OLDIES : RECIT COMPLET MARVEL #7 LES X-MEN ET LES MICRONAUTES

Les micro quoi? Bon, ne paniquez pas, vous êtes encore jeunes, vous n'avez pas tout connu. Les Micronautes, ce sont des jouets. Des action figure, tout droit sorties des années 80. L'objectif était de surfer sur la vague du succès de films comme Star Wars, et pour ce faire, ils deviennent également une série mensuelle, un comic-book qui perdurera d'ailleurs après le flop des figurines, pendant une brève période. Ici, dans ce Récit Complet Marvel édité par Lug, les Micronautes rencontrent les X-Men. Écrits par le démiurge Chris Claremont, les mutants sont eux en pleine bourre, et ce genre de confrontation est toujours utile pour créer une histoire différente et truculente, et relancer l'intérêt assoupi pour une franchise qui périclite. L'histoire tourne autour du Baron Karza, un dictateur planétaire ennemi des Micronautes, avec qui il doit pourtant momentanément sceller une alliance. C'est ce qui arrive souvent quand une menace commune parait impossible à repousser. Une délégation de ces minuscules héros (qui vivent entre le atomes de notre univers, dans une sorte de monde subatomique, donc) remonte à la source de leurs ennuis, et débarquent dans le Qg des X-Men. Une fois l'aide du professeur Xavier et de ses élèves acquise, le chemin inverse ne se fait pas sans heurts : la psyché de la jeune Kitty Pride se retrouve emprisonnée dans le corps du Baron Karza, qui occupe lui même le corps de la fillette. Pendant ce temps, les X-Men sont aisément domptés sous le coupe de l'adversaire encore inconnu, qui les manipule et possède un pouvoir quasi illimité. C'est là que Claremont anticipe les temps modernes, et offre une solution attendue et plusieurs fois reprises par la suite : cet ennemi, c'est la part sombre de Xavier, son coté maléfique, un peu ce qui sera employé comme trame de fond lors de la venue d'Onslaught, pour une tentative avortée d'une refonte de l'univers Marvel. Qui dit histoire des années 80 dit forcément narration plus concentrée et verbale, surtout que Claremont est un auteur prolixe, qui n'est pas avare de bulles et didascalies. Encore que sur ce point il est secondé par Bill Mantlo. Les dessins sont l'oeuvre de Butch Guice, et ils sont incontestablement bons. Beaucoup de personnages doivent tenir dans des planches contenant parfois sept cases, voire neuf, et ce n'est pas une sinécure. Le trait est clair, propre, et n'a pas trop vieilli. Ce qui n'est pas le cas des Micronautes. Malgré un potentiel évident et un capital sympathie notable, le comic-book n'a pas survécu aux figurines délaissés, et aujourd'hui le nom n'évoque plus grand chose aux générations modernes. A noter une scène assez équivoque qui mérite une citation. Quand le Xavier maléfique s'en prend à la jeune cheyenne Danielle Moonstar, il submerge son esprit d'un "plaisir indescriptible" (je cite) pour la maîtriser, tout en lui demandant après coup "ça t'a plu, mon enfant?". Ne tournons pas autour du pot : le professeur a tout simplement provoqué un puissant orgasme chez l'adolescente, à l'aide de ses pouvoirs psychiques. Comme quoi on peut se faire du bien, et en donner, quand on est sous l'emprise du mal. 


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