L'Ere d'Apocalypse, dernier acte. Ultime volume pour cette saga mythique, qui voit
les X-Men engagés dans une lutte sans merci contre Apocalypse, seigneur d'un
monde où les mutants qui lui sont fidèles ont exterminé une bonne partie des homo
sapiens sapiens, pour instaurer une dictature génétique effroyable.
L'assassinat accidentel de Charles Xavier, dans le passé, a changé le cours de
l'histoire et amené l'humanité à cet état de fait désolant. Mais un homme
conserve le souvenir de qui fut et devrait être : Bishop, qui est capturé par
la secte des Madri, puis torturé. Pendant ce temps, Xavier, le fiston de
Magneto et Malicia, est lui aussi kidnappé alors que le maître du magnétisme
tombe sous la coupe d'Apocalypse. Au sommet du pouvoir, nous assistons à la
lutte fratricide entre Scott Summers (qui trahit son camp au profit des
rebelles) et Alex (Havok, qui lui reste du coté des bons gros méchants), qui
ont toujours eu un rapport teinté d'animosité latente, comme si le cadet avait
à prouver quelque chose à son aîné, sans jamais y parvenir totalement. Ce
coup-ci, la bataille est à la vie à la mort, et c'est un des points forts de
cette saga, à mon sens. Jamais les deux frères ennemis n'ont été aussi proches
de la détestation la plus totale, et le phénomène aussi bien étudié et mis en
valeur. Autres réjouissances, le titre Universe X, qui permet de
comprendre ce que sont devenus des personnages aussi variés que Gwen Stacy,
Donald Blake, Doom, Sue Storm et Ben Grimm, Tony Stark, ou encore Matt Murdock.
Nous les retrouvons tous occupés à défaire Mikaïl Raspoutine, un des cavaliers
d'Apocalypse, qui utilise les pouvoirs d'Empath pour parvenir à ses fins
d'hégémonie. C'est un peu brouillon et vite expédié, probablement les pages les
plus ennuyeuses, assez paradoxalement, car il y avait beaucoup à raconter. Vous
préférerez sans doute le grand final dans X-Men Omega, où Magneto, les
X-Men, et Apocalypse, règlent leurs compte une bonne fois pour toutes. On tire
le rideau, baby!
Cotés équipes artistiques, nous avons
une pléthore d'auteurs, la plupart de haut niveau. C'est assez naturel puisque
ce dernier volume propose des épisodes tirés de différentes séries mutantes.
Panini fait le choix d'en sélectionner trois en couvertures : Scott Lobdell, un
des grands architectes du scénario de l'époque, connu surtout pour son sens du
dialogue emphatique et dramatique. Egalement Steve Epting, un dessinateur
rapide, talentueux, fiable, au trait gras et énergique, récemment porté au
pinacle avec son long run sur Captain America, de Brubaker. Et Joe
Madureira, un des desinateurs les plus aimés des fans, et un des plus rares. La
frénésie des années 90 est mis au service d'une grande lisibilité des planches,
et d'un trait pur qui lorgne du coté du Japon. Mais sachez que vous allez aussi
avoir l'occasion d'admirer Andy Kubert, lire du Fabian Nicieza, retrouver Chris
Bachalo, ou saluer Jeph Loeb. L'Ere d'Apocalypse, c'est un vrai
témoignage condensé de ce que furent les années 90, et une pierre miliaire dans
la carrière des X-Men. Sortie en cette fin novembre, dans la collection Marvel
Gold, qui réédite les albums Marvel Best-Of à moindre frais, et sous
couverture souple.
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