Faire partie des Vengeurs de la Côte Ouest, c'est un peu comme jouer en seconde division, en attendant un jour d'être promu, si tout va bien. Cette formation des Avengers, typique des années 80 et 90 (durant cette dernière décennie elle cédera le pas à un autre groupe, baptisé Force Works) est resté gravée dans le coeur de nombreux lecteurs, qui ont suivi leurs longues aventures en Vf sur les pages de Titans notamment. Une première mini série avait été proposée avant le titre régulier, et ce dès 1984. Ecrite par Roger Stern, un spécialiste de ce type d'histoire, pilier de Marvel durant les eighties, nous l'avons découverte en français dans un de ces Récits Complets Marvel dont Lug avait le secret. C'est Oeil de Faucon (pardon, Hawkeye comme il faut dire aujourd'hui) qui est la star du jour, avec sa compagne Oiseau Moqueur. Tous les deux ont été chargé de mettre sur pieds un nouveau groupe de justiciers basé à Los Angeles, et pour cela il vont devoir faire du recrutement. La Vision aussi a suggéré certains membres, ce qui permet au team de s'assembler assez rapidement, bien que tout le monde ne soit pas convaincu de sa place. Ainsi, l'armure d'Iron Man est momentanément occupée par Jim Rhodes, qui doit palier à l'absence de Tony Stark, en pleine période de déchéance personnelle. Nous trouvons également Tigra, qui ne sent pas clairement à la hauteur, et Wonder Man, rongé par le doute sur son efficacité et sa morale. L'ambiance est bon enfant, entre barbecue improvisé et menaces de second ordre, comme un voleur amateur du nom de "Le Blanc" qui pense pouvoir jouer dans la cour des grands grâce à un harnais qui le rend (presque) invincible. Le vrai vilain de l'histoire, c'est Graviton, dont les dons lui permettent de manipuler la force de gravité. Très pratique pour clouer au sol un adversaire, ou inversement l'envoyer voler tel un fétu de paille dans la tourmente. C'est lui qui va avoir les moyens et l'audace de s'attaquer de front aux Avengers West Coast, et nourrir l'ambition de devenir le grand patron de la Côte Ouest, à coups de larcins et de coups d'éclat. Bref, nous sommes bel et et bien dans les années 80. La teneur du scénario reste assez légère, et nous sommes loin des menaces cosmiques d'aujourd'hui (ou d'alors, les Guerres Secrètes venaient d'avoir lieu) ou des atermoiements métaphysiques des comics modernes. Les membres recrutés paraissent tous être des seconds couteaux à la recherche d'affirmation, et le ton général reste plutôt badin, comme si tout cela était pour de rire, comme si le drame n'habitait pas l'envers du décor, sous le soleil et l'insouciance de la Californie. Bob Hall n'est pas mauvais du tout au dessin, même s'il a parfois tendance à ne pas trop s'attarder sur les fonds de case. L'encrage de Brett Breeding permet un travail soigné et convaincant, qui n'a finalement pas si vieilli que cela, comparé aux dialogues et au français digne d'un film d'Audiard, employé dans la plupart des revues d'alors (ah les traductions de Geneviève Coulomb, elles auront fait couler beaucoup d'encre. Et pour cause, avec elle les encapés sont tous de véritables titis parisiens à la gouaille des années folles). Un clin d'oeil au temps où les Avengers n'étaient pas toujours les plus grands et spectaculaires héros de la Terre, et prenaient le temps de dévoiler leur coté humain, dans une formation light et discutable, mais éminemment sympathique.
Hawkeye fait griller des saucisses mais il pense à mettre un tablier pour ne pas salir son beau costume. Quand à Iron Man, pas pratique le barbecue sans enlever le casque...
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