Je dois vous l'admettre en préambule, je ne me suis pas éclaté à lire du Ghost Rider depuis bien longtemps. Je crois même que mes vrais bons souvenirs liés au personnage remontent à l'époque où Danny Ketch enfourchait une moto en flamme, dans les années 90. Depuis, il y a eu d'autres tentatives de relancer le Rider, mais rarement la qualité a été au rendez-vous (les deux films souffrent un peu du défaut semblable). Même Jason Aaron n'avait rien produit d'inoubliable à mes yeux, et je préfère taire l'incarnation plus récente, avec un Ghost Rider au féminin sans sens aucun. Place donc ce jeudi au All-New Ghost Rider, un titre un peu pompeux bien dans la ligne de ce que tente de faire Marvel ces temps-ci, à savoir profiter de la seconde vague de son relooking (Marvel Now!) pour mettre en avant des titres plus confidentiels ou bien moins vernis en terme de popularité. Alors, du neuf, véritablement, ou une autre pathétique série vouée à fermer ses portes dans moins d'un an, boudée par des lecteurs désabusés? La réponse est déjà connue de ceux qui lisent la Vo, ce Ghost Rider là a vite périclité... Cette fois le héros s'appelle Robbie Reyes. Il travaille dans un garage, retape des voitures pour quelques dollars, et habite un quartier minable de Los Angeles où les gangs jouent du flingue à longueur de journée. Pour ne rien arranger, il doit aussi s'occuper d'un jeune frère en chaise roulante, qui passe son temps à lire des comics et à se faire agresser par les loubards du coin. Robbie a un plan pour empocher un peu d'argent et aider le frangin : participer à des courses clandestines de voitures, où des bolides s'affrontent dans les rues désertes de L.A tout en parvenant à échapper à la police. Enfin, pas toujours, puisque notre malheureux héros va non seulement se faire prendre, mais également se faire descendre et revenir sous la forme du nouvel avatar de la vengeance. Fast and Furious à coté, c'est de la métaphysique quantique.
Dit et présenté comme cela, ça ressemble à du persiflage en règle, de la moquerie gratuite. Alors je vais mitiger mon avis, car il y a aussi des éléments positifs dans cet album. Comme les scènes de poursuites et d'action au volant, que les amateurs du genre vont apprécier grandement. Ou la caractérisation et l'apparition progressive de tout un petit cast qui se construit autour de Robbie, avec Daniel le prof remplaçant qui sert de compas moral et éthique, le dealer du coin, Eli l'esprit de la vengeance, ou encore le Dr Zabo et Mister Hyde. Le problème, c'est que le tout n'a pas forcément de liant, ou d'âme. L'histoire fonctionne comme un comic-book de commande, qui suit les codes du genre et lorgne sans vergogne vers un public plus jeune et branchouille, mais il manque l'âme et le fond pour emporter l'adhésion du lecteur quadra et grognon que je suis. Franchement, je me suis donc souvent ennuyé, comme prévu. Pour chinoiser j'ajouterais que le Rider finit par être plutôt un Driver, ce n'est qu'une question de vocabulaire... Felipe Smith sort un travail contrasté, ni mauvais ni transcendantale. Coté dessins, c'est purement et simplement hideux selon mes goûts personnels, mais fort intéressant pour d'autres lecteurs (merci Tradd Moore). Constructions anguleuses et corps informes, influences du manga mal digérées et transférées aux comics, couleurs par moments criardes, il y a peu à sauver dans ce All-New Ghost Rider, si je m'en réfère à mes canons du genre. Inversement ces mêmes défauts pourront séduire d'autres lecteurs, qui pour le coup renieront mon opinion tranchée. Libres à vous de vous laisser gagner par l'ivresse de cette série, mais c'est vraiment que vous ne supportez pas l'alcool. Danny Ketch, revient!
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Personnellement, je ne suis pas du tout de ton avis quant à cette série. Ce héros a du potentiel. Il est en fait très intéressant.
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