LE CAHIER DE VACANCES DE METAL HURLANT
LES AVENGERS DE JONATHAN HICKMAN EN OMNIBUS
LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : LA LONGUE ROUTE
Dans le 201e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente La longue route, adaptation de l’ouvrage de Bernard Moitessier par le scénario de Stéphane Melchior et le dessin de Younn Locard, un ouvrage publié chez Gallimard. Cette semaine aussi, le podcast revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :
- La sortie de l’album Manouche manouche que l’on doit à Johann G. Louis ainsi qu’aux éditions Dargaud
- La sortie de Rédemption, le cinquième titre de la série Wild west, un western que l’on doit au scénario de Thierry Gloris, au dessin de Jacques Lamontagne et c’est publié aux éditions Dupuis
- La sortie de l’album Méditerranée que l’on doit à Aurel, un titre publié aux éditions Futuropolis
- La sortie de Septembre 59, le premier tome de la série Les gorilles du général, un titre que l’on doit au scénario de Xavier Dorison, au dessin de Julien Telo et c’est publié aux éditions Casterman
- La sortie de l’album Après l’orage que l’on doit à Jean Cremers ainsi qu’aux éditions du Lombard
- La réédition au grand format avec bonus du second volet des aventures de Blacksad, un titre baptisé Arctic nation que nous devons au scénario de Juan Díaz Canales, au dessin de Juanjo Guarnido et c’est publié chez Dargaud.
JOUR J (ÉDITION SPÉCIALE) : LOS ALAMOS
Tout est une question de point de vue : on peut voir en Robert Oppenheimer un génie scientifique ayant contribué à mettre fin à la Seconde Guerre mondiale, ou au contraire, un esprit torturé ayant ouvert la voie à la course à l’armement nucléaire, précipitant ainsi le monde au bord du gouffre. Oppenheimer divise, encore aujourd’hui. Dans cet album spécial de la collection Jour J, on le retrouve au Nouveau-Mexique, quelques jours avant le fameux test Trinity, celui-là même qui scellera le sort du monde pour les décennies à venir. Avant qu’Hiroshima et Nagasaki ne soient pulvérisées, il faut d’abord qu’un engin expérimental fonctionne en plein désert. Et sans Oppenheimer — sans son savoir, sans sa capacité à résoudre les derniers calculs cruciaux — la réussite de l’opération semble quasiment impossible. Mais imaginons, même un instant, ce qui se serait passé si, à la dernière minute, le physicien avait pris la fuite. S’il avait sauté dans une voiture, sans prévenir personne, et s’était évaporé sur les routes poussiéreuses pour vivre une étrange odyssée, quelque part entre le vagabondage existentiel et la métaphysique. Une errance au cours de laquelle il croise, par un hasard improbable, un certain Jack Kerouac — oui, ce Kerouac, figure tutélaire de la beat generation, esprit libre tout juste déserteur de la Navy, et qui va se prendre d’affection pour Oppenheimer, au point de décider de l’aider à fuir les militaires qui le recherchent frénétiquement. Entre les deux hommes naît une complicité inattendue. C’est cette histoire que nous raconte Los Alamos, édition spéciale de la collection Jour J, publiée chez Delcourt. Au départ, il s’agissait des tomes 32 et 33 de la scollection, parus en 2019 ; les voici réunis dans un seul volume, enrichi d’un cahier rédactionnel à visée historique.
On a ici affaire à une brillante uchronie : et si l’homme qui portait sur ses épaules la responsabilité d’un cataclysme atomique décidait, à l’instant décisif, de ne pas aller jusqu’au bout ? S’il trouvait dans l’anarchie douce et la liberté radicale de ses nouveaux compagnons un moyen d’échapper à son destin ? Mais les auteurs ne s’arrêtent pas à cette simple parenthèse romanesque : Oppenheimer ne reviendra pas sagement à la base pour valider le test et changer le monde. Non, l’album pousse l’idée jusqu’au bout, en y injectant du suspense, des espions du KGB bien décidés à mettre la main sur le scientifique, le célèbre Eliott Ness ou encore William Burroughs, et toute une reconfiguration de l’histoire du XXe siècle qui, par ricochet, bouleverse aussi celle de l’humanité. Signé par Fred Duval et Jean-Pierre Pécau au scénario, Los Alamos est mis en images par Denys, dont le trait réaliste et très classique assure une lecture fluide et plaisante. Ce qui commence comme une biographie apocryphe se mue peu à peu en réflexion subtile, maligne, sur le pouvoir, la conscience, la fuite et les fractures de notre époque. Si vous n'aviez pas pu lire cette bande dessinée lors de sa publication initiale, vous avez ainsi une seconde chance à saisir, complément idéal et poétique du film de Christopher Nolan, sorti en 2023.
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WONDER WOMAN HORS-LA-LOI TOME 3 : FURIE !
Et n’oublions pas que Wonder Woman n’est pas seule. À ses côtés, trois jeunes héroïnes perpétuent la légende, et il faudrait aussi parler de sa propre fille, celle qu’on appelle Trinity. Le récit que nous découvrons est d’ailleurs tout entier construit en flashback : il part d’un point situé dans le futur, où le souverain déchu raconte cette sombre aventure à la fille de Wonder Woman. Contrairement aux récentes déclarations de Xavier Dorison dans Le Monde, où il exprimait sa déception face à la dérive autoritaire des super-héros américains devenus, selon lui, des figures aux accents fascisants, Tom King prend ici le contre-pied exact. Rien, absolument rien, dans Wonder Woman : Hors-la-loi ne relève de cette vision caricaturale. Bien au contraire, c’est une véritable leçon de tempérance, mais aussi une démonstration de force intérieure, de lucidité morale, et de résistance face à l’oppression venue des plus hautes sphères du pouvoir. À cela s’ajoute l’apport visuel exceptionnel de Daniel Sampere, dont les planches impressionnent par leur réalisme et leur puissance évocatrice. Son trait, précis et inspiré, donne vie à une Wonder Woman telle qu’on l’attend : lumineuse, imposante, jamais caricaturale, toujours juste, autant dans sa présence que dans ses émotions. Hors-la-loi s’impose donc comme une série à suivre de très près. On y lit, en filigrane, une réflexion profonde sur la liberté, la responsabilité politique, et l’éthique du pouvoir. Plus que jamais, si vous ne l’avez pas encore fait, il est temps de vous y plonger.
Pour en savoir plus :
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UNIVERSCOMICS LE MAG' 53 de JUIN 2025 : ABSOLUTE UNIVERSE
UniversComics Le Mag' 53
Juin 2025
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https://madmagz.app/fr/viewer/681a4652bc3ee900149066cb
* L'Absolute universe chez Urban Comics avec Absolute #batman Absolute #wonderwoman et Absolute #superman
* Comics VO : One world under doom, Superman Unlimited et les Avengers West Coast.
* Le cahier critique avec les nouveautés dispos chez Urban Comics, Panini Comics France Delirium Uppercut Éditions Éditions Dupuis Delcourt Comics
* Hommage à #ButchGuice
* Le meilleur de la #BD avec le podcast #lebulleur
* #Sentry arrive sur grand écran et Panini vous le ressert sur un plateau
* Preview de #punisher red band (septembre)
Merci XXL à notre Absolute graphiste #benjamincarret
Le Mag' est un mensuel comics/BD qui vous est offert par passion. Purement amateur et bénévole, mais un outil toujours plus soigné et nous l'espérons, pertinent. Auteurs, éditeurs, lecteurs, contactez-nous !
Merci pour tous vos partages et vos réactions !
MI-MOUCHE (PREMIER ROUND) : TU VEUX TE BATTRE ?
Mais attention : comme le nom de cette bande dessinée le laisse entendre, Colette est loin d’avoir le physique de l’emploi. Elle est toute petite, frêle, avec une silhouette juvénile, et subit régulièrement des brimades, voire du harcèlement à l’école. Et puis… la boxe ? Ce n’est pas exactement la discipline rêvée pour une mère qui couve son enfant comme une perle rare. Alors oui, il y a un peu de Billy Elliot dans cette bande dessinée, mais qui aurait définitivement décidé de troquer ses chaussons de danse pour enfiler des gants de boxe et monter sur le ring. Colette a droit à un premier cours gratuit et c'est le coup de foudre ! C'est alors que commence toute une série de quiproquos, ou comment cacher à sa mère le sport qu'elle a choisi, sachant que pour s'entraîner, il va falloir trouver des stratagèmes fort habiles, ne serait-ce que parce que se construire un punching-ball dans une chambre à coucher, ça n'est pas simple. La dessinatrice Carole Maurel livre une excellente prestation, avec un trait réaliste et touchant, et cette excellente représentation d'un personnage qui n'existe pas vraiment, une sorte d'ombre qui plane et permet à la petite Lison de s'affirmer, de devenir vraiment qui elle souhaite être, de dépasser les peurs, les doutes, pour enfin sortir de la case qu'on lui impose, c'est-à-dire la sœur de substitution, remplacer celle qui n'est plus là et qui sur tous les points était différente. Bref, c'est touchant particulièrement bien écrit par Véro Cazot. Tout, des rapports entre la mère et la fille, la fille et ses amis, sans oublier le milieu scolaire (harcèlement) et le sentiment de solitude, forme un cocktail savoureux et nous sommes bien disposés à nous resservir le plus rapidement possible, à l'occasion d'un futur tome 2 !
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STATIC : MATT LESNIEWSKI DE RETOUR CHEZ DELIRIUM
Au milieu de cette crasse et de ce délire, il y a Emmett, donc. Emmett et son cœur, ses failles, son besoin de rédemption. On ne sait pas trop s’il va s’en sortir — ni s’il le mérite — mais il essaie. Et ça suffit à créer de l’empathie. Le gars a véritablement perdu le contrôle de son existence et ça ne concerne pas que sa petite personne, mais aussi sa famille : il est séparé de sa femme et ne peut plus avoir accès à son petit garçon. Pire encore, ces derniers sont menacés par les mafieux qui entendent récupérer l'argent qu'ils ont prêté au pauvre bougre, et qu'il a dépensé sans compter pour se procurer les substances illicites auxquelles il est clairement dépendant. Alors, on peut aussi voir dans Static l'histoire d'un homme pris au piège, englué dans un quotidien comme une mouche préhistorique dans l'ambre, qui tente absolument de se relever, de repartir du bon pied, en tous les cas de se donner une autre possibilité de vivre. C'est d'ailleurs quelque chose qui va se produire de la plus inattendue des manières, aussi baroque que terrifiante, au point qu'on se surprend, lorsqu'arrive le moment de se quitter à la dernière planche, à hésiter entre espoir sincère et résignation la plus totale, devant ce parcours absolument inédit, qui ne peut pas laisser indifférent. Static, c’est donc tout ça : un roman graphique moite et mutant, tout sauf une lecture confortable et consensuelle. C’est un uppercut visuel doublé d’un récit tendu qui parle d’addiction, de dette, de survie, avec un poil de tendresse dans la balance, quand même, parce que Matt Lesniewski, dans le fond, doit être quelqu'un de gentil. Côté couleurs, Carlos Badilla ne fait pas dans la dentelle : bleus maladifs, ocres crayeux pour les intérieurs puis les extérieurs. L’ensemble est parfaitement dosé, homogène, presque organique. C'est bancal à première vue, c'est même repoussant quand on jette un œil distrait, mais c'est jouissif quand on s'y arrête vraiment, et qu'on donne une chance, une vraie, à cette bande dessinée foutraquement géniale. Chez Delirium, ça va de soi.
Sortie cette semaine
TORSO : LE MEURTRIER AUX TORSES DE CLEVELAND AVEC BENDIS ET ANDREYKO
Certains crient au chef-d’œuvre, d’autres restent à la porte. Le format comic, avec son rythme particulier, semble parfois brider l’ambition du projet. Un roman ou une série documentaire aurait pu déployer l’affaire avec plus d’ampleur, Torso doit se plier à un exercice imposé pas si simple : on le juge aussi trop verbeux pour être haletant, trop elliptique pour vraiment creuser ses enjeux. La part politique du récit, nécessaire à la compréhension du contexte, pèse parfois lourd dans la narration. Mais ce serait faire preuve de mauvaise foi que d'insister dans ces remontrances superficielles. Car l'ambiance qui se dessine, cette lourdeur qui trouvent ses racines dans le polar classique mais aussi dans la déroute sociale d'une ville et d'un pays qui souffrent, est en réalité très aboutie et addictive. Les dessins aussi font ce qu'ils peuvent pour diviser le lectorat : répétition de cases identiques, séquences figées, ruptures de rythme visuel qui nuisent à l’immersion. Mais à bien y regarder, cette fragmentation de la manière de produire du récit est fascinante, aide à perdre le lecteur, à le placer dans un sentiment d'inconfort qui est celui de tous les protagonistes. Pour les amateurs de polars méticuleux, de récits noirs à la lisière du réel, Torso est un ouvrage fascinant, qui mérite d’être lu attentivement, pour pleinement apprécier son dispositif narratif. Entre bande dessinée expérimentale et chronique judiciaire, œuvre tiraillée entre la légende et l’échec, un véritable dossier classé sans suite, rouvert par deux auteurs passionnés, en somme. Cette nouvelle édition chez Delcourt est enrichie par un cahier assez fourni, avec des pièces du dossier, des coupures de journaux, de quoi rapprocher la fiction de la réalité (forcément quelque peu différente, mais pas trop) et se plonger jusqu'à la lie dans une affaire dont on ne voit pas encore le point final en 2025, même si le faisceau d'indices semble assez conséquent.
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ANZUELO : L'OEUVRE TOUTE PERSONNELLE D'EMMA RIOS CHEZ 404 GRAPHIC
Il faut donc se réorganiser, tourner le dos à de vieilles habitudes pourtant indispensables, dans tout bon récit survivaliste. Hors de question de chasser, de tuer pour se nourrir. Quitte à se transformer en cormoran et laisser la petite communauté se nourrir des cadavres d'oiseaux post-transformations. Le dessin, en aquarelle subtilement numérisée, fonctionne à la fois comme écriture, musique et mise en scène. L’image chez Ríos n’illustre pas le texte, elle le compose. Le rythme vient des silences, des gestes hésitants, de la façon dont l’eau floute les contours. Le lettrage, réalisé à partir de sa propre écriture manuscrite, fond encore davantage la voix de l’autrice dans l’image. C’est une bande dessinée où chaque goutte semble peser dans la narration, où chaque planche devient un tableau mouvant, hanté par des absences. Un tel tour de force graphique qu'on peut le qualifier d'hypnotique, en tous les cas capable de faire oublier l'évanescence apparente, par moments, d'une histoire qui n'est de toute manière pas faite pour tout le monde, cela est vrai. Car Emma Ríos ne cède jamais à la tentation de l’explication. Elle préfère la sensation au concept, le trouble à la démonstration. C’est exigeant, mais profondément respectueux du lecteur : celui-ci n’est pas un spectateur, mais un naufragé parmi les autres, sommé de se débrouiller comme ces gosses qui déconstruisent et réapprennent. Conte philosophique à évolution lente, Anzuelo questionne ce que nous devenons quand il n’y a plus de société où nous intégrer, plus de langage pour tout baliser. Une fluidité totale, qui se retrouve aussi dans la représentation des personnages, qui brouille l'idée de genres dès les premières cases. Du reste, le "iel" et l'écriture inclusive ne sont pas absent des débats (et je suis loin de souscrire à cette façon de faire, mais ici cela s'insère dans une esthétique, dans un parti pris narratif). Bref, laissez-vous prendre au piège, que dis-je, à l'hameçon (Anzuelo en VF), avec de surcroit un énième écrin à la hauteur proposé par 404 Graphic, qui fait de chaque parution une expérience artistique et sensorielle.
200ÈME NUMÉRO DU PODCAST LE BULLEUR : UN PÈRE (CHEZ CASTERMAN)
- La sortie de l’album Les étincelles que l’on doit à Pauline Lega ainsi qu’aux éditions Sarbacane
- La sortie de l’album Caballero Bueno que l’on doit au scénario de Thomas Lavachery, au dessin de Thomas Gilbert et c’est édité chez Rue de Sèvres
- La sortie de l’album Plus loin qu’ailleurs que l’on doit à Christophe Chabouté, un titre édité chez Glénat sous le label Vents d’ouest
- La sortie de l’album Le diable et Coral que l’on doit à Josep Homs, un titre édité chez Dargaud
- La sortie de l’album Candy Superstar et les muses de la pop que l’on doit au scénario de Claire Translate, au dessin de Livio Bernardo et c’est édité chez Delcourt dans la collection Encrages
- La réédition de l’album Chiens de prairie qui revient en librairie chez Anspach, un titre signé Philippe Foerster au scénario et Philippe Berthet au dessin.
ABSOLUTE SUPERMAN TOME 1 : LES POUSSIÈRES DE KRYPTON
Ce Superman là est organique et humain, il ne triche pas. Dans sa défense des opprimés, qu'il fréquente, qu'il assiste, en temps que prolétaire révolté devant les injustices commises par ceux qui peuvent et donc se permettent un peu tout et n'importe quoi. Et aussi dans sa manière de vivre et d'interagir avec le monde, comme lorsqu'encore jeune écolier sur Krypton, il subissait les foudres de ses enseignants parce qu'il insistait pour écrire ses textes seul, sans recourir à l'intelligence artificielle, détentrice de tout le savoir de son monde. D'ailleurs, savoir, sur sa planète natale, c'est un peu fomenter la révolte, représenter un trouble majeur à l'ordre public. Le monde se meurt, sans que ses couches ouvrières ne le sachent, pendant que les élites tentent d'évacuer dans la plus grande discrétion. De quoi forger un mental et surtout un moral pour le futur Homme d'Acier. Côté dessin, Sandoval régale. Son Superman est minéral, presque tellurique, vibre d’une intensité brute, renforcée par les couleurs terreuses magnifiques d’Ulises Arreola. La chaleur visuelle contraste avec la froideur de "l’armure", ce qui instaure un équilibre subtil entre l’homme et l’icône. La cape notamment, est une trouvaille visuelle très intrigante. Chaque page semble ciselée pour servir la cause : donner chair à un mythe différent, mais semblable. Absolute Superman est clairement un paradoxe réussi : le titre réinvente sans trahir, bouscule sans perdre le cap. Il pose des questions, ose des réponses, et surtout, il ne cherche pas à tout prix à plaire à ceux qui veulent encore et toujours le Superman "classique". Il propose une autre voie. Tout en resservant les personnages secondaires essentiels (Lois Lane, Jimmy Olsen, entre autres) à des fonctions inattendues mais somme toute logiques. Et à voir le héros se diriger vers Smallville, en toute fin d'album, on a hâte de lire la suite, pour voir la légende s'étoffer.
Sortie le 30 mai.
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ORIGINES : LE DERNIER ESPOIR DE L'HUMANITÉ 2.0 CHEZ 404 GRAPHIC
La série flirte sans arrêt avec les mythes : on pense évidemment à Adam et Ève, mais aussi à Prométhée, Frankenstein ou même CARL 500. David est à la fois l’Alpha et l’Oméga, créateur devenu possibilité de rédemption, et sa mémoire originelle, toujours absente de sa conscience réinitialisée, flotte comme une épée de Damoclès narrative. Chloe, elle, craint que ces souvenirs ne soient trop lourds à porter – d'autant plus que la mémoire de David comprend aussi la source d'inspiration de sa propre création. De la mère à l'amante, le pas n'est pas si long. Au fil des pages, Le Réseau se dévoile, s'étend, telle une menace omniprésente. C'est une entité presque organique, un écosystème artificiel dont la mission semble être l’éradication de l’humain. Des nanites qui infectent le tissu végétal et ce qui reste du règne animal, pour donner corps à des formes de vie inédites, au service d'une traque à grande échelle. Je le répète, cet album est d'une beauté parfois renversante, mais il faut aussi tenir compte de son rythme, si on souhaite éviter l'incompréhension : contemplatif, parfois au bord de l’hermétisme. L’ambiance l’emporte sur les rebondissements et l'action, mais les lecteurs patients y trouveront leur compte et auront de quoi se rincer les mirettes avec des planches qui compteront parmi les plus saisissantes que vous dévorerez cette année. Origines n’est pas un simple récit de science fiction, c’est une parabole sur les responsabilités humaines face à la technologie, un poème visuel sur la fin de notre espèce, l'espoir de la voir renaître. Magnifique, énigmatique, et parfois un brin aride, la série joue habilement des préoccupations modernes, comme l'Intelligence Artificielle, pour en tirer un scénario apocalyptique mais aussi résilient, avec des machines nées pour servir, d'autres pour détruire. Humains ou tas de circuits imprimés, il semblerait que nous soyons tous condamnés aux mêmes errances, au même écartèlement. En tout les cas, que c'est beau !
Pour plus de Jakub Rebelka, retrouvez notre avis sur JUDAS.
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DUCK AND COVER : FIN DU MONDE ENTRE TEENAGERS
Côté intrigue, inutile de trop en dire, Duck and Cover ménage ses effets. Disons seulement que Del, après un cataclysme improbable, se retrouve avec une poignée de survivants, poursuivi par des créatures mutantes, et qu’un DJ nommé Popsicle joue les Saint-Bernard au son de la radio. Oui, vraiment. Et encore, vous n’avez rien vu. Un Popsicle qui est aussi complotiste avant l'heure, de ceux qui prédisent forcément une invasion extraterrestre imminente, à une époque où la Guerre Froide et les progrès de la science et de l'atome font vriller bien des cerveaux. Si l’on retrouve chez Snyder des obsessions récurrentes — trauma, mutation, société en déliquescence — il insuffle à cette mini série une sincérité nouvelle, presque candide. Del est un héros attachant, aussi rêveur que résilient. Duck and Cover, c'est savoir se glisser sous les tables de l'école, en cas d'explosion, mais clairement se planquer sous son bureau ne relève pas dans cette bande dessinée de la blague cynique, mais de la vraie stratégie de survie. Snyder est là avant tout pour nous divertir mais il ne faut pas chercher la petite bête si on veut profiter au mieux de cet album ; le basculement vers la science-fiction dure et pure est radical et contient en germe une centrifugeuse de bien des films ou situations célèbres de l'anticipation. Parcours initiatique d'un groupe de jeunes, qui confrontés à l'impensable parviennent tout de même à se hisser au niveau et à révéler les véritables personnalités de chacun, cette histoire réserve aussi une fin qui n'en est peut-être pas une, tant il est possible de prolonger cet univers et d'en faire un terrain d'expérimentation pour comic books décomplexés. Sortez le pop-corn et bonne dégustation (chez Delcourt).
ABSOLUTE WONDER WOMAN TOME 1 : LA DERNIÈRE AMAZONE
Kelly Thompson offre aux lecteurs la possibilité d’évoluer en terrain familier, tout en leur proposant une nouvelle approche de la mythologie propre à Wonder Woman. Steve Trevor est également de la partie, tout comme Etta Candy, mais les personnages ne sont plus tout à fait ceux que nous connaissions jusqu’alors. Quant à Wonder Woman, privée de la présence de ses sœurs amazones et de son rôle d’ambassadrice, elle se présente ici comme une guerrière, dernier rempart entre une population menacée et un monstre gigantesque nommé le Tétracide, capable de dévorer non seulement les corps, mais aussi les âmes. Le style de Sherman est extrêmement épuré : les lignes des visages, comme la plastique des corps, sont parfois réduites à l’essentiel. Textures rugueuses, traits anguleux sont au menu, mais cette simplicité formelle finit par séduire, avec un petit côté naïf qui s’accorde bien avec les ambitions de ce nouveau titre. Ce qui ne change pas, en revanche, c’est cette image de Wonder Woman compatissante, toujours prête à se sacrifier – qu’il s’agisse d’une partie d’elle-même, d’un bras, ou de sa propre tranquillité. Elle a d’ailleurs quitté Circé, sa mère adoptive. L’héroïne choisit la voie de la compréhension, du partage, de l’amour. Le monde entier va donc faire connaissance avec cette héroïne inspirante, mais qui peut aussi susciter la peur – notamment chez certains militaires paniqués, peu enclins à se réjouir de voir une inconnue leur damer le pion et se poser en interlocutrice privilégiée face à un envahisseur sinistre. Découpé en deux parties qui se répondent – l’enfance de Diana aux Enfers et sa révélation au monde dans le temps présent – cet album s’impose comme une lecture simple, directe, sans fioritures, mais attachante.
UniversComics, la communauté des fans de BD et comics :
LE CAHIER DE VACANCES DE METAL HURLANT
Il est possible que vous pensiez avoir passé l’âge… Souvenez-vous : à l’époque de l’école primaire, voire même du collège, vous receviez pa...

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Comme chaque samedi désormais, nous vous proposons de plonger dans l'univers de la bande dessinée au sens le plus large du terme,...
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UNIVERSCOMICS LE MAG' 46 Octobre 2024 / 60 pages / gratuit Disponible ici (lecture + téléchargement) : https://madmagz.app/fr/viewer/...
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UniversComics Le Mag' 45 Septembre 2024 84 pages Dispo ici : https://www.facebook.com/groups/universcomicslemag/permalink/1049493353253...