X-Tinction Agenda. Rien que le titre est un tout un programme. Il faut dire que les X-Men n'ont pas attendu cette événement pour traverser une mauvaise passe. Chris Claremont les a lourdement malmenés, jusqu'à leur faire traverser, pour certains, le Seuil du péril, ce passage dimensionnel dont vous ne ressortez pas indemne (vous perdez la mémoire, vous en sortez pratiquement vierge, prêts pour une nouvelle existence). Ici, l'équipe va devoir s'unir à nouveau, pour contrer une perfide menace qui trouve sa source en Cameron Hodge, autrefois affilié à Facteur X (le second grand groupe mutant d'alors, avec Scott Summers en chef de file) en tant que directeur des relations publiques et mécène, avant que sa duperie ne le fasse décapiter des ailes d'Archangel. Celui-ci n'est pas mort (dur à croire mais c'est ainsi) et nous le retrouvons au large des côtes de l'Afrique de l'Est, dans un état fictif qui est un prétexte pour aborder le thème de l'apartheid à la sauce mutante : l'île de Genosha. Un petit pays finalement très riche et développé mais qui doit son succès à un triste secret : les humains "normaux" y exploitent les mutants en les soumettant notamment aux inventions du Génégénieur David Moreau, qui a mis au point une technologie avancée pour les réduire en esclavage et les rendre doux comme des agneaux. Le fils de Moreau, ainsi que sa petite amie, Jenny Ransome (une mutante) vont d'ailleurs rejoindre le camp des X-Men, lorsque ceux-ci vont débarquer à Genosha pour remettre de l'ordre dans cette utopie ségrégationniste. Pourquoi interviennent-ils, me demanderez-vous? Tout simplement car les forces armées de Genosha ont investi la base de nos héros, et menées par Alex Summers (Havok, qui ne sait plus qui il est vraiment depuis la traversée du Seuil du péril sus-nommé) elles ont capturé et emporté sur l'île plusieurs membres de l'équipe, comme la jeune et innocente Rahne Sinclair (irritante car très soupe au laid), l'alien techno-organique Warlock, ou encore Tornade, et Rictor (aux pouvoirs sismiques). Les X-Men ne s'embarrassent pas de fioritures et de mandat d'arrêt : ça va dégainer dans tous les sens, et le crossover va vite se transformer en une gigantesque foire d'empoigne, avec en pointillé la guérilla pour les droits de l'homme (donc du mutant) et la lutte contre l'esclavagisme. Le tout dans un style ouvertement braillard et putassier, qui fait la part belle aux armes et aux gros biscottos. Neuf épisodes durant, trois de chaque titre que sont Uncanny X-Men, X-Factor, et New Mutants.
Coté dessins, trois séries cela veut dire trois artistes différents. Quatre même. Et on trouve de tout. De l'excellent, avec un Jim Lee encore jeune et particulièrement en verve, avec des planches aplliquées, minutieuses, des poses et un découpage parfois renversant. Une claque, quoi. Par contre, John Bogdanove est très mauvais. Dans un style caricatural, grossier, il déforme les corps et exagère sans aucune finesse. Certes, c'est probablement intentionnel, mais ça ressemble aussi par moments à une esquisse ébauchée, des dessins pas finis ou mal encrés (Milgrom en ce sens n'est pas le plus raffiné sur le marché). Rob Liefeld est également de la partie. Inutile de s'étendre longtemps, car Rob fait du Rob, c'est à dire que ses adorateurs adorent cette expressivité paroxystique, tandis que ses détracteurs exècrent ses personnages stéroïdés qui mettent en branle une centaine de muscle et grimacent atrocement juste pour prendre un café. On notera aussi un certain Guang Yap, mais c'est anecdotique (encore que ce n'est pas le pire, donc).
X-Tinction Agenda aurait mal vieilli? Probablement, même si moi même j'ai une certaine nostalgie pour le papier poreux sur lequel la saga a été imprimé, notamment celui des vieux Special Strange d'alors, qui transcendaient d'avantage le style tout en maîtrise de Jim Lee. On y trouve tout de même certains points intéressants qui sont développés, et parfois avec pertinence, comme la façon dont s'érige puis s'effondre un système comme l'apartheid, comme la possibilité ou le droit pour un groupe de X-Men d'intervenir en toute illégalité, sur la base d'idéaux et de justice (ce qui est toujours d'actualité). Ou encore le pouvoir des médias qui couvrent l'évènement à leur façon, en orientant l'opinion public sur les derniers rebondissements (Trish Tilby, la présentatrice vedette, est aussi la petite amie du Fauve). C'est aussi une des dernières traces d'importance de Chris Claremont sur le titre Uncanny X-Men, lui qui aura laissé des souvenirs impérissables et une tonne de sous-intrigues pas toujours exploitées dignement par la suite. Louise Simonson est également de la partie au scénario, mais j'aime beaucoup moins son sens aigu du tragique, qui court vers une résolution trop hâtive et vite expédiée. X-Tinction Agenda, un crossover pas toujours du meilleur goût, mais comment renier totalement mes années lycée? Ne m'en demandez pas tant!
Coté dessins, trois séries cela veut dire trois artistes différents. Quatre même. Et on trouve de tout. De l'excellent, avec un Jim Lee encore jeune et particulièrement en verve, avec des planches aplliquées, minutieuses, des poses et un découpage parfois renversant. Une claque, quoi. Par contre, John Bogdanove est très mauvais. Dans un style caricatural, grossier, il déforme les corps et exagère sans aucune finesse. Certes, c'est probablement intentionnel, mais ça ressemble aussi par moments à une esquisse ébauchée, des dessins pas finis ou mal encrés (Milgrom en ce sens n'est pas le plus raffiné sur le marché). Rob Liefeld est également de la partie. Inutile de s'étendre longtemps, car Rob fait du Rob, c'est à dire que ses adorateurs adorent cette expressivité paroxystique, tandis que ses détracteurs exècrent ses personnages stéroïdés qui mettent en branle une centaine de muscle et grimacent atrocement juste pour prendre un café. On notera aussi un certain Guang Yap, mais c'est anecdotique (encore que ce n'est pas le pire, donc).
X-Tinction Agenda aurait mal vieilli? Probablement, même si moi même j'ai une certaine nostalgie pour le papier poreux sur lequel la saga a été imprimé, notamment celui des vieux Special Strange d'alors, qui transcendaient d'avantage le style tout en maîtrise de Jim Lee. On y trouve tout de même certains points intéressants qui sont développés, et parfois avec pertinence, comme la façon dont s'érige puis s'effondre un système comme l'apartheid, comme la possibilité ou le droit pour un groupe de X-Men d'intervenir en toute illégalité, sur la base d'idéaux et de justice (ce qui est toujours d'actualité). Ou encore le pouvoir des médias qui couvrent l'évènement à leur façon, en orientant l'opinion public sur les derniers rebondissements (Trish Tilby, la présentatrice vedette, est aussi la petite amie du Fauve). C'est aussi une des dernières traces d'importance de Chris Claremont sur le titre Uncanny X-Men, lui qui aura laissé des souvenirs impérissables et une tonne de sous-intrigues pas toujours exploitées dignement par la suite. Louise Simonson est également de la partie au scénario, mais j'aime beaucoup moins son sens aigu du tragique, qui court vers une résolution trop hâtive et vite expédiée. X-Tinction Agenda, un crossover pas toujours du meilleur goût, mais comment renier totalement mes années lycée? Ne m'en demandez pas tant!
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