CHAMPIONS #1 : LA JEUNESSE AU POUVOIR

J'imagine aisément la tête du lecteur qui a cessé de lire des comics Marvel pendant 4 ou 5 ans, et décide tout à coup de reprendre ses amours de jeunesse : il va se retrouver avec sous les yeux toute une flopée de nouvelles versions de ses héros préférés, considérablement rajeunis, ou présentés sous de nouveaux avatars. Hulk n'est plus Bruce Banner, mais Amadeus Cho, la Vision a une fille, il y a un Nova adolescent et une nouvelle Miss Marvel de confession musulmane qui plus est, et c'est le jeune Scott Summers qui vit désormais à notre époque. Pour ne pas parler du déjà plus ancien Miles Morales, qui a débarqué dans l'univers Marvel traditionnel, pour endosser officiellement le costume de nouveau Spider-Man. Certains d'entre eux avaient déjà intégré les All New All Different Avengers de Mark Waid, mais il est clair qu'ils n'était pas franchement à leur place, d'autant plus qu'à force de se sentir frustrés et de devoir obéir à des ordres qui sont contre leur nature même, ils ont fini par claquer la porte. Dernière en date, Kamala Khan, la nouvelle Miss Marvel donc, qui décide de rendre son tablier et de faire cavalier seul. Comme tous les jeunes d'aujourd'hui, c'est en utilisant les réseaux sociaux et son smartphone qu'elle peut convoquer ses amis, et tenter de mettre sur pied un groupe capable de faire la différence, notamment en se faisant apprécier et bien vouloir du public. Si les adultes -ces prétendus mentors- ont perdu de vue ce que signifie vraiment l'héroïsme, et se tapent dessus sans véritables raisons, les gamins ont bien l'intention de garder le cap et de mettre leurs forces en commun, pour faire le bien et rien que le bien. Restaurer la confiance. Et ça marche aisément, avec des situations simples, un défi comme par exemple des mineurs piégés dans l'explosion d'une galerie souterraine, et sauvés par le nouveau Hulk. Ce n'est pas une menace cosmique, mais c'est suffisant pour rendre foi en ce super-héroïsme de demain. 
Mark Waid s'en sort très bien, et il dépeint des personnages crédibles, sans tomber dans un jeunisme exaspérant. Côté dessins, Humberto Ramos est à son maximum; son style est explosif, hyperkinétique, la construction des planches est parfois vertigineuse, et pour peu que vous appréciez sa manière de mettre en scène les héros Marvel, vous allez vous régaler. Alors certes il ne s'agit pas d'une série qui démarre avec un numéro flamboyant, et des enjeux cataclysmiques, mais tout simplement un nouveau groupe de jeunes héros qui s'inscrit parfaitement dans l'air du temps. Et qui pourrait bien vivre des aventures bien plus intelligentes qu'on ne pourrait le soupçonner. Optimisme et foi dans l'avenir... qui a dit que les comics devaient forcément être sombres et tourmentés?


A lire aussi : 




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!

VENOM THE LAST DANCE : UN DERNIER VOLET (IN)DIGNE DES DEUX AUTRES ?

  Certes, peut-on vraiment afficher une surprise sincère, en sortant des salles obscures ? Il s'agit tout de même du troisième Venom et ...