Voici venir un Marvel Monster compilant les dix derniers épisodes de la série « Exiles ». Enfin les dix derniers, pas tout à fait, puisque le titre repart de zéro sur de nouvelles bases, avec la plus classique des métamorphoses nominales : « New Exiles ». Ce qui m’a toujours interpelé avec ce groupe de personnages de seconde zone, c’est le succès qu’ils ont pu connaître lors de leur publication en Vf sur les pages d’Astonishing X-men. Car tout de même, je n’y ai jamais vraiment retiré de plaisir. Une série assez dispensable, jouant encore et encore sur les paradoxes temporaux, sur des versions alternatives de notre univers et de nos héros, bref rien de très original ni de très léché, avec une trame rarement subversive (jamais ?) et purement mainstream. Ce qui n’est pas une insulte en soi, loin de là, mais qui ne contribuera pas à faire de ces exilés des personnages cultes. Le Monster, lui, n’est pas forcément l’écrin recommandé pour un dernier salut : la qualité des pages est toujours aussi cheap, pour un prix final toujours aussi déroutant et exagéré.
Pour les lecteurs qui l’ignorent, les Exilés sont en fait des voyageurs temporels dont la mission est de réparer les déchirures et les dégâts qui peuvent se produire dans la toile du Multivers. Leurs différentes missions les envoient d’un monde et d’une ligne temporelle à l’autre, ce qui explique qu’on les voient fréquemment s’associer ou combattre des personnages morts ou des versions alternatives de ceux que nous sommes habitués à fréquenter. L’équipe est à géométrie variable et subit des retouches selon les défections, les drames, les projets de chacun. Ces temps derniers, les membres influents sont entre autres Blink, Morph, Sabretooth ou la version 2009 de Spiderman (Miguel O’Hara, vous vous rappelez ?). Ils vont devoir en découdre avec une Sue Storm ( la femme invisible des fantastiques ) calée dans le costume de Madame Hydra. On l’avait deviné, qu’elle avait un coté garce sous ses airs de bonne mère de famille. Pour le reste, oui, c’est rythmé, mais loin d’être indispensable. Toujours dans le même ordre d’idée, on découvre ensuite le « Quatuor Fantastique » de Fatalis, énième variation sur un thème maintes fois retravaillé. Sympa, d’accord, mais tellement prévisible, à peine plus intéressant qu’un « What if quelconque » dont les revues Panini nous abreuvent parfois quand il faut boucler le sommaire d’un mensuel dans l’urgence, et que l’imagination fait défaut. Pas de caractérisation particulière, ni de raison de s’attacher à tel ou tel autre personnage, les pages se suivent et se ressemblent, le scénario est plutôt bourrin naïf, et les apparitions de Morph vous donneraient presque honte de lire des comics : désolé, mais ce type de clin d’œil ne me fait plus rire depuis mes dix ans. Voire plus, c’est tout dire. Pour corser le tout, les dessinateurs se suivent sans grande conviction, une belle brochette d’artistes se succèdent, sans jamais donner de raison de crier au génie. Non vraiment, je n’arrive pas à comprendre le phénomène « Exilés ». Ni ceux qui iront dépenser 27 euros pour un album aussi peu motivant, au moment même ou la librairie de Noël propose d’autres propositions bien plus alléchantes ( Spiderman :Noir, Daredevil l’omnibus et le tome 3 des Marvel Deluxe, entre autres ). Un monster pour fans hardcore, autrement je n’en vois pas l’utilité.
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