C'est la dernière ligne droite pour le Spider-Man supérieur. Et le pauvre Otto Octavius ne pourra pas même en profiter, dans la peau de Peter Parker, car cette ultime parenthèse en tant que héros va lui coûter cher et sera loin d'être de tout repos. Intitulée "La nation bouffon" cet arc narratif ramène sur le devant de la scène Norman Osborn en tant que cinglé costumé, mais aussi l'ensemble de ses épigones, alliés, et victimes. Parmi celles-ci, l'ex petite amie de Parker, Carlie Cooper, contaminée par le virus du Bouffon, et transformée en monstre à la solde du grand méchant du moment. Le prologue à l'événement est proposé dans la série Superior Spider-Man Team up, où Spidey est "associé" (façon de parler) à Daredevil et le Punisher, alors qu'il découvre que le Green Goblin est parvenu à noyauter ses activités depuis la spider Island, son Qg général, tombé aux mains d'Osborn, donc. Le Tisseur est acculé et n'a plus le choix : tous ses efforts, ses sacrifices, sont sur le point d'être réduits à néant, s'il ne parvient pas à contrattaquer. En parallèle, Peter Parker n'est plus tout à fait disparu et effacé. Son âme, son essence vitale, continue de jouer à cache-cache avec Otto, en se dissimulant notamment dans les souvenirs de ce dernier. Une occasion pour revivre les traumatismes et les frustrations d'un gamin couvé et étouffé par sa mère, et brisé par son père. De quoi produire un vrai vilain bien méchant et tout, avec tentacules et binocles rondes assez ridicules. Mes amis, Octopus a une excuse, il a eu une enfance difficile, pendant que Peter mangeait avidement les cookies au lait que lui préparait sa tantine. Life is unfair.
D'autres pistes secondaires émaillent ces épisodes présents dans le numéro 16 de Spider-Man, en kiosque ce mois d'octobre. Peter Parker est recherché par la police, qui voudrait l'entendre s'expliquer sur la disparition de Carlie Cooper (qui en fait, nous l'avons déjà dit, s'amuse sur un joli planeur...). Jameson a ressorti les anti-araignées version 8.0 (on doit au moins en être là depuis le temps...) du placard pour entamer une énième croisade, et Mary-Jane se comporte en ex femme forte de héros, en décidant de recueillir tous les proches de son ancien mari, afin de les mettre à l'abri de l'orage qui gronde. Dan Slott tire donc ses dernières cartouches, pour ce qui est de son idée phare : remplacer Parker par Octopus, pour crée un Spidey plus dur, plus équivoque dans sa façon d'agir. Mon regret? Qu'il ne soit pas allé au bout du bout de ses intentions. Certes ce tisseur là est plus violent, plus radical, mais il aurait pu être encore plus impitoyable, ne pas forcément se laisser guider par le sens du devoir et l'envie de dépasser son prédécesseur. Il pouvait ainsi écouter d'avantage sa nature de vilain, laisser parler la frustration et la noirceur accumulée au fil des ans. Même chose avec les femmes. Alors qu'on attendait de le voir au lit avec Mary-Jane et ruiner la réputation de Parker, ce bon vieux Doc Ock tombe amoureux (d'Anna Maria Marconi) et se comporte comme le gendre idéal, prêt à tout pour protéger celle qu'il chérit et respecte plus que tout. Les dessins sont assurés par un Giuseppe Camuncoli fort à l'aise sur ces pages. Son travail est suffisamment clair et dynamique pour offrir de belles planches à ce final, où le lecteur Vf (qui ne suit pas l'actualité américaine en direct) ne doit se poser qu'une seule question majeure : comment Peter va t-il pouvoir retrouver son corps et sa vie? La réponse ne va plus tarder, allez faire un tour en kiosque!
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