Petite précision importante mais pas indispensable pour débuter. Planetoid Praxis eest en fait la suite de la mini série Planetoids, parue en 2012 chez Image Comics. La vie a suivi son cours depuis, et Ken Garing peut enfin proposer la suite, avec un récit qui se rattache à ce qui a précédé, tout en se lisant facilement, même pour un lecteur qui prend le train en cours de voyage. Faisons fi du passé, et concentrons nous sur l'objet du présent. En gros, sur une planète isolée nous assistons à l'arrivée d'un visiteur venu d'un autre monde, engoncé dans une armure/scaphandre qui nous cache les détails de son anatomie, son identité. Il est venu, en apparence, pour étudier la communauté qui s'est établi sur ce territoire, isolée et protégée du reste de la galaxie par des émissions electro magnétiques. Mais si les enfants l'accueillent avec joie et candeur, les adultes sont beaucoup plus méfiants. Du reste, s'adresser à un être dont on ne voit pas le visage ne peut inspirer que le rejet. Alors au diable les bonnes manières... La vérité explose et se répand comme la poudre. le visiteur est en fait de la race des Ono Mao, sortes de dictateurs conquérants qui ont semé la mort et la tyrannie sur plusieurs planètes, dont sont issues les membres de notre communauté cachée. Du coup, ce sera la case prison, humiliation, et après une brève consultation, l'Ono Mao voit son destin livré à la vindicte du peuple. Vous pouvez deviner la suite...
On a l'impression de lire quelque chose de furieusement actuel. Pas le temps de prendre une décision responsable et étudiée, la fureur et la colère sont mauvaises conseillères. L'autre est différent, on a un passif avec lui, alors peu importe ses motivations, le fait que finalement il vienne seul et désarmé (étrange pour un "envahisseur") on le condamne avant de l'entendre, et de comprendre. Ken Garing a tout fait dans ce numéro, du scénario au dessin, jusqu'au lettrage. Si ce n'est pas le plus grand artiste disponible chez Image Comics, il est sacrément efficace en terme de story telling, et il propose donc un récit ultra lisible et accessible, qui parvient à retenir notre attention ans le moindre effort. Il y a (au début surtout) économie de parole, ce n'est pas sur-écrit, c'est simple, linéaire, et assez touchant. Bref je suis conquis par ce début, par ce comic-book qui risque d'être noyé au milieu des sorties redondantes et abondantes de cet hiver 2017. Honnête et touchant, ce Planetoid : Praxis se présente pour ce qu'il est, c'est à dire un travail à dimension humaine, sans effet de manche, mais qui s'annonce solide, et pertinent. Si vous n'avez de cesse de dire que les "majors" vous déçoivent et que vous voulez lire autre chose, et bien voilà, rien de révolutionnaire, juste un titre qui attend que vous lui donniez une (petite) chance.
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