Si la période Ann Nocenti sur Daredevil est aussi réussie, c'est bien parce que la scénariste a su faire paraître en filigranes les thèmes de société qui lui sont chers, à travers les épisodes. De l'écologie au féminisme, de la politique au nucléaire, elle a su modeler la série en un véritable vivier à idées qui ont permis d'affronter des situations, des interrogations, autrement délaissées. Dans ce récit complet Marvel, qui regroupe les épisodes #250 à #252 de la série régulière, l'action commence avec un cours de science et un professeur qui explique les ravages d'une explosion atomique (sur une double page), ce qui ne manque pas d'impressionner et de perturber Lance, un gamin rêveur et solitaire. Qui n'est autre que le fils de Bullett, un agent gouvernemental à la force colossale, trempant dans des affaires louches et aux méthodes de barbouze peu regardant. Matt Murdock (et Karen Page) est quand à lui momentanément exclu du barreau, et il prodigue ses conseils et son aide dans un centre d'accueil juridique et social de Hell's Kitchen, en attendant de retrouver un jour le chemin des grands tribunaux. Dans sa ligne de mire, nous trouvons une société multinationale, la Kelco, qui ne s'embarrasse pas de où et comment jeter ses déchets toxiques, au point d'avoir entraîné la cécité d'un pauvre gamin. Ajoutez à cela une conspiration gouvernementale pour protéger la Kelco, des activistes verts aux méthodes pas toujours subtiles, et vous obtenez un mélange explosif, qui ne repose pas sur des combats et une intrigue super-héroïque classique, mais puise au coeur des thématiques de Nocenti, en suivant une exploration psychologique et dramatique des personnages, qui privilégie l'humain au super-humain. Jusqu'au dernier épisode, qui est en fait un tie-in à un événement plus grand, Fall of the Mutants. Les cavaliers de l'Apocalypse sèment la panique dans New-York, au point que cette fois tout le monde (le petit Lance en premier lieu) est convaincu que l'inévitable s'est produit : la catastrophe nucléaire. L'occasion pour chacun de montrer qui il est vraiment en son for intérieur, et de peindre un drame intimiste en la personne de Cain, un jeune adolescent déboussolé et doutant de tout, qui trouve la mort sans avoir vraiment vécu. Tout ceci est dessiné par un Romita Jr des grands soirs. L'artiste aujourd'hui parfois conspué atteignait progressivement le sommet de son art, et ses planches tout en mouvement, ses scènes d'action si dynamiques, étaient de vrais plaisirs pour les yeux. Un Rcm différent du reste de la production, qui isole trois numéros de Daredevil caractérisant bien ce qu'a pu être la gestion Ann Nocenti, dont nous attendons de pied ferme une belle version librairie en français.
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