WOLVERINE HORS-SERIE 7 : LES ORIGINES II

Les origines de Wolverine ont longtemps été nimbé de mystère. Mais Marvel ayant finalement décidé de lever le voile voici dix ans, nous sommes désormais conscients des terribles épreuves et du destin tragique que le mutant griffu a affronté, depuis sa plus petite enfance. Dans la mini série Origin, nous l'avions quitté en cavale, après avoir tué involontairement la petite Rose, dont il était amoureux. Traumatisé par cet incident mortel, Logan a fui et tenté de noyer son chagrin dans la solitude. C'est ceci qu'il faut avoir en tête avant de commencer ce hors-série actuellement en kiosque. Qui démarre au Canada (au début du siècle dernier) dans la silence (pas de dialogues) en compagnie des loups, qui ont adopté le futur Wolverine. Un groupe de canidés qui a accepté peu à peu cet avatar sur deux jambes, capables de nourrir le reste de la petite famille, et de la protéger. La nature à l'état brute, dans la neige, loin de la civilisation et du travail des hommes. Mais la nature peut être aussi cruelle, comme lorsqu'apparaît un ours blanc affamé, qui décide d'aller festoyer avec les amis à quatre pattes de notre héros. Une nouvelle tragédie qui porte d'une certaine manière le sceau de Nathaniel Essex (Mister Sinister) puisque le féroce prédateur sort tout droit de ses laboratoires. Wolverine emploie ses griffes pour venger les "siens" et le massacre qui s'en suit le laisse aux portes de la mort, dans une mare de sang. Par chance, il est recueilli par Clara, une jeune femme au visage en partie défiguré, accompagnée d'un certain Creed, aux ongles bien pointus... Ce qui n'est pas sans mettre la puce à l'oreille au lecteur, bien que ce ne soit pas forcément qui vous savez...

Mais de quoi parle donc cette suite des Origines de Wolverine? A lire le récit de Kieron Gillen, on pourrait penser que le scénariste s'interroge sur qui est le plus animal, ou le plus humain, des fauves et loups que nous rencontrons, ou des responsables du cirque qui finissent par enrôler Logan, pour l'exhiber comme bête de foire, ou aussi de Nathaniel Essex, qui utilise ses semblables comme de vulgaires cobayes sans âme? Gillen prend ses marques avec des images éculées ou tout du moins des références usées jusqu'à la corde (Wolverine à l'état bestial, en pleine nature...), et ce que nous lisons semble avoir déjà été narré autrefois, parfois pour d'autres personnages (le héros transformé en attraction d'un cirque, comme Nightcrawler des X-Men). La nouveauté, c'est le lien qui unit Logan à Creed, futur Sabretooth. Ici, cette relation est en réalité faussée par un coup de théâtre final, que je préfère taire afin de vous laisser la surprise. Mais l'intégralité de cet album repose sur cette attente, et ce bluff qui tient la route jusqu'à la dernière page, bien que certaines cases, certaines expressions de celui que nous pensons être l'antagoniste par excellence, nous laissent à croire que nous faisons fausse route. Tout comme l'insertion dans la trame de la soeur, Clara, que nous reverrons un jour à n'en pas douter dans Origin III, commencez à prendre les paris. Aux dessins, Adam Kubert succède à son frère (Andy) et même s'il ne l'égale pas totalement, ses planches restent expressives et énergiques, avec un léger coup de mou sur le cinquième et dernier épisode que je trouve moins réussi. Clairement, l'intégralité de cette aventure pour moins de six euros, c'est une opportunité intéressante et économique, que je vous invite à ne pas laisser filer. Mais à mesure que les véritables origines de Wolverine se révèlent, on se demande si véritablement elles servent le mutant griffu, ou le desservent. Parfois, ne rien savoir est plus poétique et excitant que de tout connaître. 


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