Quand vous parlez comics avec le grand public, et que vous évoquez Superman, Batman ou Captain America, vous n'avez désormais plus aucun problème pour vous faire comprendre et accepter. La coolitude des super-héros n'est plus à démontrer. Mais allez-y, tentez de convaincre ces mêmes spectateurs de passage que oui, il existe un avenir pour Blue Beetle, je vous souhaite bien de la chance! D'autant plus que même les lecteurs de l'univers DC sont loin d'être tous au rendez-vous en temps normal. Voilà un personnage qui possède une solide petite fanbase qui lui est attachée et fidèle, mais qui a bien du mal à franchir les frontières de ce cercle restreint. La nouvelle série Rebirth apparaît d'emblée comme une sorte de réponse à la vague de titres mettant en scène des adolescents chez Marvel. Officiellement le nouveau Beetle s'appelle Jaime Reyes, il habite avec ses parents et son quotidien est rythmé par les cours au lycée. Ted Kord, multimilliardaire et inventeur, est un peu son mentor, celui qui organise ses apparitions tout en servant d'aide de camp et logistique à bord d'un gros scarabée volant, qu'il qualifie de Bat-cave personnelle. Dit comme ça c'est truculent et pas crédible pour un sou, mais c'est ce qui fait le charme du personnage, qui a un look particulier avec son armure bleue et noire, et ses antennes, plus ce scarabée collé dans le dos qui transforme un adolescent en quelque chose dont il ignore encore l'essentiel, et qui pourrait même prendre le dessus sur lui.
Ce numéro fonctionne en grande partie sur la dualité entre Ted Kord, qui a vraiment tout des codes super-héroïques classiques, et Reyes, qui se contente du plaisir de voler et subit un peu ce qu'on lui demande, sans qu'il sache exactement quoi faire une fois sur le champ de bataille. Ce qui explique que lorsqu'il intervient, ce n'est pas très brillant, au point qu'il soit rapidement à deux doigts de se faire déchiqueter et sortir de son armure, par des robots capable de continuer la partie même une fois mis en pièces. Scott Kolins continue de progresser régulièrement au dessin, et d'adapter son style en fonction de la série sur laquelle il évolue : il est ici très dynamique, et en même temps plus appliqué et produit des planches plus réalistes que ce qu'il avait l'habitude de faire il y a quelques années. Le design de Blue Beetle est assez classique et en même temps suffisamment moderne, pour fasciner les nouveaux lecteurs. Il y a bien sur un petit côté Night Owl (dans Watchmen) quand on voit ce scarabée géant dans le ciel, et aussi quelques pensées qui filent vers le duo Batman et Robin, même si Kord est désormais plutôt employé comme une sorte de superviseur en retrait. La série semble sympa, capable de parler à un lectorat assez vaste, et elle s'inscrit bien dans l'air du temps, et ce qui se fait actuellement. De la capacité de s'éclater et de surprendre de Keith Giffen dépendra l'avenir. De là à dire que le public va cette fois rallier le héros en masse, je resterais tout de même circonspect.
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Bonjour,
RépondreSupprimerje connais un peu DC Comics et je connais Blue Beetle, pas seulement cette version mais les autres aussi, certains personnages marquent plus que d'autres.