THE DARK KNIGHT RETURNS : THE LAST CRUSADE (LA REVIEW)

C'est désormais une chose établie, Frank Miller & Brian Azzarello travaillent en binôme pour enrichir le mythe du Dark Knight. Alors que nous sommes toujours en pleine publication de The Master Race, voici venir The last Crusade, qui nous ramène au beau milieu des années 80, lorsque Batman avait à ses côtés un nouveau Robin du nom de Jason Todd, quelque temps avant que celui-ci ne soit passé à tabac et tué à coup de barre de fer par le Joker. Les deux scénaristes nous proposent un nouveau regard sur la dynamique instaurée entre le maître et l'apprenti, qui reprend les codes des comics d'alors. Nous sommes dans une ville de Gotham poisseuse, crade et violente, où il est bon de ne pas se balader seul dans certaines ruelles en pleine nuit... Les médias sont cette fois aussi très présents, comme le veut la tradition dans The Dark Knight Returns, et ce sont eux d'ailleurs qui posent la question de la maltraitance sur enfant. Batman a-t-il le droit de plonger dans son univers sanguinolent un gamin comme Jason? Est-ce bien responsable de faire vivre à un adolescent paumé des aventures insoutenables pour un adulte entraîné? En parallèle nous retrouvons le Joker qui contamine par sa folie, et avec sa personnalité aussi énigmatique que délirante, les autres patients de l'asile d'Arkham, avant de s'en évader pour accomplir le terrible forfait que vous savez. Bien entendu sont présents également Selina Kyle -la femme plus que l'héroïne- Killer Croc -Waylon Jones plus que le reptile- ou Poison Ivy, que le jeune Jason parvient à maîtriser. Il est intéressant de voir combien Bruce a du mal à cerner la personnalité et les agissements de son apprenti, combien il en est fier et s'en méfie, comme il souhaite le meilleur pour lui tout en le plaçant dans un état de danger perpétuel. En fait l'opinion de Jason ne compte pas vraiment, et c'est peut-être le point faible de ce numéro. Au dessin John Romita Jr réalise une prestation fort honorable, tout en lorgnant vers le style de Frank Miller. Il parvient à sortir des planches relativement soignées, dynamiques et puissantes, qui devraient ravir les fans du dessinateur. Ce numéro est pertinent car il place avant tout des êtres humains, des hommes et des femmes, devant leurs responsabilité, là où habituellement les super-héros et super-vilains costumés se planquent derrière leurs masques pour impartir la justice ou commettre leurs forfaits. Un travail réussi que je vous recommande, un apéritif à The Dark Knight Returns qui se consomme rapidement. Et qui respecte bien tous les codes du genre. En pleine période Rebirth il est bon parfois de savoir jeter un œil en arrière, pour récupérer les grands moments d'une tradition riche et prospère. 


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