GREEN ARROW ANNEE UN : LA VERSION URBAN COMICS EN LIBRAIRIE


Oliver Queen a au moins deux points communs évidents avec Tony Stark. C'est un miliardaire mondain, et il touche un peu trop à la bouteille, à ses heures de libre. Ceci explique pourquoi il participe à des ventes aux enchères en état d'ébriété avancée, qu'il se couvre de ridicule en public, au point de devoir disparaître quelque temps pour se refaire une virginité, en compagnie de Hackett, son fidèle bras droit, qui lui propose parfois des montages financiers pas toujours très nets. Mais les apparences sont trompeuses, et ce dernier tente finalement de se débarasser de son patron, à bord d'un yacht, sans pour autant avoir le courage de le finir à bout portant, l'abandonnant dans les eaux hostiles de l'océan, en perdition. Queen ne meurt pas, et il s'échoue sur une île paumée où les habitants, quand ils ne sont pas morts, assassinés, leurs villages rasés, sont réduis en esclavage dans des plantations modernes, qui servent de base à un vaste trafic d'héroïne. Contraint de survivre à tout prix, le futur archer doit s'endurcir, corps et âme, pour avoir une chance, et comble de malheur, lorsqu'il appelle au secours en fabriquant une flèche indendiaire pour lancer un signal, il manque de peu de se faire tuer par ses geoliers. Le parcours initiatique, sur l'île, se prolonge avec une nouvelle rencontre, la dernière, entre Oliver et Hacket, et la révélation de l'individu qui tire les ficelles de ce trafic, une chinoise toute vêtue de blanc, sans morale, China White (Chein Na Wein). Pour revenir à la civilisation, tout en défaisant le réseau de trafiquants et d'esclavagistes qui terrorise l'île, le miliardaire va devoir se faire justicier implacable, serrer les dents et ignorer la douleur et les blessures (soigné à l'opium il manque même d'en devenir accroc), et émuler Robin Hood, son héros d'enfance, au point de poser les premiers jalons de ce qui sera sa future identité dans l'univers Dc : Green Arrow.

Où nous nous rendons compte (je me place dans la peau d'un lecteur néophyte) que la série télévisée, Arrow, a puisé librement ses sources dans cet album écrit par Andy Diggle, en récupérant le cadre de départ, mais en modifiant lourdement la période formative du héros. Où nous comprenons aussi à quel point la série, depuis l'avénement des New 52, est devenue ennuyeuse, vidée de sa substance, creuse, tout du moins jusqu'à l'arrivée de Jeff Lemire, qui va inverser la tendance en s'appuyant sur le passé d'Oliver, pour en extraire de nouvelles révélations, et de nouveaux mystères. Ce "Year One" contribue d'avantage encore à réduire le personnage, chez les novices, à un type avec un arc, qui a passé du temps seul sur une île, et en est revenu transformé, ce qui est réducteur et assez éloigné du vieux briscard grogneur et politisé (il est devenu maire de sa ville, a une conscience sociale très forte) que nous avons appris à aimer durant les deux dernières décennies. Il n'empêche que c'est un récit prenant, facile d'accès, bien mis en image par Jock, dont le trait sec et le découpage accompagnent merveilleusement bien la lutte pour la survie d'Oliver. L'album n'est pas très cher (15 euros), en grand format, avec quelques bonus (script de l'épisode 1 et recherches de couvertures, mais de taille réduite), et ce peut être une bonne idée pour un cadeau de noël si votre ami(e) a pris l'habitude de suivre la série tv. Si il (elle) a bon goût, il (elle) verra probablement la différence.



Ps : A quand une pétition en ligne : Pour rendre à Green Arrow sa barbichette, et qu'on l'encarte une bonne fois pour toutes au Parti Communiste?

PUNISHER : COUNTDOWN LA FIN DU PUNISHER EN 1995


 
Retour ce vendredi sur la fin du Punisher. En 1995. Pour être honnête, sur une "des fins" du Punisher. En tant que nostalgique, j'y tiens beaucoup, à celle-ci.
 
Vous connaissez le proverbe : tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse. Trois titres mensuels pour le Punisher, c'était beaucoup (trop), nonobstant le succès réel rencontré par le justicier urbain au début des années 90. Lorsque Marvel s'est rendu compte que les trois titres avaient du plomb dans l'aile, les têtes pensantes ont vite réagi, en souhaitant effacer de la carte les coupables, pour un relaunch plus rationnel et explosif. La fin de "Punisher", du "Punisher War Journal" et de "Punisher War Zone" devait être synchro, et pleine de panache. Cela faisait plusieurs mois que le terrain avait été défriché : Castle était devenu encore plus violent et psychotique, traqué de toutes parts, aux abois. Au point que son ami et soutien logistique d'alors, le regretté Microchip, avait opté pour une thérapie de choc : retenir le Punisher prisonnier dans un studio aménagé dans le sous-sous sol d'un dépôt désaffecté, ressemblant en tous points au salon des Castle, à l'époque de leur vie familiale heureuse, avec mari, femme et deux enfants. Une thérapie cognitive très discutée, qui n'aura eu qu'un seul résultat : raviver la rage du Punisher, qui décide de dessoudre Micro dès sa sortie. Ce dernier n'a pas perdu de temps de son coté : il a recruté un jeune latino avide de vengeance (sa famille aussi a connu une mort tragique), un certain Carlos Cruz, qu'il a affublé d'un costume de Punisher modifié, notamment équipé d'un masque effrayant et bien pratique pour les balles en pleines tête à bout portant. Leur cible privilégiée : Rosalie Carbone, héritière du clan du même nom, une garce sans foi ni loi, qui ambitionne le contrôle des clans de la côte est. 
 
 
C'est Chuck Dixon qui a reçu l'adoubement et l'honneur de mener à terme les aventures du Punisher, avec la collaboration de Chris Sottomayor. Un véritable choc à l'époque : Castle qui se retourne contre son seul et unique allié de toujours, Linus Lieberman, alias Microchip. Au moment de le tuer, toutefois, notre justicier inébranlable hésite une fraction de seconde, juste assez pour que le destin tranche avant qu'il n'ait à appuyer sur la gâchette. C'est la débandade, un parfum de fin de règne flotte sur ces cinq parties de "Countdown", à commencer par les couvertures magnifiques toutes réalisées par un Jae Lee des grands jours, et sur lesquelles campe un compte à rebours angoissant. Rod Wigham n'est pas un des artistes les plus raffinés chez Marvel, mais son Punisher massif, à bout de souffle, hagard, et seul contre un monde qu'il ne comprend plus, qui semble le rejeter, finit par être transcendé, comme un martyre épuisé à la recherche de la paix de l'âme et de l'esprit, qu'il ne pourra trouver qu'au travers de l'épreuve ultime, la mort. Pour suivre en intégralité ce run éprouvant pour les nerfs, voici l'ordre de lecture. Tous ces comic-books sont de 1995, et ils commencent à se raréfier sur les sites de ventes aux enchères et les collectionneurs. Ne tardez pas trop à vous les procurer, car pour les acquérir ensemble en "near mint" ou "very fine", il faut déjà mettre la main au porte-monnaie. Si vous attendez une publication Vf, c'est que vous êtes résolument optimistes/ingénus.
 
 
 
 

- The Punisher 103
- The Punisher War Journal 79
- The Punisher War Zone 41
- The Punisher 104
- The Punisher War Journal 80

LE PROJET MARVELS REVIENT EN MARVEL SELECT

Le Projet Marvels est un comic-book didactique. En ce sens qu'il permet, à toute une nouvelle génération de lecteurs ignares du sujet, de se replonger dans le monde merveilleux des premiers personnages masqués, à une époque révolue où  Marvel était connue sous un autre patronyme (Timely) et où le monde était à feu et à sang, embourbé dans un second conflit mondial qui allait dépasser en cruauté, en abomination, ce que l'américain moyen pouvait alors imaginer. Ed Brubaker montre l'étendue de tout son talent, en allant repêcher tous ces justiciers et autres défenseurs du bon droit tombés dans l'oubli, en assemblant patiemment événements véritables (la guerre, Pearl Harbor...) et fantaisistes marquants ayant contribué à la genèse de tout un univers super héroïque (la naissance de l'androïde Human Torch, l'expérience ayant crée le super soldat Captain America, sans oublier des événements moins cruciaux mais tout aussi poignants comme l'assassinat de Balle Fantôme, premier "masque" à tomber en costume, dans une ruelle new-yorkaise.). Le Pojet Marvels convoque sur la scène tous les grand noms de l'époque, assigne à chacun sa partition et orchestre ce ballet des origines, où chaque figure nous rapproche un peu plus encore de l'univers des encapés tel que nous le connaissons : une irrésistible marche vers l'avant, vers un monde où le merveilleux devient règle commune.


Steve Epting en profite au passage pour nous livrer ce qui est peut être son meilleur travail artistique à ce jour. Ses planches classiques et ombrageuses confèrent à cet album toute la gravité qu'il inspire, avec un brio certain. C'est Thomas Halloway, alias l'Ange, détective costumé et protagoniste de ce "golden age" des héros, qui est le narrateur de ce récit, qui puise ses racines et son rythme dans la plus grande traditions des aventures d'espionnage, entre trahisons, complots, et révélations. Nous passons avec plaisir de l'Allemagne nazie, où le Crâne Rouge prépare ses premiers plans diaboliques, et où un jeune Nick Fury organise ses premiers raids, au sol américain, qui doit subir les assauts du Prince des mers, Namor, qui ne tardera pas à se raviser, une fois qu'il aura découvert que les terriens qui ont assailli son royaume étaient en fait commandités par son rival, le perfide Merrano. Nous assistons aussi à l'attaque aérienne japonaise à Pearl Harbor, baignée par les larmes de Human Torch et de son jeune acolyte, Toro, impuissants devant une telle démonstration de force. Sans jamais céder à la facilité, se montrer banal ou lourdement rhétorique, Brubaker et Epting réussissent le tour de force de raviver les étincelles de la légende, de leur rendre lustre et pertinence, à temps pour célébrer les 70 ans de Marvel, anniversaire à l'origine du projet. Indispensable pour les amoureux du golden age.



JUSTICE LEAGUE SAGA 1 : NOUVEAU MENSUEL CHEZ URBAN COMICS


Nouveau mensuel chez Urban Comics, avec ce Justice League Saga qui fait preuve dans son sommaire d'une cohérence enviable. En une seule revue, nous découvrons ce que sont ces "ligues" super-héroïques, chez Dc. Tout d'abord, la véritable Ligue, celle dite "de justice", qui comprend les principaux héros de la planète. Série relancée par Geoff Johns et magnifiée par Jim Lee, elle aborde ici son 18° numéro, et une période de recrutement. Le Qg du groupe, en orbite autour de la Terre, est le lieu d'une réunion visant à inclure de nouveaux membres, et à l'occasion des personnages comme Zatana, Platine (création du Docteur Magnus, et qui va connaître un "bug" malencontrueux lors de cette première sortie), Firestorm, Nightwing, ou encore Black Lightning, pointent le bout de leur nez. L'opportunité de sourire un peu, de se détendre (en apparence) avec ce numéro interlocutoire dessiné par Jesus Saiz, qui s'en tire avec les honneurs.
Le gouvernement américain, qui souhaite avoir ses propres héros à sa solde, et éventuellement maîtriser la Justice League en cas de besoin, décide de monter son propre team. Ce sera la Justice League of America (toujours de Geoff Johns), qui autour du conseiller Steve Trevor, rassemble des individus qui ressemblent plus à des criminels, des voleurs, ou des personnalités discutées, qu'à de vrais bons samaritains. Green Arrow (déjà en mission secrète et à l'article de la mort), le Limier Martien (Martian Manhunter), Katana, Catwoman, Hawkman, Simon Baz (le nouveau Lantern), Stargirl, sont les recrues proposées. David Finch est aux dessins de ce titre sombre, aux planches et ambiances étouffantes, qui propose un premier épisode typique, durant lequel la formation se construit pièce par pièce, de façon à ce que le nouveau lecteur se familiarise vite avec les enjeux et les acteurs.
Pour finir, le monde de la magie et du mystique est l'apanage de la Justice League Dark, sous la houlette de Jeff Lemire. John Constantine mène une équipe qui a tenté d'empêcher Nick Necro de s'emparer des grimoires de la magie. Malheureusement une partie des membres ont été transporté sur un autre monde, pas très accueuillant, où le jeune prodige Timothy Hunter va mener la rebellion entre elfes volants, guerriers sanguinaires, et dragons à dompter. Dessins de Mikel Janin qui doit prendre du plaisir à mettre tout ce beau linge en images.

Justice League Saga, c'est aussi les héros en solo. De l'ancien, avec Flash, que nous retrouvons au sommaire. Le titre vit un moment un peu plus banal, avant de rencontrer une nouvelle super menace qui va changer la donne. Nous nous rendons compte que les individus qui ont été plongé dans la force véloce (la dimension dont Flash tire ses pouvois) ne sont pas revenus totalement indemnes. Plusieurs d'entre eux possèdent désormais des pouvoirs, ce qui incite presque naturellement à jouer les héros de fortune. Contre Axel Walker, le Charlatan (un ancien Lascar), ce n'est pas si simple. Pendant ce temps-là, Barry Allen ne travaille plus pour la police de la ville, mais il doit se contenter de vivoter dans un bar nocturne, où il a l'occasion de fréquenter un public de mauvaise vie (comme le Charlatan) et donc d'apprendre des nouvelles qui pourraient bien lui être utiles pour sa double identité de héros. Buccellato est toujours aux commandes, tandis que les dessins de Marcio Takara ne sont pas très jolis, au mieux une copie brouillonne du style de Manapul.
Pour conclure, saluons l'arrivée de Oliver Queen, alias Green Arrow. Après le succès de la série télévisée, Jeff Lemire a été convié sur ce titre, pour relancer un personnage en perte de vitesse. Depuis l'avénement des New 52, Green Arrow était une des séries les plus ennuyeuses et ratées, mais cela va vite changer. Lemire entreprend d'emblée une plongée dans le passé d'Oliver (sa période de captivité sur l'île), tout en brisant à jamais sa vie quotidienne, ses relations, son empire financier, et cela en quelques pages terribles, qui s'apparentent à une cruelle entreprise de destruction. Un archer adulte et violent, sombre et urbain, sous le trait de Andrea Sorrentino, qui colle parfaitement à l'ambiance du moment. Surveillez bien Green Arrow, on risque d'en voir de belles dans les mois à venir.
J'oubliais de vous dire... Presque 150 pages pour moins de six euros, ce serait bête de faire l'impasse sur ce mensuel hautement fréquentable.


MICKEY MOUSE CHEZ PANINI ITALIA


Le petit Mickey finira t-il par manger les super-héros? En tous les cas, que la synergie entre Disney et Marvel soit en cours, c'est une évidence économique, et désormais c'est aussi une réalité éditoriale dans le monde de la bande-dessinée, en Italie. Cela faisait déjà des années que Panini distribuait les revues régulières proposant du matériel Disney, du coup la surprise n'en fut plus vraiment une lorsque la maison d'édition de Modena a remplacé la Disney Italia comme réceptacle naturel pour Donald et Compagnie. Ce ne fut pas sans vagues chez les différents acteurs travaillant pour Disney Italia, mais le changement est désormais acté, à compter du numéro 3019 de Topolino (Mickey Mouse), qui est sorti en kiosque avec une sublime couverture réalisée par Giorgio Cavezzano. Le logo historique des auto-collants à succès de chez Panini (les albums pour footballeurs, avec un attaquant exécutant un ciseau retourné sur la pochette) est intelligemment détourné pour ce dessin qui propose un Mickey sportif et acrobatique. Il existe également une variant cover avec un effet velours des plus réussis, pour les collectionneurs. Le succès a été monstrueux, et le numéro s'est retrouvé épuisé en quelques heures, au point qu'il a fallu procéder à un retirage quelques semaines plus tard. Toujours dans le cadre de l'arrivée de Panini en lieu et place de Disney Italia, le numéro 3000 (autre grand succès introuvable) a été réimprimé, ainsi que les numéros 2000 et1000, disponible dans un petit package qui répond au doux nom d'écrin des mille". Si parmi vous il se trouvait des amateurs pour ce type de parutions en langue italienne, vous pouvez toujours me contacter pour obtenir votre copie.
A ce propos, les monde narratifs proposés par Disney et Marvel sont aux antipodes, pour ce qui est des thématiques et du mode de narration, mais nous trouvons tout de même un certain nombre de lecteurs qui suivent à la fois les aventures du Punisher, des X-Men, mais également de Donald Duck et de l'Oncle Picsou. C'est peut être votre cas?


MARVEL GOLD : L'ERE D'APOCALYPSE TOME 4


L'Ere d'Apocalypse, dernier acte. Ultime volume pour cette saga mythique, qui voit les X-Men engagés dans une lutte sans merci contre Apocalypse, seigneur d'un monde où les mutants qui lui sont fidèles ont exterminé une bonne partie des homo sapiens sapiens, pour instaurer une dictature génétique effroyable. L'assassinat accidentel de Charles Xavier, dans le passé, a changé le cours de l'histoire et amené l'humanité à cet état de fait désolant. Mais un homme conserve le souvenir de qui fut et devrait être : Bishop, qui est capturé par la secte des Madri, puis torturé. Pendant ce temps, Xavier, le fiston de Magneto et Malicia, est lui aussi kidnappé alors que le maître du magnétisme tombe sous la coupe d'Apocalypse. Au sommet du pouvoir, nous assistons à la lutte fratricide entre Scott Summers (qui trahit son camp au profit des rebelles) et Alex (Havok, qui lui reste du coté des bons gros méchants), qui ont toujours eu un rapport teinté d'animosité latente, comme si le cadet avait à prouver quelque chose à son aîné, sans jamais y parvenir totalement. Ce coup-ci, la bataille est à la vie à la mort, et c'est un des points forts de cette saga, à mon sens. Jamais les deux frères ennemis n'ont été aussi proches de la détestation la plus totale, et le phénomène aussi bien étudié et mis en valeur. Autres réjouissances, le titre Universe X, qui permet de comprendre ce que sont devenus des personnages aussi variés que Gwen Stacy, Donald Blake, Doom, Sue Storm et Ben Grimm, Tony Stark, ou encore Matt Murdock. Nous les retrouvons tous occupés à défaire Mikaïl Raspoutine, un des cavaliers d'Apocalypse, qui utilise les pouvoirs d'Empath pour parvenir à ses fins d'hégémonie. C'est un peu brouillon et vite expédié, probablement les pages les plus ennuyeuses, assez paradoxalement, car il y avait beaucoup à raconter. Vous préférerez sans doute le grand final dans X-Men Omega, où Magneto, les X-Men, et Apocalypse, règlent leurs compte une bonne fois pour toutes. On tire le rideau, baby!
Cotés équipes artistiques, nous avons une pléthore d'auteurs, la plupart de haut niveau. C'est assez naturel puisque ce dernier volume propose des épisodes tirés de différentes séries mutantes. Panini fait le choix d'en sélectionner trois en couvertures : Scott Lobdell, un des grands architectes du scénario de l'époque, connu surtout pour son sens du dialogue emphatique et dramatique. Egalement Steve Epting, un dessinateur rapide, talentueux, fiable, au trait gras et énergique, récemment porté au pinacle avec son long run sur Captain America, de Brubaker. Et Joe Madureira, un des desinateurs les plus aimés des fans, et un des plus rares. La frénésie des années 90 est mis au service d'une grande lisibilité des planches, et d'un trait pur qui lorgne du coté du Japon. Mais sachez que vous allez aussi avoir l'occasion d'admirer Andy Kubert, lire du Fabian Nicieza, retrouver Chris Bachalo, ou saluer Jeph Loeb. L'Ere d'Apocalypse, c'est un vrai témoignage condensé de ce que furent les années 90, et une pierre miliaire dans la carrière des X-Men. Sortie en cette fin novembre, dans la collection Marvel Gold, qui réédite les albums Marvel Best-Of à moindre frais, et sous couverture souple.


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BATMAN SAGA HS3 : BATMAN INCORPORATED


Le troisième numéro de Batman Saga HS est en kiosque depuis plusieurs jours. Au menu, la suite de la série Batman Incorporated, le joujou de Grant Morrison, qui y développe le concept d'un Dark Knight ouvrant une "franchise" dans de nombreux pays du globe, afin de mettre sur pieds une véritable internationale des hommes chauve-souris, financée par Bruce Wayne, et prête à lutter contre le Léviathan, l'organisation criminelle dirigée par Talia Al Ghul. Celle-ci est aussi la mère du jeune Damian (Bruce est le père), qui est un peu la "mascotte" du titre, qui le met en avant mois après mois, jusqu'à ce que l'inévitable se produise, dans ce hors-série. Batman est bien décidé à laisser son Robin de fils sur la touche, car sa mère a placé un contrat mirobolant sur la tête du gamin, qui attire bien des convoitises. Mais comment rester en retrait lorsque les "grands" se font malmener (L'Ecuyère, Le Chevalier, Wingman...) par un bédouin super costaud et super méchant? Batman a de son coté eu une vision de ce que pourrait devenir Gotham si son fiston le supplante un jour sous la cape et la manteau gris de héros, et ce n'est pas réjouissant. La ville semble tombée aux mains du Joker et de ses toxines, et vouée à disparaître dans un orage nucléaire. La lutte contre le Léviathan devient donc sinistre et frénétique, et Morrison déploie toute sa créativité et ses envies pour étoffer un scénario à multiples tiroirs, qui aboutit à la mort d'un personnage majeur (enfin, façon de parler car il est mineur pour ce qui est de l'âge), qui risque fort de plonger Bruce Wayne dans une colère noire, et une mélancolie sans fonds. Il faut souligner que les dessins de Chris Burnham sont toujours aussi bons, j'aime beaucoup ce style qui mêle avec élégance pseudo réalisme et nuances cartoony. Cela ressemble à du Jose Ryp, parfois même ça en devient supérieur, qualitativement parlant. Urban fait encore une fois du bon boulot (hormis quelques coquilles de ci-de là, et la relecture alors?) avec une partie éditoriale pertinente et fournie, et un prix ultra raisonnable (moins de six euros) pour presque 130 pages. Bref, les amateurs de Batman ont de bonnes raisons d'aller faire un tour en kiosque et d'en repartir content.



THOR THE DARK WORLD : LA REVIEW EN RETARD (Cinécomics)


Du danger d'aller voir ce genre de film juste après un plat de rigatoni assez copieux. Car disons le franchement, la première demie-heure a de quoi endormir le pire des insomniaques sous perfusion de café. Les paupières lourdes, et en phase de digestion, je découvre ainsi un univers pacifié (les neuf mondes ont fini par enterrer la hache de guerre grâce aux efforts de Thor) et une Jane Foster qui tente d'oublier Thor en s'organisant des rencards transparents, avant de mettre la main, Dieu sait comment (le hasard fait bien les choses) sur une puissance infinie, l'Ether, qui est également convoitée par et ses forces du mal. A partir de là, tout s'enchaîne et le film décolle enfin. Infectée et incapable de détenir ce nouveau pouvoir, Jane est transportée sur Asgard par Thor, et rencontre ainsi toute sa "belle famille", mais attire par la même Malekith et sa horde au royaume de son compagnon. Asgard est mise à sac et menace de tomber, mais au final, la seule vraie perte sera celle de la mère de Thor, sans oublier la libération de Loki, jusque là détenu dans les geôles asgardiennes, et qui sera une des clés du plan de Thor pour une vengeance salutaire et sanglante.

Voilà, le pitch est élaboré, vous savez l'essentiel. Les acteurs? Hemsworth est égal à lui même, c'est à dire que Thor, campé par ce grand blond, est une version porno chic des Ases nordiques (une scène torse nu totalement inutile si ce n'est pour souligner sa musculature huilée). Sif semble belliqueuse, mais ne fait guère naître de pensées brûlantes. Jane Foster reste évanescente, et on se dit qu'avec le choix qui devrait lui échoir, Thor pourrait quand même viser plus haut, plus "piquant". C'est Loki qui tient le haut du pavé, comme souvent avec les méchants à double tranchant. Plus fouillé et complexe que son demi-frère, c'est le roi des fourbes qui contient en lui les enjeux les plus dramatiques, les moins prévisibles. Pour le reste, on se fend souvent la poire. Une comédie, je vous dis. De l'humour au troisième degré, qui tombe parfois comme un cheveu sur la soupe ou sonne faux (le dialogue Thor/Loki lors de l'évasion d'Asgard), ou qui confine au génie (Thor qui prend le métro pour aller combattre Malekith à Greenwich). Ce Dark World contient plus de moments cocasses que la plupart des films avec Christian Clavier. Il se laisse regarder, sans jamais passionner. Mais surtout, si vous avez appris à aimer Thor avec Simonson, Kirby, ou même Straczynski, plus récemment (je ne parle pas d'Aaron en ce moment), vous allez encore mesurer la distance sidérale qui sépare la qualité des comic-books aux prétentions creuses du cinéma, même en 3D. Les chiffres de vente sont trompeurs.


MAXIMUM SECURITY de Kurt Busiek et Jerry Ordway : LA TERRE EST UNE PRISON


Comment une simple petite planète peut-elle tenir en échec l'univers tout entier? Lorsque les races du cosmos se rencontrent pour débattre du commerce et de la sécurité intergalactiques, sous la houlette de Lilandra, impératrice Shi-Ar (et amante de Charles Xavier, un terrien, donc), c'est la même crainte qui revient sur toutes les lèvres. Les humains sont mauvais, ils se mêlent de tout, sont un danger pour l'univers. Peu importe si tout ceci est fomenté en douce par de dangereux agitateurs aliens, l'assistance finit par se laisser convaincre qu'il faut agir, et couper l'herbe sous le pieds de cette race belliqueuse et arriérée, que personne cependant n'a jamais pu soumettre. Ce sont les Ruul qui manipulent l'assistance, pour parvenir à leurs fins. Et les Ruul, en réalité, ne sont rien d'autres que des Kree dont le métabolisme a subi une évolution rapide, ce qui explique qu'ils soient secrètement au service de l'Intelligence Suprême. La Terre est condamnée, mais la sentence est originale : tous les criminels de l'univers et autres individus de mauvaise vie, sont incarcérés sur notre planète, alors qu'un écran de force empêche toute communication entre notre système solaire et le reste du cosmos. La Terre devient donc une geôle de dimension formidable, ce qui risque fort d'occuper tous les super-héros recensés, qui vont avoir fort à faire pour empêcher les inévitables débordements qui vont se présenter.

Le plat de résistance, c'est Ego, la Planète vivante, qui se retrouve sur Terre, sous forme de spores, qui en se développant inexorablement menace d'engloutir toute la surface du globe. Ego n'est pas seulement sur Terre, il va englober et assimiler la Terre! Les Avengers sont bien surs les premiers à se démener pour venir à bout de ce nouveau défi, mais nous retrouvons aussi les X-Men, Us Agent (dans un nouveau costume très "Judge Dredd") et bien d'autres connaissances. Kurt Busiek a trouvé un moyen novateur et intéressant pour captiver le lecteur. Au lieu de la destruction habituelle, de l'engeance alien, cette fois c'est une habile manoeuvre judiciaire, qui met la Terre en danger et la mène vers un funeste destin. Toutefois, si les prémices méritent réflexion la suite de l'histoire tourne trop vite au pugilat général pour mériter d'être reconnue comme une saga pleinement réussie et déterminante. Les dessins sont de Jerry Ordway, un habitué de ce type de récit, longtemps à l'oeuvre sur Superman, par exemple. Un trait classique et dynamique, qui à défaut d'être ultra soigné et riche en détails, correspond parfaitement aux attentes du lecteur lambda de comic-books américains. Panini proposa Maximum Security dans la collection Marvel Mega Hors série, en 2001 , ce qui permet aux lecteurs novices de vite retrouver ces pages sans se ruiner, en fouinant sur les étalages des vendeurs d'occasion, ou sur le net. A noter que ce crossover en trois parties plus un prologue eut de nombreuses répercussions, avec des tie-in dans les titres Thunderbolts, Thor, Uncanny X-Men, Amazing Spider-Man, Black Panther, Iron Man, et d'autres encore... Une bonne idée de départ, pour une aventure qui sort un peu des sentiers battus et ne nécessite pas dix tomes de 200 pages pour être lue et comprise.
(Par contre le temps a beau passer, je trouve que l'idée de placer le Professeur Xavier à la tête d'un petit groupe de mutants skrulls, avec qui le mentor des X-Men partage "son rêve" de cohabitation pacifique, ça reste toujours aussi peu crédible et saugrenu)



LOST DOGS : CHEF D'OEUVRE PRECOCE DE JEFF LEMIRE

Retour ce mercredi sur la première oeuvre majeure de Jeff Lemire, toujours en attente d'une édition française digne de ce nom. Lost Dogs, sublime.

On a tous des auteurs de prédilection. Depuis son arrivée sur Animal Man, je ne peux plus me passer de Jeff Lemire, par exemple. Et j'ai eu la chance et la bonne idée de mettre la main sur un graphic novel auto publié en 2005 chez Ashtray Press : Lost Dogs. Cet ouvrage a décroché une récompense dans la catégorie "comic-books indépendants" et on comprend vite pourquoi. Le récit se concentre sur trois personnes, une famille soudée et aimante, composée d'un grand gaillard, une sorte de géant disproportionné par rapport aux siens, qu'on devine limité intellectuellement, mais doté d'un grand coeur et d'une âme pure. Mais aussi de sa femme, et de sa petite fille, qui rêve de devenir marin, et parvient à convaincre le paternel d'aller voir le départ des bateaux sur le port malfamé de la ville. Mais mettre les pieds la bas, au mauvais endroit, au mauvais moment, provoque une tragédie. L'épouse est violée et battue à mort, la fillette assassinée. Le mari est poignardé et jeté à l'eau, mais il est d'une trempe comme on n'en fait plus, et il survit. Pris en charge par un navire qui passait par là, il revient sur la terre ferme, se soigne, et part à la recherche de sa femme. Un vieil homme semble avoir des informations, mais en échange, il va soutirer les services de notre héros malheureux pour une sombre histoire de combats clandestins.


C'est dans les imperfections, l'apparence négligée de certaines cases, que toute la beauté poétique du monde de Jeff Lemire explose. Son héros tragique est émouvant, une force de la nature qui se méconnaît, conduite vers le bien par essence, et pourtant capable de vengeance atroce s'il le souhaiterait. Pas question ici de transformer un père de famille mortellement touché en un Punisher glacial, mais bien de mettre à nu la noirceur, la petitesse, qui fourmille dans les bas-fonds de ce que le genre humain compte de plus sordide. Un hymne à l'échec, car tout est corrompu, et rien ne peut perdurer. Le T-shirt du protagoniste est blanc rayé de rouge, des bandes de couleur qui sont les seules à se manifester, dans un monde autrement en noir et blanc, glauque, calciné. Une histoire qui choisit de suivre les pas d'un loser, destiné à perdre car trop bon, trop humain, trop touchant, au milieu de cette engeance grouillante, de cette violence gratuite. Les bons ne gagnent pas toujours, et souvent, ils sont même les victimes innocentes des événements, nous rappelle Jeff Lemire. Avec un talent fou, encore à l'état brut, qui tout d'un coup explose aux yeux du lecteur. Ultra recommandé, cela va sans dire.


THOR SEASON ONE

Et voici venir un autre volume de la collection Season One. La collection la plus inepte de ces dernières années, puisqu'elle rate sa cible à chaque tentative. En fait, il s'agirait (conditionnel de rigueur) de proposer aux plus jeunes et nouveaux lecteurs une revisitation du mythe fondateur des grands héros Marvel. Mais entre choix discutable des équipes artistiques, scénarios qui manque de soufle et d'inspiration, et le fait qu'il existe déjà des points d'entrée nombreux et plus pertinents pour découvrir ces personnages, je ne vois pas trop l'utilité d'aller jeter de l'argent par les fenêtres. Dans le cas qui nous occupe, cinéma oblige, c'est le rapport entre Thor et son frère Loki qui occupe la partie centrale de l'analyse psychologique, lors de la jeunesse du Dieu Tonnerre. Loki est frustré, trompé, n'est pas vraiment à sa place, et (re)découvrir ses motivations peut constituer une piqure de rappel intéressante avant d'aller voir The Dark World en salle (notre critique est pour très bientôt, promis). On peut aussi se réjouir de découvrir les liens entre Thor, Jane Foster, l'alter égo boitillant (le docteur Blake), ou encore Odin, un père encombrant. Le reste ne mérite pas trop que l'on s'y attarde. Thor est tiraillé entre Asgard, son monde, et notre Terre, Midgard. Mais cette bipolarité n'est qu'effleurée, jamais détaillée, approfondie. Idem pour la splendeur et la majestuosité de l'univers asgardien, ici vite expédié, sans fioritures. Le récit est convenu, parfois incohérent (Odin chasse son fils et envoie Loki sur le trône. Le Père de tout, censé être omniscient et ultra sage, se vautre un peu sur le coup, même si on peut se dire que c'est pour enseigner l'humilité à son blondinet de fils, parti jouer du marteau sur Midgard) et nous fait bailler trop souvent. Les dessins de Pepe Larraz ne sont pas mauvais du tout, on y perçoit des influences, des réminiscences, de calibres comme Coipel ou Immonen, qui sont loin d'être les pires références en la matière. Mais il reste que le travail de Matthew Sturges (scénario) sent à plein nez la commande imposée, et n'a aucune chance de séduire les vieux de la vieille, les grognards comme moi, qui laisseront l'album à sa juste place, en librairie, en attendant de le voir tomber inexorablement dans un bac à soldes. 


SPIDER-MAN 5 EN KIOSQUE : LA REVIEW


Le Superior Spider-Man n'est pas forcément si méchant que cela, au contraire. Ce mois-ci, Octopus, dans le corps de Peter Parker, joue au chirurgien et sauve la vie d'une petite fille, dans l'hôpital secret du docteur Wirtham (Cardiac), en utilisant une de ses inventions volées. Un micro événement dans la saga de Spidey, mais qui confirme que l'essence même de la série reste la même : Spidey est un héros, et un changement d'hôte au sein du corps physique ne change rien à cette évidence. Certes, tout ceci est possible car il subsiste la "conscience" de Parker au fonds de l'esprit de Dock Ock. C'est le grand enjeu du second épisode de novembre. Lorsque notre héros supérieur se rend compte de la présence d'un intrus niché dans sa psyché (lors d'un contrôle chez les Avengers, bien décidés à comprendre le pourquoi de la violence récente dans les actes de Spider-Man), il décide de s'en débarrasser. Une confrontation toute virtuelle, entre deux esprits qui entrent en contradiction. Un seul des deux va survivre, et effacer à jamais (allez, on y croit) jusqu'à la mémoire de l'autre. Si Parker perd, est-ce donc la fin des espoirs de retour du neveu de May Parker, et le plus grand tournant de l'histoire des comic-books mainstream? Chacun se fera son idée la-dessus, grâce à Dan Slott aux textes, et à Humberto Ramos, puis Ryan Stegman aux dessins. Ce dernier semble né pour dessiner le titre, tant il est plein d'aisance et convaincant dans cette tâche. Notons tout de même que l'adjectif "superior" n'est pas tellement galvaudé. Octopus parvient à accomplir des choses, à pousser la logique et les capacités de son intellect bien plus loin que là où osait Parker. Les barrières éthiques et morales de ce dernier sont-elles finalement des freins à la réalisation de son destin de super-héros? Slott semble nous prévenir : si Spider-Man redevient lui même, attendez-vous à ce que ses méthodes changent à jamais, un peu plus radicales et moins naïves qu'autrefois. Ce ne serait pas un mal.

La série Avenging Spider-Man, dessinée par Marco Checchetto (qu'on aime beaucoup ici) poursuit son parcours, qui ne sera plus très long. Sans être mauvais, les deux épisodes de ce mois-ci restent assez anecdotiques. Le premier met en scène un team-up entre l'Araignée et Sleepwalker, un héros qui se manifeste lorsque son hôte terrestre s'endort, et qui a connu ses (brèves) heures de gloire voilà vingt ans. Panini choisit de le rebaptiser Somnambule, pourquoi pas. Dans le second, Spidey s'introduit dans l'héliporteur du Shield, pour une mission que nous devinons hors-la-loi. L'occasion de retrouver le Caméléon, incarcéré par les fédéraux. Je le répète, tout ceci se laisse lire facilement, mais n'apporte guère à l'histoire du personnage. Pour conclure, l'épilogue de la confrontation entre Scarlet Spider et les frères Lobo. Kaine n'est plus tout à fait lui même car il est mort, et revenu à la vie sous sa forme arachnéenne, suivant l'exemple de ce qui est arrivé à Peter Parker voilà quelques années. Un bon point pour cette idée, qui permet de radicalement modifier le ton de la série, sauf que ... ça va être de très brève durée. Chris Yost trouve le moyen de mettre le lecteur en appétit, et de lui refuser le repas en l'espace d'une vingtaine de pages. A l'image de ce qu'est devenu Marvel ces temps-ci ; une compagnie truffée de bons plans, d'ambitions louables, mais incapables de s'y tenir, de les concrétiser, et qui se noie dans le consensus et souvent l'ennui. Wake up!



FANTASTIC FOUR, WOLVERINE, LE VIRUS DU RELAUNCH SAUVAGE

Une des choses les plus irritantes, pour un lecteur de comic-book chevronné, c'est de voir sa série préférée subir un "relaunch" tous les 30 du mois, juste parce que les scénaristes du moment n'ont plus aucune idée, pour vendre plus de copies mensuelles (un numéro 1 vend systématiquement plus que les autres), ou tout simplement parce que la maison d'édition n'a pas le courage d'éliminer un titre et lui donne à chaque fois une nouvelle chance, en vain. Fantastic Four ne va pas si bien que ça, puisque la cure Fraction/Bagley va déjà prendre fin (en janvier) pour laisser place au duo James Robinson et Leonard Kirk. Comme toujours, pour être vendeur, il faut placer les héros dans les situations les plus glauques ou dramatiques. A cet effet, nous savons déjà que le thème central sera l'ascension et la chute de la famille des FF, et principalement Johnny Storm. Morts, crimes, trahisons, il y aura de quoi se réjouir. Le même sort attend Wolverine, qui depuis quelque temps est placé sous la houlette de Paul Cornell. Une gestion bien terne, et qui ne laissera aucun souvenir dans quelques années. Le problème, c'est que Cornell reste aux manettes après le nouveau relaunch à venir, qui placera Logan dans une nouvelle (?) situation. Le griffu va abandonner son institut pour jeunes mutants (la meilleure idée de ces dernières années...) puis rejoindre un cartel du crime. Sur la cover du premier numéro, un flingue accompagne les griffes, probablement car Wolverine est un peu moins efficace sans son facteur auto-guérissant. Bref, chez Marvel, l'idée d'une navigation à vue est de plus en plus évidente, et la grogne chez les lecteurs de plus en plus justifiée. Ne reste plus à Panini qu'à relauncher certains mensuels, et ce sera le comble pour les Marvel Fans français. Encore que cette dernière hypothèse semble quand même bien peu probable. 


IRON MAN 5 EN KIOSQUE : LE DEICIDE (2/2)

Cinquième numéro d'Iron Man en kiosque, avec toujours une double ration de la série phare de la revue. Tony Stark est dans l'espace, et dans une mauvaise passe (pour la rime). Il est accusé d'avoir commis un déicide (en partie vrai puisque la force Phénix est considérée comme divine par certains peuples de l'univers) et doit être jugé comme tel. Face à Tête de Mort et ses dix mètres de haut, Stark a peu de chance de s'en sortir indemne (il est privé de son armure), dans l'arène, sauf si l'Enregistreur Kree, matricule 451, ne lui vient en aide, quitte à faire le ménage avec pertes et fracas. Gillen poursuit son travail de commande, sans grand génie, tandis que sur Greg Land, je pense avoir épuisé mes remarques dans le passé... Le second numéro d'Iron Man voit le vengeur en armure donner la chasse à l'Enregistreur pour lui demander des comptes. Il recrute Tête de Mort (qui est avant tout un mercenaire) pour pister son adversaire, ce qui va l'amener à découvrir, au final, des secrets familiaux aussi inattendus que durs à avaler pour les lecteurs de longue date de la série. Ce n'est pas un hasard si le titre de ces pages est "Les origines secrètes de Tony Stark-Prologue". Vous allez en avoir pour plusieurs mois, ne vous pressez pas. Chez les Guardians of the Galaxy, dernière prestation de McNiven, décidément un des artistes les moins fiables de l'histoire du comic-book (certes, fort talentueux). Nous sommes sur Spartax, où le roi (le père de Star-Lord des Gardiens) condamne toute notre joyeuse bande de héros cosmiques pour avoir enfreint l'édit interdisant à quiconque d'approcher la Terre, même pour tous nous sauver en stoppant une incursion Badoon qui tournait au cauchemar. On n'arrête pas aussi facilement les Guardians, surtout que Groot, l'arbre le plus dangereux de l'univers, est en pleine phase de "reconstruction" ou de "repousse" selon les versions, et qu'il n'est pas content, mais alors pas du tout. Bendis s'amuse dans ce titre qui se laisse lire facilement mais tarde à décoller sérieusement.

Et puis il y a les Fantastiques. Deux fois plutôt qu'une, avec tout d'abord une plongée dans le monde sous la coupe réglée d'Ultron. Les FF reçoivent un appel au secours au delà de l'espace-temps, et ils reviennent à notre époque pour prêter main forte, non sans avoir mis les enfants au lit avant, car ce sont de bons parents (certes, les marmots sont "abandonnés" au fin fond du cosmos, mais c'est un détail). Grace à Fraction et Andre Lima Araujo (qui a un style à la croisée des chemins, entre Moebius et Beavis and Butt-Head) on assiste à la défaite et à la fin du plus célèbre quatuor de l'histoire. Dommage que Age of Ultron soit destiné à se conclure aussi vite, car voir enfin nombre de héros tomber et disparaître, ça a un coté jouissif. Mon coté Fatalis a parlé, je crois. Le second numéro revient dans la continuité la plus classique, avec un combat entre les FF et Blastaar, ce gros singe surpuissant et atomique, venu de la Zone Négative. Ils tombent dessus un peu par hasard, le sauve de la mort durant le Big Bang originel (où Big B avait été banni, ne me demandez pas comment), et sont bien mal récompensés. Blastaar me renvoit à mes comics d'il y a 20/30 ans, à ces albums "Une histoire des Fantastiques" publiés par Lug, en grand format, à une époque où Marvel avait de la magie plein les mirettes et tant d'histoires à raconter. Je parcours les Fantastic Four de Fraction, je trouve ça sympa sur le fond, mais je n'ose dresser de comparaisons entre alors et aujourd'hui, pour ne pas me faire traiter de vieux rabas-joie. 

 

BEST OF MARVEL IRON MAN : IRON MONGER

Très souvent, lorsque Tony Stark traverse une mauvaise passe, vous pouvez être certains que ses problèmes d'alcolisme sont à la source des ennuis. C'est parfaitement le cas avec Iron Monger, un album qui voit Tony sur la touche, et qui a confié l'armure d'Iron Man à son pilote et garde du corps, Jim Rhodes. Ce dernier a pris goût à ce pouvoir inattendu, et la peur intime de devoir un jour renoncer à être un héros a fini par lui jouer un sale tour, au point qu'il est victime de migraines violentes et récurentes, qui le contraignent à chercher du secours auprès de mystiques comme Shaman, de la Division Alpha. Stark reste en phase de désintoxication, et il a choisi pour base d'opérations la Silicon Valley et la petite entreprise Circuits Maximus, gérée par ses amis Morley et Clitemnestra Erwin (cette dernière en pince pour notre moustachu). Il faut dire qu'entre temps Tony a perdu son empire financier et industriel, tombé aux mains de Stane (merci le Shield qui n'a pas aidé, loin de là), et a connu une période de Sdf des plus poignantes, contraint de vivre sous un carton. C'est donc une nouvelle vie qui commence pour l'ancien Avenger, bien décidé à ne plus tomber dans les pièges d'autrefois, à ne plus porter son armure sang et or. Même lorsque Demonicus fait des siennes, il sait résister à la tentation et se sert de déguisements inédits. Jusqu'au jour où il est frappé dans ses affects, à savoir l'enlèvement de Bethany Cabe, une de ses nombreuses et tendres conquêtes, et pire encore, à une attaque en règle sur Circuits Maximus, qui coûte la vie à Morley. L'heure de la vengeance signifie aussi l'heure de revêtir l'armure, quitte à la modifier pour produire un nouveau modèle encore plus puissant.

Le retour de Stark en tant qu'Iron Man était bien entendu évident, à l'époque de cette saga (1985), et pour marquer le coup, une nouvelle armure était de rigueur. Iron Monger sert aussi de prétexte au lancement de la version rouge et argent, avec les épaulettes triangulaires, qui flaire bon les années 80. C'est Dennis O'Neil qui orchestre cette histoire de chute et de redressement, ce parcours du retour dans l'arène d'un homme, d'un héros que son ennemi (Stane) croyait avoir brisé à jamais. Le règlement de compte final se fait à coups d'armures et de coup-bas technologiques, et restitue un Iron Man tout neuf et tout beau pour le restant de la décennie. Coté dessins, Mark Bright, Herb Trimpe, Sal Buscema, Luke McDonnell sont les artistes que nous retrouvons au générique, et ils rendent tous une copie soignée et dans les tonalités d'alors, avec tenues vestimentaires et détails esthétiques de rigueur (les cols pelle à tarte et la moustache de Tony). Il faut signaler que cette ère du Vengeur en armure a connu bien des déboires, en France. La série, publiée au départ dans Strange, se retrouva déplacée dans Nova (petit format) et certains épisodes furent tout simplement zapés et jamais traduits par Lug. Une bonne raison pour se tourner vers ce genre de sortie librairie, qui permet de reconstituer, à moindres frais, un pan de l'histoire mouvementée et souvent tragique d'Iron Man, un héros si souvent tombé, mais toujours rétabli sur pieds. 

 

MARVEL DARK : THOR VIKINGS de Garth Ennis et Glenn Fabry

Harald Jaekelsson et son armée de vikings ne sont pas des poètes. Ils trucident allègrement, se complaisent dans le sang et la barbarie. Nulle surprise donc qu'ils finissent par s'attirer la malédiction de l'une des innombrables victimes, qui les condamne à errer plus de mille ans en vain, sans mourir, sur les mers du globe. Tout ceci jusqu'en 2003, lorsqu'arrive l'heure de toucher terre à nouveau, dans la baie de New-York. Entre temps, Harald et les siens sont devenus des espèces de zombies en putréfaction, plus vraiment vivants mais pas encore morts, toujours aussi assoiffés de destruction et de carnage. Dès les premières escarmouches, un héros se dresse en faveur des New-yorkais, pour arrêter cette horde sauvage : c'est Thor, fils d'Odin, la version glamour chic de ce qu'est un guerrier nordique. Mais même le fils d'Odin ne peut rien faire contre Harald et ses "walking dead". Le voir se faire laminer, le visage ultra tuméfié, et jeter en mer sans ménagement pourra choquer les plus sensibles d'entre vous. On est loin du Thor cinématographique qui se réajuste la frange après les coups les plus terribles qu'on lui inflige. Pour s'en sortir, la solution peut-elle venir des arts mystiques du Doctor Strange?
Garth Ennis sur Thor, cela ressemble presque à une mission impossible, sauf si vous lui laissez carte blanche pour transposer sa fascination pour le macabre, et l'humour au vitriol, au monde trop souvent aseptisé de Thor. C'est forcément assez gore, avec des yeux crevés, des boyaux qui suintent, des membres tranchés, et des coups qui pleuvent. Glenn Fabry est aux dessins, et c'est indubitablement une réussite, avec nombre de planches horrifiantes et scènes de découpes sans préavis. Cette aventure sortie sous le label Max (pour adultes donc) fut publié en son temps dans un volume de la collection Marvel Max, avant d'être ce mois-ci représentée dans la ligne Marvel Dark, en concomitance avec le second film du Dieu Tonnerre au cinéma. Une très bonne récréation pour ceux que la morgue de Thor irrite, et qui en ont soupé de la mythologie soft et policé. Faites confiance à Garth Ennis, une référence. 

 

COVER STORY (19) : AVENGERS ANNUAL 2000


Patsy Walker, vous connaissez? Si ce n'est pas le cas, je vous recommande fortement cet annual des Avengers (période Busiek), publié chez Marvel en 2000. A l'occasion de la publication de son livre de mémoires, la rousse Patsy se retrouve sous les feux de la rampe, à la tv, et résume en quelques planches l'essentiel de son existence. De sa jeunesse en tant qu'héroïne de comic-books sentimentaux, à l'eau de rose, à sa collaboration avec les Avengers (sous l'identité de Hellcat) puis les Défenseurs, jusqu'à son mariage avec Damon Hellstrom (le fils de Satan, avec un nom comme le sien Patsy aurait quand même pu flairé l'anguille sous roche...), et sa mort, enfin sa résurrection. Tout un programme, riche en rebondissements, pour un personnage mineur qui n'a jamais eu la gloire ou les premiers titres. Dans cet annual donc, Walker retourne à Centerville, la bourgade où elle a grandi, et qui a été transformé depuis, par Hedy Wolfe, son amie, en une sorte de parc d'attractions à thème, centré sur l'univers de ses premières bd pour fillettes sentimentales. Mais derrière les mièvreries des habitants et l'apparence trompeuse du bonheur adolescent sucré, à la sauce américaine, se cachent une horrible réalité. Les gens à Centerville ne sont pas ce qu'ils sont, ils ont été possédé par les forces des fils du Serpent, une organisation raciste fascisante, elle même sous la coupe d'un démon supérieur. Voilà un bon petit concentré d'action décomplexée, censée ouvrir la voie au retour de Hellcat parmi les héros qui comptent, au point qu'une mini série lui fut consacrée quelques semaines plus tard, sans pour autant rencontrer le succès escompté.


KAMALA KHAN : UNE MISS MARVEL MUSULMANE


C'est le 6 février prochain que débuteront les aventures de la nouvelle Miss Marvel, à savoir Kamala Khan, seize ans, fille d'immigrés pakistanais, résidente dans le New-Jersey. Après une première apparition sur les pages de Captain Marvel, en janvier. Une héroïne musulmane, principalement. Voici ce que déclare Sana Amanat, editor chez Marvel : Il est important que nos histoires reflètent les grands changements dans le monde. Créer un personnage qui soit américain et musulman est un autre de ces défis, pour nous. Mais au delà de ses origines, nous ne devons pas oublier qu'il s'agit surtout de l'extraordinaire histoire d'une jeune fille qui se retrouve avec des pouvoirs hors du commun, et qui doit comprendre comment, et en quoi, tout cela changera son existence. Les pouvoirs de Kamala? Elle peut agrandir, ou rapetisser, n'importe quelle partie de son corps.
Bien entendu, dans la pure tradition Marvel, on peut deviner que ces pouvoirs seront source de biens des ennuis, dans la sphère familiale, à l'école, avec les amis et les ennemis. De grands pouvoirs impliquent toujours de grandes responsabilités, et par là même de gros dégâts. Le scénario est confié à G.Willow Wilson, la trentaine, qui s'est convertit à l'Islam durant ses années fac, à l'université de Boston. Elle est surtout connue pour le Graphic Novel Cairo (Le Caïre), situé dans la capitale égyptienne, où elle a elle même vécu et travaillé pour un quotidien d'opposition (Cairo Magazine). Pour Dc Comics, Wilson a écrit deux numéros de Superman en 2010, et pour Marvel une mini série en quatre parties à venir, Mystic, qui aborde le thème de la réincarnation. Les dessins seront du canadien Adrian Alphona.
S'agit-il d'une tentative racoleuse et commerciale de "convertir" le public de confession musulmane? Selon les derniers relevés de l'Aris (agence qui étudie l'appartenance religieuse des américains) les musulmans représentent 0,6 % des habitants de la nation, contre 81,1% de chrétiens,  ou encore 23,9% de catholiques. Sous cet angle, on peut considérer que l'argument des ventes et du public ciblé n'est pas le seul moteur de l'opération. Chez nos amis à super pouvoirs, les héros musulmans ne sont pas légions, c'est un euphémisme. A peine si on se souvient de Dust (Sooraya Qadir), qui fit son apparition chez les X-Men, avec sa burqa, ou plus récemment du nouveau Green Lantern, Simon Baz, qui pour son introduction dans l'univers Dc est accusé d'un acte terroriste. N'allez pas demander à Frank Miller ce qu'il en pense, il a déjà donné sa réponse, plutôt déconcertante, dans le récent "Holy Terror" que nous avions chroniqué en son temps, sur ce blog.


JONATHAN HICKMAN ET LES AVENGERS : UN AVIS PERSONNEL


Jonathan Hickman est-il vraiment un des tous meilleurs scénaristes de sa génération? A défaut de l'encenser mois après mois, comme c'est le cas dans les éditos et les rédactionnels de Panini, force est de constater que ce ne sont pas les idées qui font défaut à cet auteur. Qui a toutefois deux petites tares évidentes. La première, c'est son besoin compulsif de tisser des trames qui demandent une vingtaine, une trentaine de numéros pour apparaître dans toute leur pertinence. C'est dans la durée, et dans un format librairie, qu'on aime encore d'avantage Hickman, ce qui est parfois une tare, dans un média comme le comic-book, basé sur une production sérielle, mensuelle le plus souvent, où le lecteur novice, qui tente de raccrocher les wagons en choisissant un numéro au hasard, peut très vite se sentir largué et dérouté. Le second défaut, c'est son absence d'humour, de glamour. Les modes de narration ont changé, aujourd'hui, et celui de Hickman est un poil trop guindé, sérieux, pour tout dire, rétro, dans la forme. Pas sur le fond, car il n'a pas son pareil pour développer des concepts futuristes, pour allier la science, l'évolution, et le petit monde super-héroïque qui a toujours été en avance de plusieurs coups sur son temps. Après avoir donné sa pleine mesure sur les Fantastiques, Hickman a pris en main le destin des Avengers (deux séries publiées dans le mensuel Avengers, en Vf) en complexifiant d'emblée les enjeux, en saupoudrant son récit de pistes secondaires qui devraient fournir assez de matière pour de nombreux mois à venir. D'un coté (dans Avengers) il a convoqué la race des Bâtisseurs, ces extra-terrestres qui laissent aux mondes qu'ils visitent deux possibilités : mourir, ou évoluer, comme ils tentent de le faire avec notre planète, qui serait sur le point de devenir consciente, après le largage de plusieurs bombes qui sont en train de modifier l'écosystème naturel de la Terre (à lire ce mois-ci en kiosque). Les Avengers ont complété leurs rangs en assimilant un tas de nouveaux héros, et Hickman met l'accent sur des personnages nouveaux ou rafraîchis, comme Nightmask, Starbrand, Captain Universe, ou encore Hyperion. D'un autre coté (New Avengers), Hickman récupère les Illuminati de Bendis, et les place dans une situation terrible, où pour stopper les incursions de mondes parallèles dans le notre (ce qui risque de détruire notre réalité), les plus grands héros de la Terre vont être obligés eux-mêmes de se salir les mains, quitte même à trahir, ou modifier le libre arbitre de certains d'entre eux (Captain America, à qui on a fait oublié certains événements désobligeants). Là encore le scénariste utilise de nouveaux personnages qu'il va faire évoluer de son empreinte, comme les Black Swan, par exemple. Dans les deux cas, c'est un vaste mélange entre science, conclusions cataclysmiques, et secrets trop lourds à porter, qui menace le microcosme des Avengers. Avec Hickman la menace n'est pas le criminel du coin de la rue, où une double identité qui risque d'éclater au grand jour, mais bien la fin de l'univers, le cosmos en danger, la Terre qui vit ses derniers jours. Hickman comme visionnaire de l'Apocalypse, marionnettiste de talent qui jongle avec mille idées et autant de trames potentielles, avant de retomber sur ses pieds, de longs mois plus tard, avec un run riche, dense, intense en héritage. Incontestablement un Auteur, avec un A majuscule, mais qui aura peut être toujours un peu de mal, dans une vision feuilletonesque des comic-books, à faire l'unanimité mois après mois, et à attirer à lui de nouveaux lecteurs qu'il effraie probablement, et déroute.


CHASM : LE FARDEAU DE KAINE (UN FARDEAU POUR LES LECTEURS)

 En mars 2024, Marvel a publié un gros fascicule intitulé Web of Spider-Man , censé donner un aperçu de quelques unes des trames sur le poin...