Ce mercredi, les amateurs de la série télévisée et les fans de l'agent Coulson vont pouvoir se réjouir. Le SHIELD obtient une nouvelle série mensuelle, qui n'a plus grand chose à voir avec les opérations barbouzes du vieux Nick Fury, mais lorgnent plutôt du coté des missions high-tech qui caractérisent l'agence d'espionnage la plus célèbre du monde des comics américains. Budget illimité, roster truffé d'agents à super pouvoirs ou pas, tout est possible pour le SHIELD. Ce nouveau titre (le numéro un vous en coûtera 4,99 $, au diable la crise...) est présenté avec des covers de Juan Julio Totino, Valerio Schitti, Mahmud Asrar, Mike Deodato et bien d'autres, et il est écrit par Mark Waid (auteur de l'excellent Daredevil et du plus médiocre Hulk ces derniers mois) et illustré par Carlos Pacheco. Voici la preview de toutes les couvertures, de l'humoristique au réalisme total. Espérons juste que ce soit d'un meilleur niveau que la première saison de la série, assez stérile et moyennement passionnante.
ORIGINAL SIN 2/4 : TOUT LE MONDE EST SUSPECT (Y COMPRIS MARVEL)
L'heure est venue. Celle où les secrets les mieux enfouis finissent par remonter à la surface, et où la vérité éclate, quitte à mettre en péril des années de certitude. En gros, voilà la lymphe de ce second numéro de Original Sin. Certes, les grands secrets en question, vous ne les connaîtrez pas tout de suite; c'est ainsi. Il faudra en passer par quelques menus tie-in, afin de comprendre en quoi certains des héros Marvel vont voir leurs certitudes remises en question, en profondeur. Jason Aaron ne se la joue pas perso, et laisse aux autres scénaristes le soin de marquer le coup, chacun dans son coin (A ce sujet Hulk veut désormais faire passer un sale quart d'heure à Tony Stark, on apprend que Thor a une soeur, que Spider-Man ou Daredevil ont quitté le champ de bataille car bouleversés par des révélations...). Quand The Orb laisse exploser la vérité, contenue jusque là dans le globe oculaire du Gardien Uatu, qui a tout vu et sait tout, l'univers Marvel s'apprête à changer, quitte à lancer une grosse opération de ret-con sur certains titres, pour justifier ce qui difficilement pourrait l'être autrement. Nous n'oublions pas non plus pour autant de suivre les évolutions de Nick Fury, d'un détachement de héros qui mènent l'enquête dans le cosmos, du duo Punisher/Doctor Strange sur un des plans mystiques, et d'autres intervenants au coeur de la Terre. C'est un vaste Cluedo qui attend tous les personnages pris dans la tourmente d'un plan complexe et aux ramifications encore insoupçonnées. Mais est-ce pour autant incontournable, et digne d'intéret? Aaron mérite t-il notre confiance aveugle? Pas si certain...
Le tout est dessiné avec une classe folle par un Deodato Jr qui fait des étincelles depuis la toute première planche de cet Original Sin. Certes. Mais pour autant? Et bien disons que trop de gros événements finissent par tuer l'exceptionnalité. Ces temps derniers, les principaux rebondissements qui caractérisent la vie de nos héros ne se situent plus dans leurs séries respectives, ou tout du moins n'en découlent plus, mais il faut attendre ce type de pugilat général pour que les eaux s'agitent, et que Marvel tentent des choses. Tenter, mais sans gros succès ni inspiration. On utilise les liens de la famille (Thor, Spider-Man, tout récemment des teaser pour Uncanny Avengers annoncent un bouleversement de la généalogie de Quicksilver et Scarlet Witch...) ou usent des grosses ficelles des secrets inavouables qui explosent au grand jour (Nick Fury, Hulk et Iron Man...) pour créer le buzz, doper temporairement les ventes, avant que le soufflé ne retombe et que la hype s'épuise. En fait Marvel semble en bout de course, si vous voulez mon avis. A force de renier les tentations de procéder à un vaste reboot, un peu à la manière des New 52 de Dc Comics et de s'accrocher à l'idée d'une continuity dont la maison des idées est si fière, les frontières du créatif et de l'artifice se sont brouillées, et les parutions comme cet Original Sin naissent souvent sous de bons auspices, avec de jolies promesses narratives, mais c'est régulièrement une petite souris qui sort de la montagne. Promis juré je ne vous dévoilerai pas la fin de cet "event" du moment, mais sachez juste qu'entre vilains de série B, gros secrets vite éventés, et baston rapidement expédiée, tout le monde n'adhérera pas à ce qui ressemble encore à un effort louable, mais loin de mériter l'excellence.
SHAZAM : UN PEU DE MAGIE CHEZ URBAN COMICS
Quand il s'agit de redorer le blason d'un personnage tombé dans l'oubli, ou d'appliquer une patine de coolitude sur un héros assez ringard, Geoff Johns est l'homme qu'il faut au bon moment. Après Aquaman tout récemment, cette fois c'est Shazam qui bénéficie du lifting du Sieur Johns, pour le plus grand plaisir des lecteurs nouveaux ou anciens. Exit le super-héros en pyjama rouge, Superman aux couleurs et origines différentes, place à un personnage attachant, puissant mais innocent, un colosse naif et attendrissant, qui a tout à découvrir de ses pouvoirs, mais aussi de la vie. Car derrière l'identité de Shazam se cache en fait un enfant, un ado orphelin qui a passé sa jeunesse d'une famille d'acceuil à une autre, et qui finit enfin par se trouver de la manière le plus improbable, et par la meme occasion accède au titre de justicier protégé par la magie, en un éclair. Un simple mot suffit, un enchantement qui permet à Billy Batson d'endosser la cape de Shazam, mais qui lui apporte ausi vite un paquet d'ennuis embarrassants, et un ennemi mortel qui n'aura de cesse de l'éliminer. Une genèse narrée sur les pages de Justice League Saga, pour la Vf, et en tant que récits complémentaires (back-up) aux numéros mensuels de la Justice League, en Vo. Aujourd'hui Urban Comic compile le tout pour la librairie.
Vous auriez tort de vous en priver, d'autant plus qu'il s'agit en fait d'une porte d'entrée sympathique sur le monde des héros costumés de Dc. Une vague d'enlèvements survient, où les victimes se retrouvent nez à nez avec un vieil homme sans comprendre pourquoi, ni le sens de ses paroles (Shazam). Le jeune Billy traverse aussi cette épreuve, lors d'un banal trajet dans le métro. Récemment adopté par une nouvelle famille aimante et confronté à un groupe de ses semblables, qui l'ont fraternellement acceuilli, Billy a tout de même bien du mal à canaliser son caractère fugueux et fougueux. Mais une grande part de bien réside en lui, une part de bien qui le rend digne d'être celui que le dernier représentant du conseil des sorciers choisira pour incarner le nouveau Shazam. Une fonction nouvelle, des pouvoirs inédits, qui ont de quoi faire tourner la tête d'un adolescent, qui réagit et se comporte en conséquence. L'occasion de scènes cocasses, de belles trouvailles signées Johns, qui humanisent fortement le personnage et le rendent si touchant. Hélas, Black Adam, le pendant maléfique et impitoyable de Shazam est lui aussi de retour, et il a l'intention de ramener les sept péchés capitaux sur Terre, et d'absorber le pouvoir de Shazam, quitte à trucider Billy Batson. Le tout est mis en image avec un soin du détail, un talent réaliste assez bluffant, par un Gary Frank des grands soirs. Comme quoi, si peu d'entre nous auraient vraiment misé gros sur cet album il y a un an ou deux, aujourd'hui force est de constater qu'il s'agit de l'une des surprises les plus agréables de cette fin d'année.
ULTIMATE UNIVERSE : CATACLYSM
Pauvre univers
Ultimate! Il était pourtant parti sur les chapeaux de roue, en fanfare, mais l’essouflement
fut lent et inexorable, jusqu’au moment où les scénaristes se sont trouvés
devant une panne d’inspiration et une chute des ventes. Dès lors tout devient
possible en terme de catastrophe. Pour aiguiser l’envie, rien de tel qu’un
cataclysme, avec Magneto qui submerge New-York sous les flots, par exemple, ou
la mort en héros de Peter Parker, remplacé au pied levé par un jeune latino,
histoire de faire le buzz. Ce coup-ci, c’est rien de moins que la fin du monde
qui est au menu. Avec l’arrivée de Galactus dans l’univers Ultimate, consécutif
aux failles ouvertes dans l’espace temps, malmené par les héros désespérés lors
de Age of Ultron. Les Ultimates avaient déjà rencontré l’essaim de robots
savants Gah-Lak-Tus, mais cette fois ils vont avoir à faire avec l’oroginal,
dont l’apparition et les motivations sont le centre de la mini série The
Hunger, publiée dans le premier volet d'un triptyque chez Panini, sur Utimate
Saga 4. La Vision
se sacrifie pour tenter d’enrayer la menace, mais ne croyez pas pour autant que
Galactus ira banquetter ailleurs. Preuve en est Ultimate Universe 15 puis 16,
où la grande tragédie connaît son acmé.
Tout le monde est
dérouté lorsque Galactus débarque sur Terre. Dans cette réalité il est inconnu
au bataillon, et la puissance destructrice qu’il engendre (le New Jersey est
rayé de la carte d’un revers de manche) laisse pantois. Les Ultimates et
Spider-Man ont beau tenter de stopper l’intrus, c’est Tony Stark qui comprend
que tout ceci est vain. Galactus vient d’un autre monde, et c’est sur ce autre
monde que réside probablement la clé de la victoire. Pour cela, rien de mieux
que de s’adresser à Mysterio, toujours prisonnier sur la Terre version Ultimate (il y
est arrivé durant Spider-Men, pour les distraits). Mais le moment est également
venu de solliciter les services de Reed Richards, savant émérite et génie
absolu…qui dans l’univers Ultimate est aussi un criminel cinglé dont les
agissements ont causé bien des malheurs… Joshua Fialkov et Brian Bendis sont
les artisans principaux de cette saga qui scintille et explose. Plus de
barrières ou de retenue, il faut sortir l’artillerie lourde pour que les
lecteurs reviennent vers les titres de la gamme Ultimate. C’est au final assez
réussi, avec des luttes homériques, des moments forts bien pondérés, et des
dessins forts jolis, comme ceux de Bagley ou encore Marquez. Pour une fois j’ai
plus de réserve sur les planches de Carmine Di Giandomenico, que j’apprécie
vraiment mais livre ici un travail peu lisible, avec de l’action trop confuse.
Ce Cataclysm est une bonne occasion pour tous les amateurs de comics bourrins
qui sentent le crépuscule et la tragédie. Efficace, haletant, mais avec un gros
point d’interrogation. Sous les cendres, que restera t-il à lire, dans quelques
mois, quand la normalité reprendra ses droits ?
ANIMAL MAN TOME 3 (ESPECE DISSIDENTE) ET SWAMP THING TOME 3 (LE NECROMONDE)
Animal Man et Swamp thing, deux titres qui ont connu jusqu'ici une évolution parallèle, depuis l'arrivée des New 52, obtiennent un tome 3 en librairie, chez Urban Comics. Commençons par les aventures de Buddy Baker, en lutte contre la Nécrose, qui menace de faire disparaître toute vie sur la planète. Pour stopper ce pouvoir grandissant, Animal Man va devoir combattre et neutraliser Arcane, qui sème la pourriture derrière lui, mais aussi retrouver sa famille, qui a été enlevé par ses ennemis. L'occasion pour Maxine, la petite fille de Buddy, de prouver définitivement qu'elle a gagné ses galons, et peut désormais ambitionner de devenir une digne représentante pour le Sang, c'est à dire cette émanation des forces de la nature qui symbolisent la vie animalière. Par contre attention, le drame est au coeur du volume 3 avec la mort d'un personnage capital pour la vie de Buddy Baker. il est possible que vous ne sachiez pas encore qui va faire les frais de cette lutte, mais considérez que la famille du héros ne sortira pas indemne de cette tragique confrontation. Buddy lui-même, sa femme, la petite Maxine, ou le frère Clifford? Faites vos jeux. Jeff Lemire mène sa barque avec toujours autant de plaisir, ce même plaisir que j'ai avec les dessins torturés et oniriques de Travel Foreman. Nous sommes parfois loin des standards, des canons du plastiquement lisse et réaliste, mais l'ambiance de la série, ce qu'elle dégage, en fait une des incontournables du panorama Dc. Ce qui n'a pas empêché sa disparition, notons-le au passage...
Pour suivre la totalité de ces aventures, à savoir le crossover Rotworld et ses répercussions, il convient donc de se plonger dans le tome 3 de Swamp Thing, qui est l'avatar de la sève, l'autre puissance élémentaire de la nature, son aspect végétal. Après de multiples vicissitudes et une longue poursuite d'Arcane et de la Nécrose, Alec Holland se réveille sur Terre, un an après que tout le monde l'ai donné pour disparu. Menacé par Poison Ivy, confronté à Deadman, le héros réalise que la planète a bien changé en son absence, et que la lutte qu'il menait parait avoir débouché sur une défaite. Ultime possibilité, se rendre au Parlement des Arbres, où réside une dernière chance, et une bataille rangée finale, aux cotés d'Animal Man, moment où les deux titres vont se croiser et s'imbriquer, après une montée en puissance qui se lit de manière séparée. On peut penser assez justement que six tomes (trois de chaque titre) pour développer les enjeux, c'est un peu de la décompression abusive, mais force est de reconnaître que l'intrigue tient la route, et que ce récit qui mêle mysticisme et horreur est plutôt prenant. les dessins de Paquette et Ruby sont aussi de belle facture, et surtout ils collent bien au propos. L'intégralité de Rotworld vous attend, et si vous avez aimé les deux premiers volumes, celui-ci est totalement indispensable.
Pour suivre la totalité de ces aventures, à savoir le crossover Rotworld et ses répercussions, il convient donc de se plonger dans le tome 3 de Swamp Thing, qui est l'avatar de la sève, l'autre puissance élémentaire de la nature, son aspect végétal. Après de multiples vicissitudes et une longue poursuite d'Arcane et de la Nécrose, Alec Holland se réveille sur Terre, un an après que tout le monde l'ai donné pour disparu. Menacé par Poison Ivy, confronté à Deadman, le héros réalise que la planète a bien changé en son absence, et que la lutte qu'il menait parait avoir débouché sur une défaite. Ultime possibilité, se rendre au Parlement des Arbres, où réside une dernière chance, et une bataille rangée finale, aux cotés d'Animal Man, moment où les deux titres vont se croiser et s'imbriquer, après une montée en puissance qui se lit de manière séparée. On peut penser assez justement que six tomes (trois de chaque titre) pour développer les enjeux, c'est un peu de la décompression abusive, mais force est de reconnaître que l'intrigue tient la route, et que ce récit qui mêle mysticisme et horreur est plutôt prenant. les dessins de Paquette et Ruby sont aussi de belle facture, et surtout ils collent bien au propos. L'intégralité de Rotworld vous attend, et si vous avez aimé les deux premiers volumes, celui-ci est totalement indispensable.
X-MEN UNIVERSE 1. PARDON 16. EN KIOSQUE
Il y a un numéro un qui trône sur la couverture toute brillante signée Alex Ross, mais c'est bien entendu le numéro 16 de X-Men Universe qui nous occupe aujourd'hui. L'opération All-New Marvel Now! commence ce mois-ci pour le mensuel bis des mutants, avec l'apparition au sommaire de trois nouvelles séries. Tout d'abord, Facteur X. Enième nouvelle version de l'équipe, scénarisée par Peter David, truculent et habitué du titre, et dessinée par Carmine Di Giandomenico, dont le trait colle bien au ton décalé de ces vingt pages initiales. Facteur X, pour le moment, opère en comité restreint, avec Polaris (horrible nouveau costume, on dirait une barbotteuse en latex) Quicksilver et Gambit. Tous les trois sont recrutés par une société spécialisée dans l'aide à autrui, conduite par un philanthrope éclairé, qui doit probablement cacher bien des secrets. Serval Industries, c'est son nom, est pour nous lecteurs français un écho évident à l'ancien nom de Wolverine dans nos contrées. Humour et dialogues mordants, les débuts sont fort sympathiques. Ensuite, parlons du Magneto de Cullen Bunn et Gabriel Hernandez Walta. J'aime beaucoup ce dernier, qui dessine à la manière d'un Romita Junior plus appliqué et moins abstrait. Magneto qui reprend du poil de la bête, retrouve un usage correct de ses pouvoirs, et en profite pour traquer un ancien activiste anti mutant, avec des méthodes expéditives et peu regardantes que les X-Men ne cautionneraient probablement pas. L'ensemble est efficace, et il était temps de rendre au personnage cette aura et ce charisme qui en font l'électron libre le plus fascinant de l'univers mutant. Pour conclure les nouveautés, Nightcrawler est également au sommaire. Chris Claremont s'est singulièrement banalisé avec le temps, et son style d'écriture n'est clairement plus en phase avec ce qui se fait en ce moment. Là encore il livre une trame assez banale, entre les scènes éculées de retrouvailles dans un bar, Wolverine qui s'échauffe la bile en salle des dangers, et une menace mal identifiée qui vient interrompre Kurt Wagner et sa promise, Amanda Sefton, après des mois de privation pour cause de mort du premier cité. Todd Nauck aux dessins, par contre, est vraiment convainquant. Mais le titre est le plus faible de la revue, et on peine à deviner des enjeux bouleversants.
Le reste du magazine est consacré à deux arcs narratifs qui débutent. Celui de X-Men (#10) est en fait le prolongement naturel de ce qui vient de se passer les mois précédents. L'équipe féminine des mutants est confrontée à une nouvelle sororité composée de Lady Deathstrike, Amora (pas la moutarde, l'asgardienne) et Typhoïde Mary (que fait-elle là celle ci?). En fait, c'est la soeur de John Sublime, une bactérie intelligente et déviante du nom de Arkea, qui mène les danses. Une course poursuite qui se laisse lire mais ne déchaîne pas les foules non plus. Brian Wood ne fait pas un mauvais travail sur ce titre X, mais on sent tout de même que l'inspiration des grands soirs, ce n'est pas ici que vous la trouverez. La démultiplication de certaines séries en nombreux avatars ne fait pas de bien aux comics, qui finissent par sombrer dans la banalité ou les effets de manche. Amazing, All-New, Uncanny, X-Men tout court... Franchement, pléthore d'appellatifs pour un tel résultat, est-ce productif?
Autre début, celui de Richard Isanove sur Savage Wolverine. Quand on a entre les mains un mutant qui est sur la brèche depuis plus d'un siècle, on peut donc imaginer des récits se rattachant à toutes les époques possibles. Ici, l'action se déroule à la fin de la période de la prohibition, en 1933, dans l'Ontario. Une sorte de Wolverine Noir, plutôt bien dessiné, où Logan trouve refuge chez un de ses amis, et sa petite famille. Celui-ci a fort à faire avec la mafia qui contrôle le trafic et la production de spiritueux, et comme il n'est pas du genre à se coucher, le drame pointe vite le bout de son nez. Certes, quand on implique Wolverine dans ce genre d'affaire, la vengeance est au bout du snikt. C'est simple, linéaire, sans effets spéciaux, mais agréable et solide. J'ai bien aimé l'ambiance, et la suite est attendue. X-Men Universe est un mensuel qui ne se porte pas si mal, avec un sommaire assez équilibré désormais, mais une vraie série X avec de vrais enjeux n'aurait pas été de refus!
Le reste du magazine est consacré à deux arcs narratifs qui débutent. Celui de X-Men (#10) est en fait le prolongement naturel de ce qui vient de se passer les mois précédents. L'équipe féminine des mutants est confrontée à une nouvelle sororité composée de Lady Deathstrike, Amora (pas la moutarde, l'asgardienne) et Typhoïde Mary (que fait-elle là celle ci?). En fait, c'est la soeur de John Sublime, une bactérie intelligente et déviante du nom de Arkea, qui mène les danses. Une course poursuite qui se laisse lire mais ne déchaîne pas les foules non plus. Brian Wood ne fait pas un mauvais travail sur ce titre X, mais on sent tout de même que l'inspiration des grands soirs, ce n'est pas ici que vous la trouverez. La démultiplication de certaines séries en nombreux avatars ne fait pas de bien aux comics, qui finissent par sombrer dans la banalité ou les effets de manche. Amazing, All-New, Uncanny, X-Men tout court... Franchement, pléthore d'appellatifs pour un tel résultat, est-ce productif?
Autre début, celui de Richard Isanove sur Savage Wolverine. Quand on a entre les mains un mutant qui est sur la brèche depuis plus d'un siècle, on peut donc imaginer des récits se rattachant à toutes les époques possibles. Ici, l'action se déroule à la fin de la période de la prohibition, en 1933, dans l'Ontario. Une sorte de Wolverine Noir, plutôt bien dessiné, où Logan trouve refuge chez un de ses amis, et sa petite famille. Celui-ci a fort à faire avec la mafia qui contrôle le trafic et la production de spiritueux, et comme il n'est pas du genre à se coucher, le drame pointe vite le bout de son nez. Certes, quand on implique Wolverine dans ce genre d'affaire, la vengeance est au bout du snikt. C'est simple, linéaire, sans effets spéciaux, mais agréable et solide. J'ai bien aimé l'ambiance, et la suite est attendue. X-Men Universe est un mensuel qui ne se porte pas si mal, avec un sommaire assez équilibré désormais, mais une vraie série X avec de vrais enjeux n'aurait pas été de refus!
HULK : QUI EST LE HULK ROUGE? (MARVEL DELUXE)
Hulk est vert. A d'autres reprises, il fut gris. Mais rouge ? Voyons, ça n'est pas sérieux! Sauf que si, et que ce Hulk là (Rulk, contraction de Red et Hulk) n'est pas celui auquel vous pensez. Exit Bruce Banner, qui pour une fois n'est pas responsable des méfaits constatés, et place à… Mais n'en disons pas plus, car dans cet album de la collection Marvel Deluxe, le mystère de l'identité du colosse écarlate est de mise, et c'est un des moteurs de l'action. Nous sommes en Russie, et Leonard Samson (psychiatre dopé aux rayons gamma) et Miss Hulk mènent l'enquête. Emil Blonski (l'Abomination, un des ennemis récurrents de notre héros vert) a été neutralisé et abattu, après un énième combat furibond. Tout le monde est d'accord, du Shield à Iron Man, utiliser une arme à feu n'est pas le modus operandi habituel du colosse de jade, bien plus habitué à tout détruire sur son passage à coups de poings. Et puis son avatar "humain", le docteur Bruce Banner, est toujours en détention. Du coup, la vérité commence à poindre : il y a un autre Hulk en liberté, et lui aussi ne fait pas dans la dentelle quand il entre en action; et en plus il recourt à la force létale et à l'armement pour se faire respecter ! Un témoigne recueilli permet même de définir la couleur de la menace : le rouge, et pas le vert. Bonne nouvelle, même si vous n'êtes pas un fervent lecteur des séries consacrées à Hulk, parues ces dernières décennies, vous allez rapidement parvenir à comprendre la problématique et les enjeux. Car Jeph Loeb n'a pas pour ambition de livrer une œuvre approfondie et à multiples interprétations, juste fournir un divertissement décomplexé et musculaire, où l'action et la baston sont les moteurs du récit. Le Hulk rouge est ultra brutal, bagarreur, et tout le monde en prend pour son grade dans chaque épisode, Avengers compris…
Voici un Deluxe qui se lit rapidement, du coup. Peut être même bien que son principal atout réside dans les dessins de Ed McGuinness. Trait clair et propre, tendance à l'exagération anatomique pour faire ressentir d'avantage la puissance des combats, quitte à loucher vers le cartoon, et orgie de gros bras musculeux et de créatures labellisées "gamma", comme A-Bomb, qui apporte aussi une touche de bleu… Vaste défouloir que certains considèrent comme un comic-book potache, ce Red Hulk est aussi une quête, celle d'un anti-héros aux méthodes discutables, qui tape sur tout ce qui bouge, tandis que le microcosme et l'univers gravitant autour du Hulk classique s'emballe. C'est l'inflation, on a l'impression que récupérer des pouvoirs liés à la bombe gamma, c'est à la dernière mode et qu'il est aussi facile de se les procurer que d'aller chercher son paquet de Marlboro au tabac du coin. Dans cet album, nous pouvons aussi nous régaler avec le talent d'Arthur Adams, toujours aussi minutieux et précieux dans son style, ou Frank Cho, du coup pertinent quand il s'agit de faire abonder les formes et les courbes des personnages. Survenant après un petit bijou comme Planet Hulk, et un gros événement réclamisé comme World War Hulk, ce cycle réalisé par Jeph Loeb fait figure de récréation explosive, mais pas très fouillée. On devine qu'il n'a pas du passer bien longtemps à écrire chaque épisode, et l'aspect psychologique est largement enfoui sous des tonnes de coups, de mandales, et de "Hulk Smash" de la bonne vieille école. Bref, prenez tout cela au troisième degré, sous peine de regretter votre achat et d'envisager l'ensemble comme une régression infantile coupable. Vous voilà prévenus.
SUMMER 2015 : AGE OF ULTRON, PLANET HULK ET YEARS OF FUTURE PAST
Nous vous avions ici même parlé de l'annonce oh combien surprenante du retour de Civil War. Un teaser énigmatique avait été lâché sur le Web. Cette fois, c'est une vraie épidémie. Chaque jour Marvel s'amuse à proposer un autre teaser, qui nous renvoie aux grandes sagas récentes de l'univers de la Maison des Idées. Ces jours-ci nous avons eu le retour de Age of Ultron (Vs Marvel Zombies!), à Years of Future Past (Days of Future Past, revu et corrigé) et également Planet Hulk, dans une incarnation fort différente. Tout cela semble lié à un seul et même événement, qui devrait concerner toutes les réalités et les époques, une vaste fresque dont il manque encore, à ce jour, les détails précis. Ce sera pour l'été prochain, à bientôt pour d'autres détails.
AGE OF ULTRON (MARVEL ABSOLUTE)
Age of Ultron revient déjà, et cette fois c'est sous la forme d'un bon gros absolute. Bref, la version parfaite, pour ceux qui ont adoré. De quoi s'agit-il, et que s'y déroute t-il, demanderont les distraits? En fait, au départ de l'aventure, on ne sait pas trop où se situer. Une Terre alternative? Un bond dans le futur (ou bien j'ai vraiment manqué quelque chose)? Toujours est-il que New-York (et probablement le monde) est sous la coupe réglée de Ultron et de son armée robotique, et que les humains sont traqués, spécialement les anciens super-héros. Les Vengeurs ont trouvé refuge dans les décombres de l'héliporteur du Shield. Vous savez, ce gros vaisseau volant qui s'écrase au moins une fois par mois? Là, il est échoué en plein Central Park, et on se dit que ce n'est pas la tanière la plus discrète, mais passons sur ce détail. L'essentiel des premières pages est centré sur le sauvetage de Peter Parker, en pleine déconfiture, capturé par une bande de criminels notoires (entre autres, le Hibou et Hammerhead) pour être remis à Ultron en échange de passe-droits. C'est Hawkeye qui se charge d'être la cavalerie, avec son matériel habituel, dans un monde apocalyptique en ruine, qui n'est pas sans rappeler, en effet, Days of Future Past, petit bijou de l'histoire des X-Men. En effet, l'Amérique est tombée aux mains d'Ultron. Des Ultrons. Ils patrouillent partout, on en voit dans le ciel et dans les rues, comme un gigantesque essaim d'abeilles robotisées. La faille, chez le robot généré par Hank Pym, c'est peut être que bien qu'étant un automate, il agit pourtant comme un humain, notamment dans son comportement, ses réactions, ses motivations intimes. Du coup, il semblerait qu'il soit encore possible de négocier avec lui. Dans le genre : je t'apporte un héros en collant que j'ai neutralisé pour toi, en échange je peux obtenir quelque chose à mon tour. Ce sera ça la seule possibilité offerte à la résistance, pour infiltrer le Qg de leur ennemi. Et se rendre compte à quel point s'en sortir parait illusoire...
Vous savez tous ce que signifie l'effet papillon, dans la science-fiction? Revenir en arrière, et piétiner sans le savoir un simple papillon, peut avoir des conséquences désastreuses dans le présent, d'où l'impossibilité des voyages dans le temps sans risques. Comprenez donc que lorsque Wolverine, toujours bien pratique quand il s'agit de se salir les mains, remonte le temps pour aller planter ses griffes dans Hank Pym, créateur du robot Ultron, la ligne temporelle Marvel risque fort se se retrouver profondément modifiée. La belle Invisible des Fantastiques l'accompagne et tente bien de le dissuader, mais pour une fois, l'impossible, l'impensable, est au menu de Age of Ultron. C'est assurément le temps fort de toute la saga, l'instant où le lecteur se demande si tout ce qu'il est en train de lire va vraiment impacter ce qu'il est habitué à fréquenter, dans les pages des comic-books Marvel. Wolverine qui assassine Pym, sous forme de médecine préventive de choc, c'est une idée de génie, l'étincelle qui aurait du permettre de changer la donne, à jamais. C'est le vrai grand instant X de Age of Ultron, l'épisode où j'ai compris pourquoi j'aimais encore ces bd superhéroïques, avec ces moments bluffant où l'action vous assène un bon coup de massue. Sans vouloir vous révéler la suite (que vous connaissez, depuis le temps) disons que malheureusement, Marvel n'est pas allé au bout de son idée, et qu'il aura fallu se contenter de dégâts irréversibles dans le tissu de l'espace-temps, avec en conséquences majeures l'arrivée d'Angela (expatriée de l'univers d'Image) et la saga Hunger, où Galactus boulotte l'univers Ultimate. Du coup, oserez-vous tenter la grosse dépense de cette fin d'année, pour cet "event" dans un format luxueux et définitif... Allez, j'en vois qui vont se laisser tenter tout de même... ne serait-ce que pour les dessins de Brian Hitch (entre autres) et parce que Brian Bendis a forcément une bonne cohorte de fans purs et durs!
LA GUERRE CIVILE REVIENT. CIVIL WAR DOUBLE SIZED
La Guerre civile a bien du succès en ce moment, du coté de chez Marvel. Tout d'abord avec le cinéma. La confirmation est toute récente : Robert Downey Jr reprendra bien son rôle de Tony Stark pour un troisième volet de la saga Captain America, qui portera le sous-titre de "Civil War" et sera le nouveau point de départ pour l'avenir des films super-héroïques de la Maison des Idées. Les frères Russo seront aux manettes de ce long métrage où Iron Man et Captain america s'opposeront, sur fond de dissensions éthiques et morales, comme ce fut le cas pour la version comics. Tout cela ressemble fort à une réponse à Batman Vs Superman : Dawn of Justice, qui sortira en mars 2016, c'est à dire deux mois avant Civil War. Quand au microcosme du support papier ... il est en ébullition depuis lundi soir, quand un teaser surprenant est apparu en ligne. Civil War, le retour, prévu pour l'été 2015? Serait-ce un fake, une suite, une nouvelle écriture de ce que nous avons connu? Inutile de dire que les réactions des lecteurs vont en ce moment de l'enthousiasme pur à la méfiance complète.
ALL NEW X-MEN TOME 2 (MARVEL NOW!)
Pour arrêter Scott Summers et l'empêcher de s'enfoncer plus avant dans ce qu'il estime être une attitude radicale et auto-destructrice, Hank Mc Coy a eu une idée qui est à la croisée du génie et de la tragédie : ramener dans le présent les premiers X-Men, ces jeunots insouciants, qui sous la houlette du professeur Xavier (que Scott a abattu durant Avengers Vs X-Men...) combattaient le crime et l'intolérance en jupette ou en caleçons longs. Bien sur les temps ont changé, et l'arrivée de ces idéalistes au coeur (encore) plus ou moins pur détonne avec ce qu'ils vont découvrir peu à peu, à savoir un présent (pour eux le futur) où le monde a drôlement changé, y compris eux-mêmes. Les plus mal à l'aise sont peut être Marvel Girl, et le jeune Cyclope. La première citée doit composer avec une existence qui sent bon la tragédie, la mort, et la renaissance, incarnation en Phénix Noir comprise, avec au compteur un sacré bilan en terme de morts et de chaos dans l'univers. Le second est au centre d'enjeux qui le dépassent, avec une version adulte considérée comme le plus grand terroriste de la planète, et des hormones en pleine ébullition. Impulsif, le Scott d'alors s'empare de la grosse moto de Wolverine (dont il ignore la personnalité et les coups de tête. Ne jamais voler les biens de Logan...) et s'en va pour une virée en ville, où le présent se rappelle à lui très vite. Dans une banque, il va faire la connaissance de la mutaforme Mystique, longtemps ennemi juré du premier groupe des X-Men, qui voit là une splendide opportunité pour faire aboutir certains de ses plans secrets...
Après avoir ravivé la flamme des Avengers, mais avoir aussi laisser l'ensemble se déliter en fin de parcours, Brian Bendis débarquait sur les X-Men avec beaucoup d'attentes et pas mal d'audace. Le pitch de départ, et le premier tome de la collection Marvel Now! avaient de quoi réjouir même les moins sensibles au monde des X-Men, tant la série démarrait sur les chapeaux de roue. Mais voilà, ici le niveau qualitatif baisse en régime. Certes les dialogues sont encore souvent savoureux, et il est plaisant de voir que pour les anciens X-Men, cet avenir qui d'un coup d'un seul devient le passé, est bien lourd à assumer. Angel est assez dérouté devant ce qu'il va devenir, Jean Grey doit absorber plus qu'elle ne saurait en gérer, et ce sont les tensions narratives entre ces vestiges du passé, encore tendres et naïfs, et ce que Marvel a fait aujourd'hui de ces personnages, qui est la sève de ce second tome. Il est aussi plaisant de voir que la jeune Kitty Pride, autrefois benjamine de la formation, est devenue à plein titre l'adulte responsable et le guide potentiel pour cette troupe hors du temps, et la confidente idéale pour Jean, qui doit encore découvrir l'étendue de ses pouvoirs (et les maîtriser). La dure réalité, c'est le programme que propose Scott Summers, le vrai, celui d'aujourd'hui, qui cherche à recruter pour son école, et dans sa vision du monde assume par moment un rôle qui n'est pas sans rappeler vaguement celui que pouvait jouer autrefois un certain Magneto, qui optait plus pour le poing fermé que la main tendue. On regrettera juste que sous la couche de vaudeville, ces épisodes manquent de vrais vilains, de vrais combats épiques, et menacent de vite tourner à vide, faute d'oxygène (ce qui va malheureusement se produire dans les prochains tomes, Battle of the Atom à part). Coté dessins, par contre, rien à dire, avec Stuart Immonen et David Marquez, c'est superbe, et il faudra être bien sévère pour oser chicaner!
WOLVERINE EST MORT? PLACE A "WOLVERINES"
Wolverine est mort? Longue vie à Wolverine. Tout d'abord, comme vous pouviez l'imaginer, les responsables éditoriaux de Marvel ne ferment pas la porte à une résurrection ... On parle déjà de un à deux ans d'absence, avant un retour en grande forme de Logan. Et en attendant? Voici venir en 2015 une série hebdomadaire (Dc fait des émules...) sobrement intitulée Wolverines. Le "S" est important, car il s'agira de voir comment les amis et membres de la "famille" de Wolverine vont encaisser le choc, et se débrouiller sans lui. Avec bien sur Sabretooth en première ligne (c'est lui le remplaçant désigné) mais aussi X-23, par exemple. Les artistes sur ce projet sont Charles Soule, Ray Fawkes, et Nick Bradshaw. Début en janvier! Voici quelques covers histoire de patienter.
LA NATION BOUFFON : LA FIN ANNONCEE POUR LE SUPERIOR SPIDER-MAN
C'est la dernière ligne droite pour le Spider-Man supérieur. Et le pauvre Otto Octavius ne pourra pas même en profiter, dans la peau de Peter Parker, car cette ultime parenthèse en tant que héros va lui coûter cher et sera loin d'être de tout repos. Intitulée "La nation bouffon" cet arc narratif ramène sur le devant de la scène Norman Osborn en tant que cinglé costumé, mais aussi l'ensemble de ses épigones, alliés, et victimes. Parmi celles-ci, l'ex petite amie de Parker, Carlie Cooper, contaminée par le virus du Bouffon, et transformée en monstre à la solde du grand méchant du moment. Le prologue à l'événement est proposé dans la série Superior Spider-Man Team up, où Spidey est "associé" (façon de parler) à Daredevil et le Punisher, alors qu'il découvre que le Green Goblin est parvenu à noyauter ses activités depuis la spider Island, son Qg général, tombé aux mains d'Osborn, donc. Le Tisseur est acculé et n'a plus le choix : tous ses efforts, ses sacrifices, sont sur le point d'être réduits à néant, s'il ne parvient pas à contrattaquer. En parallèle, Peter Parker n'est plus tout à fait disparu et effacé. Son âme, son essence vitale, continue de jouer à cache-cache avec Otto, en se dissimulant notamment dans les souvenirs de ce dernier. Une occasion pour revivre les traumatismes et les frustrations d'un gamin couvé et étouffé par sa mère, et brisé par son père. De quoi produire un vrai vilain bien méchant et tout, avec tentacules et binocles rondes assez ridicules. Mes amis, Octopus a une excuse, il a eu une enfance difficile, pendant que Peter mangeait avidement les cookies au lait que lui préparait sa tantine. Life is unfair.
D'autres pistes secondaires émaillent ces épisodes présents dans le numéro 16 de Spider-Man, en kiosque ce mois d'octobre. Peter Parker est recherché par la police, qui voudrait l'entendre s'expliquer sur la disparition de Carlie Cooper (qui en fait, nous l'avons déjà dit, s'amuse sur un joli planeur...). Jameson a ressorti les anti-araignées version 8.0 (on doit au moins en être là depuis le temps...) du placard pour entamer une énième croisade, et Mary-Jane se comporte en ex femme forte de héros, en décidant de recueillir tous les proches de son ancien mari, afin de les mettre à l'abri de l'orage qui gronde. Dan Slott tire donc ses dernières cartouches, pour ce qui est de son idée phare : remplacer Parker par Octopus, pour crée un Spidey plus dur, plus équivoque dans sa façon d'agir. Mon regret? Qu'il ne soit pas allé au bout du bout de ses intentions. Certes ce tisseur là est plus violent, plus radical, mais il aurait pu être encore plus impitoyable, ne pas forcément se laisser guider par le sens du devoir et l'envie de dépasser son prédécesseur. Il pouvait ainsi écouter d'avantage sa nature de vilain, laisser parler la frustration et la noirceur accumulée au fil des ans. Même chose avec les femmes. Alors qu'on attendait de le voir au lit avec Mary-Jane et ruiner la réputation de Parker, ce bon vieux Doc Ock tombe amoureux (d'Anna Maria Marconi) et se comporte comme le gendre idéal, prêt à tout pour protéger celle qu'il chérit et respecte plus que tout. Les dessins sont assurés par un Giuseppe Camuncoli fort à l'aise sur ces pages. Son travail est suffisamment clair et dynamique pour offrir de belles planches à ce final, où le lecteur Vf (qui ne suit pas l'actualité américaine en direct) ne doit se poser qu'une seule question majeure : comment Peter va t-il pouvoir retrouver son corps et sa vie? La réponse ne va plus tarder, allez faire un tour en kiosque!
TRILLIUM : LE NOUVEAU JEFF LEMIRE CHEZ URBAN COMICS
Jusqu'ici Jeff Lemire nous avait habitué à des oeuvres personnelles ancrées dans un quotidien prosaïque, développées avec une verve poétique douce-amère. Sweet Tooth avait amorcé une petite révolution avec un récit de science-fiction apocalyptique, qui puisait toutefois sa sève vitale dans la grande humanité des personnages mis en scène. Cette fois, avec Trillium, Lemire peut donner corps à ses fantasmes d'enfance et tisser une grande et belle histoire qui convoque le cosmos, les étoiles, des extra-terrestres, et ... l'amour. Le tout en huit numéros seulement, une petite grande fresque universelle, qui fut présentée en son temps comme la dernière histoire d'amour de l'humanité. Dans Trillium, nous suivons deux personnages principaux que tout éloigne. Nika est une scientifique qui tente d'établir un contact avec les autochtones de la planète Atabithia, en 3797. Elle évolue dans un univers où la race humaine est en voie d'extinction. Il ne reste plus que quelques milliers d'exemplaires en vie, les autres ayant été décimé par un virus intelligent. William lui est un ancien soldat, traumatisé par le champ de bataille de la première guerre mondiale, et qui part en 1921 à la recherche d'un mystérieux temple dans la jungle du Pérou. Bref, tout sépare ces deux-là, sauf une fleur blanche aux propriétés inconnues et mystérieuses. On en trouve un champ complet sur Atabithia et elle devrait permettre de synthétiser un antidote contre le virus opérant dans le futur. On en trouve également en ce début de XX° siècle, autour du temple inca recherché par William et son frère aîné. Tout s'emballe et s'enchaîne lorsque Nika et William ingèrent le Trillium (c'est son nom) et accèdent à un autre niveau de conscience, de réalité. La scientifique est ainsi projetée dans le passé, et rencontre pour la première fois celui qui va lui permettre de rompre sa solitude, et dont l'existence va finir par se fondre avec la sienne, au sens propre comme au sens figuré.
L'ingestion du Trillium est-elle une parabole pour évoquer ces autres substances opiacées qui nous font rêver, planer? C'est en tous les cas le déclencheur d'une expérience qui va mêler passé et futur, vie de l'un et vie de l'autre, souvenirs personnels et drames intimes. Ces derniers ne sont jamais loin, chez Jeff Lemire, et la filiation, la famille, est toujours présente, comme source de traumas, dans chacune de ses oeuvres. Par exemple, la sentiment de culpabilité et de solitude de Nika est due à la disparition de la mère, dans des circonstances tragiques, qui sont narrés à mi-parcours du récit. Plus encore qu'une histoire d'amour, Trillium est une ode à l'humanité, qui puise son succès dans la crédibilité et la psychologie des personnages principaux. Osons même parler d'histoire d'amour de Jeff Lemire pour ses créations, ce qui permet aisément aux lecteurs d'adhérer naturellement à leurs vicissitudes, leurs détresses, leurs joies. Techniquement parlant, Lemire s'amuse à pervertir, à manipuler les limites de la mise en page, partant de la technique du flip-book dans le premier épisode, pour ensuite juxtaposer deux lignes narratives à rebours l'une de l'autre, dans un autre épisode. Nous avons affaire à un des artisans les plus doués de sa génération, à un storyteller de premier ordre qui parvient une fois de plus à mettre à nu les victoires et les défaites, les qualités et les défauts de l'âme humaine, toujours triomphante, même au fin fond du cosmos. La conclusion de Trillium revient par ailleurs nous évoquer celle de Sweet Tooth. Derrière le drame et la catastrophe redoutée, c'est à nouveau l'espoir et la transmission qui triomphent, pour une happy-end apaisée et d'une grande sensibilité, tout en dribblant le piège de la mièvrerie avec aisance. Sans être le chef d'oeuvre de sa biographie, Trillium est un nouveau succès marquant dans la carrière de Jeff Lemire, qui fait preuve d'une redoutable régularité dans l'excellence et l'inspiration.
Sortie chez Urban Comics le 24 octobre.
Sortie chez Urban Comics le 24 octobre.
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