DOMINO #1 : TENTEREZ-VOUS VOTRE CHANCE AVEC CETTE NOUVELLE SERIE?

Son pouvoir, c'est la chance. En gros, quoi qu'elle entreprenne, ça va réussir. Tirez lui dessus à bout portant, et votre arme va s'enrayer. Faites équipe avec elle au casino, elle va faire sauter la banque. Domino a une veine incroyable, et quand on est mercenaire, et que le job au quotidien consiste à risquer sa peau pour de nouveaux contrats, c'est fort utile. Gail Simone écrit donc ce qui est la première vraie série régulière consacrée à Neena Thurman, qui va aussi être (hasard du calendrier, bien sûr que non...) à l'affiche du second film de Deadpool. On nous la présente sous un jour assez attachant, avec ses failles, et moins dure et insensible que parfois dans le passé. Pour preuve, elle adopte même un chien que ses amis mutants lui ont offert pour son anniversaire. Le récit démarre en mode "girly talk" avec une intervention musclée, face à des criminels en pleine cambrousse, dans l'Oregon, qui exploitent également un mutant dont les pouvoirs sont bien moins glamours que ceux de notre héroïne, puisqu'il devient une sorte de monstre repoussant. La scénariste fait son possible pour rendre drôles de nombreux moments, et livre une Domino à la croisée des chemins entre Harley Quinn et Catwoman, en décalage avec ce qu'elle est d'habitude. 
David Baldeon s'occupe du dessin et il s'en tire avec tous les honneurs. On le sent à sa place, avec des scènes d'action où Domino virevolte comme une bille de flipper, encaisse et s'exprime, jouant dans un registre volontairement caricatural sur certaines compositions, alternant de jolis premiers plans avec des cases plus dans la suggestion et l'interprétation personnelle. On regrettera juste une surcharge de bulles de dialogues, il y en a parfois un peu trop, ça alourdit le propos et ça mange de l'espace sur des planches qui ont besoin d'air.
Ce titre là va t-il fonctionner? On peut penser que les débuts sont assez convaincants pour gagner un petit public fidèle, qu'il faudra oeuvrer pour maintenir en éveil. Le twist final est assez bien vu, avec une adversaire qui va obliger Domino a se remettre en question, jusque dans ses pouvoirs, les caractéristiques mêmes qui font d'elle ce qu'elle est. A condition bien entendu qu'elle survive à la dernière page, ce dont nous ne doutons pas une seconde, ça va de soi.
En parallèle à ceci, on note un petit cast sympatoche pour accompagner notre mercenaire, allant de Outlaw à Diamondback, des figures féminines qui oscillent entre l'anecdotique et le superficiel, mais qui pourraient permettre une dynamique dans les numéros à venir.
On ne va pas non plus vous mentir et vous raconter qu'on est en extase devant Domino #1, mais Marvel a peut-être entre les mains un titre à placer sur la table, au grand jeu des séries déjantées et second degré, avec une héroïne forte et indépendante, mais aussi truffée de failles à exploiter. Il faudra faire ça bien, les amis. 



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