Il faut reconnaître que le twist final, qu’on aime ou qu’on déteste, renverse la lecture d’ensemble et donne soudain un goût amer aux scènes répétitives. Le malaise, bien plus que la terreur, est la vraie réussite de cette mini-série. Gavin Fullerton accompagne ce climat avec des planches sobres, des aplats d’ombre, des monstres pas toujours convaincants mais des silences graphiques qui glacent plus sûrement que mille effets sanglants. On nage dans l'incertitude, et on se surprend souvent à détester tous les membres de cette famille. Le père qui n'a de cesse de geindre et qui après tout doit assumer son infidélité, source de tous ses problèmes de couple. L'épouse, qui n'est pas un monstre de sympathie et attend le bon moment pour passer une soufflante à son mari. Et même le gamin ! Certes, il a quatre ans, l'âge auquel on devrait tout pardonner, normalement. Mais ne faisons pas semblant d'ignorer la réalité, un enfant peut aussi ajouter son lot de problèmes dans un couple qui se délite. Ce n'est pas de son chef, il n'y peut rien, mais ça arrive, et ça ne fait qu'accentuer les failles, qui peuvent devenir canyons. Tout cela est bien raconté, avec un vrai timing et une touche reconnaissable dans les dialogues. Tynion sait creuser dans les êtres qu'il met en scène, quitte à tourner et retourner mille fois la cuillère dans le pot. En somme, Derrière la porte n’est ni un chef-d’œuvre instantané ni un échec. C’est une fable noire sur la lâcheté parentale, les secrets de famille et la manière dont les enfants héritent des monstres des adultes. C'est bien ficelé, honnête, assez vrai. Franchement, ça se tente.
DERRIÈRE LA PORTE : LA FAMILLE ET LA PEUR SELON TYNION IV
NEW GODS TOME 1 : LA CHUTE DES DIEUX
THE BIG BURN : ROMANCE ET BRAQUAGE AVEC HENDERSON ET GARBETT
Pendant ce temps, Carlie végète dans un asile, et semble bien décidée à se laisser convaincre que rien de ce qu'elle a vécu est réel. On dirait une sorte d'Ocean’s Eleven possédé, avec en prime des dialogues grinçants entre Owen et le Diable, où chaque phrase sème le doute autant chez le héros que chez le lecteur. Un Owen qui utilise les recherche de sa partenaire pour rassembler d'autres individus (peu recommandables) aux quatre coins du monde. Des âmes perdues (ou vendues, pour être exact) et précieuses, chacun apportant sa pierre à l'édifice, pour mettre au point le plan parfait et tromper le Diable. Sauf que pour le rencontrer à nouveau, ce plan requiert un détail qui fait froid dans le dos : il va falloir mourir ! Côté visuel, Lee Garbett confirme qu’il est plus qu’un artisan solide. Son trait rappelle vaguement Cliff Chiang : des visages anguleux, des regards doux, sauf ceux du Diable, acérés comme des lames. L’alchimie avec Lee Loughridge fait le reste. Le coloriste opte ici pour des palettes sobres, des aplats qui ancrent les personnages dans une familiarité trompeuse. Et lorsqu’on plonge en Enfer, il brouille ses couleurs, les rend brumeuses comme si le réel se dissolvait sous nos yeux. Le rythme est effréné, on passe d'un retournement de situation à l'autre, on sourit souvent, et beaucoup. On vibre, aussi. C'est clairement une réussite décomplexée, un album qui se veut divertissant et intelligent dans sa manière de toujours promettre l'inattendu à chaque tournant. On soulignera juste, car on est omniscient et pointilleux, chez UniversComics, l'étrange ressemblance entre cette histoire et celle publiée l'été dernier dans la série Dylan Dog en Italie. Un diptyque intitulé Stangata agli inferni, qui présente la même trame de fond, le même casse aux enfers, le besoin de mourir tout en revenant à la vie grâce à un complice, le même passage au volant d'un véhicule pied au plancher, une fois dans l'au-delà. Et d'autres petites coïncidences, qui sèment un peu le trouble. En tous les cas, The Big Burn, et le Dylan Dog en question, offrent tous de bons moments de lecture !
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TERRES D'YNUMA TOME 1 : SAMOURAI ROUGE (CHEZ SOLEIL)
L'album est organisé autour de 4 temps forts, de 4 missions différentes qui s'intitulent : L'étang, La source, le petit pâtre et Rêves perdus. Dans la seconde d'entre elles nous découvrons comment Zhao règle les problèmes, en ingérant les larves des démons qui tentent de pénétrer à travers la faille. Ensuite, c'est l'apparition d'un jeune berger qui déplore la perte des bêtes de son troupeau qui entre dans le récit. Le gamin va intégré le binôme composé de Zhao et Mei-Jen et apporter de la fraîcheur au duo. Enfin, dans la dernière partie, on découvre un terrible Fils du néant, une sorte de serpent de mer gigantesque qui se nourrit des souvenirs et du passé de ses victimes, jusqu'à ce qu'elles n'aient plus la moindre substance vitale. Le combat est très intéressant car non seulement nous avons droit à de l'action spectaculaire, mais en plus cela repose sur un concept fascinant, particulièrement bien exposé retranscrit par Nicolas Jarry. Le scénariste réussit le tour de force de nous maintenir en haleine du début à la fin, grâce à tout un tas de concepts, de personnages, de rebondissement traités avec un sens du rythme et du récit remarquable. On pouvait craindre au départ une énième caricature du genre, une simple variation sur un thème déjà joué mille fois, mais il n'en est rien. Et sans réinventer ce type de bande dessinée, Jarry réussit pleinement à convaincre dans son intention. Il faut dire qu'au dessin il est épaulé par un Vax absolument somptueux. Chaque planche, chaque vignette, chaque arrière-plan est soigné, tout est beau, tout est vivant, tout est impressionnant de clarté, lisibilité, et dans le même temps tout est spectaculaire. Les couleurs de Vincent Powell permettent d'apporter la touche finale à ce qui graphiquement ressemble à une des plus belles choses que vous allez pouvoir feuilleter cette année. En somme, nous étions curieux de tester ce nouveau cycle lié au monde d'Aquilon, prévu en 5 tomes. Le premier est une réussite complète.
LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : HISTOIRE DE LA MER
- La sortie de l’album Ces lignes qui tracent mon corps que l’on doit à Mansoureh Kamari et qui est édité chez Casterman
- La sortie de l’album Une obsession que l’on doit à Nine Antico ainsi qu’aux éditions Dargaud dans la collection Chari vari
- La sortie de l’album Le piano de Leipzig que l’on doit à Tian ainsi qu’aux éditions Gallimard
- La sortie de l’album Hazara blues que l’on doit à l’histoire de Reza Sahibdad qui confie son histoire à Yann Damezin pour un album sorti chez Sarbacane
- La sortie de Pour adultes, avec réserves, second tome de la série Contrapaso que l’on doit à Teresa Valero et aux éditions Dupuis dans la collection Aire noire
- La réédition du premier tome de Contrapaso, un titre baptisé Les enfants des autres que l’on doit à Teresa Valero, qui retrouve le chemin des librairies au sein de la collection Aire noire des éditions Dupuis.
LA BALLADE DES FRÈRES BLOOD : LE WESTERN MAGNIFIQUE DE AZZARELLO ET RISSO
Azzarello, fidèle à lui-même, économise les mots comme on économiserait les balles : chaque réplique fait mouche, chaque silence laisse à Risso le soin de déployer son imagerie hantée. Le récit n’épargne rien : trahisons, règlements de comptes, visions presque bibliques d’une famille maudite. Même les passages les plus dérangeants (le sang, mais aussi le sexe, encore que ça pouvait être pire, bien pire) rappellent que le western n’a jamais été un terrain pour les âmes sensibles, un imaginaire qui hésite sans cesse entre tragédie antique et expérience viriliste. Au fil des épisodes, l’histoire gagne en intensité. Les gamins croisent Chouette Enragée, une indienne hors-la-loi qui reflète leur propre perte, et l’ombre d’Anna, leur mère, se fait plus complexe à mesure que son lien avec Cain, son ravisseur, est dévoilé au lecteur. Vous vous attendiez à une quête familiale et un happy end larmoyant dans les jupons de la maman, vous allez être sacrément déçus, ou immensément ravis, c'est selon. Les choix moraux deviennent des impasses sanglantes, et chaque décision semble creuser un peu plus la tombe des protagonistes. De tout le monde, sans exception. Bref, cette Ballade réussit ce que peu de westerns en BD osent : manier le cliché pour mieux le dynamiter, puiser dans l’imaginaire du western spaghetti, pour en donner une interprétation moderne et mature. Les quatre épisodes se lisent d'une traite, vous prennent par le col et ne vous lâchent jamais, malgré quelques instants où une certaine confusion peut régner au milieu de ces visages burinés par le soleil qui tape dur . On en sort secoué, heurté, fasciné. Une des lectures majeures de l'année 2025, dans les librairies françaises.
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UN DOCU BD POUR BRUCE SPRINGSTEEN CHEZ PETIT À PETIT
Tout commence, bien évidemment, par sa première guitare, mais aussi par ses premières désillusions au moment de s’en servir. Viennent ensuite la formation d’un premier groupe et la sortie d’un premier album qui ne rencontre pas vraiment le succès, au point que le second devient déjà un pari sur l’avenir. Dans ce genre de situations, l’essentiel réside dans les bonnes rencontres et, surtout, dans les bons morceaux au bon moment : c’est ainsi que se dessine peu à peu un chemin vers la reconnaissance. Pour franchir cette étape décisive, Springsteen s’entoure d’une formation restée légendaire — le E Street Band — et il doit son surnom de « Boss » non pas à un quelconque statut social, mais à sa volonté de commander sans déléguer ni accepter de compromis. Ce groupe va s’avérer crucial pour lancer une ascension fulgurante. L’album résume toute la carrière de Springsteen avec pertinence. Chacun de ses disques majeurs bénéficie d’un chapitre dédié, et le récit montre bien comment la route vers le succès fut irrésistible et rapide, malgré un passage par la case « dépression », abordée ici sans détour. Le style des dessinateurs varie considérablement : d’un chapitre à l’autre, on passe d’un réalisme minutieux, où Springsteen semble plus vrai que nature (Gilles Pascal), à des pages oniriques et éthérées (Gin). Au final, que l’on soit fan de l’artiste ou non, ce docu-BD s’impose comme l’un des plus réussis de la collection. Il trouve le rythme juste, met en avant les moments-clés et évite soigneusement les pièges du racolage, des potins ou des détails superflus. Un ouvrage parfaitement centré sur son objectif, qui donnera immanquablement envie de réécouter les plus grands tubes d’un artiste incarnant, depuis des décennies, l’Amérique. La vraie.
Et si l’éditeur nous lit, sachez que nous avons déjà le scénario et la documentation pour un album consacré à Depeche Mode. Chiche ?
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FANTASTIC 4 ET SURTOUT FATALIS 2099 : L'OMNIBUS CHEZ PANINI
La convalescence du tyran déchu le mène à la rencontre des Zefiro, une tribu tzigane qui réactive un vieux lien avec le passé. Grâce à eux, Fatalis se réinvente : nouvelle armure, nouvelles armes, et surtout une nouvelle posture. Car dans ce futur où les multinationales écrasent les peuples, Fatalis se transforme en champion de la liberté. Attention : champion à sa manière, c’est-à-dire avec une main de fer, un sens très personnel du bien commun et un ego toujours sans pareil. Pour reprendre le contrôle, Doom déploie une stratégie méthodique : accumulation de ressources, exploitation d’un minerai rare et instable, le Tritonium, puis reconquête progressive de son territoire. Le récit de John Francis Moore suit une lente montée en puissance : d’abord le paria humilié, ensuite le rebelle soutenu par quelques alliés, enfin le chef incontesté, prêt à reprendre son trône et à rappeler à tous qu’en 2099, comme depuis les années soixante, Fatalis reste Fatalis. Au dessin, c'est Pat Broderick qui imprime son style au titre, avec une minutie précieuse et beaucoup d'expressivité. La série se distingue par son ton sombre, son mélange de science-fiction et de politique, et par ce paradoxe délicieux : le dictateur traditionnel se mue en libérateur, mais sans jamais cesser d’être lui-même. Doom 2099, c’est le rêve suprême de tout despote éclairé : sauver son peuple, mais à condition que ce peuple obéisse sans discuter. En somme, un Fatalis transposé au XXIe siècle… et toujours en avance d’un masque sur tout le monde. Avec même du Warren Ellis en fin de parcours, pour mettre en scène l'ascension définitive vers le pouvoir d'un personnage complexe, qui va aussi être au centre de l'actualité avec Doom World, publiés en plusieurs softcovers (deux par mois) dans les semaines à venir. On y reviendra, forcément. Pour aujourd'hui, ajoutons juste que l'omnibus de Panini nous semble indispensable !
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THE PUNISHER RED BAND #1 : LA REVIEW V.O
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NAMOR : LE DERNIER ROI D'ATLANTIS AVEC JASON AARON
Aaron semble être, ces derniers temps, la carte maîtresse que joue Marvel lorsqu’il s’agit de réinventer un personnage et de l’adapter aux préoccupations contemporaines. Nous avons dit que Namor s’aimait beaucoup, mais en réalité, cet amour qu’il porte à lui-même n’est-il pas plutôt une forme de haine ? Très jeune déjà, il a souffert de son statut d’hybride, qui lui a valu le rejet d’une grande partie des siens. Son grand-père, alors maître de la cité d’Atlantis, était un homme corrompu, pour qui le bien du peuple ne comptait absolument pas. Namor, lui, prit très tôt l’habitude de fréquenter les oubliés et les déclassés, découvrant à quel point l’injustice régnait sous les mers. Mais son sang princier le plaçait dans une position paradoxale : il ne pouvait pas se ranger du côté des faibles, car il était destiné à devenir le garant d’un système oppresseur dont il devait perpétuer les mécanismes. Et puis, Namor fit souffrir Atlantis à son tour : il l’entraîna dans des guerres absurdes, réagit sans cesse au quart de tour, considéra la diplomatie comme l’ultime recours, seulement après l’échec des coups, des bombes et des attaques. Ces choix laissèrent évidemment des cicatrices profondes dans le royaume. Aujourd’hui, alors qu’une grande guerre de succession éclate, Namor a choisi un temps de se mettre en retrait. Mais son retour l’oblige à composer avec les erreurs du passé et à faire preuve d’une subtilité nouvelle face aux événements présents. Ce parcours l’amène à se rapprocher de celle qui fut sa première petite amie encore adolescent, mais aussi à affronter les fantômes de son histoire et à se mesurer aux créatures des profondeurs : coraux vivants, baleines mutilées par l’exploitation et la destruction systémique depuis des décennies… Deux temporalités confiées à deux artistes différents, Alex Lins (le plus intéressant des deux) et Paul Davidson. Bref, tout cela est complexe. Cette série propose plusieurs niveaux de lecture, très loin du super-héroïsme classique. À l’image de Namor lui-même : insaisissable, stratifié, jamais là où on l’attend, et impossible à enfermer dans une simple définition. En tout cas, une publication qui ne se contente pas d’effleurer son personnage : la série creuse, exhume et révèle des facettes trop longtemps méconnues ou ignorées.
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CIVILISATIONS ROME : FIN D'UN EMPIRE AVEC RICHEMOND ET FERNIANI
Bien sûr, nous savons que certains d’entre vous achètent une bande dessinée avant tout pour son dessin. Et vous serez ici comblés. Le travail de Federico Ferniani est d’une qualité remarquable : chaque planche est d’une minutie exemplaire, chaque vignette, chaque décor, chaque arrière-plan respire la volonté de ne rien laisser au hasard. Les expressions des personnages sont parfaitement réussies, et les figures féminines se distinguent par une grâce particulière, notamment Aula, une sorte de médium dont les dons exceptionnels lui permettent de se glisser incognito parmi les plus puissants et d’influencer le destin selon ses desseins. La mise en couleur d’Axel Gonzalbo magnifie l’ensemble : intime et subtile dans les scènes en intérieur, ample et majestueuse dans les panoramas d’architecture romaine, qu’il s’agisse de l’Empire d’Occident ou d’Orient. Seul petit bémol qu'il serait possible d'apporter, cette vision très négative de la décadence de l'empire, qui se meurt dans des orgies, des révolutions de palais, de la violence qu'on devine parfois un peu gratuite. On placera ça sur le compte de la nécessité de muscler l'entrejeu pour saisir le lecteur au collet et lui donner envie de tout lire d'une traite, sans respirer. Après Crète et l'Egypte, ce dernier volume consacré à Rome est probablement un épouvantail pour les professeurs d'histoire qui traquent les incohérences ou les outrances au nom de la vérité (que par ailleurs nous ne connaissons qu'à travers le prisme d'observateurs qui se contredisent, souvent). Je ne leur en veux pas, j'ai cette manie, moi aussi. Mais ce n'est pas le propos ici, pas tout le propos. Et l'album est si beau, si riche, que s'en passer pour cette raison serait quand même une bien mauvaise idée.
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ALL-NEW VENOM T1 : QUI DIABLE EST LE NOUVEAU VENOM ?
Le troisième épisode fait coup double : il permet éliminer des suspects et il est là pour relancer le jeu avec un intrus inattendu. Venom fracasse du soldat d’A.I.M. dans une séquence jubilatoire, mélange de brutalité et d’humour pince-symbiote, où le héros doré prend presque des airs de Tortue Ninja survitaminée. Gómez accentue cette légèreté graphique, avant de basculer vers un design plus monstrueux quand le symbiote reprend le dessus, quand il voit Dylan menacé. Madame Masque, elle, confirme son rôle d’antagoniste, et ça fait du bien de la revoir en forme, quand on a connut ses belles heures dans les pages d'Iron Man. Et puis, coup de théâtre : Paul Rabin, le compagnon honni de Mary Jane, entre dans la danse. De quoi hérisser le poil des lecteurs les plus puristes, mais Ewing semble s’amuser à pousser le paradoxe : et si le type que Dylan déteste incarnait en fait le héros qui l’impressionne le plus ? En tous les cas, ce Paul a autant de charisme qu'un François Bayrou le neuf septembre au matin, et il finira par connaître un destin similaire. MJ, réveille-toi ! Au fond, All-New Venom est un exercice de style : relancer une franchise déjà usée par des décennies de porteurs du symbiote successifs, tout en injectant humour, second degré et clins d’œil malicieux. Ewing connaît son public et ses obsessions, et Gómez sublime chaque scène avec une énergie contagieuse. Reste la grande question : dois-je vous gâcher la surprise, à vous qui vivez dans une grotte depuis des mois et ne savez pas encore qui est le ou la nouveau/nouvelle Venom ? Allez, je vais être plein de mansuétude et ne le dirai pas, histoire de maintenir la pression, pour les deux pour cent du lectorat qui ne savent pas. Vous allez halluciner. Reste que ce premier tome est sympa, frais, je n'en attendais pas tant !
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LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : ROUGE SIGNAL
- La sortie de l’album La tête de mort venue de Suède que l’on doit à Daria Schmitt et qui est publié chez Dupuis dans la collection Aire libre
- La sortie de l’album Des filles normales que l’on doit à Manon Debaye et qui est édité chez sarbacane
- La sortie de l’album Flous artistiques que l’on doit à l’auteur américains Dash Shaw, un titre publié chez Dargaud
- La sortie de la deuxième et dernière partie de L’âge d’eau que l’on doit à Benjamin Flao et qui est publié chez Futuropolis
- La sortie de l’album Les yeux d’Alex que l’on doit à Claire Fauvel, un ouvrage publié chez Glénat dans la collection 1000 feuilles
- La sortie du deuxième tome de la nouvelle Ciné Trilogy que signe Amazing Améziane, un titre consacré au réalisateur Steven Spielberg sorti aux éditions du Rocher.
DR WERTHAM : DE LA PSYCHIATRIE AU COMICS CODE ET LA CENSURE
L’équilibre. Il règne tout de même comme une dichotomie dans cet album. La première partie nous montre un Fredric Wertham quelque peu frustré et qui est généralement un individu à prendre avec des pincettes, dans le milieu professionnel. Imbu de lui-même, il est persuadé d'avoir toujours raison, mais il faut aussi admettre qu'il sait ce qu'il veut et qu'il sait ce qu'il fait. Il faut bien évidemment replacer son travail dans le contexte, avec les connaissances de l'époque. En tout les cas, Wertham fait preuve d'empathie envers les patients, et contrairement à ce que l'on pourrait croire aujourd'hui, il est plutôt à classer dans le camp des progressistes, au niveau politique. C'est par la suite que ça se gâte, lorsqu'il commence à se fixer de façon presque monothématique sur les comics et à voir dans ces illustrés (souvent violents et qui proposaient aussi des histoires effrayantes) une sorte de cristallisation du mal, de déclencheur de tous les traumatismes chez les jeunes, au point de les pousser sur le chemin de la délinquance et de la criminalité. Une opinion qui ne s'appuie sur aucun fait scientifique et qui tourne à l'obsession. Certes, Wertham va produire La séduction des innocents, une des raisons pour lesquelles le comics code va être instauré, mais dans le même temps, il a clairement perdu en crédibilité auprès de ses confrères, et ce qu'il a gagné en célébrité lui a été retiré en terme d'image publique. Tout ceci est bien retracé, bien documenté et bien rythmé, ce qui n'était pas gagné d'avance étant donné le caractère assez aride du sujet. C'est donc une lecture à recommander pour tous ceux qui sont intéressés par cette époque trouble et par la manière dont l'opinion publique percevait, dans les années 1950 et 1960, la liberté d'expression, la bande dessinée, mais aussi, au sens large, pour replonger dans l'enfer de la ségrégation, la manière dont l'Amérique acceptait sans vergogne une division intolérable conceptuellement et humainement. Bref un album qu'on ne serait trop vous recommander, parce qu'il est bien conçu, intelligent et pertinent. Le titre V.O, Dr. Werthless, est malheureusement un jeu de mots qui ne pouvait être traduit directement en français (Wertham/Worthless, c'est-à-dire inutile).
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U2 EN BD : SATANÉS IRLANDAIS CHEZ PETIT À PETIT
Comme toujours avec la collection de docu-BD publiée par Petit à Petit, cet album permet de revivre un parcours exceptionnel. Chaque grande étape de l’histoire de U2 est racontée en bande dessinée, chaque chapitre étant confié à un artiste différent, tandis qu’une partie éditoriale retrace avec clarté l’ascension irrésistible du groupe, dans un ordre chronologique, avant de conclure sur leur héritage et leur légende (le scénario est de Tony Lourenço et la recherche documentaire de Franck Verrecchia. La page des crédits est imprimée avec un contraste qui la rend peu lisible). Le dessin, souvent expérimental, privilégie l’énergie et la sensation à la recherche du réalisme photographique. La représentation des personnages peut varier fortement d’une page à l’autre, ce qui peut dérouter au début, mais contribue aussi à la richesse de l’ensemble. U2 méritait pleinement d’intégrer cette collection, et l’on attend déjà que des groupes comme The Cure ou Depeche Mode aient droit, eux aussi, à leur album (je suis sérieux, pensez-y !). La recette fonctionne à merveille : un mélange d’anecdotes, de moments connus de tous et de détails que seuls les spécialistes ont en mémoire, le tout secoué avec énergie pour donner envie de réécouter en boucle les grands disques du groupe, en comprenant mieux leur genèse et leur impact, parfois mondial. Bref, un album indispensable pour les fans, mais aussi pertinent pour tout amateur de musique curieux. En 2025, U2 n’incarne sans doute plus l’avenir du rock. Mais lorsqu’on se retourne sur les cinquante dernières années, qui oserait nier la force et le rôle de ces satanés Irlandais ? La preuve, chez Petit à Petit.
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UNIVERSCOMICS LE MAG' 55 (SEPTEMBRE 2025) : LE MONDE DE FATALIS
Septembre 2025
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Le monde de FATALIS
* Fatalis, le dictateur qui fait l'actualité. #doctordoom
* #LoisLane journaliste de choc (et de charme)
* #fantasticfour vs #superman le duel au cinéma
* Le cahier critique. Les albums cet été chez Panini Comics France Urban Comics Delcourt Comics Drakoo et chez Carrefour !
* Avec le podcast #lebulleur, le meilleur de la #BD
* Portfolio : #Blek Le Roc !
* Preview : #deadpool / #batman
Un grand merci tout particulier à #benjamincarret pour son travail (cover de Reiver85)
Quant à nous, comme toujours, on vous remercie pour vos PARTAGES et vos réactions, le seul geste qui vous est demandé pour faire vivre et perdurer ce Mag'. Bonne lecture !
DAKOTA 1880 : VOICI VENIR LE LUCKY LUKE D'APPOLLO ET BRÜNO
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UniversComics Le Mag' 47 Novembre 2024 60 pages. Gratuit. Pour lire et télécharger votre numéro https://madmagz.app/fr/viewer/6702c76b...
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