MARVEL ICONS : SPIDER-MAN PAR TODD McFARLANE

Avec ce volume de la collection Marvel Icons consacré au tisseur de toile par McFarlane, c'est toute la générations de lecteurs abreuvés aux comics des années 90 qui va ressentir des frissons. A défaut d'avoir là la série la plus subtile et la plus profonde de l'univers de Spider-Man, nous avons une performance visuelle de toute beauté, qui marqua les esprits en son temps. Todd McFarlane avait rencontré un tel succès avec son spidey ultra dynamique (postures arachnéennes, les yeux du masque énormes, une toile "spaghetti" abondante...) et aux antipodes du modèle Romitien (John Romita, l'autre référence pour beaucoup de puristes), que Marvel avait décidé de laisser le dessinateur seul aux manettes d'un nouveau mensuel, dont il serait également le scénariste. Ce qui ne fut pas sans heurts car il s'agissait là de la première vraie expérience professionnelle dans ce domaine précis de la création pour Todd, et ça se perçoit par endroits. Le premier arc narratif propose offre une lutte sans merci et aux contours mystiques, entre Spider-Man et une version plus reptilienne que jamais du Lézard. L'auteur se rattache à la célèbre aventure Kraven's Last Hunt et ressort la prêtresse vaudou Calypso des tiroirs, qui cherche à se venger de notre héros qu'elle accuse pour la mort de son amant. Le résultat est hautement spectaculaire, et ce drame assume un ton horrifique et halluciné, au rythme d'un tam-tam lancinant et hypnotique qui plonge le tisseur dans un véritable cauchemar. Si la trame est finalement assez mince et qu'il est possible de résumer plusieurs épisodes en quelques lignes sommaires, il n'empêche que la vision d'un Spidey au costume lacéré, l'air hagard, décomposé, a marqué le jeune lecteur impressionnable que j'étais, avec des planches absolument superbes et inquiétantes. 

La suite elle met aux prises le tisseur et le Hobgoblin. Avec la participation de Ghost Rider, en pleine popularité à l'ère où le motard était l'avatar de Danny Ketch. Là encore Todd ne se foule pas beaucoup pour pondre un scénario raffiné, et l'intérêt de ces épisodes réside dans sa capacité innée à happer le lecteur avec des planches ultra mouvementées et cinétiques. Certains firent la moue devant une version du Rider moins responsable et héroïque que celle décrite dans la série de Howard Mackie, et d'autres pointèrent du doigt les pulsions pédophiles du Hobgoblin, pas véritablement explicites mais qui transparaissent en filigranes. McFarlane donne le meilleur de lui même dans la séquence qui voit Spider-Man au Canada, associé au mutant Wolverine. Où il est question du Wendigo, cet être surnaturel et carnivore, victime pitoyable d'une malédiction. Le run de Todd se termine avec l'apparition de Morbius, pour d'autres moments qui versent dans l'horreur, et un crossover avec X-Force, à l'époque apanage du duo Nicieza / Liefeld. Là encore le plus important c'est l'image, sa puissance évocatrice, les effets coup de poing, et tant pis pour le reste. N'allez pas croire pour autant que j'ai tendance à sous-estimer ces épisodes. Absolument pas. comme je l'ai déjà dit, leur impact graphique a été notable et le talent de McFarlane éclabousse pas mal de planches et de cases dans ce gros pavé. Et derrière lui, peu ont été capables d'interpréter le tisseur d'une façon aussi originale et inspirée. Alors si vous ne connaissez pas cette série et que vous aimez le style propre aux années 90, il vous faut vraiment acquérir cet Icons qui vous donnera satisfaction. 


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