En kiosque : SPIDER-MAN 119

Avis à tous ceux qui persévèrent malgré l’horrible relaunch, et à tous ceux qui n’attendaient que ces lignes pour se moquer : le nouveau Spiderman (oui, je sais, je ne l’écrit jamais avec le trait d’union, je n’aime pas ça…) est en kiosque. Quelle nouvelle ! Nous plongeons tout de suite dans le vif du sujet avec une histoire en deux parties de Dan Slott, les numéros 581 et 582 de la série régulière. Nous retrouvons des personnages habitués du cast arachnéen, de Harry Osborn à Liz Allen (son ex épouse) au petit Normie (son fils, tête à claques impénitente qui passe son temps à triturer des action figures de Spidey en grimaçant comme un dangereux pervers) et au beau frère Mark Raxton, alias Molten, dont le corps est fait de métal en fusion. Le mariage d’Harry est fini en eau de boudin, et les relations avec Liz sont depuis assez tendues, et c’est un euphémisme. En conséquence, il fait appel à Peter Parker, l’ami des coups difficiles, pour l’accompagner chez son ancienne flamme, et renouer les fils du dialogues. L’excuse est qu’il a « une belle surprise » pour Liz, mais qu’il ne dévoile pas durant le trajet. Arrivé sur place, patatrac, l’Homme de Métal nourrit une telle haine pour son ex beau frère que le simple son de sa voix le fait entrer dans une furie folle : il brise les carcans qui le maintenait prisonnier sur sa table de soin (chez Liz se trouve donc un laboratoire high tech censé le guérir) et se déchaîne sans vergogne. Moment choisi, comme de tradition, pour une rapide disparition de Peter, et l’apparition de Spidey, qui devait passer dans le coin, par l’odeur alléchée… Mike Mc Kone illustre ce récit avec son talent habituel ; peut être avez-vous noté comme le regard de ses personnages est toujours empreint de tristesse, de résignation, ou bien est ce moi qui me fait des idées ? La dernière planche est un épilogue qui nous replonge dans le cours du suspens haletant, presque insoutenable, qui nous taraude depuis un an : qui est le tueur qui place des araignées espions (le traceur de notre héros pour retrouver les criminels) sur le corps de ses victimes. Non, je plaisante, rarement a-t-on vu une saga aussi diluée, au point d’en être presque éthérée et sans saveur. Le pire, c’est que vous le lirez bientôt, même la vérité sera décevante et sans grand impact pour la série, rien qui ne justifie une si longue attente. Autrefois, nous vibrions pour l’identité du Hobgoblin (Le Super Bouffon. Ned Leeds ou Flash Thompson ?) ou pour connaître le nom de l’assassin du Capitaine Jean Dewolf, aujourd’hui nous en sommes là, et c’est d’un pathétique triste… J’en plains les plus jeunes lecteurs qui ont pris le train en marche.

Ne comptez pas sur la suite pour relever sensiblement le niveau : figurez-vous que cette fois le pauvre Peter fait du … speed dating ! C’était bien la peine d’éliminer Mary-Jane de la série pour en arriver là. Curieux qu’un type aussi puissant et vainqueur de milles batailles toutes plus effrayantes les unes que les autres, qui a sauvé le monde plusieurs dizaines de fois avec les Vengeurs et voyagé sur d’autres planètes aux confins de l’espace, soit incapable d’avoir une vie sentimentale (et je ne dis pas même pas sexuelle…) normale ! Il n’est pas même capable d’emballer une bimbo à la poitrine exubérante qui semble pourtant ne rien demander d’autre ! A sa décharge, il est chaperonné par Betty Brant, secrétaire du journal DB et ancienne flamme dans les années 60 (le temps passe vite), qui fourre son nez partout où il ne faut pas, au point qu’elle se met en tête de caser la tante May avec le premier inconnu qui lui tombe sous la main. Bien sur, ce sera le père de J.J.Jameson (ah le hasard et ses aléas chez Spiderman…) qui devra s’y coller. La tantine a fait trente infarctus et est ressuscitée un bon nombre de fois, mais que voulez vous, elle semble quand même moins frigide que son neveu neuneu. Un Peter qui finit la soirée avec Betty en phase « c’est mon anniversaire et personne ne veut de moi pour faire la fête », et ne profite même pas du moment intime sur le canapé pour la réconforter virilement : mais où a-t-il la tête (surement pas dans le pantalon…) ! Je ne parlerai pas du reste de la revue, car franchement, à quoi bon s’étendre sur tous ces micro récits issus de mensuels absurdes et à la vie brève et dispensable, comme King Size Spiderman summer special. En gros, un truc anthologique juste bon à être feuilleté sur la plage, entre deux apéros, vite lu vite oublié. C’est ridicule et sans aucun intérêt pour le lecteur fidèle, comme s’il n’existait rien d’autre à adapter dans les tiroirs de la Marvel, pour compléter nos mensuels. Même une bonne galerie de covers originales, ce serait dix fois plus intelligents. Bref, un formidable auto-gol pour finir ce mois ci, au terme de toutes manières, d’un sommaire pas franchement délirant, que nous déconseillons fortement aux palais exigeants. Du fast food comics, rien de plus.
**** (ps : une revue offerte en plus du mensuel, Panini écoule ses stocks. Ouais, bof...) ******

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