Le troisième volume de la nouvelle série PunisherMax, chez Panini, est sorti cette semaine. Il s'agit d'une parenthèse dans le récit élaboré par Jason Aaron, puisque cet album contient en fait quatre one-shot indépendants, publiés aux States entre 2009 et 2010, qui explorent les facettes les plus dures et amères du monde cruel dans lequel évolue le personnage à tête de mort. Le premier de ces spéciaux est ainsi un X-Mas special scénarisé par Aaron lui même, dans lequel Frank Castle va avoir l'occasion de décimer le clan des Castellano. Mais rien ne se passe exactement comme prévu, puisqu'il va également devoir aider la maitresse du boss à mettre au monde un nouveau né, et rendre la foi à un prêtre désabusé. Une aventure fort sympathique et gore, illustrée par le français Roland Boschi, dont les planches rugueuses et presque caricaturales font ressurgir l'horreur et le sentiment de violence irréaliste qui domine. L'humour est aussi subtilement présent, notamment avec la belle scène d'acouchement, ou le début de l'histoire, quand le Punisher est grimé en Père Noël, dans un bar miteux de la ville. Ensuite, place au Butterfly de Valerie d'Orazio. C'est d'ailleurs elle, "Papillon", l'héroïne de ce one-shot. il s'agit d'une tueuse à gage qui couche ses mémoires sur papier, et embarasse de la sorte un certain nombre de personnages peu recommandables, qui n'apprécient pas de se voir nommer. Du coup, ça défouraille à tout va, pour un livre brûlant. Le Punisher n'intervient pas, sauf à la toute fin, et on constate, comme dans l'aventure précédente, qu'il ne rechigne plus à placer une balle dans la tête des femmes, quand le besoin s'en fait ressentir. La parité, ça passe aussi par ce genre de détail.
Place également à Get Castle, qui donne son nom à l'album de ce mois. Castle, justement, qui se rend au Pays de Galles pour un service/hommage à un vieil ami, dont le fils a été piégé par des ripoux du S.A.S, qui comptaient bien trafiquer en toute quiètude la drogue volée durant le conflit en Afghanistan. Un récit classique et carré, qui sans être particulièrement réussi ou inspiré, fonctionne plutôt bien car il évoque ce sentiment de fidélité et de devoir que les soldats, ou membres des services secrets, doivent à leur fonction et à leurs supérieurs. Une notion que notre anti héros respecte fort. Scénario de Rob Mitchell, et dessins (comme pour Butterfly) de Laurence Campbell, dont la noirceur omniprésente est un atout indéniable pour dessiner cette série.
Pour finir, nous pouvons lire Happy Ending, qui bénéficie de la présence de deux poids lourds. Milligan est au scénario, et Jose Antonio Ryp illustre son récit. Ce dernier est toutefois moins en forme que sur ses oeuvres avec Warren Ellis, par exemple. Le personnage féminin, sur les gros plans, est moins réussie que ce que j'escomptais. Il s'agit là d'une histoire à la Bonnie and Clyde, avec en duo une masseuse peu farouche qui détient des informations précieuses sur un boss mafieux (qu'elle compte bien vendre, mais que celui ci veut récupérer dans le sang) et un comptable anonyme pris dans la tempête, pour avoir eu la mauvaise idée de tromper sa femme en fréquentant un salon de massages érotiques. Il découvre au passage que rien ne vaut l'adrénaline et le risque, pour gommer une existence grise et monotone. Pourquoi pas; en tous les cas cette transformation personnelle est un peu rapide et pas très crédible. Le Punisher est lui fidéle à son crédo : il flingue, et pose les questions ensuite.
Un album plutôt solide, avec quatre récits agréables, même si dans l'ensemble, nous sommes bien sur dans un autre registre, par rapport à ce que nous avions lu les deux fois précédentes. Une petite baisse de régime structurelle, en attendant la suite pondue par Aaron, dans quelques mois.
Rating : OOOOO
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