Avec le succès incroyable enregistré par les Gardiens de la Galaxie, il était inéluctable que tôt ou tard le gros balèze de l'équipe finisse par avoir également sa propre série mensuelle. Drax débarque donc en solo, avec pour écrire ses aventures un artiste qui s'y connaît en coups de la corde à linge et en double salto arrière depuis la troisième corde : le catcheur C.M.Punk, certes aidé et conseillé par Cullen Bunn. Deux esprits pour un personnage, et au final un titre assez fadasse qui joue la carte de l'humour (et sur ce point ça passe assez facilement) mais qui n'a pas grand chose à raconter, malheureusement. En fait, Drax est une force de la nature, hyper violent, mais ce n'est pas le compagnon idéal pour passer un bon moment de détente ou pour aller causer entre amis dans un bar, entre deux missions. Du coup, après une énième bataille remportée, lorsque les Gardiens s'accordent le loisir de se séparer pour vaquer à leurs occupations quotidiennes, personne n'a l'air de vouloir consacrer d'avantage de temps en compagnie du colosse vert. Celui-ci a d'ailleurs une obsession récurrente (qui est la base même de son existence) : détruire Thanos, ce qui en fait un monomaniaque patenté. Seul Rocket Raccoon a un minimum d'empathie pour son partenaire, et lui propose de l'aide sous la forme d'un vieux véhicule spatial, plus délabré que vintage, qui lui permettra d'aller sillonner l'espace pour ses propres objectifs sanguinaires. Quand on voit l'allure du truc, on se dit que Drax ferait mieux de ne pas s'embarquer, mais que voulez-vous, l'animal n'est pas le plus futé de la bande, et le voici parti dans le cosmos à bord d'une casserole rafistolée qui suinte la rouille. Forcément, rien ne va se passer comme convenu, et ce sera le point de départ pour les nouvelles aventures en solo de celui qui fut autrefois un grand personnage, sous la plume de Jim Starlin, et n'est ici qu'une sorte de caricature imbécile aux ordres d'un néophyte qui ne m'a pas convaincu. Si les moments faibles, la frustration et l'inaction sont assez intéressantes car elles viennent s'inscrire dans le contraire de ce qu'affronte Drax en temps normal, l'absence d'une vraie ligne directrice et d'enjeux notables font qu'on a peu envie de lire la suite. Reste les dessins de Scott Hepburn, à réserver à ceux que le style manga infusé dans un bouillon anatomique qui rappelle les grandes heures de chez Image sauront réjouir. Le protagoniste en ressort présenté comme un loser hyper actif, un Drax de pacotille qui nous arrache quelques sourires, dont certains qui naissent dans la pitié de ce que pourrait être son titre solo, au lieu de ce numéro de stand-up mélancolique qui va devoir vite passer à la vitesse supérieure sous peine de finir à la trappe. On ne s'improvise pas scénariste de comics sur un coup de tête, et franchement, il y a mieux que Bunn pour vous filer un coup de main.
A lire aussi :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!