The Walking Dead au petit écran a accompli bien du chemin depuis les débuts poussifs d'une première saison tronquée par la grève des scénaristes. Partie un peu la fleur au fusil, avec le risque concret de se payer un mur dès l'entrée en matière (la fin de la saison 1 flirte avec le ridicule), la série a su redresser la barre à partir de la seconde partie de la saison suivante (la première partie est d'un ennui patent). Petit à petit nous nous sommes attachés à cette version parallèle aux comic-books, qui a même par moments dépassé le travail originel de Kirkman. Un exemple? je préfère le Gouverneur télévisuel, plus nuancé et attachant que la brute dépeinte sur le papier. On reproche souvent à The Walking Dead d'avoir un faux rythme, d'être le réceptacle de trop d'épisodes mous du genou, mais disons le tout net, dans un monde où la plupart de l'humanité semble avoir déjà succombé et où les survivants sont peu nombreux, il n'y a guère de chance d'avoir des aventures trépidantes et d'organiser des concerts en plein air chaque soir. Il faut se cacher, lutter, digérer la catastrophe, et ce n'est pas fort joyeux. Un havre de paix, c'est pratiquement une illusion, dans cet univers apocalyptique. Sauf que oui, Alexandria ressemble un peu à ça. Un quartier isolé, fortifié, dans lequel les habitants se sentent à l'abri et peuvent envisager un nouvel avenir, même si fort précaire. Du coup, les tensions ne naissent pas des zombies qui attendent dehors pour bouffer du survivant, mais des jalousies et des passions des vivants, qui ont parfois bien du mal à interagir. Les nouveaux arrivants ne sont pas perçus d'un bon oeil, et il suffit aussi d'une belle blonde (qui plus est malmenée par son mari) pour qu'une lutte de mâles dominants s'engage. Bien sur, on le devine vite, tout l'enjeu est de savoir jusqu'à quand la communauté va pouvoir tenir. Tôt ou tard le monde extérieur va prendre le dessus, et il faudra repartir de rien. D'autant plus que des centaines de rôdeurs sont prisonniers d'une cuvette artificielle, mais aussi sur le point d'en sortir. L'idéal serait de les conduire ailleurs, de les amasser en troupeau nauséabond et de les envoyer paître loin, très loin, là où personne ne les regrettera. Pour cela, il faut sortir, prendre de nouveaux risques, aller affronter le mal, après un peu de répit illusoire. et bien sur, rien ne se passe comme prévu...
Cette saison 6 n'est finalement pas la meilleure que nous ayons pu voir. Elle sert pour le moment à rendre plus crédibles et attachants une série de nouveaux personnages destinés à étoffer le cast (les habitants d'Alexandria) et explore (le meilleur épisode est centré sur ce sujet) la figure de Morgan, qui finit par devenir un poil irritant avec son bâton et son voeu de ne tuer personne. Coté gros suspens et angoisse qui monte, c'est au tour de Glenn d'attirer les frissons. Coincé dans une sorte d'impasse par des hordes de zombies, en duo avec Nicholas, le pleutre de service, il fait l'objet du climax de la saison. Est-il dévoré par les morts vivants qui l'assaillent, où les boyaux et le sang qui explosent à l'écran sont-ils ceux de son compagnon d'aventure qui lui sert de protection temporaire? Pendant ce temps c'est la débandade, avec Daryl qui est en cavale de son coté, et fait de mauvaises rencontres, et Sasha et Abraham qui doivent cohabiter le temps d'une aventure surréaliste, avant que finalement tout rentre dans l'ordre. Toute cette première partie de saison est basée sur l'inéluctable délitement de la vie tranquille (en apparence) à Alexandria : les héros sont séparés, divisés, pris au piège de situations dramatiques qui les dépassent. Le péril vient de l'extérieur, et finit par s'infiltrer en masse dans la communauté, mais il est aussi présent entre les murs, et c'est Carl qui pourrait bien en faire les frais. Une façon comme une autre de lui donner son petit quart d'heure de gloire, lui qui a bien grandi depuis le début de la série et semble prêt à revêtir le costume badass qui sied si bien à son père. Les morts ne manquent pas, mais on notera qu'elles épargnent habilement les acteurs qui sont les plus importants pour The Walking Dead, comme si cette fois il fallait arrêter l'hémorragie, et conserver le meilleur pour la fin, c'est à dire la seconde moitié de saison. Celle-ci sera l'occasion de voir arriver un personnage très important dans le comic-book, Negan, qui n'est pas là pour la poésie et l'espoir. Inutile de préciser que Rick et sa bande sont encore loin d'être arrivés au bout du périple. The Walking Dead reste profondément nihiliste et dérangeant, mais mouline dans le vide pour ce qui est des grandes lignes directrices qui devraient guider l'évolution du show. Pour le moment, on stagne un peu trop, et le prochain virage tarde à arriver. Avec l'expulsion de force d'Alexandria, orchestrée par des zombies portés par le nombre, on attend du (sang) neuf pour 2016.
Cette saison 6 n'est finalement pas la meilleure que nous ayons pu voir. Elle sert pour le moment à rendre plus crédibles et attachants une série de nouveaux personnages destinés à étoffer le cast (les habitants d'Alexandria) et explore (le meilleur épisode est centré sur ce sujet) la figure de Morgan, qui finit par devenir un poil irritant avec son bâton et son voeu de ne tuer personne. Coté gros suspens et angoisse qui monte, c'est au tour de Glenn d'attirer les frissons. Coincé dans une sorte d'impasse par des hordes de zombies, en duo avec Nicholas, le pleutre de service, il fait l'objet du climax de la saison. Est-il dévoré par les morts vivants qui l'assaillent, où les boyaux et le sang qui explosent à l'écran sont-ils ceux de son compagnon d'aventure qui lui sert de protection temporaire? Pendant ce temps c'est la débandade, avec Daryl qui est en cavale de son coté, et fait de mauvaises rencontres, et Sasha et Abraham qui doivent cohabiter le temps d'une aventure surréaliste, avant que finalement tout rentre dans l'ordre. Toute cette première partie de saison est basée sur l'inéluctable délitement de la vie tranquille (en apparence) à Alexandria : les héros sont séparés, divisés, pris au piège de situations dramatiques qui les dépassent. Le péril vient de l'extérieur, et finit par s'infiltrer en masse dans la communauté, mais il est aussi présent entre les murs, et c'est Carl qui pourrait bien en faire les frais. Une façon comme une autre de lui donner son petit quart d'heure de gloire, lui qui a bien grandi depuis le début de la série et semble prêt à revêtir le costume badass qui sied si bien à son père. Les morts ne manquent pas, mais on notera qu'elles épargnent habilement les acteurs qui sont les plus importants pour The Walking Dead, comme si cette fois il fallait arrêter l'hémorragie, et conserver le meilleur pour la fin, c'est à dire la seconde moitié de saison. Celle-ci sera l'occasion de voir arriver un personnage très important dans le comic-book, Negan, qui n'est pas là pour la poésie et l'espoir. Inutile de préciser que Rick et sa bande sont encore loin d'être arrivés au bout du périple. The Walking Dead reste profondément nihiliste et dérangeant, mais mouline dans le vide pour ce qui est des grandes lignes directrices qui devraient guider l'évolution du show. Pour le moment, on stagne un peu trop, et le prochain virage tarde à arriver. Avec l'expulsion de force d'Alexandria, orchestrée par des zombies portés par le nombre, on attend du (sang) neuf pour 2016.
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