Frank Miller n'est pas seulement le grand artisan d'un cycle majestueux de Daredevil, et des aventures légendaires d'Elektra. La collection Marvel Icons présente ainsi un ouvrage intitulé "tome 0" du Daredevil de Miller, où vous allez pouvoir (re)découvrir les épisodes illustrés par l'artiste, sur un scénario de Roger McKenzie (il va co-scénarisé la dernière partie). Parfaitement épaulée par l'encrage de Klaus Janson, on n'est pas déçu par la patte de Miller, avec ces numéros qui remontent à la toute fin des années 70.
On commence fort avec les Ani-Men, qui comme leur nom l'indique de suite sont des criminels inspirés par le bestiaire inépuisable qu'a constitué l'univers Marvel depuis sa création. On trouve un Faucon (pas Sam Wilson), un Gorille, et un Chat. Leur mission est simple, enlever l'avocat aveugle Matt Murdock. Celui-ci est remis entre les mains du grand méchant derrière ce rapt, le Chasseur, qui électrocute ses hommes de main pour les remercier de leurs bons services. Heureusement, Matt est aussi Daredevil, et profitant d'un instant de répis, il endosse son costume écarlate et entre en action. Mais son adversaire est redoutable, il peut se révéler immatériel, insaisissable, et connaît sa véritable identité. Un face face troublant dans la brume d'un cimetière, qui a marqué mes jeunes esprits à l'époque bénie des Strange, chez les éditions Lug. On passe ensuite au Tireur (Bullseye, je me laisse rattraper par la nostalgie) et la bande de mercenaires d'Eric Slaughter, pour des combats comme on les imagine, à la nuit tombée, sur les docks de New-York... Bref, Frank Miller plante le décor de sa longue et fructueuse prestation à suivre.
A l'époque la Veuve Noire (pardon Black Widow) est un personnage récurrent de l'univers de Daredevil, et la libération de la femme n'étant pas encore pleinement effective, elle se fait facilement capturer, ce qui oblige Daredevil à lui prêter main forte. L'occasion pour DD de s'en prendre sérieusement et radicalement à Bullseye, et d'initier ainsi ce qui va devenir une obsession, un rapport mortifère qui unira ces deux étranges personnages, qui entameront un cycle de drames entré dans la légende. Autre moment clé dans cet album, lorsque Ben Urich admet au héros en collants rouges qu'il a percé lui aussi sa double identité. Le journaliste du Bugle préfigure de la sorte tout ce que Brian Bendis allait narrer des lustres plus tard. Nous assistons au dilemme de la presse, à savoir publier un scoop à tout prix, au nom du droit à informer, ou taire ce que l'on sait, pour que ce silence bénéficie au bien commun, c'est à dire au travail périlleux de Daredevil. Celui-ci se fait aussi démonter la tête par Hulk (il finit à l'hôpital, ce qui n'est pas si mal car la différence de force entre les deux pouvait conseiller la morgue...) alors que Matt Murdock, le séducteur de ses dames, renoue avec Heather Glenn, fille d'un riche industriel new-yorkais, femme un peu fragile et plutôt instable, qui comme le veut la tradition connaîtra un destin funeste.
Vous savez quoi? Ces épisodes sont bons, franchement bons. On nage en plein polar, les ombres envahissent les recoins de la ville, la gestuelle des personnages se veut chorégraphie filmique. Klaus Janson est l'encreur parfait pour le travail de Miller, alors que des tas d'éléments viennent poser une routine rassurante, qui constitue tout l'intérêt même de la série, du Josie's bar (que Netflix portera à l'écran avec intelligence) à l'ami Foggy, toujours en retrait, bonne âme dépassé par les événements.
Ce Daredevil "pré-Elektra" est le dernier adieu à une époque un peu plus insouciante, où le ton commence à s'assombrir fortement, où le jeu se muscle et le drame guette. Frank Miller venait de poser ses valises, et il ne faisait que s'installer. On allait en voir de belles...
A l'époque la Veuve Noire (pardon Black Widow) est un personnage récurrent de l'univers de Daredevil, et la libération de la femme n'étant pas encore pleinement effective, elle se fait facilement capturer, ce qui oblige Daredevil à lui prêter main forte. L'occasion pour DD de s'en prendre sérieusement et radicalement à Bullseye, et d'initier ainsi ce qui va devenir une obsession, un rapport mortifère qui unira ces deux étranges personnages, qui entameront un cycle de drames entré dans la légende. Autre moment clé dans cet album, lorsque Ben Urich admet au héros en collants rouges qu'il a percé lui aussi sa double identité. Le journaliste du Bugle préfigure de la sorte tout ce que Brian Bendis allait narrer des lustres plus tard. Nous assistons au dilemme de la presse, à savoir publier un scoop à tout prix, au nom du droit à informer, ou taire ce que l'on sait, pour que ce silence bénéficie au bien commun, c'est à dire au travail périlleux de Daredevil. Celui-ci se fait aussi démonter la tête par Hulk (il finit à l'hôpital, ce qui n'est pas si mal car la différence de force entre les deux pouvait conseiller la morgue...) alors que Matt Murdock, le séducteur de ses dames, renoue avec Heather Glenn, fille d'un riche industriel new-yorkais, femme un peu fragile et plutôt instable, qui comme le veut la tradition connaîtra un destin funeste.
Vous savez quoi? Ces épisodes sont bons, franchement bons. On nage en plein polar, les ombres envahissent les recoins de la ville, la gestuelle des personnages se veut chorégraphie filmique. Klaus Janson est l'encreur parfait pour le travail de Miller, alors que des tas d'éléments viennent poser une routine rassurante, qui constitue tout l'intérêt même de la série, du Josie's bar (que Netflix portera à l'écran avec intelligence) à l'ami Foggy, toujours en retrait, bonne âme dépassé par les événements.
Ce Daredevil "pré-Elektra" est le dernier adieu à une époque un peu plus insouciante, où le ton commence à s'assombrir fortement, où le jeu se muscle et le drame guette. Frank Miller venait de poser ses valises, et il ne faisait que s'installer. On allait en voir de belles...
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