La vraie bonne nouvelle de ce numéro de Marvel Icons, c’est qu’il s’ouvre avec un épisode double des New Avengers, qui fêtent pour l’occasion (déjà, comme le temps passe vite !) le cinquantième numéro depuis le relaunch opéré par Bendis. Après des débuts en fanfare, le titre n’a pas toujours brillé par son excellence, mais le niveau moyen reste des plus convenables. Aujourd’hui, nous retrouvons nos héros, toujours terrés chez Bucky Barnes (le nouveau Captain America) et choqués par ce qu’ils voient à la télévision : non, ils ne regardent pas la blonde plastique Victoria Silvstedt à la Roue de la Fortune, mais bien la présentation du groupe de Vengeurs Noirs de Norman Osborn, en direct. Bendis s’en donne à cœur joie avec cet humour qui est sa marque de fabrique ; pas d’action dans les premières planches, juste la rage et les blagues à froid qui montent, devant cette ignoble mise en scène, cette parodie grinçante de ce qu’est devenue la justice dans une Amérique post « Secret Invasion ». C’est l’intervention de Jessica Drew (Spiderwoman, qui tente de retrouver ses marques depuis que la reine des Skrulls a assumé ses traits pour coloniser notre planète), quand elle accepte de se jeter dans la gueule du loup, qui permet d’attirer aux Qg des New Avengers les psychopathes à la solde du Bouffon Vert, pour le grand règlement de compte tant attendu par les lecteurs. Et bataille il va y avoir ! Sauf que… Osborn envoie en lieu et place de ses sbires gouvernementaux, ce qui se fait de pire en matière de criminels et vilains détraqués, de Hood, nouveau roi de la pègre, aux Démolisseurs. Durant l’affrontement, Bendis nous permet de prendre du recul sur l’action en elle-même, en consacrant une planche par personnage, qui nous livrent ainsi leurs craintes et leurs angoisses intimes, en plein exercice. C’est bien vu, et illustré à chaque fois par un artiste différend. Le reste du temps, c’est encore Billy Tan qui s’y colle, et c’est toujours cohérent, car en accord avec l’esprit du moment qui flotte sur ce titre. Un curieux mélange soap opéra, action super héroïque et sarcasme à froid, mais qui fonctionne globalement bien.
Iron Man, ou Tony Stark, si vous préférez, est vraiment dans la panade. Traqué par Norman Osborn car il possède enregistrées dans son cervelet de précieuses informations sur sa technologie et sur l’identité de tous les héros recensés auprès de l’Etat, il a du également nommer sa fidèle amie Pepper Potts à la tête de ce qui reste de sa compagnie multinationale (c'est-à-dire plus grand-chose) afin qu’elle en supervise la fin définitive. Et il faut être prudent, car il reste encore un grand nombre d’armures, et d’armes en tous genres, qui pourraient bien causer de gros soucis à un peu tout le monde si Osborn parvient à mettre le grappin dessus. Ce n’est pas un hasard si Pepper se trouve nez à nez avec une armure d’Iron… Woman et décide de s’y glisser ; l’homme de fer s’est il inventé son pendant féminin ? Tony reste également un grand séducteur : même pourchassé par tous les services de sécurité américains, il trouve encore le temps de séduire l’ancienne directrice du Shield Maria Hill (beaucoup trop masculine pour mes goûts à moi) pour une étreinte sauvage qui était dans l’air… Fraction et Larrocca orchestrent plutôt bien la déchéance du personnage, même ci le dessinateur pourrait quand même tenter d’harmoniser la caractérisation qu’il fait de Norman Osborn avec celles des autres artistes impliqués dans le « Dark Reign ». Le visage du grand manitou du H.a.m.m.e.r sur certains gros plans ne me convainc pas vraiment.
Et nous retrouvons aussi Captain America ! Afin de rendre visite au professeur Zhang Chin, et de récupérer les restes de l’androïde Human Torch (qui autrement servira de base pour une arme de destruction massive, il y a fort à parier !), Bucky Barnes sollicite l’aide de Namor, prince des mers, avec qui il connut des heures de gloire durant la seconde guerre mondiale, dans le groupe de héros des Envahisseurs. Entre clins d’œil au passé, et révélations sordides (Bucky, autrefois sous le costume du Winter Soldier, aurait assassiné par erreur la femme de Chin) Brubaker continue d’avancer prudemment vers le numéro 50 de la série, et Epting reste agréable, en bon illustrateur rassurant, toujours capable de rendre son travail à temps, et bien fait.
Inutile de s’éterniser sur le mini récit dédié à Jarvis, le majordome des Vengeurs, qui clôt ce numéro. Quand une histoire propose des dialogues du genre : Iron Man « Jarvis, Bon Dieu ! Les ennemis nous attaquent de tous les cotés ! » Jarvis : « En effet Monsieur, et aucun ne s’est essuyé les pieds », je ne me sens pas en mesure de me lancer dans une analyse profonde. Humoristique touche finale pour peu qu’on veuille bien rire, malgré les sombres heures que traverse l’univers Marvel version Osborn.
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