Deadshot sous les projecteurs. Inutile de se le cacher, il s'agit là d'un des effets évidents du film Suicide Squad, et de l'interprétation du personnage par Will Smith à l'écran. Foncièrement méchant (il assassine ses victimes sur commande, mercenaire du crime) mais en partie racheté par son statut de père de famille et de leader de la Squad, ce Deadshot là peut facilement susciter l'empathie du public, mais est-il pour autant aussi sympathique dans les comics? Sur les traces de Deadshot est en fait la publication Vf d'une mini série, Suicide Squad most wanted : Deadshot.
D'ailleurs Floyd est en mission, dès l'introduction. En Amérique du Sud, face au cartel de la drogue de Guillermo “Che” LaPaz (bonne idée donc), sur les ordres de la détestable Amanda Waller, qui traite ses hommes comme des pions sacrifiables. La situation empire lorsque Deadshot s'apprête à recevoir de la concurrence, en la personne de Will Evans, qui a la réputation de ne jamais rater sa cible. Cela tombe mal, c'est aussi la spécialité de Lawton. On pourrait s'attendre logiquement à un scénario longuet, se contentant de comparer ce qui rapproche et différencie les deux hommes, mais en réalité les choses évoluent (bien) lorsque Lawton décide de prendre la tangente et de déserter la mission qu'on lui a assigné, pour se rendre au chevet de son père mourant. Et pas pour lui apporter des fleurs ou une boîte de chocolat. Vous pouviez penser, d'ailleurs, que les géniteurs de Deadshot étaient morts depuis belle lurette. Et non, Brian Buccellato, qui désormais se pique de jouer aux scénaristes, vous prouve le contraire, et réinterprète à sa façon le backgroud du mercenaire.
Un des axes choisis par Buccellato, c'est de comprendre pourquoi Deadshot a cette rage et cette personnalité. Certes, il ne s'agira pas de le justifier, mais d'éprouver un minimum d'empathie, de confirmer la règle que souvent, en creusant un peu en arrière, on finit par comprendre comment un homme peut perdre son chemin, et devenir ce qu'il n'aurait jamais du être. On pourra tiquer par contre sur le costume de Deadshot, qui a tendance à ressembler à un tonneau de vin, adapté au format comic-books avec de multiples gadgets assassins. Mais Viktor Bogdanovic assure avec efficacité la partie graphique. Son style est parfait lorsqu'il s'agit d'insuffler du dynamisme, de donner corps à des scènes d'action, ce qui est la raison d'être, à la base, de ce type d'anti-héros. Il reste encore des progrès à faire au niveau des expressions faciales, des détails et des tout premiers plans, mais le sens du story telling, dès lors qu'il faut secouer le lecteur, c'est déjà acquis et maîtrisé. Avec un petit coté Greg Capullo qui ne vous échappera pas. Deadshot est actuellement en train de vivre sa petite heure de gloire, et en attendant qu'un film solo voit le jour et n'enfonce le clou, ce type de parution est le meilleur moyen, pour ceux qui ont la fascination des bad-guys maudit, flirtant (sans la toucher) avec la rédemption, d'assouvir leurs envies de comics de ce type. Ma foi, pas mauvais du tout, si vous savez ce que vous allez lire.
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