Hulk est vert. A d'autres reprises il fut gris. Mais rouge? Voyons, ça n'est pas sérieux! Sauf que si, et que ce Hulk là (Rulk, contraction de Red et Hulk) n'est pas celui que vous pensez. Exit Bruce Banner, qui pour une fois n'est pas responsable des méfaits constatés, et place à .... Mais n'en disons pas plus, car dans cet album de la collection Marvel Deluxe, le mystère de l'identité du colosse écarlate est de mise, et c'est un des moteurs de l'action. Nous sommes en Russie, et Leonard Samson (psychiatre dopé aux rayons gamma) et Miss Hulk mènent l'enquête. Emil Blonski (l'Abomination, un des ennemis récurrents de notre héros vert) a été neutralisé et abattu, après un énième combat furibond. Tout le monde est d'accord, du Shield à Iron Man, utiliser une arme à feu n'est pas le modus operandi habituel du colosse de jade, bien plus habitué à tout détruire sur son passage à coups de poings. Et puis son avatar "humain", le docteur Bruce Banner, est toujours en détention. Du coup, la vérité commence à poindre : il y a un autre Hulk en liberté, et lui aussi ne fait pas dans la dentelle quand il entre en action; et en plus il recourt à la force létale et à l'armement pour se faire respecter! Un témoigne recueilli permet même de définir la couleur de la menace : le rouge, et pas le vert. Bonne nouvelle, même si vous n'êtes pas un fervent lecteur des séries consacrées à Hulk, parues ces dernières décennies, vous allez rapidement parvenir à comprendre la problématique et les enjeux. Car Jeph Loeb n'a pas pour ambition de livrer une oeuvre approfondie et à multiples interprétations, juste fournir un divertissement décomplexé et musculaire, où l'action et la baston sont les moteurs du récit. Le Hulk rouge est ultra brutal, bagarreur, et tout le monde en prend pour son grade dans chaque épisode, Avengers compris...
Voici un Deluxe qui se lit rapidement, du coup. Peut être même bien que son principal atout réside dans les dessins de Ed McGuinness. Trait clair et propre, tendance à l'exagération anatomique pour faire ressentir d'avantage la puissance des combats, quitte à loucher vers le cartoon, et orgie de gros bras musculeux et de créatures labellisées "gamma", comme A-Bomb, qui apporte aussi une touche de bleu... Vaste défouloir que certains considèrent comme un comic-book potache, ce Red Hulk est aussi une quête, celle d'un anti-héros aux méthodes discutables, qui tape sur tout ce qui bouge, tandis que le microcosme et l'univers gravitant autour du Hulk classique s'emballe. C'est l'inflation, on a l'impression que récupérer des pouvoirs liés à la bombe gamma, c'est à la dernière mode, et aussi facile de se les procurer que d'aller chercher son paquet de Marlboro au tabac du coin. Dans cet album, nous pouvons aussi nous régaler avec le talent d'Arthur Adams, toujours aussi minutieux et précieux dans son style, ou Frank Cho, du coup pertinent quand il s'agit de faire abonder les formes et les courbes des personnages. Survenant après un petit bijou comme Planet Hulk, et un gros événement réclamisé comme World War Hulk, ce cycle réalisé par Jeph Loeb fait figure de récréation explosive, mais pas très fouillée. On devine qu'il n'a pas du passer bien longtemps à écrire chaque épisode, et l'aspect psychologique est largement enfoui sous des tonnes de coups, de mandales, et de "Hulk Smash" de la bonne vieille école. Bref, prenez tout cela au troisième degré, sous peine de regretter votre achat et d'envisager l'ensemble comme une régression infantile coupable. Vous voilà prévenus.
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