Le mois dernier, Panini a fait du déstockage : en achetant un de ses mensuels phares, vous vous retrouviez avec une autre revue offerte. A ce petit jeu de l'incertitude j'ai tiré ma foi une bonne pioche, puisque j'ai hérité d'un exemplaire de Marvel Universe, consacré à la mini série BEYOND.
Beyond, comme le Beyonder, l'être tout puissant à la base de la grande saga des Guerres Secrètes, pour ceux qui suivent les comics depuis des lustres. Enfin presque, car si le processus de sélection des différents personnages qui vont participer à cette nouvelle aventure est identique, les raisons en seront tout de même différentes, et sur un ton bien plus badin. Nous suivons pour commencer le quotidien d'un jeune nouveau super héros fort sympathique du nom de Gravity, qui se laisse attirer et happer par une construction gigantesque en plein Central Park. De là, il se retrouve projeté à bord d'un énorme engin spatial, entouré d'un cast divers et varié de héros et de criminels, comme au bon vieux temps des Secret Wars. L'animosité règne entre les individus au point que les disputes éclatent immédiatement, culminant avec un Venom/Scorpion qui embroche avec sa queue/aiguillon le tisseur des familles, Spiderman, trucidé dès le premier volet des six que compte cette aventure. Le vaisseau précipite et s'écrase sur une planète inconnue où l'histoire semble bégayer : voilà qu’à nouveau on demande à nos héros de se castagner à mort, jusqu'à ce que le dernier rescapé puisse exprimer et voir exaucer tous ses vœux les plus fous. Si la solidarité semble de mise pour se sortir de ce mauvais pas, certains font parler leur égoïsme avant tout, et semble prêt à mettre au point un vrai petit carnage pour décrocher la timbale promise et rentrer sur Terre. MacDuffie n’utilise pas forcément que les gros bras de l’univers Marvel, pour étoffer son récit, au contraire, on voit poindre toute une série de personnages mineurs, comme Deathlock le cyborg, le Fantôme de l’Espace ou encore Hood, caïd de la pègre qui à l’époque n’avait pas encore eu droit à son grand baptême de la crédibilité sous la plume de Bendis. Il a également le bon goût de nous offrir une nouvelle plongée dans les affres de l’incertitude, qui rongent un Hank Pym plus que jamais décidé à reconquérir son ex femme (La Guêpe) et en bute à une incapacité chronique à faire oublier ses actions passées (il a frappé son épouse) et sa difficulté à se faire une place dans une société super héroïque où il ne fait pas toujours bon, pour le moral et l’amour propre, de côtoyer des dieux et des mutants surpuissants. J’en arrive aux dessins, signés Scott Kolins, dont je suis loin d’être un grand fan, à la base. Et pourtant le bougre s’améliore, peu à peu, et c’est indéniable. Son style cartoonesque et naïf est ici justifié par un humour, un second degré, qui affleure tout au long de l’aventure, qui ressemble plus à une parodie des « Secret Wars », qu’à sa descendance directe. Beyond ! est une Bd rafraichissante et pétillante, truffée d’action et de rebondissement, peut être un peu trop inconséquente pour tous les lecteurs sérieux qui ne jurent que par le sacro-saint réalisme et sont fans d’ambiances urbaines oppressantes, mais qui est capable de vous faire bien sourire et de vous réjouir, pour peu que vous l’affrontiez sans avoir trop de préjugés. Mention spéciale au travail de Paul Mounts, qui entre couleurs chatoyantes et clair obscurs léchés et de belle facture, contribue au rachat de Scott Kolins, son compère aux crayons. Si Panini a d’autres aventures du même tonneau à liquider pour quelques centimes de plus, je suis preneur. Les nouveaux lecteurs devraient être du même avis, gageons le.
Je n’avais pas été trop emballé par cette parodie des guerres secrètes. Mais bon, je ne suis peut être pas objectif à cause de la nostalgie de l’œuvre originale !
RépondreSupprimerDu coup je n’ai pas beaucoup ri, et j’ai trouvé les dessins fades et simplistes.