Il s'agit en fait de Liefeld for fans. C'est à dire une histoire qui récupère tous les codes du genre (voyages dans le temps, timeline menacée et nécessité de revenir en arrière pour changer le futur) et les personnages qui vont avec (Deadpool, Wolverine, Cable, bref toute la ribambelle qui trente ans plus tôt furent les clés d'une ascension rapide pour un jeune artiste aux dents longues). Le Major X débarque d'une sorte d'îlot de calme et volupté pour les mutants, un royaume privé où ils se la coulent douce, dans un lointain futur, mais menacé par une disparition subite. Qui est Major X, annonce le titre, avec un héros phare doté d'un casque orné d'un grand X central, sorte de viseur rappelant celui de Scott Summers dans sa période "je viens d'endosser le rôle du plus grand terroriste mutant recensé", et un code couleur assez classique (Deadpool-esque)? La réponse est banale et sortie de nulle part, dès la fin du premier numéro. On préfère vous la taire, si l'envie vous vient d'en savoir plus. Pour maintenir le lecteur en haleine, Liefeld ne peut pas compter sur un talent de conteur hors norme, alors il ressort l'artillerie lourde, héritée (encore une fois) des années 90. Autrement dit on tape d'abord, on s'explique ensuite. On sort les griffes avant la poignée de main. On tire à vue, sur qui, on s'en rend compte ensuite. Bref, c'est du Rob Liefeld, c'est du comic book avec des héros sous perfusion de testostérone, qui grimacent rien qu'en soulevant une tasse de café, dotés de mâchoires si anguleuses qu'on pourrait y dessiner un rectangle à main levée. Reste à savoir si en 2021 vous aurez encore envie de lire ce genre de récit.
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