Adam Warlock n'est pas non plus réputé pour sa stabilité mentale, et d'ailleurs, dès le premier épisode, Jim Starlin nous présente un messie sur le point d'être déchu, convoqué devant une cour cosmique impressionnante, une audience demandée par Eternité lui-même, avant un jugement qui sera rendu par le Tribunal Vivant. Des pages inoubliables, avec des figures du panthéon cosmique Marvel qui ont laissé une empreinte indélébile chez tous les lecteurs qui ont connu cela en temps réel. La carrière de Warlock y est brièvement résumée et de toute façon, dès les épisodes suivants, il est question de Contre-Terre, de l'Homme Bête et du Maître de l'évolution. Des personnages qui viennent à rappeler combien Adam est en réalité ce qui ressemble le plus à la figure du Christ dans les comics Marvel. D'ailleurs, son parcours éditorial est composé de morts et de résurrections et ses attitudes, son discours, sont parfois les copies carbone de ceux du Christ. Toute cette joyeuse bande va finalement trouver refuge chez l'Homme Taupe (dans l'île aux Monstres), un autre de ces éternels incompris et malheureux, qui petit à petit semble passer du statut de maître des lieux à simple vassal, prix également dans la toile des machinations de Warlock. Comme déjà évoqué, un des fils narratifs les plus savoureux est probablement la crainte que ressent Dragon-Lune envers Drax; si celui-ci vient à recouvrer la mémoire et se rappelle la manière dont il est mort précédemment, et qui il est en réalité, il y a fort à parier qu'elle serait écrabouillée en quelques instants. Parmi les dessinateurs de la série, notons également Tom Raney. Celui-ci a tendance à développer des figures très souples, avec parfois des membres qui s'étirent comme des ballons de baudruche, mais j'ai toujours été attiré par l'effet final et l'impact de ses planches, que je trouvais à l'époque du plus bel effet. Avec le recul, les goûts évoluent, mais il reste tout de même un point de repère important pour le titre dont nous parlons aujourd'hui. Concrètement, ces épisodes sont donc directement consécutifs à ce que nous appelions alors le Défi de Thanos, c'est-à-dire Infinity Gauntlet, et c'est un plaisir réel de les voir éditer sous cette forme. À ceux qui en doutaient encore, nous vivons tout de même une époque formidable pour les propositions comics en librairie, entre nouveautés à jet continu et publications vintage de la sorte. Si vous avez comme moi la quarantaine, je sais que vous allez vous laisser tenter.
(Sortie cette semaine)
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