive est un pur plaisir. DD gagne en épaisseur à chaque épisode, et tout le petit monde qui l’entoure acquiert progressivement une profondeur qui est la marque des grands. Pêle-mêle nous avons à faire avec le Tireur ( Bullseye ) un assassin psychotique qui ne manque jamais sa cible, et pour qui, du cure dents à l’avion en papier, tout constitue une arme. Le Caïd (Kingpin), bien sur, grand maître de la pègre de New-York. Natasha Romanova, aka la Veuve Noire, qui partage un temps la vie de ce dom Juan de Matt Murdock ( aveugle, mais qui choisie toujours ses conquêtes dans le très haut du panier ! ) sans pouvoir lutter contre l’attirance de ce dernier pour Heather, sa fiancée de l’époque. Foggy Nelson est l’ami de toujours de Matt, son compère avocat, grassouillet et aussi vite marié qu’en crise conjugal. Fait une apparition également Melvin Potter, le Gladiateur, obsédé par un délire de puissance inspiré de la Rome Antique. Et j’en oublie tant : comme Turk, l’homme de main et de l’ombre, petit voyou sans envergure, que Daredevil ne cesse de rencontrer sur sa route, dans un pur esprit tragi-comique. Le retour d'Elektra, ninja troublante et désormais chasseuse de prime, première flamme du jeune Murdock. Même Hulk est là en guest star dans un des rares moments faibles du recueil. Enfin, citons… New-York. C’est ça aussi, la grande force et nouveauté de Frank Miller, avoir réussi à transformer Big City en entité presque de chair et de sang, à avoir humanisé ses ruelles et ses recoins les plus sombres. Du très grand art, un monument indispensable et incontournable pour tous les fans du Diable sans peur, et le meilleur est encore à venir dans le prochain tome, où Elektra va trouver la mort dans de sinistres circonstances ( mais nous y reviendrons dans un futur dossier consacré aux deuils qui ont émaillé la carrière de Daredevil ) … Ces aventures peuvent être lues en Vf sur le pages de Strange ( qui pratiquait une curieuse censure à l'époque ) ou grâce aux volumes "Intégrale" Daredevil, une intégrale qui ne l'est pas tant que ça dans la mesure où nombre de lecteurs attendent toujours la suite....

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