Spoiler Zone : AVENGERS 1 Le coup d'envoi de l'Heroic Age


Que l'âge des hèros commence. Le Dark Reign est achevé, Norman Osborn est tombé, et c'est Steve Rogers qui vient d'être nommé en charge de la coordinnation entre super héros, gouvernement, et services de contre espionnage. Tout un symbole, lourd de sens. C'est d'ailleurs lui qui va pouvoir recruter parmi ses alliés de toujours, pour constituer un nouveau team de vengeurs, qui n'aura pas vraiment le temps de chômer, cela dit au passage. La nouvelle équipe ne présente pas de surprises renversantes, du genre "ancien vilain reconverti dans la défense de la veuve et de l'orphelin" Tout juste est-on soulagé de revoir Clint Barton réendosser son traditionnel costume d'Oeil de Faucon, et Tony Stark enfin se rabibocher avec Steve. Certes, on devine que ce ne sera pas si simple, et Tony semble éprouver de légitimes scrupules, mais l'essentiel de la brouille est derrière eux : les héros sont de retour, que diable! La vraie nouveauté, c'est la présence de Maria Hill, qui va désormais être aux vengeurs ce que pouvait être aux Dark Avengers, une sorte de responsable des opérations, avec pouvoir décisionnel. A peine réunis, nos paladins de la justice se retrouvent nez à nez avec Kang, le voyageur du futur, qui pour une fois, affirme ne pas venir en ennemi (Thor lui a déjà balancé son marteau dans la figure, notons au passage, avant même ses explications). Il vient même quêmander l'aide de ses anciens ennemis pour préserver la Terre d'un danger inattendu... Ce seraient les fils, les rejetons de nos héros, qui la mettrait en grave péril! Depuis quand ont-ils une descendance? Pourquoi, comme par hasard, leurs fistons respectifs seraient-ils ensemble, pour un but commun? Il va falloir que Bendis nous explique tout cela très bientôt, car pour le moment, ça semble assez tiré par les cheveux, et pas si formidable, pour une grande première. On se croirait dans un numéro de "Mighty Avengers", le titre bancal et de trop, à mon humble avis, qui persévère encore à ce jour en Vf, pour ses dernières sorties, sur les pages de Marvel Heroes. Et ça n'est pas un compliment. Romita Jr assure la partie graphique avec plus d'attention, de précision, d'incisivité, qu'il ne l'a fait récemment sur "Punisher:The list", par exemple. Il faut dire que l'encrage de Klaus Janson y est pour quelque chose, au point qu'on a l'impression claire d'assister à une synergie totale entre les deux grands artistes. Qui malheureusement n'ont pas à produire une grande histoire, juste de banales retrouvailles entre super héros, qui laissent un arrière goût d'inachevé. Souhaitons que ces prochains mois parviennent à démentir cette impression.

Rating : OOOOO

BLACK ADAM : THE DARK AGE Sanglantes représailles chez DC


Vous aimez les personnages controversés, torturés, déchirés entre le mal et le bien, un pied dans chaque camp? BLACK ADAM est donc un de vos pupilles, si je ne m'abuse. Qui d'autre, en effet, pour assumer cette définition chez Dc comics, depuis son grand retour sur le devant de la scène à l'occasion d'Infinite Crisis. Suite à la longue maxi série 52, dont nous avons déjà parlé, Black Adam (autrefois Teth Adam, à l'ère egyptienne, avant une longue traversée du désert imposée par le mage Shazam qui avait emprisonné son âme des siècles durant) était (re)devenu maître absolu du pays nord africain de Kahndaq, au point d'en interdire l'accès fermement à tout intrus non expressément invité, sous peine de représailles sanglantes. Il avait d'ailleurs écartelé un terroriste en public pour illustrer son propos, ce qui avait choqué la communauté des héros bien pensants. Mais Black Adam est au fond un grand sentimental, au point qu'il est tombé sous le charme d'Adrianna Tomaz, une jeune vierge que le sinistre Intergang comptait lui offrir pour pouvoir commercer en ses contrées. S'il a refusé le cadeau, le grand puissant local a trouvé l'amour, et a bien vite épousé la demoiselle, lui conférant même des pouvoirs semblables au siens, la transformant ainsi en Isis, une demie déesse. Les deux époux sont partis ensuite à la recherche du frère d'Adrianna, entre temps vendu comme esclave, et sauvé in extremis par nos héros, avant d'être lui aussi magnifié et transfiguré en Osiris, investit de pouvoirs similaires à celui du beau frère. Mais le calme et la volupté ne durent jamais bien longtemps pour les super héros. Isis et Osiris furent sauvagement assassinés par les machinations d'Intergang, provoquant chez Adam une noire colère que rien ni personne ne put tarir. Il declara la guerre à l'humanité entière, et chercha la veangeance, plus que la justice, au point de trucider des millions de personnes, la plupart innocentes, durant une brève semaine de conflit, la 3° Guerre Mondiale (dénommée telle quelle par Dc comics), relatée dans 4 numéros spéciaux et aussi la maxi 52. C'est finalement Captain Marvel qui parvint à stopper l'horreur, privant Black Adam de son pouvoir et réussisssant à modifier le "mot de passe" qui permet la transformation de Teth Adam en son avatar surpuissant (les pouvoirs de Captain Marvel ont une source commune, issue de la magie de Shazam). Désormais, Black Adam n'est plus, et seul substiste son alter égo humain, Teth, motivé par une farouche détermination : ressusciter son épouse défunte, et recouvrer ses pouvoirs pour exercer de sanglantes représailles. Rien de moins que ça.


 
Peter Tomasi nous narre donc cette folle quête, où Teth/Black Adam doit composer avec sa propre mortalité. Pour être certain de ne pas être reconnu, et pouvoir rentrer à nouveau au Kanhdaq, il demande à un de ses fidèle de lui ravager le visage à coups de poings jusqu'à ce qu'il soit tellement tuméfié qu'il en devienne méconnaissable : un masque pouvait suffire, mais Adam ne fait pas les choses à moitié, et on le soupçonne d'avoir un petit coté masochiste. Une fois retrouvé les restes de la dépouille de sa bien aimée, il tente de l'immerger dans le puits de Lazare, mais le sortilège ne fontionnera pas complétement tant qu'il n'aura pas mis la main sur les différentes parties de l'amulète qu'il lui avait confiée, et qui ont été volontairement égarées aux quatre coins du globe. En cours de route, Black Adam retrouve un moyen de recouvrer momentanément ses pouvoirs, même sans "mot de passe", et ce grâce au Docteur Light, expert en fourberies . Le hic, c'est qu'à chaque fois qu'il fait usage de cette possibilité alternative, l'essence vitale d'Isis perd encore un peu de sa substance, et qu'il va donc devoir en user avec parsimonie, s'il veut un jour retrouver sa belle épouse. Inutile de préciser que cet histoire poignante n'est pas franchement de tout repos, ni même une happy end convenue. On reste en haleine une grande partie du temps, et Doug Mahnke a suffisament de talent pour rendre des planches en grande partie très soignées, où la detresse et la résolution de Black Adam transfigure celui qui passe constamment du statut de grand vilain de l'univers Dc à celui de héros incompris et tourmenté. Nous aurions peut être pu avoir droit à ce petit bijou du mainstream Dc si Panini avait rencontré le succès escompté avec la maxi série 52, mais déjà que les derniers numéros de la revue ont été publié une fois tous les deux mois, au lieu du rythme mensuel de départ, il ne fallait pas non plus rêver. Du coup, les fans de la Distinguée Concurrence peuvent se mordre les doigts : le Tpb atteint déjà la cinquantaine d'euros sur Amazon...
Rating : OOOOO

En kiosque : MARVEL SAGA 6 Le Punisher contre une armée de vilains de série B


Revoici le Punisher, dans une aventure complète qu'il aurait fallu lire avant le "one-shot" The List sorti en début de mois. Mais en bons lecteurs impatients que nous sommes, nous ne l'avons pas fait, et nous nous sommes donc gâchés une partie du plaisir. Qu'à cela ne tienne, voici venir un numéro de Marvel Saga avec une "Dead End" en 5 parties, suivi d'un épilogue sous forme du premier Annual de la série de Remender. Le Punisher, toujours armé d'un sac à malices contenant toutes sortes d'objets chipés utilisés d'habitude par d'autres héros marvelliens (ici même un gant répulseur d'Iron Man!) et agrandis à coup de particules Pym, est encore épaulé dans sa lutte contre la criminalité par celui qui s'avérera être le fils de Jigsaw lui même. Puisque Norman Osborn a chargé The Hood de mettre un terme aux agissements de Frank Castle, le nouveau roi de la pègre, qui bénéficie de la magie noire de Dormammu, dont il tire ses pouvoirs, réssuscite toute une kiryelle de super vilains de bas étages, que le Punisher ou Scourge avait trucidé au fil de leurs carrières respectives. La Mouche, Firebrand, Basilic, que du lourd, voire du lourdeau. Revenir d'entre les morts ne rend pas plus intelligents, c'est pourquoi cet aréopage de ratés n'a guère de chance de parvenir à ses fins. Mais là n'est pas l'essentiel : The Hood a aussi ramené de l'au delà Microchip, le partner historique du Punisher, informaticien de génie, que les nostalgiques de l'ère Mike Baron regrettent encore (moi le premier...). Et celui ci est définitivement passé du coté obscur, à cause de la promesse qui lui a été faite, de ranimer également son propre fils. Pire encore... et là attention spoiler énorme pour ceux qui n'ont pas encore lu... The Hood ramène à la vie la famille de Frank Castle, femme et enfants, pour s'assurer la capitulation du justicier. Qui ne va pas prendre bien la chose, mais alors pas du tout. Au point que sa réaction est assez choquante et inattendue, comme s'il avait fini par comprendre que son parcours si violent lui excluait, à priori, tout espoir de rédemption, même lorsque celle ci se présente de manière aussi impromptue. Tan Heng Huat illustre le tout, avec de grosses lacunes évidentes dès qu'il s'agit de présenter correctement les traits des personnages, qui ne dégagent aucune expressivité particulière, hormi une stupeur béate ou une agressivité vite expédiée. Beurk.


Remender, je ne t'aime pas. Mais alors pas du tout. Sans remettre en cause ses choix scénaristiques (il y a quand même de bonnes choses et l'envie de faire évoluer le statut-quo) j'ai le sentiment que c'est sa vision du Punisher, de la place qu'il occupe au sein du cosmos Marvel, de sa charge allégorique, qu'il n' a pas su appréhender. Sans recourir à l'humour décapant à la Ennis, sans plonger dans la noirceur et la gravité de certains runs typiquement urbains qui ont fait la gloire du personnage, Remender hésite et fourre un peu de tout : une pincée caustique, des super héros en pagaille, un Punisher dramatique et dans le même temps hautement improbable (les particules Pym...), et bien sur, une bonne dose de décisions chocs, comme pour dire "Vous avez vu, moi j'ose, et encore ce n'est pas fini!". Une surrenchère qui va aboutir au FrankenCastle dont vous avez déjà surement entendu parler sur le net, et qui franchement, ne m'a pas convaincu du tout. Et je ne parle pas, vous aurez noté, de l'annual qui clot ce numéro de Marvel Saga. Complétement idiot, dessiné avec ses pieds par un Jason Pearson brouillon, on y voit juste un Spidey de passage, dans le rôle du bouffon de service, pour une histoire sans queue ni tête, simplement ratée. Et c'est vraiment dommage, car le postulat de départ (Castle sait désormais que même sa famille le condamnerait pour ce qu'il est devenu, l'excluant de toute rédemption possible) méritait mieux que cette série brouillonne, qui ne brille pas par son intelligence. Nous sommes loin, très loin, du Punisher à son sommet.

Rating : OOOOO

OLD MAN LOGAN : Le futur de Wolverine selon Millar


Le futur selon Mark Millar n'a rien de reluisant : les super héros sont quasiment tous morts, et le monde est tombé pour de bon sous la coupe des grands criminels. Du coup, c'est un Wolverine très différent que nous rencontrons. Car oui, le mutant griffu a survécu. Désormais agé et traumatisé par la fin brutale des X-men (sur laquelle il ne souhaite pas s'étendre) Logan a renoncé à jamais à la violence qui avait jusque là caractérisé son existence, et par la même à user de ses griffes d'adamantium. Il se contente de jouer le rôle inattendu d'un père de famille quelque peu soumis à l'autorité locale, même quand celle ci se présente sous la forme des fils de Hulk qui viennent lui réclamer d'importantes sommes d'argent, comme de vulgaires mafieux surexposés aux rayons gamma. Du coup, la proposition qui émane de Clint Barton (Oeil de Faucon, c'est lui!) de traverser un pays en ruine pour livrer une mystérieuse cargaison qui fleure bon l'illégalité, ressemble presque à une dernière chance inespérée, même si elle va s'avérer de très loin bien plus périlleuse et mouvementée que tout ce à quoi il aurait pu se préparer.






Loin d'Ultimates et de ses fastes pyrotechniques, ou du réalisme urbain et déjanté de Kick Ass, Millar donne cette fois dans le récit apocalyptique et crépusculaire de fin de monde. On s'embarque avec Logan pour un "road comic" à travers ce qui reste des Etats-Unis, et du même coup de l'univers Marvel, et de ses héros. Le principal intérêt réside en effet dans toutes ces différentes étapes, ces rencontres, où on peut facilement s'amuser avec les renvois à nos héros d'aujourd'hui. Par exemple, le véhicule qu'utilisent les deux compères est une "ragno mobile" de piètre mémoire pour le tisseur de toile (une des pires idées jamais pondues par un scénariste de Spider-man). Ou bien Ultron, le robot domestique. Ou encore le marteau de Thor, vénéré comme une relique précieuse (déjà dans la série 2099, voilà une quinzaine d'année, le Dieu du Tonnerre avait son culte), et les dinosaures typiques de la Terre Sauvage, ici contaminés par le symbiote de Vénom, pour ce qui est à mon avis le postulat de base le plus sympa. Au fur et à mesure que l'action progresse, Wolverine a de plus en plus de mal à persévérer dans son acte de foi pour la paix, et c'est fort logiquement que la vérité sur ce qui s'est produit, pour l'induire à prendre une décision aussi radicale, finit par eclater. La saga "Old Man Logan" a été publiée récemment sur les pages du mensuel français de Wolverine, même s'il a fallu patienter plusieurs mois pour connaître et lire le dernier chapître, suite au retard qu'avait pris ce dernier aux Etats-Unis. Il est vrai que si McNiven excelle souvent aux dessins (il est ici très convaincant) il n'est pas non plus l'artiste le plus rapide de sa génération, même si sur "Civil War" il parvint à respecter par miracles les délais. Comptez sur lui pour rendre ce Logan agé et désabusé des plus crédibles, pour transformer en bain de sang les différentes rencontres/embûches qui vont se dresser sur le chemin du mutant omniprésent. Old Man Logan est une très bonne récréation hors continuité, qui fait écho, par exemple, au "Futur Imparfait" où Hulk affrontait une version futuriste et dévoyée de lui même. L'occasion de suivre un Logan a contre emploi avant une explosion salutaire en fin de quête. On attend désormais avec confiance un prochain Marvel Deluxe agrémenté de vrais beaux bonus. Pour quand?

Rating : OOOOO


THE AUTHORITY de Warren Ellis & Bryan Hitch : Séance de rattrapage avec un Wildstorm Deluxe


Sans vouloir faire de jeux de mot foireux, Authority fait autorité. Un peu comme d'autres séries de légende comme Preacher, Ultimates (la première saison) ou encore Watchmen. En dire du mal c'est s'attirer les foudres de hordes de lecteurs transis qui vont vous vouer aux gémonies, pour avoir nier la grandeur du chef d'oeuvre de Warren Ellis. Mais c'est quoi, Authority? Tout d'abord, la série nait des cendres de Stormwatch, le bras armé de l'O.N.U, qui a été définitivement démembré. La Terre est-elle donc définitiement sans protection face aux menaces redoutables qui planent sur un monde où le terrorisme, les invasions aliens, risquent bien de mettre un terme à l'existence telle que nous la connaissions? Et d'ailleurs, qui pourra bien mettre fin à la spirale de violence et de mort, qui embrase la moitié de la ville de Moscou, détruite en un clin d'oeil par une horde de kamikazes volants, qui laissent derrière eux le mystérieux symbole de leur secte nihiliste, le Troisième Cercle? C'est ensuite au tour de Londres de subir les assauts de ces cinglés tout puissants... sauf que là, la capitale anglaise n'est pas totalement sans ressources. En effet, le groupe d'Authority est dans la place, et compte bien faire payer chèrement, et avec les intérêts, les fauteurs de trouble sanguinaires. Avant de repousser par la suite les assauts d'Albion, c'est à dire l'Angleterre d'une Terre parallèle, qui débarque sur notre plan de réalité avec des ambitions belliqueuses.


Ces héros paladins de la justice expéditive sont drivés par une femme centenaire mais qui porte bien son âge, et qui maitrise l'electricité : Jenny Sparks. On y trouve aussi une sorte de superman surpuissant, Apollo le roi du soleil, un ersatz de Batman (le Midnighter), un Shaman psychologiquement friable, une chasseuse ailée, un humain génétiquement modifié par des aliens et depuis en empathie avec toutes les villes de la planète, et une créature dont le sang a été remplacé par 5 litres de nanobotes intelligents. Leur modus operandi est du genre à laisser derrière soi un cratère fumant et des ruines radio-actives : pas de quartier pour les terroristes et tous ceux qui pensent que la planète n'a plus de défenseurs. A bord du Porteur, un vaisseau vivant qui surfe sur toutes les couches de la réalité en même temps, et leur permet de se téléporter instantanément d'un point à l'autre du globe, les membres de l'Authority découvrent progressivement que de héros tout puissants à Dieu, le chemin est plus court qu'il ne semble. Le pouvoir corrompt celui qui s'en sert, alors que dire de ceux qui s'en servent... sans modération. Cette série ne s'embarrasse pas du bien pensant, et d'un récit cousu de fil blanc qui mène forcément là où on l'attend. Deux des principaux membres sont homos, ils ne rechignent pas à mutiler, à tuer, n'ont rien de chevaliers blancs sans peurs et surtout sans reproches. Pouvoir, c'est déjà justifier qu'on va agir, peut importe comment. Cela évoque par exemple un Thor, dans un Marvel Monster d'il y a quelques années, qui décide, du haut d'une cité d'Asgard flottant au dessus de la Terre, de résoudre tous les maux de l'humanité et de la régenter, parce qu'il le peut, tout simplement (car je le vaux bien, aurait-il ajouté s'il lavait ses longs cheveux blonds avec L'Oréal). Le run De Warren Ellis est incontournable pour saisir et jouir de l'esprit de la série (qui ne le conservera pas très longtemps à bord) et les dessins de Bryan Hitch sont tout simplement brillants, tanlentueux, lumineux. Toujours aussi fouillés, clairs, limpides. Comme on les a aimés également sur les Ultimates de Millar. Si une rude polémique fair rage sur Internet, concernant l'absence de bonus de ce nom dans la version Wildstorm Deluxe que propose Panini ces jours ci, cela reste quand même une excellente opportunité, pour les plus jeunes ou distraits d'entre vous, qui ont raté le phénomène, de faire ammende honorable. Malheureusement, et là je "plussoie" aux lamentations du web, Panini aurait quand même pu prendre le temps de resituer cet album dans son contexte, et de l'orner d'una analyse des événements qui précédèrent la création du team, par exemple, ne serait-ce que pour éviter une certaine perplexité chez le lecteur le plus frileux. Tout vient à point à qui sait lire, bien sur, mais il fait toujours bon vivre, quand on prépare un bel écrin pour un superbe joyau, de s'assurer que ça en faudra la peine. 30 euros à débourser, ça n'est pas le prix d'un café ou d'un ticket de bus, tout de même!

Rating : OOOOO

INFINITE CRISIS : 52 Le grand défi hebdomadaire de DC


Habituellement, le petit monde du comic-book est habitué à un rythme de parution mensuelle. C'est la règle la plus courante. Suite aux grands bouleversements produits par la saga "Infinite Crisis", l'univers DC a changé, et Dan DiDio, le responsable éditorial, a eu cette audacieuse idée : proposer aux lecteurs un long récit en 52 parties (autant que l'année compte de semaines) publiées à un rythme habdomadaire. Car depuis la conclusion de la dernière crise en date, le monde selon Dc panse ses plaies et compte ses morts, cherche à se reconstruire et à oublier, et surtout doit composer sans les trois grandes figures tutélaires du super héroïsme que sont Batman, Superman, et Wonder Woman, qui ont mystérieusement quitté le devant de la scène. Ce sera donc une belle occasion pour donner la part belle à ceux qui en temps normal se contentent des miettes, ou vivotent dans l'ombre, mais aussi nous narrer dans le détail, et en temps réel, tout ce qui a bien pu arriver durant une année pleine de l'univers Dc, cette même année qui a été "zappé" au moment du lancement de l'opération "Un an plus tard". Par exemple place à Booster Gold, tout droit venu du XXV° siècle avec un petit robot volant, Skeet, qui est en fait une base de données sur les événements des siècles écoulés, et qui lui permet d'éventer catastrophes et rapines, pour séduire le grand public mais aussi les sponsors! Ou encore Renée Montoya, une détective lesbienne qui sombre jour après jour dans l'alcool, faute de pouvoir donner un sens à sa vie, jusqu'au jour où elle croise le chemin de la Question, qui va l'emporter dans une vaste enquête initiatique jusqu'aux montagnes enneigées de Nanda Parbat. Les projecteurs sont aussi braqués sur Black Adam, qui règne du haut de sa toute puissance sur le royaume nord africain de Kanhdaq. Désormais toute intrusion en ses terres sera sévèrement punie, et le monde entier va devoir composer avec cette nouvelle puissance intraitable. Et encore sur Ralph Dibny, héros malgrè lui de la saga "Identity crisis" durant laquelle il a perdu son épouse, qui a été assassinée. Ralph est inconsolable, et pense a mettre fin à ses jours, jusqu'à ce qu'une mystérieuse inscription sur la tombe de sa bien aimée le pousse à entreprendre la plus folle des recherches, celle d'une possible résurrection. Nous suivons également le retour sur Terre des plus mouvementés de trois héros perdus dans le vide sidéral de l'espace : Adam Strange, Animal Man, et la princesse Starfire. Au cours de leurs prérégrinations, leur chemin va croiser celui de Lobo, le dernier Tsarien, reconverti depuis peu au rôle de grand sacerdoce d'une secte pronant la paix et l'amour universelles. Rien que cela!



Grande fut la perplexité des lecteurs quand l'annonce du projet 52 fut faite. Comment Dc allait bien pouvoir faire pour maintenir le rythme et le suspens un an durant. Dans le premier cas, une succession d'artistes (pas tous si talentueux d'ailleurs...) chapeautés par Keith Giffen (qui réalisa toutes les mises en planche) ont prix le dessin en charge. Les premiers épisodes ont été co-réalisé par Joe Bennett, déjà aperçu autrefois chez les X-men. Par la suite, le niveau qualitatif varie d'un mois, pardon d'une semaine, à l'autre, allant du franchement appliqué au plutôt médiocre. Pour l'intérêt de la série, c'est un autre discours. Eviter les temps faibles, quand on a en charge une série de 52 numéros, c'est pratiquement utopique. Mais dans l'ensemble les scénaristes s'en sortent avec les honneurs, et Geoff Johns confirme que l'univers Dc n'a plus aucun secret pour lui. rien d'immortel ou d'incontournable, mais une bonne série super héroïque en décalage avec les grosses productions habituelles, construite un peu à la manière des dernières séries tv à la mode, avec une succession de personnages dont les intrigues et les déboires s'entremêlent pour tisser un récit complexe et même parfois confus. Il faut dire que sur ce projet, il avait tout de même à ses cotés de sérieuses pointures comme Greg Rucka, Grant Morrison ou encore Mark Waid . Le succès fut tel que Paul Dini en profita pour donner le "la" a un autre projet de la même ampleur, avec le même rythme : Countdown, censé prendre par la main l'univers Dc et l'accompagner jusque la dernière grande crise "crisis" en date, la récente Final Crisis. Mais c'est une autre histoire, beaucoup moins réjouissante et réussie, par ailleurs. Panini a publié la revue "52" sous forme de 13 rendez-vous mensuels (les derniers numéros bimensuels en fait, le public n'a pas suivi en masse...) comprenant 4 histoires à chaque fois. J.G.Jones a réalisé l'intégralité des couvertures, enchaînant un chef d'oeuvre derrière l'autre, au point qu'un bel ouvrage reprenant les 52 petites pépites qu'il a dessiné serait des plus opportuns.

Rating : OOOOO  Et bien oui, tenir le rythme 52 semaines, ça méritait bien ça!

En kiosque : ASTONISHING X-MEN 60 La guerre du Messie se poursuit


La Guerre du Messie bat son plein, et on ne s'en plaindra pas. Force est d'avouer que si nous n'en attendions pas grand chose, elle est pour l'instant à classer au rayon des bonnes surprises. Deux chapîtres de plus ce mois, avec tout d'abord la X-Force de Kyle, Yost et Crain (avec qui noir, c'est noir!). Comme d'habitude, l'ambiance est plombée par un air de fin du monde imminent, dans une plongée apocalyptique dans le futur, en 2973! Nous retrouvons toute l'équipe d'X-Force un millénaire dans ce futur, parti prêter main forte à Cable, pour sauver la petite Hope, dernier espoir du genre mutant. Sur place, nous rencontrons encore Deadpool, aussi efficace que déjanté lors des combats. La menace de Stryfe imcombe sur tout ce beau monde, alors que Warren Worthington, alias Archangel, retrouve son "géniteur" Apocalyspe en piteux état. A peine le temps de faire le point que les couleurs pastelles et le trait plus lisse de Ariel Olivetti nous indique que nous sommes entrés de plein pied dans la série Cable. La petite Hope est finalement tombée entre les mains du duo maléfique Bishop/Stryfe, mais entre ces deux là, n'allez pas croire à l'entente cordiale. L'ancien X-man s'efforce depuis le début de son association de cacher à son compère le vrai but qu'il s'est fixé : éliminer la petite mutante, convaincu qu'il est qu'elle est responsable de tous les maux de sa race. Il va avoir ce mois ci l'occasion unique de passer à l'acte, mais encore faudra t'il ne pas sous-estimer les ressources de Stryfe, qui n'est pas si facile à berner. Si d'habitude Swierczynski a tendance à choisir un tempo vraiment adagio, c'est chez lui que tout s'accélère un peu en mai. Messiah War n'est pas le crossover du siècle, mais on suit les événements sans s'ennuyer en se demandant bien qui peut être au final la petite Hope? Les paris sont ouverts.



Dark Wolverine, c'est bien sur Daken, le fils de l'autre, qui est dorénavant le héros de la série. Après avoir accepté d'aider les Fantastiques a faire choir Norman Osborn de son piédestal, il va avoir l'occasion de mettre de suite ses intentions en pratiques. Osborn pensait bien avoir piéger le célèbre quatuor grâce à une vidéo montrant la Chose qui tabasse le mutant griffu, mais ce dernier parvient à dresser Arès et Bullseye contre ses alliés, et c'est une baston générale qui embrase le Qg des Dark Avengers. Mister Fantastic en profite pour faire un peu de téléchargement illégal dans les fichers d'Osborn, et Camuncoli s'en donne à coeur joie, toujours dans un style abrupt et qui a encore besoin de s'affiner, avec des relents de Scott Eaton à ses débuts, et une touche de Mignola. Pour en finir avec le Astonishing X-men du mois de mai, X-Factor et les élucubrations jouissives de Peter David. Comme d'habitude, les multiples pistes et l'humour décapant se taillent la part belle, même si je dois dire que nous sommes un léger ton en dessous de ces derniers mois. Entre une bonne grosse bataille contre les sentinelles du futurs, agrémentée d'une rencontre inattendue avec vieillard du nom de.. Scott Summers, et un Longshot qui fait tourner la tête et fonctionner les hormones de sa cliente, avant qu'elle se fasse descendre, il y a quand même de quoi rire sous cape et apprécier ce soap-opéra policier et mutant. X-Factor, c'est presque inclassable, en fait. Bon, tant qu'à lire du mutant, pour moi, ce sera Astonishing, pas le mensuel traditionnel.

Rating : OOOOO

Spoiler Zone : BRIGHTEST DAY 1 Le pouvoir de la lanterne blanche


C'est peu de dire que ce premier numéro (qui cela dit arrive juste après un numéro 0 déjà recensé ici même) de Brightest Day est beau. Esthétiquement parlant, c'est du très bel ouvrage, irréprochable. Et ce dès l'ouverture, où nous retrouvons trois des représentants du spectre des couleurs des Lanternes. Sinestro, et le jaune pour la peur. Hal Jordan, c'est à dire Green Lantern, pour le vert. Et le violet de Star Sapphire (qui symbolise l'amour), desormais possédé par la petite amie historique de Hal, Carol Ferris. Aucun de ces trois individus ne parviendra à arracher la lanterne blanche mystérieusement arrivée sur Terre et enchâssée dans le sol, à la manière du glaive que seul le Roi Arthur pouvait arracher du rocher. Oui, mais qui pourrait bien être ici le roi en question? Boston Brand, probablement, qui a peine revenu d'entre les morts, porte au doigt un etrange anneau du pouvoir, blanc, comme cette nouvelle lanterne qui vient d'apparaître. Boston continue d'errer sous une forme quasi fantomatique à travers le globe, et il échoue sur un bateau, au large, où une bande d'abjects criminels se livrent à la traite d'enfants, et au viol de ces derniers, par la même occasion. S'il n'a pas la possibilité d'agir et de sauver la petite fille menacée sous ses yeux, ce n'est pas le cas d'Aquaman et de sa compagne qui surgissent des flots et restaurent l'ordre et la justice. Sauf que le seigneur d'Atlantis se rend compte, avec effroi, que ce sont les créatures mortes de l'océan qui répondent désormais à son appel, et qui viennent lui prêter main forte. Nous pourrons suivre également les évolutions de Hawkman et Hawkgirl, qui tentent de sauver leurs premiers corps physiques originels, les premiers réceptacles de leurs âmes. Ce qui frappe dans ce premier numéro, outre une intrigue complexe qui rappelle la trame des séries tant en vogue ces temps ci (une habitude désormais, tant le comic-book et la série tv semble se nourrir réciproquement d'une synergie créatrice évidente) c'est le soin apportée à la partie graphique, confiée à plusieurs artistes, dont le plus habile que jamais Ivan Reis, en pleine maturité artistique. Vous regarderez la réaction impulsive de Sinestro, quand un policier le menace de son arme (bien faible menace en vérité) et la façon avec laquelle Hal Jordan désamorce l'agressivité de sa némésis, pour comprendre ce que je veux dire. Le pouvoir des Lanterns est basé avant tout sur leur imagination, de laquelle il tire leur efficacité. Si l'artiste au travail est lui aussi doué en ce sens, alors on peut se retrouver avec de véritables feux d'artifice pour les yeux, et ce premier rendez-vous, ma foi, est un petit régal. Panini par pitié, soignez donc la publication en VF car le contraire serait vraiment un crime contre l'humanité super héroïque...

Rating : OOOOO

En kiosque : DARK REIGN HS 1 The list


Nous avions déjà évoqué, dans une de nos rubriques consacrées aux Spoilers, le destin tragique du Punisher. Car oui, dans ce premier numéro HS de Dark Reign, sobrement intitulé "The list", Frank Castle nous quitte. Si vous faites partie des derniers irréductibles qui ne veulent rien savoir avant de lire, et qui ne surfent pas assez sur Internet pour comprendre de quoi je parle, quittez cet article au plus vite. Pour les autres... c'est donc chose faite. Après avoir tenté d'éliminer Norman Osborn, et échoué à cause de l'intervention de Sentry, le Punisher finit bien naturellement sur la "liste" des individus à éliminer au plus vite. Après un combat macabre dans les égouts de New-York, c'est finalement Daken, le fiston de Wolverine, qui pourra se targuer d'avoir initié la grande boucherie. Castle se défend comme il le peut, use des dernières particules Pym à sa disposition, mais ne pourra éviter de finir découpé en rondelles, décapité, humilié. Les restes du corps se retrouvant négligemment dans le caniveau! Voilà donc où voulait en venir Remender, qui a planifié depuis longtemps cette fin de parcours, et nous a concocté une suite déroutante et inattendue. Quand à Romita Jr, son style est encore plus dépouillé, voire grotesque, qu'à l'accoutumée, comme s'il voulait achever à coups de traits grand guignolesques cette horrible tuerie qui va en scotcher plus d'un. C'est loin d'être son travail le plus raffiné, mais justement, cet aspect "détaché de la réalité" et lourdement sanguin frappe les esprits. On lui reprochera juste de ne pas avoir assez soigné les traits du Punisher dans certaines scènes.




Coté bonnes surprises, nous trouvons aussi l'épisode dédié au New Avengers. Ou plutôt à Clint Barton, qui décide d'aller botter les fesses d'Osborn chez lui, et parvient même à s'infilter dans le Qg de l'ennemi, et ce sans avoir reçu l'aide de personne, puisqu'aucun de ses pairs n'a été assez fou pour l'épauler. Après avoir sévèrement puni Bullseye, Daken, Venom, et avoir pratiquement atteint son objectif, le pauvre Clint va devoir s'aviser qu'il reste encore Ares, Dieu de la guerre, excusez du peu. Et ça risque de ne pas lui plaire. Du très bon boulot graphiquement parlant, signé Djurdjevic. Par contre , les deux autres parties de l'album sont assez dispensables. A commencer par les Secret Warriors de Nick Fury... que nous ne verrons pas en action. C'est encore et toujours leur mentor borgne qui tient la vedette, puisqu'il s'infiltre jusque dans la chambre à coucher de Norman Osborn (la sécurité est à revoir...) avec la complicité d'Ares.S'ensuit une histoire d'espionnage assez banale, de compromis entre les deux ennemis, qui de surcroit trouve une résolution assez peu crédible. Hickman déçoit une nouvelle fois (après Dark Reign : Fantastic Four) et on se pose la question : plutôt que de lancer ce nouveau titre bancal, pourquoi ne pas avoir rendu au plus célèbre espion Marvel sa propre série mensuelle? Et pour finir, Wolverine, qui fait équipe avec Marvel Boy pour investir un complexe scientifique devenu conscient et qui produit des créatures génétiquement modifiées dans le cadre du programme "X". Rappellons que si Wolvie est l'arme X (dix), il n'est pas le seul de la série, comme par exemple le français Fantomex, arme XII. Aaron et Ribic font de leur mieux pour nous faire sourire et nous faire comprendre que tout cela n'est guère sérieux, mais l'histoire ne décolle jamais vraiment. Pire encore, elle bénéficie d'un appendice totalement mièvre et inutile, de quelques pages, qui nous rabache lourdement que fréquenter le mutant griffu, ce n'est pas bon pour la santé. On a retenu la leçon, merci bien.

Un premier hors série mi figue mi raison, donc, mais ce n'est pas pour autant que nous ne nous léchons pas les babines à l'idée du prochain, en août : Spidey, Daredevil, les X-men... comment dire non à un tel menu?

ps : En raison de difficultés rencontrées lors de l'établissement du planning des publications VF, certaines des aventures citées plus haut (comme celle du Punisher) se situent après la continuité actuelle dans nos kiosques et librairies, ce qui signifie que vous risquez de vous faire "spoiler" en lisant, et cela concerne particulièrement ceux qui ne veulent rien savoir de la fin du crossover "Utopia". A bon entendeur (pour les insultes, écrivez directement à Panini, moi je n'y suis pour rien!)

Rating : OOOOO

LES RESULTATS DU SONDAGE D'AVRIL / MAI

Ce n'est qu'un petit sondage, organisé sur un blog de petite envergure, loin des "monsters" du genre qui engrange les visites par milliers. Mais bon, ça ne veut pas pour autant dire qu'on ne peut pas en tirer d'enseignements. Ainsi il semblerait donc que les lecteurs soient surtout désireux de lire, ces prochains mois, SIEGE (Marvel) et BLACKEST NIGHT (Dc). Quelle surprise! Et bien oui, vous vous attendiez à quoi, come réponse finale? Depuis le temps que Bendis tire les ficelles de l'univers des Avengers, pour en arriver à cette conclusion en quatre parties, il était évident que le lectorat serait présent, à l'arrivée. Quand à la nuit la plus sombre, que Panini médite bien la dessus. Car voilà peut être le type d'event qui pourrait insuffler un second souffle, offrir une belle visibilité aux titres Dc en kiosque. A condition de proposer une couverture digne de ce nom, quitte à prendre certains risques ( pourquoi pas un BN hors série, tel le Dark Reigh HS de ce mois? ) et à comprendre que si ce n'est pas pour cette fois, ça pourrait bien ne jamais être du tout. Derrière, sur le podium, le retour de Captain America, ou plus précisément Steve Rogers, en fait piaffer plus d'un. Au moins là rien à craindre, ce sera bientôt dans nos kiosques. Les titres X fement la marche (avec Nation X) et quand on voit la qualité du crossover Utopia, on se dit que c'est assez logique. même si personnellement j'apprécie assez "Messiah War", ce qui n'est pas le cas de grand monde. Quand à Thanos:Ignition, gageons que le fait que la sortie US soit à peine d'actualité ait contribué à ce score modeste. Mais nous en reparlerons en temps et en heure, croyez-moi!
Au fait, une simple question, et je vous serais reconnaissant de bien vouloir me laisser votre avis : préféreriez vous, à l'avenir, voir l'accent mis, sur ces pages, sur les nouveautés en direct des States, sur la revue de presse du kiosque en Vf, ou sur un retour nostalgique sur les bonnes sagas du passé des seventies à aujourd'hui (Strange Times, de temps en temps jusqu'ici...) ? A bientôt.

DAREDEVIL "Lone Stranger" de Ann Nocenti et John Romita Jr


Ce ne sont pas les grand auteurs et les moments forts qui manquent, dans la longue carrière de Daredevil. Mais le run d'Ann Nocenti, superbement épaulée par un Romita Jr au sommet de son art, a longtemps été sous-estimé, est tombé même aux oubliettes chez beaucoup. Après avoir republié certains épisodes de cette ère dans un "Daredevil Visionaries" (la rencontre entre DD et Tiphoïd Mary) Marvel poursuit son oeuvre de rachat avec un Tpb que je vous recommande chaudement : Lone Stranger. On y retrouve avec grand plaisir les épisodes 265 à 273 de la série, et un Diable Rouge en bien piteuse condition. Il vient de quitter sa bien aimée Karen Page, qu'il a trahi avec la fameuse Mary, une schizoïde dangereuse qui a joué avec ses sentiments, son âme, et l'a poussé au bord de la folie. Matt a aussi perdu son étude d'avocat, une constante dans sa carrière... Pour faire son deuil de cette vie brisée, il décide de quitter Hell's Kitchen, de brûler tous ses effets personnels, et de partir dans une quête du "soi" en errant à travers l'est américain. Mais avant de fuir, il lui faudra gérer les conséquences d'Inferno (vous vous rappellez ce crossover, avec une horde démoniaque qui envahit New-York?) qui ravage Big Apple et finissent par le convaincre plus encore que l'heure est venu de prendre la route.


 
Là, Nocenti déploie toute la subtilité dont elle est capable, scénaristiquement parlant, en quittant le registre habituel du super-héros et des super pouvoirs, pour placer Daredevil dans des situations nouvelles, inattendues; un parcours initiatique accidenté qui va l'ammener à se confronter avec Méphisto lui même, autour d'un verre, dans un bar miteux, une veillée de Noël. Puis avec le fils de l'entité maléfique, Blackheart, venu au monde uniquement pour soufrir, et qui ne demande rien de mieux que de retourner au néant. Au passage, DD sauve l'existence d'un couple dont le mari ne sait trop comment se défaire de ses liens avec la mafia locale, et sauve une jeune mutante des griffes de la Freedom Force (Pyro et Blob) dans une petite ville abandonnée de tous. Jusqu'aux trois derniers épisodes, devenus célèbres pour leur discours écologiste juste et équilibré, où Daredevil découvre une exploitation agricole qui pousse l'élevage des cochons et des poulets à leur paroxysme. Les animaux sont maltraités, ils subissent les pires tortures (et d'horribles expériences) au nom du rendement et de l'industrie de la viande. Mais ce n'est pas tout! Dans cette ferme de la honte, les scientifiques fous conservent aussi des jeunes femmes dans des tubes à essais géants, dans le but de trouver l'épouse idéale, la femme parfaite, pour le propriétaire des lieus. Nocenti, où l'art subtil de tisser un récit différent, sensible, mélancolique, de prendre les chemins de travers du monde macho et testostéroné du super héroïsme. Romita Jr est fabuleux, se coupe de tout réalisme pour dépeindre un monde qui lui est propre, où la noirceur, le rêve, les peurs, s'entremêlent pour un ballet artistique de tout premier ordre. Tous ceux qui lisent fréquemment en VO et suivent DD dans ses évolutions doivent impérativement se procurer ce petit bijou. Les autres devront recourir aux anciennes traductions en Vf, parues à l'époque dans les "Versions Intégrales" de Semic. Qui devant la particularité et la singularité de ces aventures pourtant excellentes... n'ont pas fait long feu. La vie sait être injuste avec les grand auteurs.
Rating : OOOOO

En kiosque : X-MEN 160 Utopia (3/5)


Utopia continue dans la revue X-Men, avec la quatrième partie du crossover du moment. Et ce n'est pas si renversant. Tout commence avec une baston générale à l'intérieur même du groupe aux ordres d'Osborn, initiée par deux individus qui ne peuvent pas du tout se souffrir, Daken, le fils de Wolverine, et Bullseye, toujours sous le costume d'Oeil de Faucon. Puis ce beau monde se téléporte au Northern Park de San Francisco pour mettre la patée (essayer, tout du moins) aux créatures bio-mécaniques de Trask, qui sont là pour éradiquer le gène mutant, déjà bien en péril de par lui même. Les X-men de Scott Summers observent de loin et prennent des notes, en vue d'un prochain affrontement avec l'équipe d'Emma Frost, qui a rejoint le giron d'Osborn. Que dire de plus, si ce n'est que ça tape, ça s'étripe, sans vraiment réflêchir, avec en plus ces irritantes didascalies signées Matt Fraction qui croit utile de nous rappeler à chaque épisode qui est qui et qui fait quoi, avec une touche d'humour décalé qui rate le coche. A part les fans du trait tout en souplesse des époux Dodson, qui peut bien se passioner pour cette rixe de 22 pages? Et ça continue (Utopia) sur la série X-Men:Legacy, avec les deux premiers volets de "Suppressing fire". Là encore, le climat général est à la castagne. Pour la philosophie ou l'introspection, vous repasserez. Scott Summers, Malicia, Gambit, Arès (Dieu de la guerre, forcément) se tapent dessus, pour le plus grand plaisir de ceux qui pensent qu'un bon comic-book doit forcément avoir une parenté proche avec un combat de catch. Coté pathos, la jeune mutante dénommée Trance a reçu un tir de Taser alors qu'elle projetait son corps astral, et se retrouve bloquée entre ses deux formes, la terrienne et l'éthérée. C'est bien triste tout ça, et de toutes façons, ça va se résoudre grâce à un joli discours bien mièvre, du genre "Mais si peux te faire, la force est en toi". Bref là aussi, Mike Carey nous ennuie.



Pour la qualité et le suspens, il reste heureusement la série du moment, où les rebondissements foisonnent, servies par une écriture linéaire et inspirée, qui renouvelle le genre même du comic-book : les New Mutants. Bien sur, vous aurez saisi l'ironie, je pense. Le saga dédié au retour de Legion, toujours aussi eclaté entre ses différentes personnalités, a vite révélé son coté "pétard mouillé". La nostalgie ne fonctionne pas à tous les coups, c'est le moins que nous puissions dire. C'est fort dommage car du coup on referme ce numéro de mai des X-men en se disant que ce qu'on vient de lire sera aussi vite oublié. Rien de mémorable la dedans, c'est sur.

Rating : X-men OOOOO  New Mutants OOOOO

En kiosque : SPIDER-MAN 124 American Son


Peter Parker est dans la place. Mais pas la bonne. On ne souhaiterait décidément pas être à la sienne. De place. Car le voilà infiltré chez l'ennemi, dans le repère des grand méchants Dark Avengers. Il a réussi à se substituer à Venom grâce à un costume/dispositif mis au point par le brillant cerveau de Reed Richards, des Fantastiques. Qui sera brillant autant qu'on veut, mis qui aurait quand même pu prévoir qu'on ne trompe pas aussi aisément les super sens d'un pisteur hors pair comme Wolverine (même si ici il s'agit en fait de Daken, le fiston). Même moi, simple lecteur, j'y aurais pensé. Du coup, Spider-man se fait pincer, et va passer un sale quart d'heure une fois capturé. D'autant plus que son bourreau désigné n'est autre que le Tireur, sous le masque et le costume d'Hawkeye. Et le bougre s'y connait, en tortures diverses et variées.



Mais le grand point intéressant de cette saga "American son", c'est la relation père/fils des plus délétères qui suinte entre les deux Osborn. Norman veut inclure son rejeton dans ses sombres machinations, et pense pouvoir le manipuler, car trop faible pour se défendre. Celui ci est convaincu de pouvoir résister, n'a guère d'illusion sur le géniteur, et pour une fois, en effet, a probablement une belle idée derrière la tête, pour sortir la tête haute de ce conflit des générations. Reste que cela echappe quelque peu à Parker, qui continue de penser que son meilleur ami n'est qu'un lâche avéré, ou au mieux une faible créature dont les actes et les décisions ne sauraient être justes, ou positives. A force de penser pour les autres, et de ne pas leur accorder le crédit qu'ils méritent, on finit parfois par faire plus de mal que de bien autour de soi. Reste également que la fin de cet arc narratif donnera un sourire intégral à ceux qui rêvent depuis des mois de filer un bon coup de pied au derrière de ce psychopathe de Norman. Et posera également le cruel dilemme qui souvent revient hanter les héros nobles de coeur : peut on tuer, suprimer physiquement son adversaire, pour s'assurer qu'il ne nuira plus. Car admettez qu'en terme de nuisance, Osborn en connait un rayon. Spidey est de ces esprits purs (simples?) qui pensent que toute vie est sacrée, alors comprenez bien qu'avec lui, certaines choses ne peuvent se faire. Demander donc à Frank Castle comment il aurait résolu le choix cornélien de ce mois, et vous aurez probablement la fin du Dark Reign avec quelques mois d'avance sur le programme pré-établi. En lieu et place de cela, la noblesse l'emporte, à nouveau, avec l'assurance de s'en mordre les doigts jusqu'aux moignons. Cotés crayons, on pourra regretter que l'intégralité de cette aventure n'ait pas été réalisée par le même artiste. On croise ainsi Paulo Siqueira, Marco Checchetto et Phil Jimenez, avec une forte préférence pour ce dernier. Inversement on sera soulagé de constater que Harry, longtemps fils à papa névrosé et incapable de prendre son destin en main, s'affirme comme individu à part entière, et sait lui aussi flirter avec l'abîme sans pour autant tomber la tête la première dedans. Le numéro de ce mois est tout de même bien plus conséquent que nombre de ces predecesseurs, avec une vraie saga qui a un impact et une justification évidente dans le contexte actuel du "Dark Reign", et qui ne ménage pas ses effets ni l'action. Probablement LE numéro le plus important depuis plus d'un an, je dis cela pour ceux qui hésitent encore.

Rating : OOOOO

En kiosque : DARK REIGN 8 Utopia (2/5)


Commençons ce mois ci par Dark Reign, puisque c'est par là qu'il faut en passer pour suivre les événements liés à Utopia. San Francisco est à feu et à sang, et pour dompter la rebellion mutante, Norman Osborn n'a pas hésité à composer sa propre équipe de X-men, dont il a confié les rênes à Emma Frost. Cette dernière n'est pas vraiment passé du coté de l'ennemi, on la sent surtout concernée par un besoin de ménager les siens, autant que faire se peut; au point qu'elle finit par rembarrer Osborn et son laquais scientifique, Dark Beast (le Hank McCoy d'une autre dimension) lorsque ceux ci lui permettent de jeter un oeil sur les cellules de rétention des pouvoirs des mutants. Qui sont en réalité une cruelle torture, comme l'apprend à ses dépend le vrai McCoy, qui souffre le martyre dans son cachot. Scott Summers se montre lui plus orgueilleux que jamais et ose rendre une petite visite au chef du Hammer pour lui intimer de se rendre! Hélas il semble clair que l'ancien Bouffon Vert ira jusqu'au bout de sa logique, quelqu'en soit le prix à payer. Finalement l'action n'avance pas vraiment, ça parle et ça s'enerve beaucoup, mais plutôt stérilement. Luke Ross fait de son mieux pour dessiner comme Deodato Jr, l'ambience et la colorisation reste sombre, apocalyptique.








Les Secret Warriors de Fury se lisent bien vite. Déjà car il y a très peu de dialogue. Baston pure et dure, ça cogne plus que ça parle. Les jeunes pousses aux ordres de Fury passent un test très sérieux contre l'Hydra, et ils en sortent gagnant. Ce qui permettra à l'espion borgne de monter ensuite sa propre armée, en puisant du coté de ses anciens fidèles, qui ne l'ont pas abandonné. Franchement, on s'ennuie ferme et on se demande bien en quoi cette série pourrait devenir indispensable. Peut être l'occasion de satisfaire les fans de Stefano Caselli, dont en plus je ne suis pas? Heureusement que les Thunderbolts sont au taquet. Avec en prime le retour aux affaires de Songbird, qui outrée par la tournure des événements, commencent à envisager la reformation de l'ancienne mouture des Thunderbolts, celle d'il y a plusieurs années maintenant. Nous profitons de l'épisode de ce mois pour faire plus ample connaissance avec "Mister X", rompu à toutes formes de combats et quasi invulnérable tant il est sur de lui, et pour apprende de nouvelles révélations décisives sur le rôle de la Veuve Noire, que je ne saurais dévoiler ici faute de vous gâcher le cliffhanger le plus marquant du mois dans nos revues en VF. Pour clôre les débats, la troisième partie de Dark Reign:Fantastic Four. Reed Richards se creuse la tête pour trouver un monde parallèle où l'équation Illuminati + Civil War+Secret Invasion ait connu une fin heureuse, pour appliquer la recette chez nous. Mais rien ne marche comme prévu, et ses compères se retrouvent perdus dans l'espace temps. Le lecteur lui, est sidéré devant tant d'ineptie, et une série vraiment dispensable qui n'a trouvé sa place dans la revue que grâce à cette appellation "Dark Reign", qui comme on le constera amèrement, n'est pas un gage de qualité à tous les coups. Hickman est totalement à coté de la plaque, méconnaissable, avec cette mini série sans le moindre intérêt. L'homogénéïté des 4 occupants du mensuel est encore une utopie, il faut s'en faire une raison.

Rating : OOOOO

100% MARVEL DAREDEVIL 19 : Lady Bullseye


Et non, ça ne s'arrange pas pour Daredevil, le personnage préféré de tous les scénaristes les plus sadiques du moment. Après avoir touché le fond avec Bendis, voilà que tête à cornes continue d'en prendre plein la tête sous la plume de Brubaker. il faut dire que Matt Murdock sait aussi donner le bâton pour sa faire battre. Bien que marié avec Mila Donovan (même si cette dernière est internée dans un hôpital psychiatrique), notre héros ne peut s'empêcher de flirter avec les belles créatures qu'ils fréquentent, y compris Dakota North, detective privé avec qui il travaille. Une simple coucherie? L'avenir le dira. En attendant, les problèmes qui étaient partis par la porte sont vite revenus par la fenêtre. Il suffit qu'un simple témoin affirme avoir vu DD rosser à mort de simples malfrats pour que Murdock repasse par la case garde à vue. Et ce n'est pas tout. Car pendant ce temps là, certains des amis du justicier aveugle ont fort à faire avec la Main, ces ninjas mystérieux qui trament dans l'ombre. L'association asiatique a perdu son chef de file, juste avant le début de "Secret Invasion", puisque Elektra, qui occupait le rôle, était en fait une infiltrée Skrull. Acéphale mais certainement pas morte, la Main a des projets déroutants que je vous laisse découvrir dans cet album! Et d'ailleurs, à son service, bien que très indépendante et entreprenante, nous découvrons une certaine ... Lady Bullseye. Non, ce n'est pas la fille ou la femme de ce psychopathe de Lexter Pondexter; si le patronyme est un hommage au Tireur, elle n'est pas du tout de la famille. Ce qui ne l'empêchera pas de venir semer la zizanie dans la vie de Daredevil, entre castagne sur les toits de la ville, et batailles légales pour la garde de Mila (que ses parents désirent "récupérer"). Le seul hic de cet album numéro 19, c'est le rythme un tantinet plus lent et instrospectif qui se respire à travers toute la première partie. De plus, la surprise de la police qui débarque chez Murdock pour une énième arrestation sent le réchauffé; il devrait y être habitué, désormais. Lady Bullseye est une nouvelle venue que nous reverrons probablement, mais qui n'a finalement pas un charisme débordant. Une bonne idée, mais pas une excellente idée. L'apparition de Maître Izo featuring Iron Fist permet de sourire un peu, de donner une touche de "coolitude" à une trame finalement assez sombre, pour ne rien changer. Il faut voir cette aventure comme une transition importante, entre toute la saga Bendis/Brubaker et ce qui attend DD dans le futur à moyen long terme, d'où le retour de la main et de thématiques ninjas, qui avaient fait le succès du titre sous la plume de Frank Miller (mais aussi plus tard, comme pour "Fall from Grace, très bon run de Chichester). Lark assure du très bon boulot aux dessins, son style est toujours autant en adéquation avec l'esprit urbain qui flotte dans la vie de Matt Murdock. Même si on a lu des 100% Marvel DD plus chaotique et bouleversant, ce numéro 19 reste suffisament agréable pour qu'on lui trouve une digne place sur les étagères de nos bibliothèques.

Rating : OOOOO

Cinécomics : IRON MAN 2 de Jon Favreau


Iron Man, le retour. En voilà, du bon gros blockbuster américain. Si vous êtes réfractaires aux grosses explosions et aux débauches d'effets spéciaux, ce film n'est pas pour vous. Il faut dire que ce qui avait fait la recette du premier, ce cocktail d'humour, d'ironie, et d'action, est ici exaspéré, au point d'être par moments ... exaspérant. Bigger than life, tout en plus gros et en moins délicat. Y compris les vilains de la pellicule, entre un Whiplash (Mickey Rourke) archétype du russe peu bavard et animé par une vengeance indéféctible, et un Justin Hammer de parodie, une sorte d'industriel dandy (gay?) et sans scrupules, qui dès le début du film est convaincu de travailler avec des gouvernements étrangers et de vendre des secrets militaires (Stark le dénonce dans une vidéo en pleine interrogation devant le Congrès) mais reste pourtant étonnament libre de ses mouvements. Qui dit Stark dit aussi jolies filles. On est play-boy ou on ne l'est pas. Pressé de choisir entre Gwyneth Palthrow (Pepper Potts, un peu fadasse il faut bien dire) et Scarlett Johansson (La Veuve Noire, qui aura droit à sa scène d'action musclée en fin de film, avant elle n'est là que pour servir le café et attiser le dèsir), Tony flirte finalement avec... l'auto destruction. Son égo, sa mégalomanie, l'empêche de penser à autre chose qu'à lui même. Ce que le comic-book a su avec le temps si bien décrire, bien mieux que ne peut le faire ce film, qui se contente de survoler ce détail. Quand Stark boit, sur la Bd, il perd tout ce qu'il possède et échoue sur le trottoir, au milieu des sdf. Quand Stark boit, dans le film, c'est juste le prétexte à une scène délirante, où Iron Man officie en tant que Dj dans une soirée ultra mondaine, mais aussi à une des blagues potaches les plus hilarantes, lorsque le multimiliardaire en armure explique comment il fait pour les petits besoins, quand il est à l'intérieur...






Bon sinon globalement ce film est tout de même correct, soyons sincères. Un pas de plus vers le très attendu grand rendez-vous des Avengers, et en ce sens essayez de ne pas perdre la scène finale juste après le générique de fin. Vous y verrez les prémices de Thor, tout du moins... son marteau. Nick Fury acquiert un peu plus d'importance, mais je ne suis pas convaincu par le traitement que lui réserve Samuel L.Jackson, qui n'insuffle pas l'expérience et la hauteur de ton au grand maître de l'espionnage. Pire encore le choix de Don Cheadle en Rhodey James, pas assez étoffé physiquement, trop fragile et propre sur lui. Mickey Rourke est lui très bon; il est vrai qu'il s'y connait en matière de décadence et de chute en roue libre, et que ses dialogues sont réduits à l'os. Le leit-motiv du film, c'est finalement de nous faire croire et comprendre que Stark, c'est le mec le plus cool de la planète, qu'il est là pour nous protéger tout en s'éclatant, que son talent et sa fortune ne sont pas au service des militaires (il a fait fortune comment, alors?), et que ça ne sert à rien de réflêchir plus, c'est un film de super-héros à grosses explosions, pas du Fassbinder. Fait et pensé pour s'eclater, mais qui ne risque pas de prendre de gros coups de soleil, dans l'ombre d'un premier volet que je regrette déjà un peu...

Rating : OOOOO

En kiosque : ULTIMATE SPIDER-MAN 1 Nouveau départ pour la ligne "Ultimate"


Depuis les dramatiques événement narrés dans "Ultimatum", le monde entier panse ses blessures. Nombre de héros sont tombés, ou ont disparu. New York a beau avoir subi quantité de dommages, la ville a été reconstruite en un tour de main, si on en juge par la vision panoramique de la cité qu'offre le premier épisode d'Ultimate comics:Spider-man. C'est bien là d'ailleurs le hic avec le relaunch de la série du jeune Peter Parker de la Terre 1610. Après un tel traumatisme, après être passé si près de la mort, on pouvait s'attendre, logiquement, à retrouver un Peter plus mur, posé, bref, à découvrir un individu transformé par les épreuves de la vie. C'est ce qu"on appelle l'expérience. Et bien non, c'est pire encore! Parker travaille dans un fast food, et coté mentalité, il a l'air d'être resté du coté de la cour des collègiens. Même graphiquement, c'est assez évident : le Spider-man de Lafuente est ridiculeusement petit, avec une grosse tête ovoïde du plus mauvais effet. Le premier super héros nain et gaulé comme un grissin, et qui serait censé être un des protecteurs de New-York... Vous trouvez ça crédible vous? Coté coeur, Peter n'est plus avec Mary-Jane (décidement, ces deux là sont faits pour être séparés) mais il fréquente la blonde Gwen Stacy. Coté action super héroïque, le Caïd est de retour en ville. Enfin, pas pour longtemps car à peine est-il revenu qu'il se fait défenestré par un rival, qui s'avère être ... Mystério. Autre grande nouvelle, l'attitude du public, de la police, vis à vis de Spidey. il est maintenant adulé par les foules, et ce n'est pas sur que la chose lui plaise autant que cela. Que dire de ce premier numéro de la nouvelle mouture de Ultimate Spider-man? Un comic-book pensé et taillé pour le public jeune, pour ne pas trop se prendre la tête avec 20 bonnes pages d'action pétillante chaque mois, mais sans véritable fond. Pour le moment, du moins. Et puis Lafuente, non merci, je ne peux pas. Ce sera personnel, pas assez objectif, mais ce style presque cartoonesque, naïf et disproportionné quand il s'agit de notre héros, je n'adhère pas. Pour vous dire, j'en suis arrivé à dire haut et fort : rendez nous Bagley! USM : mainstream de chez mainstream, pas de doute la dessous.

Rating : OOOOO

CHASM : LE FARDEAU DE KAINE (UN FARDEAU POUR LES LECTEURS)

 En mars 2024, Marvel a publié un gros fascicule intitulé Web of Spider-Man , censé donner un aperçu de quelques unes des trames sur le poin...