Toujours disponible en librairie, le tome 5 de la série Superior Spider-Man est une bonne occasion pour revenir sur ce qui fut une des très agréables surprises récentes dans l'univers Marvel. Peu convaincu au départ par ce projet, je me suis vite ravisé devant la qualité des aventures de ce nouveau Tisseur, plus radical et agressif, depuis que l'esprit du docteur Octopus est parvenu à se glisser dans le corps de Peter Parker, pour en prendre le contrôle, après avoir "switcher" sa conscience et sa personnalité avec le malheureux petit neveu de Tante May. Cette dernière est d'ailleurs déçue et n'apprécie guère la froideur et l'insensibilité démontrée par celui qui fut depuis toujours un modèle de gentillesse, à la limite du crétin couillon, prêt à traverser la ville accroché à ses toiles pour sauver la tantine d'une énième crise cardiaque et lui apporter ses médicaments chèrement payés (un des gimmicks éculés dans les années 60 et 70); alors que la vieillarde a finalement repris du poil de la bête et s'est mariée voilà peu avec le père de l'irascible J.Jonah Jameson. Tout partait d'un bon sentiment (Spider-Man délivre sa tante des griffes d'un certain Blackout, à lire dans l'annual qui ouvre cet album) mais les méthodes ne passent plus. Comme le laisse supposer la couverture, la suite est fort rythmée puisque notre héros se retrouve face à Venom, ennemi récurrent qui lui a toujours donné du fil à retordre. Mais Venom n'est plus ce monstre chargé de haine dépeint par Micheline et McFarlane, dans le Marvel Icons (Tome 1) fraîchement édité par Panini. Désormais, il s'agit de Flash Thompson, l'ancien meilleur pote/tortionnaire de Parker au lycée, qui a perdu ses jambes dans un conflit au Moyen-Orient mais a compensé en se mettant au service du gouvernement, qui l'utilise comme une arme corvéable à merci. Flash pense pouvoir maîtriser le symbiote et se rendre utile, mais tout cela, le Spidey/Octopus l'ignore, et dans ses souvenirs, Venom a tout de l'épouvantail qu'il faut prendre à coups de poings serrés dans la figure. En parallèle, d'autres pistes, d'autres lignes narratives parcourent ce tome 5, comme la relation sentimentale entre le Superior Spider-Man et la scientifique AnnaMaria Marconi. Cette dernière est loin des standards féminins fréquentés jusque là par l'ancien tisseur, et apporte un éclairage sensible sur qui est vraiment Octopus, et le petit garçon apeuré qu'il continue d'être probablement derrière la morgue et la façade arrogante. Et n'oublions pas Carlie Cooper, la dernière petite amie de Peter Parker avant qu'il ne sorte de scène bien malgré lui, et qui a été kidnappée par le Bouffon Roi.
Point d'orgue de ce volume, la tentative du Superior Spider-Man pour "guérir" Venom (en fait neutraliser le symbiote alien) qui aboutit à la formation momentanée d'un Venom Supérieur qui aurait presque mérité qu'on s'y attarde un peu plus. C'est toujours aussi fun, rapide, explosif, et truffé de bons moments inventifs et surprenants. Et comme au dessin Humberto Ramos est en forme olympique, avec des planches magnifiques car audacieuses et dynamisantes, vous êtes assurés de passer un très agréable moment de lecture. On en voudra guère à Javier Rodriguez de ne pas être à la hauteur du maître Ramos quand vient son tour de se mettre en valeur, mais y parvenir aurait été une gageure. Il ne vous manque pas à vous, ce Superior Spider-Man?
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