Tout a forcément une fin. Y compris les bonnes choses, plus encore les bonnes choses. Le long run de Bendis sur Daredevil, idéalement prolongé par le travail de Brubaker, se termine en eau de boudin, entre les mains d'un Andy Diggle qui a le mérite de vouloir écrire quelque chose qui secoue l'univers de Daredevil jusque dans ses fondements, mais qui peine fortement à se révéler crédible, et ne rend pas hommage à tout ce qui a précédé. Petit rappel des faits, pour bien comprendre l'entité du désastre : Norman Osborn est tombé, et le cycle dénommé "Dark Reign" touche à son terme. Matt Murdock est toujours sur le pont, après avoir échappé à Bullseye, qui avait reçu l'ordre de le faire souffrir et de l'éliminer. La bataille fut rude et tragique, mais comme d'habitude Daredevil s'est imposé, au prix de terribles pertes. Traumatisé, le héros décide de prendre le contrôle de la secte de ninjas La Main, et il installe son quartier général en plein Hell's Kitchen, faisant de la zone une sorte de royaume des ombres; le Shadowland, donc. Oui, on nage en plein délire métaphysique et il parait peu sérieux de croire que Daredevil s'installe en position dominante au sein d'une organisation de tueurs impitoyables, plus encore qu'il tente d'en faire "sa chose" et de modifier le modus operandi de ses hommes selon son bon vouloir. D'ailleurs, ça ne marche pas, et c'est la descente aux enfers, rapidement. Pour se faire respecter et instaurer l'ordre le plus total et fascisant dans son quartier, le Diable Rouge s'entoure de personnages discutables au Cv tâché d'hémoglobine , et va même jusqu'à trucider Bullseye dans une scène spectaculaire et jouissive, le genre d'événement que les fans attendaient depuis des lustres. Le "Tireur" l'a bien mérité, après tout, non? Sauf que à coté de cela, on doit lire d'autres phases déconcertantes, comme les anciens amis ou alliés de Matt qui défilent pour chapitrer celui qui s'est laissé séduire par le coté sombre, et se font botter les fesses à chaque fois. Ou Wilson Fisk qui prend ses propres mesures, en allant même à invoquer l'essence du Ghost Rider... Andy Diggle dérape, et nous propose alors un Daredevil Vs tout le reste de la ville, où ça cogne, grince des dents, mais ne fait preuve d'aucune vraie personnalité, ou inspiration.
C'est là le hic. La descente aux enfers de Matt est trop vite expédiée. Voilà, il est devenu impitoyable, un meurtrier, c'est comme ça, acceptez-le ou changez de lecture. ah non, pas tout à fait ... il est possédé. Du coup tout est permis. Même de considérer qu'il est normal de voir Foggy Nelson tenter de venir à la rescousse en escaladant un mur comme s'il avait été mordu par une araignée radioactive, ou que Murdock se retrouve représenté sous la forme d'un démon désarticulé à qui il pousse des cornes. Dire que tout avait commencé, sous Bendis, par un polar froid et glaçant, emprunt d'un réalisme confondant... Là, tout est prétexte à écrire ou dessiner n'importe quoi, même si le costume noir de DD, au final, je le trouve assez seyant et angoissant (les dessinateurs sont bons finalement, avec un Billy Tan et un Roberto De La Torre assez classieux). D'ailleurs, il aurait fallu voir venir la chose de loin : à chaque fois que Marvel perd les pédales et ne sait plus quoi raconter ou comment finir une histoire qui est allée trop loin, on nous ressert les artifices magiques. Un peu comme lorsqu'il avait fallu effacer l'identité publique de spider-Man, quitte à bousiller un mariage et des années de croissance pour un personnage qui avait enfin atteint la maturité. Ici tout est clinquant, rutilant, cherche à faire de l'esbroufe et épater la galerie, mais le quotient de crédibilité de Shadowland, et sa capacité à séduire un public habitué aux aventures de Daredevil, le héros qui ne connaît pas la peur ni l'idée de renoncer à lutter, est proche de zéro. Daredevil sombre dans le mal, et le scénario lui s'abîme dans la bêtise. On ne remerciera jamais assez Mark Waid pour avoir su ramener Murdock en surface, après ce qui ressemblait fort à une noyade dans un verre d'eau.
C'est là le hic. La descente aux enfers de Matt est trop vite expédiée. Voilà, il est devenu impitoyable, un meurtrier, c'est comme ça, acceptez-le ou changez de lecture. ah non, pas tout à fait ... il est possédé. Du coup tout est permis. Même de considérer qu'il est normal de voir Foggy Nelson tenter de venir à la rescousse en escaladant un mur comme s'il avait été mordu par une araignée radioactive, ou que Murdock se retrouve représenté sous la forme d'un démon désarticulé à qui il pousse des cornes. Dire que tout avait commencé, sous Bendis, par un polar froid et glaçant, emprunt d'un réalisme confondant... Là, tout est prétexte à écrire ou dessiner n'importe quoi, même si le costume noir de DD, au final, je le trouve assez seyant et angoissant (les dessinateurs sont bons finalement, avec un Billy Tan et un Roberto De La Torre assez classieux). D'ailleurs, il aurait fallu voir venir la chose de loin : à chaque fois que Marvel perd les pédales et ne sait plus quoi raconter ou comment finir une histoire qui est allée trop loin, on nous ressert les artifices magiques. Un peu comme lorsqu'il avait fallu effacer l'identité publique de spider-Man, quitte à bousiller un mariage et des années de croissance pour un personnage qui avait enfin atteint la maturité. Ici tout est clinquant, rutilant, cherche à faire de l'esbroufe et épater la galerie, mais le quotient de crédibilité de Shadowland, et sa capacité à séduire un public habitué aux aventures de Daredevil, le héros qui ne connaît pas la peur ni l'idée de renoncer à lutter, est proche de zéro. Daredevil sombre dans le mal, et le scénario lui s'abîme dans la bêtise. On ne remerciera jamais assez Mark Waid pour avoir su ramener Murdock en surface, après ce qui ressemblait fort à une noyade dans un verre d'eau.
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