Comment une simple petite planète
peut-elle tenir en échec l'univers tout entier? Lorsque les races du cosmos se
rencontrent pour débattre du commerce et de la sécurité intergalactiques, sous
la houlette de Lilandra, impératrice Shi-Ar (et amante de Charles Xavier, un
terrien, donc), c'est la même crainte qui revient sur toutes les lèvres. Les
humains sont mauvais, ils se mêlent de tout, sont un danger pour l'univers. Peu
importe si tout ceci est fomenté en douce par de dangereux agitateurs aliens,
l'assistance finit par se laisser convaincre qu'il faut agir, et couper l'herbe
sous le pieds de cette race belliqueuse et arriérée, que personne cependant n'a
jamais pu soumettre. Ce sont les Ruul qui manipulent l'assistance, pour
parvenir à leurs fins. Et les Ruul, en réalité, ne sont rien d'autres que des
Kree dont le métabolisme a subi une évolution rapide, ce qui explique qu'ils
soient secrètement au service de l'Intelligence Suprême. La Terre est
condamnée, mais la sentence est originale : tous les criminels de l'univers et
autres individus de mauvaise vie, sont incarcérés sur notre planète, alors
qu'un écran de force empêche toute communication entre notre système solaire et
le reste du cosmos. La Terre devient donc une geôle de dimension formidable, ce
qui risque fort d'occuper tous les super-héros recensés, qui vont avoir fort à
faire pour empêcher les inévitables débordements qui vont se présenter.
Le plat de résistance, c'est Ego, la
Planète vivante, qui se retrouve sur Terre, sous forme de spores, qui en se
développant inexorablement menace d'engloutir toute la surface du globe. Ego
n'est pas seulement sur Terre, il va englober et assimiler la Terre! Les
Avengers sont bien surs les premiers à se démener pour venir à bout de ce
nouveau défi, mais nous retrouvons aussi les X-Men, Us Agent (dans un nouveau
costume très "Judge Dredd") et bien d'autres connaissances. Kurt
Busiek a trouvé un moyen novateur et intéressant pour captiver le lecteur. Au
lieu de la destruction habituelle, de l'engeance alien, cette fois c'est une
habile manoeuvre judiciaire, qui met la Terre en danger et la mène vers un
funeste destin. Toutefois, si les prémices méritent réflexion la suite de l'histoire
tourne trop vite au pugilat général pour mériter d'être reconnue comme une saga
pleinement réussie et déterminante. Les dessins sont de Jerry Ordway, un
habitué de ce type de récit, longtemps à l'oeuvre sur Superman, par
exemple. Un trait classique et dynamique, qui à défaut d'être ultra soigné et
riche en détails, correspond parfaitement aux attentes du lecteur lambda de
comic-books américains. Panini proposa Maximum
Security dans la collection Marvel Mega Hors série, en 2001 , ce qui
permet aux lecteurs novices de vite retrouver ces pages sans se ruiner, en
fouinant sur les étalages des vendeurs d'occasion, ou sur le net. A noter que
ce crossover en trois parties plus un prologue eut de nombreuses répercussions,
avec des tie-in dans les titres Thunderbolts, Thor, Uncanny X-Men, Amazing
Spider-Man, Black Panther, Iron Man, et d'autres encore... Une bonne idée
de départ, pour une aventure qui sort un peu des sentiers battus et ne
nécessite pas dix tomes de 200 pages pour être lue et comprise.
(Par contre le temps a beau passer,
je trouve que l'idée de placer le Professeur Xavier à la tête d'un petit groupe
de mutants skrulls, avec qui le mentor des X-Men partage "son rêve"
de cohabitation pacifique, ça reste toujours aussi peu crédible et saugrenu)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!