On remonte le temps ce mercredi. Cap sur 1994, en plein dans une décennie qui ne s'embarrasse pas de détails psychologiques, et assure le spectacle à grands coups d'explosions et de violence assumée. Avec deux héros d'une subtilité légendaire. D'un coté James Rhodes, sous l'armure de War Machine, dont le nom est en soi tout un programme d'intentions. De l'autre le fils de Scott Summers et Madelyne Prior, Nathan "Cable" Summers, grand amateur d'alexandrins et collectionneurs de timbre-postes émérite.
Cela se déroule sur les pages de War Machine #1, écrit par Len Kaminski et Scott Benson, illustré par Gabriel Gecko. Avec une splendide cover métallique que les fans du genre se doivent absolument de posséder (die-cut foil cover, en relief sous les doigts quand on la caresse... Vous ne caressez donc pas vos covers?). Rhodes a rencontré un certain Vincent Cetewayo, célèbre diplomate, qui a l'idée de monter une compagnie (Worldwatch) chargé de surveiller les tensions naissantes partout sur le globe, afin d'intervenir avant même que la situation dégénère. Manque de chance, le diplomate est enlevé par des représentants de l'état d'Imaya (ne cherchez pas sur votre atlas, c'est en Afrique), où la réalité géopolitique est assez complexe et peu libertaire. Rhodes n'est pas un fin connaisseur de la négociation internationale, et avec l'armure de War Machine, il est plutôt doué pour l'option "intervention en mode gros bourrin", à savoir frapper d'abord et poser les questions après. Les autres super-héros eux s'en lavent les mains, car ils craignent (tremblez donc) la réaction des Nations-Unies dont Imaya est membre, en définitive.
Rhodes tente tout de même de recevoir l'aide de Nick Fury et du Shield, mais c'est bien connu, l'organisation de Nicky respecte toujours scrupuleusement la loi, et il est hors de question qu'elle aille tremper dans un opération en sol étranger sans l'aval des pontes de la politique (bon, si vous avez lu la Secret War de Bendis quelques années plus tard, vous avez compris le topo...). Du coup War Machine débarque en Afrique, et sort l'artillerie lourde pour se faire respecter. Ce qui attire l'attention de Cable, probablement vexé de voir qu'il s'est trouvé un concurrent sérieux en matière de diplomatie à coups de pieds dans les dents. Les deux blocs de testostérone tentent de raisonner sur leur implication philosophique respective, mais ça se termine bien sûr à coups de rafales de plasma, avec Cable qui tabasse à mains nues War Machine, lequel répond par une bonne décharge de plomb...Mais le pugilat trouve une fin et un arbitre inattendus, en la personne de Deathlok, surgi de (presque) nulle part. Dans le numéro suivant, les trois se tapent dessus (allez viens jouer avec nous, on s'éclate en Afrique) avant que les tanks de l'armée d'Imaya ne viennent charger les héros, qui du coup se sentent un peu patauds, et vont devoir s'entendre.
Du grand art, du scénario raffiné, de l'introspection à plusieurs étages, une merveille de sensibilité. Ah que c'est bon de relire un traité de géopolitique à la sauce des années 90. Curieusement le dessin de Gecko est bon, assez subtil et proposant des personnages massifs et élégants en même temps. Si ce nom ne vous dit rien, c'est parce qu'aujourd'hui il officie sous le nom de Gabriel Hardman, et ceux qui suivent notre page Facebook le croisent assez souvent.
Si vous aussi vous aimez les années 90, vous devez sûrement pester de voir que ces épisodes indispensables et si subtils, n'ont jamais eu de publication Vf à ce jour...
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