SHADOWLAND 5 (of 5)
(Andy Diggle/Billy Tan - Marvel comics)
Comme vous le savez, Marvel a choisi d'abandonner sa politique d'événements dilués et tentaculaires, pour se recentrer sur des crossovers ou des "events" plus ciblés et brefs. C'est ainsi que s'achève ce mois ci SHADOWLAND, dernier grand moment made in Marvel, qui donne le rôle principal à Daredevil, un de nos héros urbains les plus aimés et ce depuis des décennies. Une bien belle idée qui en a fait saliver tant, depuis les premiers teasers, mais qui a fini par s'essouffler rapidement, et qui a finalement acouché d'une souris. Tout d'abord, ceux qui ont assisté à la lente chute de Matt Murdock, puis à son redressement (avant qu'il fricote avec la Main et ses ninjas...) sur les derniers 100% Marvel en son honneur, vont devoir accepter l'idée qu'ici, c'est le concept même du personnage qui est trahi : point de crise nerveuse ou de décision guidée par le ressentiment ou la colère, Matt est possédé par un démon, donc irresponsable et fou furieux. Et également, ce qui ne gâte rien, doté de nouveaux pouvoirs et quasi invincible (il éteint le feu mystique de Ghost Rider en l'aspirant, par exemple). Dans sa folle tentative de faire régner son ordre, et de soumettre New-York à sa loi martiale, le démon/Matt Murdock se heurte à toute une panoplie de héros qui interviennent à tour de rôle pour se prendre la fessée de l'année. Là où Spidey ou encore Luke Cage échouent, c'est Iron Fist qui purifie Daredevil de son esence sombre avec la force de son "Chi", de son poing d'acier, et ce alors que quelques secondes auparavant il semblait pourtant avoir eu son compte. Finesses scénaristiques, dénouement un peu facile. Billy Tan n'est pas mauvais aux crayons, loin de là, même si ses personnages sont si souples qu'on les dirait faits de pâte à modeler et leurs membres s'étirent parfois à la limite du raisonnable (n'y voyez aucun sous entendu sexuel...). Les personnages secondaires de la vie de Matt, comme Foggy par exemple, semblaient pouvoir apporter cette étincelle d'humanité propre à sauver leur ami, mais au final, ils ne servent que de faire valoir, au point que le bon Nelson est abandonné sur un toit, en pleine tentative d'ascension, par un Ghost Rider un peu pressé. Le final est un feu d'artifices de banalités : Matt semble mort, puis ne l'est pas. Son corps a disparu, et on le retrouve à la planche suivante, dans une église (depuis longtemps le lieu idéal pour se ressourcer chez Daredevil). Le Kingpin est de retour, et bien entendu, il avait depuis le début son agent double dans la place (Typhoïd Mary). Tout semble orchestré pour nous ramener vingt ans en arrière dans la vie du personnage, comme pour faire table rase de l'ère Bendis/Brubaker, pourtant artistiquement si riche. Marvel a donc la mémoire si courte, et ne se souvient plus des conditions dans lesquelles avait sombré le héros avant que Quesada ne le relance avec brio?
Rating : OOOOO
Ouh la!Je ne savais pas de quoi retournait Shadowland...du coup ça m'a carrément refroidi!
RépondreSupprimerEn plus d'avoir une idée de départ pourrie (DD possédé par un démon,donc pas maitre de ses actes),le traitement de l'histoire a l'aire d'être fait avec les pieds.Déjà que Diggle na pas bonne presse sur le titre,ça n'aide pas!!
Après avoir côtoyer les étoiles avec Bendis,puis redescendu sur terre avec Brubaker (pas folichon son run en clair),et bien là,la série s'enfonce comme lors de ses plus mauvaises périodes!!
Shadowland, c'était parti pour être génial, ça se finit en eau de boudin?
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