MARVEL BEST OF THOR : SI ASGARD DOIT PERIR

Voici venir un Marvel Best Of truffé de nostalgie, que je n'avais pas chroniqué sur ces pages, en son temps. Si Asgard doit périr est une ancienne saga, toute droit sortie des seventies, et réalisée par Len Wein, un de ses scénaristes qui ont fait l'histoire de Marvel, dans l'ombre et le sillage de Stan Lee (on lui doit la première apparition de Wolverine, les nouveaux X-Men, ou encore Swamp Thing). Bien entendu, le récit emprunte les codes en vigueur il y a plus de trente ans, et il faut savoir garder un fond de naïveté pour apprécier les aventures de Thor, dans ces conditions. Le Dieu du tonnerre a du travail, à commencer par faire équipe avec Zarrko, l'homme de demain, pourtant un criminel notoire, et dictateur absolue de la planète, au cinquantième siècle. Les deux personnages n'ont rien pour devenir amis, mais une terrible menace les oblige à s'allier momentanément. Les Time Twister sont trois êtres tout puissants qui remontent le cours du temps jusqu'à sa source, provoquant destruction et anéantissement de la création, tous les trente siècles. Pour que vive aujourd'hui, Thor doit donc sauver demain, voire même faire un sacré bond dans le futur, jusqu'après-demain! A peine revenu à notre époque, le voilà embarqué dans une aventure surréaliste au Costa-Verde, un état fictif de l'Amérique du Sud, menacé par un coup d'état. Au passage, il va devoir croiser le fer avec Firelord, ancien héraut de Galactus, lui aussi impliqué dans la révolution qui gronde. Sauf que pour une fois, le pouvoir en place semble du coté de la raison. Et le pire est à venir, car pendant ce temps là, Odin semble devenu fou, et toutes ses décisions finissent par amener destruction et chaos en Asgard. Thor est averti par Balder, un de ses fidèles compagnons d'armes, et il va vite devoir rentrer à la maison, pour s'occuper de son père, dangereux grabataire. A moins que sous les traits du géniteur ne se dissimule une sombre menace, qui tente sournoisement de détruire le royaume des Ases? Le contenu est donc riche en rebondissements, avec de la mythologie et de la grandeur, couplée à deux  numéros totalement imprévus et qui rendent le lecteur dubitatif : que va donc faire Thor au Costa Verde, à jouer les Che Guevera cosmique? John Buscema n'a jamais caché qu'il détestait dessiner des super héros (et pourtant quel talent) hormis Thor, quand celui ci est embarqué sur Asgard. Ici, ses personnages crèvent la page et sont majestueux, jusqu'à l'arrivée de Tony DeZuniga, qui gâche un peu son travail, par un encrage lourd et parfois pataud. Néanmoins le niveau qualitatif est assez élevé, et les amateurs de belles sagas d'alors trouveront leur compte dans ce Best Of. A noter aussi la présence continue de la belle Jane Foster, amour terrestre de Thor, qui renferme en son sein l'âme de la défunte Sif (qui depuis va mieux), et qui accompagne partout son bien aimé à boucles d'or, comme une potiche en danger. Sauf qu'à chaque fois, au dernier moment, elle se découvre des talents cachés d'organisatrice, ou même de tireuse d'élite, lorsqu'elle fait feu, et mouche, sur les révolutionnaires du Costa Verde. Sans oublier l'humour subtil disséminé ça et là, par la grâce (façon de parler) de Volstagg le lourd, dont le courage inégalé consiste avant tout à fuir le combat, dès qu'il pointe le bout du nez. Oui, je sais, les lecteurs modernes pourraient bien s'ennuyer devant cette façon ingénue de composer un comic-book, mais les autres, ceux qui aiment les comics d'autrefois, peuvent investir sans problèmes dans cet album sympathique.

Rating : OOOOO



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!

SURVIVAL PALMYRA : LA PEUR AU FOND DES BOIS AVEC CHRISTOPHE BEC

Christophe Bec continue de tisser son anthologie pleine d'adrénaline avec Survival , série-concept chez Soleil qui explore les recoins s...