En kiosque : SPIDER-MAN 124 American Son


Peter Parker est dans la place. Mais pas la bonne. On ne souhaiterait décidément pas être à la sienne. De place. Car le voilà infiltré chez l'ennemi, dans le repère des grand méchants Dark Avengers. Il a réussi à se substituer à Venom grâce à un costume/dispositif mis au point par le brillant cerveau de Reed Richards, des Fantastiques. Qui sera brillant autant qu'on veut, mis qui aurait quand même pu prévoir qu'on ne trompe pas aussi aisément les super sens d'un pisteur hors pair comme Wolverine (même si ici il s'agit en fait de Daken, le fiston). Même moi, simple lecteur, j'y aurais pensé. Du coup, Spider-man se fait pincer, et va passer un sale quart d'heure une fois capturé. D'autant plus que son bourreau désigné n'est autre que le Tireur, sous le masque et le costume d'Hawkeye. Et le bougre s'y connait, en tortures diverses et variées.



Mais le grand point intéressant de cette saga "American son", c'est la relation père/fils des plus délétères qui suinte entre les deux Osborn. Norman veut inclure son rejeton dans ses sombres machinations, et pense pouvoir le manipuler, car trop faible pour se défendre. Celui ci est convaincu de pouvoir résister, n'a guère d'illusion sur le géniteur, et pour une fois, en effet, a probablement une belle idée derrière la tête, pour sortir la tête haute de ce conflit des générations. Reste que cela echappe quelque peu à Parker, qui continue de penser que son meilleur ami n'est qu'un lâche avéré, ou au mieux une faible créature dont les actes et les décisions ne sauraient être justes, ou positives. A force de penser pour les autres, et de ne pas leur accorder le crédit qu'ils méritent, on finit parfois par faire plus de mal que de bien autour de soi. Reste également que la fin de cet arc narratif donnera un sourire intégral à ceux qui rêvent depuis des mois de filer un bon coup de pied au derrière de ce psychopathe de Norman. Et posera également le cruel dilemme qui souvent revient hanter les héros nobles de coeur : peut on tuer, suprimer physiquement son adversaire, pour s'assurer qu'il ne nuira plus. Car admettez qu'en terme de nuisance, Osborn en connait un rayon. Spidey est de ces esprits purs (simples?) qui pensent que toute vie est sacrée, alors comprenez bien qu'avec lui, certaines choses ne peuvent se faire. Demander donc à Frank Castle comment il aurait résolu le choix cornélien de ce mois, et vous aurez probablement la fin du Dark Reign avec quelques mois d'avance sur le programme pré-établi. En lieu et place de cela, la noblesse l'emporte, à nouveau, avec l'assurance de s'en mordre les doigts jusqu'aux moignons. Cotés crayons, on pourra regretter que l'intégralité de cette aventure n'ait pas été réalisée par le même artiste. On croise ainsi Paulo Siqueira, Marco Checchetto et Phil Jimenez, avec une forte préférence pour ce dernier. Inversement on sera soulagé de constater que Harry, longtemps fils à papa névrosé et incapable de prendre son destin en main, s'affirme comme individu à part entière, et sait lui aussi flirter avec l'abîme sans pour autant tomber la tête la première dedans. Le numéro de ce mois est tout de même bien plus conséquent que nombre de ces predecesseurs, avec une vraie saga qui a un impact et une justification évidente dans le contexte actuel du "Dark Reign", et qui ne ménage pas ses effets ni l'action. Probablement LE numéro le plus important depuis plus d'un an, je dis cela pour ceux qui hésitent encore.

Rating : OOOOO

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